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Chapitre 3

Chapitre 3.

***Nathalie GONCALVES épouse MAGHENA***

J’ai fait appel à la meilleure décoratrice événementielle du pays pour que tout soit parfait. Ma Princesse souffle sa première bougie et j’ai choisi pour thème : Princes et Princesses Disney. La Reine de la journée sera en Princesse Tiana, les autres enfants peuvent choisir n’importe quel autre personnage.

Cédric, mon merveilleux mari rentre aux alentours de 20h totalement épuisé. Je laisse tout ce que je fais pour aller l’accueillir comme il se doit. Un bisou avant de lui prendre son sac des mains. Sans même m’adresser la parole, il se dirige vers la chambre tandis que je vais dresser la table. Brittany reconnait surement le parfum ou les pas de son père car elle se met à crier pour que la nounou la libère de la chambre.

Moi : Awa laisse-la sortir.

Awa : on change la couche patronne.

Quand son père est dans les parages, Brittany n’a d’yeux que pour lui. Après c’est un peu normal, elle me voit toute la journée contrairement à son père qui rentre parfois après qu’elle ne soit couchée. Cédric revient au salon avec sa fille dans les bras. Agrippée à son cou comme un petit ouistiti.

Moi : attention hein Madame ! C’est mon mari.

Elle ne me regarde même pas. Cédric prend place et je viens le servir. Il me dit ce qu’il veut dans son assiette et à quelle quantité, je m’exécute. Dans cette maison, mon mari est un vrai Pacha et il me l’a bien rendu quand j’étais enceinte. C’est avec ma grossesse que j’ai compris qu’il n’y a pas d’intimité dans un couple. M’épiler la foufoune et la raie des fesses, c’était lui. Après une infection, dès que j’avais une petite démangeaison, sa tête était entre mes cuisses ou ma raie regarder si tout va bien. Tu vomis, il est à côté en train de te tenir la main. Franchement, Cédric a été un mari incroyable durant toute ma grossesse. Aux petits oignons.

Cédric : qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui ?

C’est à moi qu’on pose la question mais la fille de son père a déjà commencé à rapper. Obligée de la laisser « s’exprimer ».

Je suis créatrice de mode. J’ai fait mes classes dans une grande école de Paris, des stages dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, et aujourd’hui je travaille depuis la maison. Je dessine des croquis depuis mon bureau au fond du jardin, puis je les envoie à mon usine en Inde pour une production de masse. J’ai un magasin qui porte le nom de ma fille, Brittany, bien que le magasin soit né avant ma fille.

Cédric : c’est bien ma fille. Je vois que tu as eu une journée chargée. Maintenant on va poser la question à maman.

Elle met ses deux mains devant sa bouche et se met à rire. Je suis simplement amoureuse de ma fille. Tout ce qu’elle fait me fascine, m’amuse, m’émerveille. Être maman est vraiment un pur bonheur… la plupart du temps.

Moi : j’ai principalement été occupée par l’organisation de la fête d’anniversaire de ta fille.

Cédric mangeant avec une main et tenant sa fille de l’autre : finalement combien d’invités ?

Moi : j’ai reçu 10 RSVP (Répondez S’il Vous Plaît) donc 10 enfants accompagnés de leurs parents. Je n’ai invité que les enfants, c’est un goûter pour les enfants.

Cédric : tu as invité mes frères et sœurs ?

Je roule les yeux et regarde ailleurs. Venir faire quoi ?

Cédric d’un ton ferme : Nathalie ?

Moi : non. Non je ne les ai pas invités et tu sais pourquoi.

Cédric : tu vas le faire et ce dès demain à la première heure.

Je ne vois pas l’intérêt de répondre. Je ne le ferai pas et il le sait. Je n’ai pas envie de voir une bande de villageois sorti tout droit de Lébamba, qui ne sait pas se tenir en public à l’anniversaire de mon enfant. J’ai tout planifié pour que ça soit parfait, ils ne viendront pas tout gâcher. Ils n’ont aucune manière, aucune éducation. Ils parlent fort et dans un français qui laisse à désirer. Le genre « je la parle » « c’est là d’où ce que ». Non, je ne veux pas de cette honte devant mes amis, devant ma famille.

Cédric vient d’une famille pauvre. Son père, manœuvre a quand même eu deux femmes avec qui il a eu neuf gosses plus les quatre du dehors. Comme tous les pauvres, on fait les enfants sans réfléchir, sans penser à leur avenir, sans leur donner une éducation. « L’enfant est une bénédiction », voilà une phrase que ces gens aiment répéter pour justifier leur connerie. Des voleurs, des prostitués, des personnes sans avenirs, en quoi sont-ils une bénédiction ? Pour qui le sont-ils ? Sûrement pas pour la société qui doit les subir.

J’ai rencontré Cédric à un mariage. Il était serveur. Je l’ai trouvé mignon sans plus. Je n’ai pas vraiment prêté attention à lui jusqu’à ce qu’on se croise devant la salle de réception. Il se faisait gueuler dessus parce qu’il avait renversé du champagne sur une invitée. Il était là, comme un chien, tête baissée à encaisser. Voilà la vie quand tu es pauvre, semblable à un chien. Ton maitre peut t’aimer comme te maltraiter, tu lui seras toujours fidèle. Tout le charme que je lui trouvais malgré son rang social a disparu.

Plus tard dans la soirée, je l’ai revu près de ma voiture à lancer les cailloux au loin. J’étais ivre et j’avais envie de baiser. Je l’ai entrainé dans un coin en lui proposant de l’argent et il n’a même pas bronché. J’ai tellement pris mon pied que j’ai décidé de l’embarquer chez moi pour une nuit. Il n’a plus jamais quitté ma maison.

Au début j’avais honte. Que diraient les gens ? Que diraient mes copines ? Ma famille ? Quand je dis qu’il vient d’une famille pauvre, c’est vraiment la misère qu’on voit à la télé et on se demande si c’est vraiment en Afrique ? Je l’ai mise à l’école, une école de commerce prestigieuse de la place où il a obtenu une Licence. Je l’ai éduqué, je l’ai rendu potable, sortable. Puis je l’ai présenté aux miens. On s’est marié, mon père lui a trouvé un poste dans la plus grande Banque de la sous région. Actuellement il suit des cours du soir pour son Master (c’est lui-même qui veut se fatiguer, il n’en a clairement pas besoin) et on a une magnifique petite fille.

Nos vies sont parfaites, tout est parfait. Sauf que je ne peux pas m’approcher de sa famille. Ils sont bêtes et d’une susceptibilité… c’est IN-CROYABLE !

« Tu me parles comme ça parce que tu as de l’argent et moi je suis pauvre » « tu me fais ça parce que je n’ai pas fait l’école comme toi ». Même quand ça n’a rien à voir. Ils n’ont aucun sujet de conversation, que des futilités. Non, non, je ne peux pas.

Et comme tous les pauvres, ils ont cru que leur frère devait devenir leur vache à lait. C’est très mal me connaitre. Tous nos revenus vont dans un compte commun et chaque billet retiré doit être justifié. Quand on veut de l’argent, on va travailler.

Cédric après un soupir : Nat. ? Chérie s’il te plaît fais-le pour moi.

Moi en boudant : pourquoi tu veux toujours tout gâcher ? Ils ne vont même pas respecter le thème, le dress code, alors que tous les autres le feront. Ils feront tache.

Cédric : Nathalie. Invite mes sœurs et leurs enfants.

Ça m’énerve ! Il m’énerve et il le sait.

Moi : combien sont-ils ?

Il fait le décompte. Trente gosses plus les parents. Et on n’est même pas encore aux cousins. Ils ne viendront pas, c’est décidé.

Après manger, Cédric va se pencher sur son mémoire pendant que je vais continuer à organiser l’anniversaire de mon bébé. C’est comme son premier Noël, j’ai fait les choses en grand alors qu’elle n’en aura jamais plus aucun souvenir. Bah je le fais simplement pour moi. Moi je m’en souviendrai.

Cédric vient se coucher tard. Il m’enlace par la taille et je peux maintenant dormir d’un sommeil profond.

Le lendemain je suis la première à quitter le lit pour préparer le petit-déjeuner de mon mari. Il mange et s’en va. Moi, je fais ma liste de course avec le cuisinier puis j’embarque la nounou et ma fille en ville faire mes courses. Je suis dehors une bonne partie de la journée et lorsqu’on rentre, ma fille est simplement K.O. Je laisse la nounou s’en occuper et la dame de ménage s’occuper des courses. Je monte me doucher puis je redescends à temps pour accueillir ma cousine. Elle revient du Portugal et elle a le costume de ma fille. En le voyant, je me sens surexcitée. J’ai tellement hâte de la voir à l’intérieur.

Ma cousine et moi nous installons dans le solarium car elle aime le soleil contrairement à moi. On se raconte les derniers potins de la famille ou des amis.

Moi : Cédric voulait carrément que j’invite ses parents à l’anniversaire.

Miranda avec dédain : faire quoi ?

Moi : qu’est-ce que j’en sais ?

Miranda : pff ! Honnêtement Nat je ne sais pas ce qui t’a pris de sortir avec ce mec jusqu’à l’épouser. Je suis contre le mélange des classes sociales.

Moi : je sais. Je le suis aussi mais le cœur est traitre.

Miranda : s’ils viennent alors je ne viendrai pas. Je n’ai pas envie qu’on enseigne à mon fils la vulgarité et la violence ce qui est leur quotidien.

Moi : je ne veux pas non plus les voir.

Miranda : alors ne les invite pas. Fin du débat. Nathalie une goute d’encre noire suffit pour obscurcir un pot d’encre blanc. Mais on pourra rajouter autant de pot d’encre à une goutte d’encre noire, elle ne sera jamais blanche immaculée. On s’est toujours dit les choses cash et tu sais ce que je pense de ton mariage. Si tu ne fais pas attention, tu te réveilleras un matin et cet homme te la fera à l’envers après avoir bien profité de toi. Tu te souviens de comment ça s’est passé avec ta mère ? Comment avec sa famille elle a utilisé l’argent et le nom de tonton avant de le quitter ?

Moi en soupirant : je me souviens.

Miranda : sois vigilante cousine. Et préviens-moi si ta belle-famille sera présente samedi que je reste tranquillement chez moi.

On discute jusqu’à l’heure de la sortie des cours. Elle va chercher son fils et me laisse travailler. Quand Cédric rentre, même routine. Quand il me demande ce que j’ai fait de ma journée, je lui raconte combien je n’ai pas eu une seule minute à moi tellement j’avais des choses à faire. Tout ça pour justifier le fait que je n’ai pas fait ce qu’il m’a demandé de faire. Il ne fait pas de commentaire et je ne promets pas le faire plus tard. Je ne veux pas de ces gens chez moi, un point barre !

Le samedi arrive enfin. La décoratrice est venue à 10h avec son équipe. A midi, c’est la coiffeuse qui est arrivée pour tresser Brittany. Les châteaux, piscines et autres jeux sont montés. Le mini zoo aussi arrive et se met en place ainsi que le stand pour maquiller les enfants. A 14h, les invités commencent à venir et une fée les installe chacun à sa place.

La sortie de ma Princesse avec ses deux parents était parfaite. Tout était parfait jusqu’à l’arrivée des villageois. On sentait qu’il avait fait l’effort de respecter le thème avec des tee-shirts ou robes à l’effigie de caractères Disney.

J’avais la rage. Je me tourne vers Cédric qui reste imperturbable et va les accueillir. Ce sont ses invités, qu’il se démerde pour les faire assoir. Il y a exactement autant de chaises que d’invités, je n’ai pas compté les indésirables ou les +1 de dernières minutes. Mais j’ai la rage ! La haine qu’il me fasse une chose pareille. La honte devant ma famille.

Tata Lola : Nathalie calme-toi.

Moi pleurant de colère : ils ont tout gâché tata. Tout.

Tata Lola : le plus important c’est la petite. Regarde comment elle est heureuse, elle s’amuse.

Moi : dis au photographe que je ne veux les voir sur aucune photo, encore moins sur le film.

Alors que la décoration était parfaite, on rajoute des chaises dépareillées pour permettre à la famille de Cédric de s’assoir. Ils sont si nombreux qu’il n’y a pas assez de places pour tout le monde. Je ne vais même pas les saluer, je ne les ai pas invités.

Les enfants s’amusent, rient et jouent. Côté adulte, c’est tendu. A 19h je remets des sacs goodies à mes invités et les raccompagnent jusqu’à leurs voitures respectives puis je rentre m’enfermer avec ma fille dans ma chambre. Ensemble on ouvre ses cadeaux. Sa famille paternelle n’a même pas fait l’effort de lui en offrir un. Et c’est tant mieux. Que peuvent-ils offrir de bon à mon enfant ? Finalement son sourire, sa joie et son bonheur me font oublier le fiasco de tout à l’heure.

Je la confie à la nounou pour le bain et je vais voir les prestataires qui doivent récupérer leurs matériels. Certains enfants jouent encore mais rien à foutre, l’heure c’est l’heure.

Belle-maman : Nathalie bonsoir.

Moi à distance : bonsoir.

Je retourne dans la maison où les employés s’activent pour tout nettoyer. Je vais prendre ma fille qui est toute propre et on s’installe devant la télé. Ses rires apaisent mon cœur même si elle tient difficilement en place. Puis avec la fatigue de la journée, son bibi dans la bouche, elle se blottit dans mes bras et on regarde le film animé.

Elle s’endort rapidement et je vais la laisser dans son berceau. C’est une décoratrice d’intérieur qui a rendu cette pièce si magique. Quand j’allaitais, mon meilleur moment était de m’installer ici, dans la chaise bascule à créer une relation spéciale avec ma fille. Bien avant même sa naissance, j’aimais venir ici contempler jour après jour ses vêtements.

De retour dans la chambre, je croise Cédric qui est venue prendre ses clés de voiture.

Cédric : les parents s’en vont.

Je vais sous la douche. Je ne les ai pas appelés donc au revoir. La porte s’ouvre derrière moi et son regard se fige face à ma nudité. Réussir à toujours exciter son mari après la maternité ça touche vraiment l’égo. Malgré les vergetures, la poitrine affaissée et la peau du ventre flasque, je le fais toujours bander et cela joue positivement sur ma confiance en moi.

Cédric : viens dire au revoir.

Moi : je suis déjà nue.

Cédric : mets une robe et viens dire au revoir.

Moi le défiant du regard : je suis déjà nue.

Cédric essayant de m’intimider par le regard : Nathalie !

Je m’approche de lui, m’agenouille en le fixant et d’un geste brusque, fait tomber son short en lin. Je le suce, aspire son âme jusqu’à le faire gémir puis on baise sauvagement contre le lavabo. Je le tire ensuite sous la douche où on se lave mutuellement. Lorsque l’on retourne au jardin, ses parents sont partis. Tant mieux !

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