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Troisième partie
Afin de comprendre les événements de la veille il va falloir que je vous explique des choses qui datent de quelques années quand j’étais encore une avocate junior à Robertson Paris.
J’avais beaucoup de mal à vivre et m'en sortir dans le cabinet entre le harcèlement et les moqueries c'était vraiment difficile pour moi.
J'ai fait la connaissance de Bruno, j'avais à charge le dossier du divorce de son meilleur ami. A l’époque je prenais encore toutes les affaires que l’on voulait bien me donner et n'avais pas le luxe de choisir les clients que j'allais représenter.
Les affaires de divorce pour moi sont ennuyeuses et déprimantes, en général j’évite de les traiter surtout lorsqu'il y a des enfants au milieu.
Je défendais le meilleur ami de Bruno, Alex et après avoir gagné avec brio la garde de son enfant et le non versement d'une pension astronomique à son ex femme qui comptait bien le défaire de son argent je n’ai plus jamais entendu parler d'eux.
Près de deux mois plus tard, pendant que je travaillais dans mon espace au boulot j’ai été appelé à la réception car il y avait quelqu'un pour moi.
Grande à été ma surprise de voir Bruno, je pensais qu'il souhaitait me solliciter en tant qu’avocat mais ses intentions étaient différentes. Nous avons commencé à nous fréquenter et au bout de trois mois j'ai cédé à ses avances et nous nous sommes officiellement mis en couple.
Avec Bruno les choses se déroulaient très bien, nous avions nos petits problèmes de couples mais sans plus. Contrairement à moi, il était beaucoup porté sur le sexe mais nous avions pu trouver un rythme qui nous convenait a tous les deux. Je me sentais bien avec lui, j'avais le sentiment d'être en sécurité, il représentait ma zone de confort.
Ensemble , nous faisions notre petit bout de chemin. Je n'ai jamais été une grande fêtarde, les boîtes de nuit et concert bruyants ne faisaient pas parti des endroits que je fréquente et Bruno aussi. Nous allions à des expositions d'arts, des cocktails entre amis etc, notre petit quotidien était calme et tout ce qu'il y a de plus normal.
Au bout de deux ans de relations Bruno a commencé à changer, il agissait curieusement pendant nos rapports sexuels. Il essayait de faire des choses bizarres, je ne compte même pas le nombre de fois que son doigt a atterri « par erreur » sur mon trou de fesses.
N'en pouvant plus, j’ai fini par lui poser la question pendant que l’on prenait notre repas et il a fini par avouer qu'il voulait essayer de nouvelles choses et qu'il s'ennuyait dans notre sexualité.
J’étais plus que choquée mais je décidais de lui demander ce qu'il veut afin de savoir si oui ou non je me sentais prête à faire certaines de ces choses qu'il souhaitait.
Pour que je sache de quoi il s’agit , il m'a fait visionner une compilation de film érotique sur les thèmes qui l'intéressait et ma réaction à été brutale. Il était hors de question que je concède à ce qu'il me fasse des choses pareilles. Avec du recul j’avoue que je ne m'y suis pas prise de la meilleure façon, lui dire que c’était sale et qu'il me prenait pour une chienne n'était pas nécessaire.
Mais sur le coup je n’en avais cure, j’ai pris quelques affaires et je suis allée dormir à l’hôtel pendant une semaine.
Bruno se confondait en excuse mais c'était difficile pour moi. Mes ancêtres avaient passés assez de temps enchaînés et fouettés par les blancs pour que j’accepte que celui là vienne en faire de même avec moi.
Finalement je suis rentrée au bout de 10 jours et on n'a plus jamais évoqué le sujet, les choses étaient revenues dans l'ordre et je pouvais me concentrer sur mon ascension au travail.
Six mois sont passés et j’avais mon premier client important dont j'aurai la charge totale.
Pendant des périodes comme ça il me fallait me plonger corps et âme dans le travail et je n’avais le temps pour rien d'autre. Ainsi pendant les mois qu'ont duré le procès je n'avais pas vraiment le temps pour Bruno.
Le verdict est tombé , j’ai écrasé le côté adverse avec mon équipe. L’heure était à la célébration, j’étais tellement heureuse.
Grâce à cette victoire j’ai pu enchaîner les dossiers aussi importants les uns que les autres, tous représentaient des challenges pour moi.
Bruno et moi n'étions plus aussi proches qu’avant car lui-même était directeur d'une agence publicitaire prisée dans le pays, entre nos emplois du temps il était difficile de trouver le temps de se retrouver.
Au début, il se plaignait un peu du fait que je faisais beaucoup d’heures supplémentaires mais il a fini par comprendre que ce boulot était important pour moi et que je n'avais pas à faire les mêmes efforts que lui pour avoir du respect sur mon lieu de travail.
Nos combats étaient à l'opposé. Moi , une jeune femme, noire en plus dans le monde des avocats et lui un homme d'âge mature caucasien. Il fallait que je me donne à 2000% .
Il a fini par l'accepter bien heureusement et au fil des années j’ai obtenu le saint Graal, ma nomination en tant qu’associée.
Je ne pouvais rêver mieux. C’est vrai que le poste que je vais occuper sera dans un autre pays mais j'avais réussi enfin. Un nouveau défi se dressait en face de moi et je comptais bien l'écraser comme les précédents.
J’ai du batailler longtemps avec Bruno, lui il pouvait travailler à distance. Trouver autre chose aussi intéressant que ce qu'il fait maintenant. Il fait des publicités il peut bien en créer partout, le marketing est demandé dans tous les coins du monde. Avec son cv il ne tarderai pas à trouver quelque chose d'intéressant.
Il a essayé de me dissuader de saisir mon opportunité mais mon argumentaire restait inchangé. Lui il pouvait bien me suivre à Cape Town.
Finalement, après de longues négociations, nous avons décidé qu'il allait venir s'installer avec moi plus tard.
Le temps pour lui de mettre ses affaires en ordre, surtout que mon départ lui était prévu pour le mois qui suivait.
Je n'ai jamais eu plusieurs amies dans ma vie. La seule que j’avais depuis toute jeune s'est Claire que j'ai rencontré à la fac. De père et mère française elle a toujours été un véritable pigeon voyageur. Elle ne reste jamais sur place plus de 1 an.
Elle était justement à Johannesburg en ce moment pour le travail et m'a promi qu’elle viendrai passer du temps avec moi une fois que je serais sur place.
J'ai atterri à Cape Town et le travail qui m'y attendait était de taille, encore une fois entre Bruno et moi c'était difficile. Néanmoins je savais que bientôt il viendrait donc nous aurons la chance de rattraper le temps perdu.
Cela nous emmène à la journée d'hier…
