03
Chap. 3
Maelle est partie à limbe avec le couple pour quelques jours comme promis à mon père sauf qu’elle n’est plus jamais revenue.
En partant ils avaient fait signer des papiers à mon père les autorisant de voyager avec maelle et papa à signer sans le savoir, mais en fait il s’agissait des papiers d’autorisation d’adoption, Maëlle avait demandé à ce jeune couple qui n’avait pas d’enfants de l’adopter et ils n’ont pas pu refuser. Sachant que mon père n’allait pas accepter ils étaient obligé de procéder ainsi. Ils ont envoyés plu tard un document à mon père pour le rassurer que Maëlle allait bien et qu’elle ne manquerait jamais de rien, qu’ils étaient au courant de comment papa nous traitait mal et ils ne vont pas porter plainte mais que Maëlle est désormais leur fille et restera avec eux jusqu’à sa majorité elle décidera ensuite si elle nous cherche ou pas.
Ces détails nous l’avons eu des années plus tard car mon père juste après qu’elle soit partie évitait d’aborder le sujet. Ma mère au fil des années est devenue malade car la disparition de sa fille l’avait changé à jamais, elle s’en voulait énormément et suppliait tous les jours Maëlle de lui pardonner sa naïveté et de rentrer à la maison. Ma mère au début avait espoir qu’elle reviendrait, elle mettait toujours la pression sur mon père pour qu’ils contactent ses patrons jusqu’au jour que papa lui a confié que ses patrons avaient vendu l’entreprise de douala et qu’ils n’étaient plus les propriétaires. Mon père a fait un voyage à limbe en espérant les trouver mais non, il n’a plus jamais eu leur trace.
J’ai grandis seule sans ma sœur jumelle son absence m’attristait tellement mais je devais m’y faire, ma mère s’en voulait tous les jours et reprochaient également mon père d’être autant responsable, il essayait bien que mal de se faire pardonner.
J’ai passé mon Bepc ensuite mon probatoire je n’avais toujours aucune nouvelle de Maëlle. Je me demandais ce qu’elle était devenue pourquoi elle n’appelait jamais, pourquoi elle nous laissait ainsi sans nouvelle, elle devait beaucoup nous détester pour accepter de vivre si loin de nous, si longtemps sans donner des nouvelles.
Mon père est devenu un peu compréhensif quelque fois, il prenait maintenant du temps pour regarder mes notes et même m’encourager souvent, mais sa priorité restait le garçon et la fille que Kati a eu après son fils. Ma sœur grâce avait déjà bien grandi, mon père a appris à l’aimer et la considérer qu’une fois grande, il ne la frappait presque jamais, il s’intéressait un peu plus à elle qu’avant, et se rapprochait un peu de nous. Il nous surveillait tellement, moi surtout comme s’il avait peur que j’allais moi aussi disparaitre. Plus je grandissais plus il était exigent, ma mère avait l’obligation de me coudre des habits ample qui ne montre pas du tout ma silhouette car plus je grandissais plus mes courbes se dessinaient, j’avais des jeunes amies de mon âge qui étaient complètement différentes de moi, elles avaient des petits copains et moi je ne pouvais même pas imaginer en avoir un, c’était loin de moi cette idée. Ma mère prenait tellement soin de nous grâce et moi, elle consacrait sa vie désormais à ses deux enfants que nous étions.
Plusieurs fois mon père a essayé de se faire pardonner, il nous a avoué qu’il avait mal pour tout mais qu’il est arrivé à la conclusion qu’on devrait laisser Maëlle faire sa vie loin de nous avec sa nouvelle famille étant donné qu’elle l’avait elle-même choisie.
Des années plus tard on a appris la mort des parents de Maëlle, on n’a jamais su si c’était vrai ou même faux. Certains collègues de papa disaient qu’ils avaient fait un accident très grave où ils étaient morts avec leur enfant, ma mère n’a jamais cru à cette histoire même si cela semblait réelle. Nous avons pleurés pendant des années, en espérant avoir d’autres nouvelles mais rien. Des années sont passées ma mère a finalement accepté de tourner la page, toute sa famille lui avait conseillé de le faire mais elle avait du mal. On a commencé à passer des jours voir mêmes des semaines et nous sommes allés jusqu’à des mois sans parler de Maëlle, je ne peux pas dit qu’on l’avait oublié mais elle était moins présente comme avant.
Quand j’ai eu mon bac, mon père a changé à nouveau, il est redevenu difficile comme avant voir pire.
- Papa je veux faire une école de médecine maintenant que j’ai eu mon bac
- Je n’ai pas d’argent pour ce genre d’école. tu es allée jusqu’au bac c’est ce que je pouvais faire, maintenant débrouillez-vous tu es déjà grande.
- Papa…
- Quoi ? je n’ai pas d’argent, à ton âge tu devrais déjà te chercher un mari qui pourrait te prendre en charge, plus une femme fréquente plus elle éloigne les hommes d’elle.
- Vraiment je suis déçu Christian, ton premier enfant qui a réussi son bac avec mention et regarde comment tu l’encourages!
- Continues de monter tes enfants contre moi comme tu l’as toujours fait. J’espère que tu as donc réservé l’argent pour son école.
- Vraiment !
Les deux se disputaient de plus en plus, Kati avait carrément demandé à mon père de construire sa maison sur l’espace réservé qui était à côté de la maison. Papa a donc dressé un truc bien là-bas pour sa bienaimée, elle avait toujours droit à tout ce qu’elle voulait même après toutes ces années elle restait sa préférée, ses enfants fréquentaient tous dans les écoles privée pourtant moi j’avais fait toutes mes études dans le public, ma petite sœur grâce également. Il n’avait jamais l’argent pour nous mais toujours pour elle.
Mes copines avec qui j’avais réussi le bac on avait envie de faire la même chose, on venait d’obtenir un bac D et on voulait toutes faire médecine, d’autres allaient faire d’autres filières à l’université. Elles avaient pour la plupart des parents qui les encourageaient plutôt bien, et moi je n’avais que ma mère qui m’encourageait mais elle n’avait pas de ressources nécessaires pour m’aider comme il le fallait, cette école allait me couter cher et seul mon père pouvait normalement m’aider à payer.
J’étais bien motivée, je voulais absolument entrer dans cette école, j’avais passé le concours et il me restait juste l’argent pour pouvoir payer. J’ai sacrifié mes vacances entières, j’ai fait pleins de petit jobs pour pouvoir recueillir un peu d’argent, j’étais baby-sitter, call boxeuse, vendeuse ambulante, j’ai tramé dure jusqu’à la fin des vacances maman a complété pour que je puisse avoir mon inscription. J’étais très contente de pouvoir m’inscrire.
- Enfin tu as fait ton inscription Mae j’ai bien cru qu’on ne devait pas être ensemble cette année. Me disait Nelly mon amie
- J’espère que je n’ai pas fait le mauvais choix en m’entêtant à entrer dans cette école
- Oh que non ! tu ne regretteras pas quand tu y sortiras docteur
- J’espère !
- Dis, avec les filles on va faire les courses pour être les plus sexy du campus ça te dit de venir avec nous ?
Je venais de trimer dur pour mon inscription elle croyait vraiment que j’allai pouvoir sortir de l’argent pour m’acheter quoi que ce soit ?
- Ma mère me fera quelque tenues pour la rentrée je crois !
- Oh même cette année tu ne comptes pas changer ton style vestimentaire ? tu es en fac là, nous sommes en première année c’est maintenant que chaque jeune fille essaie de s’affirmer.
- S’affirmer ?? sérieux !
- Oui… enfin bref j’ai oublié que toi tu es un peu bizarre toi
Oui toutes mes amies me trouvaient bizarre, elles passaient le temps à me le dire.
J’ai commencé la première année, j’espérais réussir à régler tout ce qu’il fallait. J’ai essayé de relancer mon père il m’a dit qu’il n’avait pas d’argent. Je me suis engagé avec le soutien de ma mère, l’année n’a pas été facile, je devais me battre pour travailler ce n’est que comme ça que je pouvais réussir à payer mes études.
Quand j’allais en cours, j’avais toujours mes vêtements en pagne (kaba et autre) que maman me cousait, mais j’avais décidé à un moment de changer un peu, je voyais les autres filles belles et fraiches mais jamais je ne les enviais j’étais comme j’étais. Elle passait leur temps à se faire draguer au campus, elles avaient tout leur temps pas moi, quand un gars me disait seulement bonjour j’étais déjà loin, sauf un seul mec qui avait réussi à garder toute mon attention, lui et moi avions échangé plusieurs fois quand je me retrouvais à la BU, je n’avais pas d’argent pour me documenter donc je passais du temps à la BU quand je n’allais pas travailler, cette personne avait un groupe et ils ne trainaient qu’avec les filles d’un autre niveau très très élevé, même mes amies n’arrivaient pas à parler à ces gars, plusieurs fois le gars c’était renseigné chez moi et c’est comme ça qu’on est devenu ami si on peut appeler ça comme ça même si aucune de mes amies ne le croyaient, elles me trouvaient beaucoup trop coincée et Bizarre pour parler à un gars comme marc.
Quand je finissais mes cours, j’allai sois étudier ou je devais aller faire mon cal box ou vendre. Alterner travail et école au début ça allait, mais plus j’avançais plus ça devenait compliqué, mes copines ont mal commencées leur semestre, toutes ont échouées, moi j’ai réussi mon année mais avec beaucoup de peine.
J’ai entamé la deuxième année mais les frais étaient plus chers et j’avais vraiment du mal. Je répétais quelques enfants du primaire et collège au quartier pour pouvoir m’en sortir mais avec quel temps je devais étudier moi-même ? Travailler ? Déjà l’école me prenait un temps fou. J’ai forcé mais a un moment je n’en pouvais plus j’ai dû me stopper, même ma mère me l’avait conseillé depuis car elle voyait comment je souffrais. J’ai fait plus d’une semaine à la maison sans aller à l’école. Un matin j’ai trouvé mon père dehors qui lisait son journal
- Tu n’es pas allée à l’école
- Non ?
- Pourquoi ?
- Parce que je n’ai pas d’argent
- Tu pouvais partir dans une école pas couteuse mais tu as voulu aller dans une école qui coute très cher pourquoi ?? voilà que même moi je ne peux pas t’aider maintenant parce que j’ai perdu mon emploi, un nouveau dirigeant est arrivé et il a licencié toutes les personnes de plus de 40 ans
- Je suis désolée pour ton emploi mais même quand tu l’avais tu ne m’aidais pas papa!
- Ah bon hein ! ? je vais voir comment tu vas faire maintenant !
Il ne semblait pas si bien le dire, les jours qui suivaient il ne rationnait plus que par occasion à la maison, un jour oui un jour non, pourtant il sortait tous les matins et ne rentrait que le soir donc il avait certainement trouvé un autre emploi, à la maison c’était le sauve qui peut, il donnait parfois de l’argent à grâce pour quelle se débrouille, et ne tenait même pas compte de la situation de ma mère. La pauvre elle-même de son côté se battait tellement pour qu’on puisse s’en sortir, avec tous nos problèmes elle avait finalement réussi à concevoir à nouveau, 10 ans plus tard. Sa famille l’avait pourtant déconseillé de chercher à avoir un autre enfant vu son âge avancé mais elle voulait tellement donner un garçon à son mari et Dieu merci elle attendait cette fois un garçon. Mon père a très mal accueilli la nouvelle de sa grossesse, sans doute parce qu’il croyait que ce serait une autre fille, ou peut-être la peur de dépenser, il se comportait comme si elle avait eu cette grossesse seule, pourtant les deux ont participés, il ne cessait de dire à ma maman qu’il n’a pas d’argent et qu’il espère qu’elle pourra s’en sortir sans son aide, sinon il lui conseillait d’aller accoucher au village. Maman savait que c’était un garçon mais elle voulait lui faire la surprise à la naissance. Son état la fatiguait je ne pouvais donc pas espérer le miracle venant d’elle, surtout que sa grossesse la menaçait beaucoup. Je travaillais donc dure pour pouvoir ramener un petit quelque chose à la maison pour qu’on puisse mettre parfois une petite marmite au feu. Tata Kati préparait chez elle sans problème, cela voulait dire que c’est chez nous que mon père ne rationnait pas.
Je n’étais qu’au début de mes peines, j’ai eu des coups et des coups mais j’espérais que le meilleur soit devant moi je l’espérais de toutes mes forces parce que j’avais comme impression que je ne devais plus pouvoir supporter les autres coups de la vie.
J’étais en train de tout perdre, en commençant par mon année académique, alors que tous mes amis avançaient tranquillement à l’école, pourtant je n’étais pas bête.
Je suis rentrée un matin quand tout allait mal, je n’avais pas le moral et je voulais vraiment me reposer à la maison et essayer de m’évader. Je suis passée par derrière sans qu’on ne me voie et je suis directement allée me coucher, je voulais dormir un peu et oublier mes peines quand soudain j’entendis un grand cri fort, quelqu’un criait très fort ça avait l’air grave, et j’ai toute suite pensée à...
Je ne sens pas mes likes ooo, où sont les commentaires? Et les partages? Où sont les autres?? Je veux ressentir que vous êtes là, il n’y a que comme ça que je me presser de mettre la suite à chaque fois. Je répète vous êtes où ? Revenez-moi❤️❤️❤️
