Pouvoirs et manipulations

L’histoire remonte à très longtemps alors que je n’étais qu’un gosse… Fils d’un homme d’affaire très puissant et d’une mère politicienne, j’étais un enfant gâté qui croyait à ses rêves.

Je savais que avec mes parents tout était plutôt réalisable et mon rêve était de devenir un très grand policier.

J’avais un amour fou pour l’uniforme et j’aimais beaucoup déchiffrer des énigmes.

Mais avant d’arriver là-bas, toujours tout petit, mon père, un jour m’appelle dans son bureau qui se trouvait à la maison et me dit.

- Faudrait que tu m’accompagnes a l’aéroport

- Maïs papa, pourquoi tu ne vas pas avec ton chauffeur ?

- Parce que je ne veux pas. Je dois aller chercher quelqu’un de très important.

- Qui comme ça ?

Il passa sa main dans mes cheveux , avec un léger sourire, il ajouta…

- Va t’apprêter, on y va dans 10 minutes.

Je sortais rarement avec mon père qui était toujours entre deux avions… Il n’avait presque jamais de temps pour nous et il en était conscient, d’où ces petites marques d’attention de temps en temps.

Les dix minutes étaient arrivées lorsque je le rejoignais devant sa voiture et que nous prenions la route.

- Attache ta ceinture !

Me dit il…

Et nous nous mîmes en chemin…

Sur le chemin, il souriait lorsqu’il me regardait puis il m’a demandé.

- Dis moi, tu es sérieux que tu veux être un policier ?

- Bien sur papa !

- Pourquoi pas un homme d’affaire ou un politicien comme ta mère ? Tu pourrais être le futur président de la république.

- Non. Rien de tout cela ne m’intéresse.

- Il est clair que je ne saurai te dissuader de ton idée. Et sache que tu auras tout mon soutient.

- Merci ‘’ pap’s ‘’

L’aéroport n’était pas très loin de chez nous, du coup en quelques minutes nous étions déjà arrivés.

Il a garé et nous sommes entrés. Il y’avait du monde, un avion venait forcément d’atterrir et mon père essayait de retrouver quelqu’un.

Je n’osais lui demander qui était cette personne, j’attendais qu’il la trouve. Et ça n’a pas tardé , il a sourit en levant son bras qu’il s’est mis à agiter pour signaler à quelqu’un.

Aussitôt un homme s’avançait vers lui, tout souriant aussi… Un homme un peu plus âgé que mon père mais surtout qui lui ressemblait énormément.

C’est la première fois que je voyais tonton Mathis...

- Mathis !

- Léonard ! Mais dis donc ! Tu n’as pas changé toi. On dirait euh… toujours le jeune que je protégeais.

- Les apparences n’ont peut-être pas changé mais je ne suis plus là même personne.

- Hahahaha. Ça c’est sûr!

Puis il déposa son regard sur moi et dit.

- Je parie qu’il s’agit de Morgan

- Oui c’est lui.

Repondit mon père…

- Ça va fiston.

Et moi tout timide, je répondais dans ma gorge.

- Oui ça va.

- Il ne sait pas qui je suis.

- Pas encore. Mais il le saura. Ne traînons plus , il faut qu’on rentre.

- Tu as raison.

Nous sommes ressortis et tonton Mathis ne faisait que s’exclamer.

- Oh le pays ! 37 ans plus tard, il n’a pas changé. Toujours ce vieil aéroport.

- Hahaha.

- La bouffe d’ici elle m’a tout de même manqué, j’espère que je vais me régaler… Et Mireille comme elle va ?

Mireille, c’était ma mère… Femme puissante de la politique, elle était une très bonne mère qui savait faire la part des choses.

Mais ce que je sais c’est que , sa famille passait avant son boulot… Ce qui était rarement le cas pour papa.

- Mireille , elle va très bien. En sortant elle n’était pas encore rentrée. Mais elle sait que je suis venu te chercher.

- J’ai hâte de la revoir. Ça fait des années, lorsque vous étiez de passage à Paris pour vos vacances. C’est la dernière fois que je l’avais vue.

- Tu la verras, ne t’inquiète pas.

J’avais tout de même deviné que ce monsieur était le frère de mon père. Ça sautait à l’œil, mais la suite sera encore plus intéressante.

Une fois à la maison, maman était déjà rentrée. Elle était au téléphone lorsque nous sommes entrées dans la maison mais dès qu’elle nous a vu, elle a abrégé cette conversation.

- Je te rappelle s’il te plaît. Il y’a mon mari qui est arrivé la.

Elle raccrocha et s’avança vers mon père à qui elle fit la bise et vers tonton Mathis qu’elle serra dans ses bras avec un large sourire et une grande joie.

- Mathis , mais dis donc, je ne savais plus qu’on devait se revoir.

- Mais pourquoi tu dis ça Mireille ? Parce que tu n’avais plus l’intention de venir en France ?

- Tu sais ma carrière politique me prend tellement de temps que je ne me voyais pas me déplacer pour le moment.

- Alors moi je suis venu au Cameroun.

- C’est ce que je constate.

Il y’avait une belle complicité entre ces deux à vu d’œil…

Après ces fameuses retrouvailles, nous nous sommes mis à table et bien sûr que le menu avait été spécialement fait pour son arrivée.

Nous nous sommes régalés ce soir , nous sommes allés au salon et je les écoutais parler de leurs anciennes histoires, du passé et par là j’ai pu apprendre que, tonton Mathis en réalité était bel et bien le grand frère de papa, il avait vécu en Europe depuis pendant 37 ans et aujourd’hui il revenait au Cameroun pour un Bon et long moment.

Mais par dessus tout ça, j’ai appris qu’il revenait justement parce que sa situation financière ne lui permettait plus de vivre en Europe. Il était presque un sans abris et il ne parvenait même plus à manger.

Je n’oublierai pas de vous dire que tous petits, leurs parents , les avaient envoyé en Europe avec papa. Mais après quelques années , papa lui il était revenu pour faire des affaires et investir au Cameroun tandis que lui, il avait préféré rester estimant que l’Europe était mieux.

Aujourd’hui il revenait, recommencer une vie, une vie nouvelle mais aussi mystérieuse.

- Pour le moment, voici ta chambre où tu pourras rester autant que tu voudras.

- Ne t’inquiète pas mon frère , le moment venu, je vais m’en aller. Ce n’est pas à toi de m’héberger.

- Je le ferai tant que je pourrai et ceci sans attendre quelque chose… Tu es mon grand frère.

- Merci petit frère…