
Résumé
Dans "L'ERREUR FATALE", plongez dans l'univers émotionnel d'Anicette, une jeune femme dont la vie semblait parfaite aux côtés de son mari, Jean. Leur mariage épanoui est soudainement bouleversé lorsque sa meilleure amie, Audrey, stérile depuis des années, tombe enceinte de Jean. Plutôt que de céder à la colère et à la trahison, Anicette choisit le chemin du pardon, une décision qui s'avérera lourde de conséquences. Alors qu'Audrey traverse les tumultes de sa grossesse, Jean, aveuglé par ses propres doutes et frustrations, tourne son hostilité vers Anicette, la répudiant sans scrupules. Ce récit poignant interroge les notions de loyauté, de sacrifice et les erreurs fatales que l'on peut commettre par amour. Découvrez comment un acte de pardon peut devenir le catalyseur d'une tragédie inéluctable et comment les liens d'amitié peuvent être mis à l'épreuve par les choix des uns et des autres.
Chapitre 1 : Début de l'histoire
Nichée sur les rives de la lagune de Porto-Novo, la capitale officielle du Bénin est une ville fascinante qui allie tradition et modernité. Porto-Novo, surnommée "la ville des esclaves", est riche en histoire, témoignant d’un passé vibrant et complexe. Ses rues animées sont bordées de bâtiments coloniaux qui rappellent l’influence française, tandis que des maisons traditionnelles en banco, ornées de motifs colorés, évoquent le patrimoine culturel local.
Au cœur de la ville, le Palais Royal de Porto-Novo se dresse majestueusement. C’est un symbole de la royauté et de l’héritage historique du pays. Les visiteurs pouvaient explorer ses jardins luxuriants et admirer l’architecture unique qui reflète les traditions du peuple fon.
Le marché central de Porto-Novo est un véritable kaléidoscope de couleurs et de sons. On y trouve une multitude de produits artisanaux, d’épices, et bien sûr, des spécialités culinaires béninoises. C’est l’endroit idéal pour s’imprégner de l’ambiance locale et découvrir la gastronomie du pays.
La ville est également un centre culturel dynamique, avec des festivals qui célèbrent les arts, la musique et les danses traditionnelles. Les habitants accueillants et chaleureux s’ajoutent à l’atmosphère conviviale de Porto-Novo.
En bref, Porto-Novo est une ville où le passé rencontre le présent, offrant aux visiteurs une expérience inoubliable au cœur du Bénin.
Ce soir-là, le ciel arrosait la terre d’une pluie inattendue. Des chambres, on entendait une multitude de gouttes de pluie retentir sur les toits.
Anicette, assise devant sa machine à tisser, accomplissait une tâche. À côté d’elle, était assise la petite Inès, sa fille aînée. Elle travaillait sur sa machine quand, sous cette abondante pluie, entra son époux, péniblement mouillé par la pluie. Très surprise, la tisserande abandonna sa machine et s’approcha de son époux.
– Bonne arrivée papa Anicette ! dit-elle au premier abord.
– Merci, répondit celui-ci, sans aucune émotion de joie.
– Pourquoi es-tu rentré sous cette abondante pluie ?
L’homme, au lieu d’une réponse ou d’aller se changer de nouveaux habits, tira une chaise et s’assit.
Sur le visage du nouveau venu, la jeune femme lisait une grande peine mêlée de tristesse.
S’agenouillant à ses côtés, elle lui demanda d’une voix calme : « Qu’est-ce qui ne va pas ? ».
Le questionné, tête baissée, secouait incessamment la tête.
– S’il te plaît, réponds-moi ; as-tu eu un souci ? reprit la jeune femme, le cœur en morceaux.
– J’ai perdu mon emploi…
– Hé, mon Dieu ! s’exclama la jeune femme en croisant les deux mains sur la tête.
Elle se leva et, compatissant à la douleur de son époux, se mit aussitôt à couler des larmes. Fixant le ciel, elle se mit à se plaindre. Elle se plaignait, envoyant diverses questions à son Dieu. Des larmes lui coulaient alors que sa fille, âgée de trois ans, l’observait de sa place. Ne sachant que dire ni que faire, petite Inès, sans mot, observait silencieusement son père et sa mère à tour de rôle.
Une dizaine de minutes plus tard, la jeune femme tisserande s’approcha de nouveau de son époux et posant sa main droite sur son épaule gauche, lui murmura tout bas : « Arrête de pleurer ».
– Le Seigneur qui nous a créés ne nous abandonnera pas. Ce sera difficile pour le moment mais avec le temps, tout se passera bien.
Ceci dit, elle prit le pan de son pagne et nettoya le visage de son époux.
– Sois courageux, mon cher mari, ajouta-t-elle.
– C’est très compliqué ! C’est très…com…compliqué ! Comment allons-nous en sortir sans ce travail ?
– Arrête de te lamenter, mon cher époux ! N’oublie pas que moi-même, je mène une activité ! C’est vrai qu’elle ne pourra pas couvrir toutes les charges de notre foyer mais ça fera quand même quelque chose !
Jean, malgré ce que lui disait son épouse, n’arrêtait de pleurer. Il avait du mal à supporter le coup de massue.
– Arrête de pleurer, s’il te plaît.
Bricette, levant son regard à l’adresse de la petite Inès, l’aperçut en train de pleurer silencieusement.
– Lève ton regard et observe ta fille ; vois comment elle pleure.
L’homme, soulevant la tête, aperçut effectivement sa petite fille en larmes. Très touché par la réaction de la petite, il nettoya son visage et se leva. D’un cœur fort et soulagé, il se dirigea vers la petite fille et, s’accroupissant tout près d’elle, il lui murmura tout doucement : « Pourquoi pleures-tu, ma chérie ? »
La petite, à son tour, au lieu d’une réponse, continua de pleurer.
– Calme-toi, mon amour, je te promets que je ne vais plus pleurer, dit le maître du foyer en tentant de nettoyer le visage de sa fille malheureuse.
En effet, la petite famille Ayélé est composée de trois gens dont, Jean, le père ; Anicette, la mère ; et Inès, l’unique enfant du couple. Dans le sein d’Anicette, se développait un futur bébé. Certes, le couple était heureux si bien que nul n’aimait voir l’autre malheureux. C’est dans cette ambiance que la petite Inès a grandi.
La tisserande, s’approchant de son époux et de sa fille, s’accroupit à son tour et dit tout bas : « N’oublie surtout pas que nous avons un Seigneur qui fera quelque chose au moment opportun ».
Jean, tournant son regard à l’adresse de son épouse, lui dit tout bas : « J’aime ta foi ».
– Ta foi est inébranlable, continua-t-il. Si seulement je pouvais avoir ce genre de foi, je pense qu’aucune situation ne me fera peur dans ce monde.
Maman Inès, souriante, longea la main et toucha la joue droite de son époux.
– Il faut demander au Seigneur et il va t’en donner. C’est parce que j’ai prié et ai demandé qu’il m’en a donné. Avec la foi, on réalise de gros exploits !
Ceci dit, la jeune femme se leva.
– Viens à table, je vais te servir à manger, dit-elle.
– Je n’ai pas l’appétit.
– Et pourquoi ?
– Je ne sais pas !
– Non, tu ne vas pas quand même rester tout le temps à penser à ta situation ! Lorsque tu te mets à penser à ta situation, rassure-toi, tu es en train de donner gloire au diable. Parce que tu sais ? Tous les malheurs qui nous arrivent, sache que la plupart vient du plan du diable. Parfois, d’autres viennent aussi par la volonté de Dieu ! Dieu nous tente parfois par des épreuves pour tenter notre foi. Tu es d’accord avec moi que, le patriarche Job, malgré son intégrité devant le Seigneur, il a rencontré des tribulations !
– Bien sûr !
– Dis-moi, a-t-il rejeté son Seigneur ?
– Non !
– Et dis-moi donc, es-tu plus intègre que Job ?
– Hum ? C’est une question très profonde que tu me poses ! Qui peut dire qu’il est intègre comme cet homme dans cette vie !
– Merci ! Si malgré son intégrité devant le Seigneur, Job a vécu tant de souffrances, il faut savoir que nous, nous ne sommes rien devant le Seigneur. Voilà pourquoi, nous devons prier et demander au Seigneur de nous pardonner, quel qu’en soit le péché qu’on aurait commis. Car, Dieu aussi cherche à prendre parfois la gloire à travers certaines situations. Pour cela, ne crains rien ! J’irai voir la femme du pasteur et lui parler de la situation actuelle. Si elle a un conseil, elle va m’en donner et avec ça, on saura peut-être comment faire.
Jean, ayant silencieusement écouté son épouse, lui accorda la permission d’aller voir la femme de leur pasteur pour lui expliquer la situation car, il manquait d’idées pour savoir quoi faire.
– Donc, mange ! Je reviens dans quelques instants.
Pendant que le couple parlait, la pluie, de ses gouttes ardentes sur les toits, avait cessé de tomber.
Anicette, enfourchant ses chaussures, se dirigea dans la cour, une cour pleine de boue.
***
Après cette pluie douce, où chaque goutte a caressé les feuilles et les fleurs, l’air était frais et pur, empli d’un parfum de terre humide. Les couleurs étaient éclatantes : le vert des feuilles brillait comme une émeraude, tandis que les pétales des fleurs semblaient danser sous les derniers rayons du soleil.
Au crépuscule, le ciel se teintait de nuances de rose, d’orange et de violet, créant un tableau vivant. Les ombres s’allongeaient doucement, et le chant des oiseaux se faisait plus mélancolique, comme pour célébrer la fin de la journée. Les petites flaques d’eau reflétaient ce spectacle céleste, ajoutant une touche magique à ce moment paisible.
Anicette, venant de pousser le portail d’une maison, faisait corps à la cour. Rabattant le portail, elle se mit à marcher calmement jusqu’à arriver en face de la porte d’entrée. Elle toqua une première fois, une deuxième fois et ce fut au troisième coup qu’on lui donna l’autorisation d’entrer. Elle tira de côté le rideau de l’entrée et à sa grande surprise, elle fut effrayée par des larmes qui ruisselaient le long du visage de celle chez qui elle était venue.
Interloquée, elle s’approcha, les pas pressés, auprès de cette dernière et lui demanda ce qui n’allait pas. Au lieu d’une réponse, la malheureuse n’arrêtait de pleurer.
– Madame pasteur, qu’y a-t-il ! Pourquoi pleures-tu ? continua la tisserande, confuse.
– Maman Inès, appela la malheureuse, pourquoi la vie est si injuste ?
Le cœur meurtri, la questionnée manqua que dire mais s’efforça quand même à trouver des mots pour exprimer son inquiétude.
– Tu as eu quoi ? demanda-t-elle.
La questionnée, au lieu d’une réponse, fixa le plafond tout en continuant de déverser des larmes insoutenables.
– Ah ! Comment il peut me faire ça ?
– C’est…c’est qui s’il te plaît ?
La femme du pasteur, secouant incessamment la tête, laissait verser de grande quantité de larmes.
– Parle-moi s’il te plaît, ne permets pas que je me mette aussi à pleurer, je t’en prie.
La femme du pasteur, fixant sa visiteuse, continuait toujours de secouer la tête.
– C’est mon mari, finit-elle par répondre.
– Le pasteur ? Mais, qu’est-ce…qu’est-ce qu’il a fait ?
– Il m’a trompée pendant toutes ces quinze années…
– Quoi ? Mais ce n’est pas vrai !
De nouveau, la jeune femme se fondit en larmes.
