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02_A

** *TERRY YOUL* **

Assis devant le cercueil je ne cesse de me demander si tout ceci est vrai. C’est peut-être un rêve et je vais bientôt me réveiller. Ma fille ne peut pas m’avoir quitté comme ça. Mon bébé, mon cœur, ma joie, ma motivation, mon inspiration. Je ne sais pas pourquoi la vie me fout autant d’évènement merdique. Est-ce parce que je suis un homme intimidant ? Un homme qui impose sa loi partout où il passe ? Un homme intransigeant ? Un homme qui écrase ses adversaires sans pitié ? D’abord l’amour de ma vie, ma femme. J’ai perdu Perla il y a 7 ans alors qu’elle donnait la vie à notre premier bébé. Cet enfant nous l’avions désiré au plus profond de notre être. Elle avait tellement fait de fausse couche que lorsqu’elle est tombée enceinte d’Inès, nous n’y avons pas trop mis notre attention. C’est seulement quand elle a entamé le 5e mois que nous l’avons annoncé à nos proches et y avons consacré toute notre attention. Nous étions impatients de votre notre princesse et tellement heureux de pouvoir enfin être parents. Le jour de l’accouchement j’étais en pleine négociation d’affaire et je n’ai pas vite vu ses appels et ceux de ma mère. Quand ce fut le cas j’ai filé comme si j’étais en pleine course de Rallye. Maman n’était pas dans la salle d’attente parce qu’elle était dans la salle d’accouchement avec Perla. C’était normalement moi qui devais y être avec elle mais vue le moment auquel je suis arrivé ça n’a pas été possible. Après plusieurs heures d’attentes ma mère m’a rejoint avec un air inquiet. Elle m’a rassuré que Perla avait mis au monde notre fille mais qu’après elle avait commencé à perdre du sang. Ils ont dû lui demander de sortir pour s’occuper d’elle. J’étais angoissé, je tremblais de tout mon être et je ne pensais plus au bébé, juste à ma femme. Je voulais certes avoir un enfant mais je voulais encore plus ma femme. Un enfant sans elle à mes côtés ne m’intéressait pas. C’était elle ma priorité pas le bébé. Des enfants on pourrait en adopter ça ne me dérangeait pas. Une trentaine de minute plus tard on nous annonçait la tragédie. Ils n’ont pas pu arrêter le sang. Mon monde s’était écroulé et j’étais comme fou. Je ne voulais pas la laisser partir. Je me suis hâté dans la salle où était allongé son corps et j’ai pleuré comme un gamin. Les jours qui ont suivi je ne voulais pas du bébé donc elle était restée avec ma mère. Si ça n’avait été que moi je l’aurais donné dans un orphelinat. Je ne la haïssais pas mais je ne voulais pas d’elle non plus. Qu’allais-je faire avec un enfant sans sa mère ?

Puis vint le jour où maman m’ayant vu pénétrer sa maison a laissé expressément le bébé pleurer toute seule dans le salon. Après un moment de lutte contre moi-même j’ai fini par la prendre dans mes bras et l’ai bercé. C’est là que ma vie a été bouleversée de la meilleure des manières. Je passais dorénavant toutes mes journées chez ma mère et quand la petite a eus 8 mois je l’ai prise avec moi et ai engagé une nounou en la personne de Matou qui est restée avec nous jusqu’à ce jour.

Elle est aussi présente et inconsolable. Nous sommes à Ivosep à la levée du corps et toutes les personnes présentent sont toutes autant choquées que moi. C’est Inès qui est couché dans ce cercueil, mon bébé. La directrice de son école et quelques enseignants sont présents. Il y a aussi Mimie sa meilleure amie qui est là avec ses parents. Elle passait souvent les week-ends à la maison quand ce n’était pas Inès qui allait chez elle. Quand ses parents et elles sont venus présenter leurs condoléances j’ai craqué quand je l’ai vu pleurer son amie. Nous avons tous craqué. Maman me tient la main pendant que je lutte avec mes larmes sous mes lunettes de soleil. C’est le moment de partir et tout le monde fait le tour du cercueil pour voir le corps qui y est couché. Moi je sors directement attendre dans ma voiture. Ma mère vient me rejoindre et Rico démarre en même temps que le corbillard. D’autres voitures nous suivent en l’occurrence celles d’André DASYLVA et de sa fratrie avec à leurs côtés leurs épouses. Il y a aussi mon protégé Jamal qui est avec moi depuis le jour où je lui ai annoncé la nouvelle. Maman ne lâche pas ma main jusqu’à ce que nous arrivions au Cimetière de Williamsville. Quand je vois l’énorme et beau caveau qui lui est destiné je me dis qu’en réalité l’argent n’est pas tout dans la vie. Je suis milliardaire mais je ne peux pas acheter des vies supplémentaires à ma fille. Jamal, André, Léo et Max sont ceux qui font entrer le cercueil dans le caveau. Une fois fait les gens se retirent. Moi je reste sur place incapable de bouger. Je suis comme bloqué devant la photo de ma fille qui sourit à pleine dent. Putain c’est ma fille qu’on vient d’enterrer. Non c’est faux, non ce n’est pas possible. Je ne vais donc plus voir son sourire tous les matins ? Je ne vais donc plus faire ces trucs amusants qui sont devenus comme un rituel pour tous les deux ? Je ne vais donc plus l’entendre m’appeler Teyo ? Je ne vais donc plus acheter des cadeaux pour elle en rentrant du boulot ? Je ne vais donc plus…

– Oh putain Inès ne me fait pas ça. Ma princesse je t’en supplie réveille-toi. Papa a encore besoin de toi.

Alors que je me laisse tomber sur mes genoux en pleurant ma douleur, je sens des mains m’attraper et m’aider à me mettre sur mes genoux délicatement.

– Sois fort frangin, me dis André en me serrant dans ses bras. Je suis là, nous sommes tous là.

– Nous serons toujours là pour toi. Appuie Léo.

Je sens d’autres mains autres que celles d’André et Léo se poser sur moi, je crois que ce sont celles de Max. Je me libère encore et encore entouré d’eux et quand je suis plus calme, André me tend un mouchoir avec lequel je me nettoie le visage. Ils m’aident à me relever et nous partons vers nos voitures. Nous arrivons chez moi où sera servi un cocktail pour remercier ceux qui ont effectué le déplacement. Ce sont Tina, Cassie et Béca qui se sont chargées d’organiser tout pour pouvoir aider ma mère. Les gens discutent, boivent et dégustent les petits amuse-bouche. Moi je reste sur la terrasse avec la fratrie et Jamal. Ils essayent de me faire changer de tête avec différents sujets de conversation. À 15h tout le monde est déjà parti, c’est maintenant autour de la fratrie. Leurs femmes viennent m’enlacer à tour de rôle. Je les remercie pour le service rendu et dis au revoir à mes potes. Le moment le plus difficile est arrivé. Se retrouve seul. C’est là que toutes les douleurs et tous les souvenirs font surfaces. Une fois tous partis je tourne les talons.

– Chéri où tu vas ? Me demande ma mère derrière moi.

– Je veux être un peu seul, je réponds en lui refaisant face.

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