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Chapitre 4

Il sonnait dix heures dépassées de quelques minutes quand Jean arriva sur la piste du rendez-vous avec son pasteur.

À peine était-il arrivé quand il fut accueilli par ce dernier dans la cour.

– Bonjour cher pasteur ! dit-il en premier.

– Oh, fiston, comment vas-tu ?

– Je vais très bien, pasteur ; merci ! Et chez vous ?

– Je vais super bien ! Comment vont ma fille Anicette et sa fille ?

– Ils se portent très bien, pasteur ; merci !

– Je suis très content de le savoir !

Plus les deux hommes se saluaient avec salamalecs, plus ils s’approchaient de là où devait se tenir leur assise.

– Assieds-toi, fiston ! dit l’homme de Dieu à son visiteur.

– Merci pasteur !

Sur la table, se tenait un bidon rempli d’eau. L’homme de Dieu saisit un verre sur la table et le remplit. Il le porta aux lèvres après l’avoir béni.

– Fiston, voici de l’eau, tu peux t’en servir.

– Merci, pasteur.

Le nouveau venu, sans orgueil ni agitation, saisit un deuxième verre et se servit de l’eau. Il en but quelques gorgées avant de déposer le verre.

– Maintenant, je t’écoute, fiston ! Tu m’as appelé hier, cherchant de me voir. Me voici devant toi ! J’espère qu’il ne s’est rien passé !

Le questionné, affichant un visage un peu choquant, fit deviner à son interlocuteur que quelque chose avait mal tourné.

– Qu’y a-t-il ? T’es-tu disputé avec ta femme ? reprit le pasteur.

Le questionné, au lieu d’une réponse, secoua la tête.

– Et que s’est-il passé ?

– Pasteur, je veux divorcer avec ma femme…

– Mais pourquoi ? s’écria le pasteur.

– Pasteur, ma femme devient de jour en jour insupportable…

– Mais c’est dégueulasse ! Qu’est-ce qu’elle t’a fait et qui t’incite à rompre le mariage avec elle ?

– Merci ! Pourriez-vous imaginer que mes vêtements, depuis trois mois, c’est moi-même qui les lave ?

– Hum ? Et pourquoi ?

– Parce qu’elle et moi avions eu une petite dispute. Cette dispute était occasionnée par quoi ? C’était une nuit et je lui ai demandé une noce. Pourriez-vous imaginer ce qu’elle m’a répondu ?

– Non !

– Elle m’a dit qu’elle était fatiguée !

– Quoi ? Comment elle peut dire une chose pareille ?

– Merci ! Et ce n’est même pas ce qui a été le vrai facteur de notre mésentente ! Au petit matin qu’elle s’est réveillé, elle ne m’a pas salué. J’ai gardé mon silence pour voir sa réaction tout au long de la journée et vous savez ? J’ai finalement compris qu’elle m’avait gardé rancune. Je ne peux pas supporter cela ! Depuis trois mois, mon épouse ne me parle pas ; bien que nous dormons sur le même lit et partageons le même toit. Pouvez-vous admettre cela ? Entre elle et moi, qui est le maître ? Il faut que j’en finisse une fois pour toutes.

Le prétendu homme de Dieu, baissant la tête, la secoua pendant quelques secondes et poussa un long soupir.

– Mon cher Jean, appela l’homme de Dieu, j’ai écouté tout ce que tu as dit. Mais laisse-moi te dire une chose : Ce n’est pas formel ce que tu veux envisager.

– Mais comment, pasteur ! N’est-il pas autorisé, même dans la Bible de répudier sa femme ? J’en ai marre !

– Je te comprends, fiston ! Mais écoute ! Dans la Bible, il y a plusieurs passages qui abordent le sujet du divorce et de la répudiation. Et nous pouvons lire cela par exemple dans l’Ancien Testament, dans le livre de Deutéronome 24:1-4 qui mentionne que si un homme trouve quelque chose de honteux chez sa femme, il peut lui donner un certificat de divorce. Cependant, cette pratique était souvent entourée de conditions et de débats sur ce qui constituait une raison valable pour divorcer. Revenons maintenant dans le Nouveau Testament où Jésus aborde également ce même sujet en disant que le divorce n’était pas le plan initial de Dieu pour le mariage. Jésus souligne l’importance de la fidélité et indique que la répudiation n’est pas à prendre à la légère. Donc, bien que la Bible mentionne la possibilité de répudier sa femme, cela ne signifie pas nécessairement qu’elle l’encourage ou qu’elle approuve cette action dans toutes les circonstances.

Jean, baissant la tête, s’agitait dans tous les sens.

– Pasteur, j’ai déjà trop supporté et là, il faut qu’elle s’en aille !

– Mon cher Jean, tu ne peux donc pas écouter mes conseils ?

– Bien sûr ! Mais je suis fatigué, c’est tout ! La Bible n’a pas empêché le divorce, bon sang !

– Absolument ! Mais écoute bien ! Dans l’Ancien Testament, le passage de Deutéronome 24:1-4 établit certaines règles concernant le divorce. Ce texte stipule qu’un homme peut divorcer de sa femme s’il découvre quelque chose de "déshonorant" à son égard. Cependant, il doit lui donner un certificat de divorce, ce qui était une manière de protéger la femme en lui permettant de se remarier. Cela montre qu’il y avait une certaine reconnaissance de la dignité et des droits des femmes, même si cela peut sembler limité par rapport à nos normes contemporaines. Jésus, dans le Nouveau Testament, aborde ce sujet dans les Évangiles (Matthieu 19:3-9 et Marc 10:2-12). Il souligne que le divorce a été permis à cause de la dureté du cœur humain, mais qu’à l’origine, Dieu a créé le mariage pour être un engagement permanent entre un homme et une femme. Jésus insiste sur l’importance de la fidélité et déclare que divorcer et se remarier sans raison valable constitue un adultère. De plus, Paul, dans ses lettres (comme 1 Corinthiens 7), discute également du mariage et du divorce. Il encourage les couples à rester ensemble et à résoudre leurs problèmes, mais reconnaît aussi que des situations difficiles peuvent survenir. Mais ici, dis-moi si la situation est déjà si difficile ! Mais non !

Jean, levant le regard à l’adresse de son pasteur, le fixa intensément et lui demanda tout bas : « Et que me conseillez-vous, pasteur ? ».

– Retourne à la maison et discute avec ta femme ?

– Quoi ?

– Si ! Il vous faut du dialogue !

Jean, secouant la tête, lui dit tout bas : C’est impossible !

– Ne me déshonore pas, s’il te plaît ! C’est Dieu qui te parle à travers ma vie. Il vous faut de la réconciliation !

– De la réconciliation où j’ai déjà pris toutes mes mesures pour divorcer ?

– Non, il faut que tu te désengages !

– Hum ?

– Oui, je sais que c’est difficile mais c’est ce qu’il te faut !

Jean, esquissant un sourire jaune, remercia le pasteur.

– Merci pasteur ! Mais dites-moi, mon cher pasteur ! Que pensez-vous d’un serviteur de Dieu qui conseille ses fidèles à ne point commettre du déshonneur mais au final, c’est encore lui qui commet le pire ?

Le pasteur, se retirant légèrement du dossier de sa chaise, fixa son compagnon droit dans les yeux et lui murmura tout bas : « Ce genre de serviteur aura de compte à rendre à son maître qui est le créateur de la terre et du ciel ».

– Merci pasteur ! De vos conseils que je traite d’enseignement, je dois aller faire la paix avec mon épouse n’est-ce pas ?

– Absolument !

– Merci infiniment ! Mais dites-moi, pourquoi dans les moments de crises dans votre foyer, vous ne cherchez pas à faire la paix avec votre épouse ?

Le pasteur, fixant son interlocuteur droit dans les yeux, perdit les mots.

– Répondez à ma question, pasteur ! Pourquoi dans des circonstances de tension, vous n’envisagez pas faire la paix avec votre épouse et vous l’abandonnez dans la détresse et la dépression ?

Le pasteur, baissant le ton, appela son visiteur par son prénom et lui dit en colère : « Est-ce donc à cause de ma femme que tu es venu me tendre tout ce piège, me faisant bavarder tout le temps ? »

– Pasteur, je suis désolé ! S’il est mentionné dans la Bible que l’homme ne peut divorcer de sa femme que lorsqu’il découvre quelque chose de déshonorant à son égard, cela veut dire que vous devriez-vous entendre avec votre épouse ! Et si, Paul, dans ses lettres (comme 1 Corinthiens 7), discute également du mariage et du divorce, encourage les couples à rester ensemble et à résoudre leurs problèmes, cela voudra dire que vous devriez aller revoir votre épouse et régler ce conflit…

– Excuse-moi beaucoup, Jean ! Tu sais ? Je n’ai pas eu de dispute avec Audrey ! Nous n’avons non plus de dispute ! Ne t’a-t-elle pas expliqué la véritable situation ?

– Non, c’est quoi donc la véritable situation ?

Le pasteur, baissant le ton, appela de nouveau son interlocuteur par son prénom comme d’habitude et lui demanda : « Que ferais-tu d’une femme qui ne te fait jamais d’enfants ? »

– Excusez-moi, pasteur ! Vous demandez ma réaction devant cette situation si Dieu me mettait à votre place en tant que son serviteur ?

– Euh…bon, oui ! En tant que son serviteur !

– Étant le serviteur de Dieu et que je suis contraint à ce genre de situation, je ne peux que me mûrir de la persévérance !

– Mon cher Jean, je suis désolé ! Ma décision est déjà prise et il n’y a personne dans ce monde pour me faire changer ça ; personne je dis.

Le pasteur, continuant de fixer son interlocuteur, se leva de sa chaise sans plus ajouter un mot et s’en fut.

Jean, abattu, secoua incessamment la tête et dit tout bas : « La charité bien ordonnée, n’est-ce pas par soi-même que ça commence d’abord ? »

***

Pendant ce moment, Anicette, accompagnée de sa fille, était avec Audrey.

– Madame pasteur, jusqu’à quand vas-tu continuer à couler les larmes ?

– Sœur Anicette, il faut être dans ma peau pour sentir ma douleur. Est-ce de ma volonté si je n’ai pas pu donner d’enfants ? L’enfant que l’on accouche, n’est-ce pas un don provenant de l’Éternel Dieu ? Alors pourquoi accuser à tort son semblable lorsqu’il n’en donne pas ! J’ai fait beaucoup de choses dans ma vie que je regrette.

La jeune femme prit une pause pour faire une feedback dans ses souvenirs les plus anciens.

– J’ai réalisé beaucoup de choses en son nom ! Cette grande maison, je l’ai construite avec mon propre argent. Avec ce que je suis en train de voir, il va sûrement me l’arracher.

Ceci dit, la malheureuse s’éclata encore en sanglots.

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