03_B
Au fur et à mesure qu'ils avançaient, les branches craquaient sous
leurs pieds, et de temps en temps, une chauve-souris s'envolait bruyamment, provoquant un
sursaut chez les filles.
Soline demanda aux deux hommes si le chemin était encore long. « Non ! », répondit l'un d'eux d'un ton peu aimable. Ils continuèrent leur marche, et lorsque les filles commencèrent à ressentir une certaine méfiance. Subitement, l'un d'eux fit signe d'un regard suspect à l'autre.
Celui-ci saisit alors Soledad qui se mit soudainement à crier. Il couvrit sa bouche à l'aide de sa main droite. Soline, tentant de venir en aide à sa sœur, fut immobilisée par l'autre homme.
Soledad, se débattant entre les mains de son ravisseur, un homme au physique imposant, à la
peau noire très foncée et aux yeux perçants. Dans sa lutte, Soledad parvint à libérer son bras
droit et gifla l'homme noir. L'intensité de la gifle fit perler une larme au coin des yeux de son
agresseur. Pris de rage, il lui rendit la gifle avant de la repousser au sol. Soline, criant sans
relâche « Au secours. » fut frappée à plusieurs reprises au visage par l'autre homme. Le
ravisseur qui retenait Soledad abaissa partiellement son petit short bleu.
« S'il vous plaît monsieur...! Je vous en prie... ! Ne faites pas ça !», Supplia Soledad.
L'homme noir se mit à rire tout en caressant tendrement son visage. Celle-ci multiplia les
suppliques, mais son agresseur était résolu à mener à bien son funeste dessein. Soledad portait
un pantalon en jean qui ne fut pas difficile à déchirer pour celui-ci. Il écarta ses jambes et,
malgré sa résistance farouche, parvint à la p*n*tr*r violement. Soledad ne put que hurler de
douleur, mais le son des cries semblait tomber dans l'indiffèrence des oreilles de son agresseur,
totalement absorbé par ses mouvements rapides de va-et-vient. L'autre homme, qui retenait
Soline, demanda à son complice de maitriser Soline à son tour. Après un ultime soupir de
soulagement, celui-ci s'approcha de Soline et la maîtrisa, tandis que son complice s'empressait
de se diriger vers Soledad, puis la p*n*tra à son tour.
Ils cessèrent finalement leurs méfaits une fois leur plaisir assouvis, puis s'enfuirent
rapidement dans les profondeurs de la forêt.
Soline courût rapidement vers sa sœur qui était en larmes chaudes, et saignait du bas
ventre. Elle souleva sa sœur et essaya de la consoler en vain. Elle passa la main gauche de sa
sœur par son cou et l'aida à marcher, car Soledad avait du mal à le faire.
Les deux filles marcha seule jusqu'à l'entrée de leur concession où elles ont aperçu leur
mère seule dehors très inquiète, qui semblait les attendre depuis des lustres. Soline proposa à
Soledad de ne pas rentrer à la maison toute de suite, mais de passer la nuit chez leur grand-mère
qui était à quelques kilomètres de leur concession.
Soledad qui n'avait pas la tête à réfléchir, ni
à prendre une décision, accepta sans réfléchir la proposition de sa soeur.
Soledad et Soline, arrivèrent chez leur grand-mère. Elle ouvra la porte et trouva leur grand-
mère assise sur un tabouret, occupée à décortiquer du pistache. Les coquilles brunes étaient
éparpillées autour d'elle, formant un petit monticule. Lorsqu'elle les aperçut, elle fut frappée par l'expression de douleur et de choc sur le visage de ses petites filles. Son cœur se serra
d'appréhension, sachant qu'il s'était produit quelque chose de terrible. Elle remarqua plein de
sang sur le pantalon jean déchiré de Soledad, remarqua que celle-ci saignait abondamment et
comprit immédiatement que Soledad avait été victime de viol. Sans poser de questions,
elle enveloppa tendrement Soledad dans ses bras. Avec délicatesse et précaution, elle guida
Soledad vers les toilettes qui se trouvait à l'extérieur, où elle prit soin d'elle à chaque étape.
Elle prépara un bain chaud et avec une douceur infinie et la nettoya délicatement, veillant à ne
pas causer de douleur supplémentaire. Elle murmura des paroles réconfortantes, lui assurant
qu'elle était là pour elle, qu'elle était en sécurité et qu'elle serait soutenue tout au long du
processus de guérison. Elle lui offrait des nouveaux vêtements, lui donna à manger l'amena se coucher sur son lit, tout en l'enveloppant dans une couverture douce et confortable. Soledad
s'endormi d'aussitôt.
Soline, encore éveillée, pleurait discrètement tandis que sa grand-mère la réconfortait
tendrement. Son cœur déchiré, elle ressentait le besoin impérieux de rentrer chez eux pour
prévenir leur mère, qui devait certainement être rongée par l'inquiétude, et lui assurer qu'elles
étaient saines et sauves. Cependant, sa grand-mère lui fit comprendre qu'elle prendrait elle-
même cette responsabilité. Elle invita Soline à se coucher.
Leur grand-mère s'appelait Abigail Kegne. C'est de son prénom que vient celui de sa
petite-fille, Abigail Kamdem la dernière fille de maman Anny. Le choix du prénom était
empreint d'un profond respect envers grand-mère Abigail.
Grand-mère Abigail était une figure imposante au sein du village, vénéré pour ses quatre-
vingt-dix années de vie bien remplies. Sa sagesse inégalée et son expérience de longue date lui
conféraient une aura de respect et d'admiration. Malgré sa petite taille, ses cheveux autrefois
d'un noir profond étaient maintenant grises et argentées, encadrant son visage ridé. Son énergie
rayonnait malgré son âge avancé, et elle se déplaçait avec une grâce tranquille, s'appuyant sur
une canne en bois qui était son fidèle compagnon.
Une fois assurée que ses petites filles s'étaient plongées dans un sommeil profond, grand-
mère Abigail quitta discrètement sa cabane et se dirigea vers la concession Kamdem.
Là-bas, elle trouva sa fille, maman Anny, errant à l'extérieur dans un état de panique évident. Surprise de voir sa mère arriver, elle s'exclama :
- Maman ! Que fais-tu dehors à cette heure ?
Les mots de grand-mère Abigail s'élevèrent dans un ton calme et apaisant :
- Les filles sont avec moi.
Un soupir de soulagement se libéra des lèvres de maman Anny, sa main instinctivement posée
sur sa poitrine.
- Oh, merci Seigneur, murmura-t-elle.
« Elles ne m'ont pourtant pas dit qu'elles allaient passer la nuit chez toi. Elles devaient
simplement vérifier les résultats du Baccalauréat et rentrer directement à la maison. Je ne
comprends pas pourquoi elles ne sont pas rentrées immédiatement, maman. J'imagine que les résultats de Soledad n'étaient toujours pas bons cette fois-ci, cela ne justifie pas leur acte. Elles
m'ont vraiment fait peur !
- À quelle heure sont-elles parties ? Demanda grand-mère Abigail.
- Vers 17 heures, répondit maman Anny.
Un soupçon de reproche se mêla à la voix de grand-mère Abigail :
- Tu aurais pu leur demander d'attendre le lendemain avant de consulter les résultats. Ce
sont les résultats de quoi ? Tu sais bien que Ndang devient de plus en plus dangereux,
surtout pour les femmes. Rappela-t-elle.
Maman Anny écouta sa mère sans prononcer un mot.
- Je vais rentrer me reposer, et toi aussi tu devrais faire autant. Bonne nuit, Anny.
- Bonne nuit, maman. Répondit maman Anny, sentant le poids de l'inquiétude s'alléger
légèrement grâce à la présence rassurante de sa mère.
