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Elle s’approche de moi et se met à caresser ma joue.
– Sois fort. Tu as toujours été un homme fort.
– Ok.
– Tu veux que de rester dormir ici ?
– Non ça va. Rico va te raccompagner.
– Matou peut rester au cas où tu vas avoir besoin de quelque chose.
– Ca va maman.
– D’accord.
Elle me prend dans ses bras et me caresse le dos.
– Je t’aime chéri et je suis là, près de toi tout le temps.
– Ok.
Elles prennent congés de moi toutes les deux après que maman m’ait embrassé pour la dernière fois. Je parcoure du regard toute la pièce avant de me rendre dans la chambre d’Inès. Depuis l’annonce de sa mort il y a deux semaines, je ne m’y suis pas rendu. Très lentement j’ouvre la porte et quand celle-ci s’ouvre totalement me donnant ainsi une vue sur l’intérieur mon cœur se comprime. Je glisse mes mains dans mes poches en pénétrant la pièce. Son parfum y est encore. Je balade mon regard pour inspecter chaque endroit. Tout est à sa place. Son étagère plein de nounours de tout genre, de toute taille et de toute couleur. Sa table à dessin et bricolage. Son bureau avec son ordinateur posé dessus. Son lit couvert de son énorme drap la Reine des neiges et d’un autre lot de nounours. Je m’avance encore vers son bureau et prends le cadre photo. Nous y figurons tous les deux souriant tout notre bonheur. Je regarde la photo en me rappelant de ce jour où nous l’avons prise. C’était un jour ordinaire et Inès n’a cessé d’insister pour qu’on prenne des photos ensemble. J’ai donc pris mon petit appareil photo et nous avons commencé à nous photographier. C’est celle-là qui fut notre coup de cœur et nous l’avons faite encadrer. Je sens une présence derrière moi et quand je me retourne je vois Mickael, mon meilleur ami.
– Je suis désolé de venir en retard frangin. Je n’étais pas en place.
Nous nous regardons sans que je ne puisse lui répondre. Il me connait et sait que quand j’ai mal je garde le silence. Il fait un pas vers moi avec un air compatissant.
– Elle est partie Mike… Ma fille est partie.
– Je suis désolé.
– Je n’ai pas pu la sauver. Je n’ai… pas pu la protéger. Je l’ai laissé mourir.
– Ce n’est pas ta faute.
– Si ça l’est. Je n’ai…
Ma phrase se meure dans un sanglot. Je chancelle et me retrouve sur mes genoux. Mickael se précipite vers moi et me prends dans ses bras. Lui non plus n’arrive plus à retenir ses émotions. Inès était sa filleule et les deux étaient vraiment très proche si bien que ses vacances elle les passait au Maroc, son pays à lui. Nous restons tous deux à genoux pleurant l’un dans les bras de l’autre. Je ne sais combien de minute nous avons passé ainsi mais c’est lui qui se ressaisi le premier. Il m’aide à me relever après quoi nous nous rendons dans ma chambre juste en face de celle d’Inès. Je m’assois sur le bord du lit en nettoyant les dernières larmes sur mon visage. Mickael prend place en face de moi sur un pouffe.
– Tu devrais venir avec moi au Maroc.
– Non.
– Tu as besoin de vacance. Pour oublier.
– Je ne pourrai jamais oublier Mike.
– Disons donc pour digérer tout ça.
Je me masse les tempes sans répondre. Je n’ai pas envie de m’éloigner des souvenirs de ma fille. Je veux rester près de ses affaires, de sa tombe et de tout ce qui pourrait me la rappeler.
– Tu as les condoléances de tout le royaume et de Kim.
– C’est gentil. Je vais me reposer un peu.
– Ok je vais faire un tour chez Sandra et je reviens. Je resterai ici pendant mon séjour.
– D’accord.
*Mona
*LYS
Depuis deux heures de temps que je suis assis devant mon ordi à essayer de travailler que je n’y arrive pas. Mon esprit vole vers d’autres cieux dès que je lis une phrase ou un chiffre. Il me faut pourtant m’occuper l’esprit pour ne plus penser à Inès. Elle me manque. Si elle était là elle serait venue me sortir du bureau pour que nous passions la journée à regarder la télé. Elle trouvait que je travaillais trop ce qui nous empêchait des fois de passer du temps ensemble. Pour elle je mettais de côté une affaire qui pourrait me rapporter des millions et je ne le regrettais pas. Tous les millions du monde ne valaient rien face aux moments que je passais avec ma princesse.
Je lève les yeux de mon ordi sur la porte lorsqu’on toque. La porte s’ouvre par la suite sur ma mère.
– Chéri tu dois arrêter de travailler et te reposer.
– Ca va.
Elle vient s’asseoir sur le bord de mon bureau et prend ma main qui était sur ma bouche dans la sienne.
– Le prince m’a dit qu’il t’a demandé d’aller te reposer au Maroc.
– Je ne veux pas te laisser seule. Tu as la seule personne qui me reste.
– Je ne vais pas être seule chérie. Matou est là.
– Elle ne peut pas assurer ta sécurité.
– Il y a aussi mon chauffeur qui est aussi mon garde.
Je soupire et me couche dans mon siège. Je sens que je ne vais tarder à capituler.
– Chéri tu dois t’éloigner un peu. Vas au Maroc avec Mike. Ça va te faire bien. À chaque fois que tu es allé là-bas tu es revenu en forme. Faut faire un an même pour mieux récupérer.
– Il y a le boulot.
– Ton adjoint va gérer comme toujours. Si tu veux moi-même je vais passer là-bas souvent pour voir même si je ne comprends pas ce que vous faites.
Tenant toujours ma main dans la sienne, elle me caresse le visage avec son autre main.
– Fais-le pour moi chéri.
Elle sait qu’à chaque fois qu’elle me demande de faire quelque chose pour elle je cède. C’est d’ailleurs avec cette phrase qu’elle réussit encore une fois à me faire céder.
– Ok.
