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04

Je quittais la maison la tête haute avec cette ferme intention de réussir… Je voulais rendre tout le monde heureux et leur montrer que d’un côté on peut croire en ses rêves et les réaliser.

Le lendemain, c’est Tonton Mathis qui m’avait accompagné dans la voiture de papa au camp de rassemblement.

- Quelques années avec toi et j’ai appris à t’aimer. Tu vas me manquer ! Qui viendra encore me dire ‘’ tonton tu fumes beaucoup’’ ? Avec qui vais je encore passer du temps avant d’aller dormir ? Hahaha.

- Tu sais quand même que je vais revenir n’est ce pas ?

- Oui ça je le sais mais bon. Je te souhaite une bonne chance mais surtout beaucoup de courage.

A peine on arrivait , que je descendais de la voiture en short et mon sac pour aller rejoindre les autres dans un camion qui était disposé à nous transporter vers le centre de formation.

D’entrée de jeu, j’ai senti que j’étais différent de tous les enfants qui étaient présents.

- Monsieur Morgan, c’est vous le fils de monsieur Léonard.

- Euuh oui.

- Allez-y vous asseoir au fond , on vous a réservé une place.

Je me suis d’abord demandé pourquoi m’avoir réservé une place, pourtant d’autres étaient assis dehors et attendaient.

Sur le coup , certains camarades ont eu une mauvaise impression sur moi et je sais ce qu’ils se sont dits ‘’ Encore un enfant de riche qui bénéficiera de tous les privilèges ‘’

Pourtant ce n’est jamais ce que je voulais.

Une heure après, le camion démarrait et on s’en allait vers l’aventure nouvelle.

Des chants et des ambiances nous animaient durant le voyage. Tout était encore doux, jusqu’à un certain niveau où on demandait à tout le monde de descendre.

- Vous allez courir jusqu’au centre maintenant et en chantant toujours.

Nous tous sommes descendus et on s’est mis à courir en chantant.

Moi, je remarquais un policier, un formateur si vous voulez toujours près de moi, il pouvait blâmer les autres mais à moi, il demandait toujours si ça va.

Et moi je lui répondais que je suis fatigué mais ça ira. On refusait de l’eau à tout le monde mais à moi on m’en proposait… Certains sur le chemin, à cause de la lourdeur de leur sac se déchargeait de certains effets mais moi on m’a proposé de m’aider à porter mon sac.

J’ai tout de suite compris que les consignes de mon père étaient respectées.

- Ça va aller ne vous inquiétez pas.

Je le leur répétais tout le temps, même quand j’étais en position de faiblesse. Je ne voulais pas leur montrer que mon père avait raison.

Une faveur que j’allais alors bientôt regretter…

Après près de 2 heures de courses, nous voici au centre de formation où chacun de nous devait choisir son lit dans son vestiaire respectif.

Le même jour, j’ai eu des ennuis.

- Oh le favorisé , je pensais qu’on viendrait aussi te choisir un lit avec une mousse et une couette. Hahahaha.

- Ces enfants de riches. Mais pourquoi pas prendre l’argent de vos parents pour manger simplement ?

- On leur laisse les bureaux et aujourd’hui ils viennent discuter la police avec nous. Alors comme ça rien pour nous ?

J’étais en train de faire mon lit et je ne disais rien… jusqu’à ce que l’un d’eux vienne me toucher en me disant…

- C’est à toi qu’on s’adresse oui ou non ?

Je me suis retourné et je lui ai dit.

- Si tu me frôles encore, je te montre de quel bois je me chauffe !

- Ikiiiii le français maintenant !! Hahaha.

Et il m’a encore touché. Je n’ai pas attendu et sur le champ, j’ai réagi en lui donnant un coup au visage.

Une bagarre éclata et les bruits alertèrent les formateurs qui à leur tour arrivèrent rapidement.

Je m’en sors avec une lèvre fendillée et un œil au bleu mais lui, une bosse au niveau du nez mais pire…

- Monsieur Ateba vous êtes virés !

- Non monsieur ne me faites pas ça je vous en prie.

- Nous ne pouvons garder un élément qui le premier jour commence à nous causer des soucis. Vous allez retourner au quartier.

- Maïs monsieur, il était le premier à me donner un coup de poing au nez !

- Monsieur Morgan ne faisait que se défendre selon les témoins. C’est vous qui avez commencé par le toucher.

- Monsieur je ne peux pas retourner à la maison.

- Vous allez retourner chez vous.

Je venais une fois de plus de bénéficier d’une faveur pourtant le règlement aurait voulu que les deux bagarreurs soient exclus mais moi j’étais resté et on s’était même rassuré que j’avais reçu de soins réels.

Je ne saurai vous lister les faveurs et avantages que je recevais. J’étais le seul à avoir un téléphone, le seul à manger des repas privilégiés, le seul à ne pas trop faire d’efforts physiques et tout ce que vous voulez.

Je parlais avec mon père chaque soir et je lui racontais ma journée.

En fait je n’étais pas en formation mais à une balade.

Sauf que 3 mois plus tard, les choses ont commencé à changer…

- Monsieur Morgan votre téléphone.

- Pardon ?

- Vous êtes sans ignorer le règlement

- Mais c’est vous même qui me l’avez donné.

- Alpes je le reprends et vous l’aurez après la formation.

Je tiens à rappeler que ce jour, ça faisait trois semaines je n’avais pas parlé à mon père. Je ne savais pas où il était…

Après le téléphone, ce fut autour des repas. J’ai commencé à manger comme tout le monde et avec mes camardes… Les épreuves physiques je les faisais et parfois plus que tout le monde.

La moindre petite erreur de ma part m’envoyait dans le trou noir. Une chambre obscure où je passais des heures, voir une journée.

Le rythme a commencé à me déplaire et je me suis dit que c’est forcément un acharnement, j’ai alors demandé à parler à mon père…

Je suis allé dans le bureau du chef et je lui ai dit que je souhaitais causer avec papa, il m’a répondu.

- Les téléphones sont interdits mais tu auras le choix. Parler à ton père et rentrer chez toi définitivement ou alors terminer cette formation et aller retrouver ton père à la maison… S’il le sera encore ou alors en prison… Pourquoi pas mort même tant qu’on y est… SORTEZ DE MON BUREAU !!!!

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