Chapitre 4 : La proposition

La conversation avec Claire laissa Alexandre troublé, mais il savait que l’heure n’était pas aux regrets. Chaque mot qu’il avait échangé avec elle ajoutait une couche de complexité à ses plans. Claire n’était plus la même femme qu’il avait connue. Il l’avait vue, au fond de ses yeux, cette douleur qu’elle portait, ce fardeau invisible. Mais il n’était pas là pour lui accorder de la compassion. Non, son objectif restait le même : Jacques devait payer pour ce qu’il avait fait.

Claire l’avait prévenu, mais Alexandre n’était pas du genre à s’arrêter devant des avertissements. Il avait déjà payé son prix. Son empire avait été détruit, ses rêves écrasés. Il n’y avait plus de place pour les sentiments. Ce soir, il était là pour une seule raison : mettre en marche la première phase de sa vengeance.

Il se tourna, cherchant Jacques dans la foule. Le milliardaire était toujours au centre de l’attention, entouré de ses associés, riant et serrant des mains. Une image parfaite de l’homme puissant et influent qu’il était devenu, une image qui masquait parfaitement sa vulnérabilité. Mais ce masque ne durerait pas éternellement. Alexandre le savait.

Il s’éloigna discrètement du groupe et se dirigea vers la salle où les affaires se faisaient plus sérieusement, un espace réservé aux discussions privées et aux négociations importantes. Là, une nouvelle rencontre l’attendait. Marc Lemoine, son ancien collègue, l’avait informé d’une réunion secrète qui se tiendrait dans les coulisses du gala, une réunion qui pourrait offrir à Alexandre l’opportunité parfaite pour entamer son plan.

Alexandre arriva dans la pièce. Marc l’attendait, un verre de vin à la main, une expression de curiosité dans le regard. Il ne s’était pas attendu à voir Alexandre si tôt dans la soirée.

“Alors, Alexandre, tu as retrouvé ton ancienne flamme ?” Marc sourit, mais il y avait quelque chose dans son ton qui trahissait une note d’inquiétude. “Je n’ai jamais su comment cela finirait entre vous deux.”

Alexandre hocha la tête sans répondre. Il n’avait pas le temps de ressasser le passé. Ce qu’il avait besoin de savoir maintenant, c’était ce que Marc savait de Jacques et de ses faiblesses. “Je suis là pour les affaires, Marc. Et je pense que toi aussi.”

Marc cligna des yeux, avant de se redresser. “Tu es direct, c’est une qualité que j’ai toujours respectée. Mais je dois admettre que je ne comprends pas encore ton jeu. Pourquoi revenir ici après tout ce temps, et pourquoi maintenant ?”

Alexandre fit une pause avant de répondre. “Je suis ici pour récupérer ce qui m’appartient, Marc. Jacques a détruit ma vie. Et ce soir, je commence à lui faire payer.”

Marc le fixa, l’air perplexe, avant de se pencher en avant, un léger sourire apparaissant sur ses lèvres. “Je vois. Eh bien, si tu veux t’attaquer à Jacques, tu devras jouer avec les bonnes cartes. Je sais des choses, des failles qu’il a cachées, mais ça ne viendra pas sans contrepartie.”

Alexandre s’installa en face de lui, son regard dur et concentré. “Quelle contrepartie ?”

Marc hésita un instant avant de répondre. “Jacques n’est pas aussi invincible qu’il semble. Ses affaires, ses finances… elles sont fragiles. Mais il est aussi très entouré, et il n’a pas l’intention de se laisser faire sans réagir. Il te faudra plus que des informations pour le faire tomber. Et je sais comment tu peux l’atteindre. Mais je veux quelque chose en retour, Alexandre.”

Le milliardaire n’eut pas besoin de réfléchir longtemps. Il savait que dans ce monde, tout avait un prix. “Dis-moi ce que tu veux.”

Marc sourit, un sourire de prédateur. “Je veux un accès privilégié à tes entreprises. Quelques informations sensibles sur les mouvements financiers que tu as faits récemment. En échange, je te donnerai les clés pour pénétrer dans le cœur même de l’empire de Jacques.”

Alexandre plissa les yeux. Marc ne plaisantait pas. Mais il était prêt à payer le prix, car ce qu’il demandait en échange valait bien plus. Jacques n’était pas invincible, et ce soir, Alexandre comptait bien le prouver.

“Tu as un accord”, répondit-il d’une voix calme mais ferme. “Donne-moi ce que je veux, et tu auras ce que tu demandes.”

Marc se leva et tendit la main, un sourire de satisfaction sur les lèvres. “Alors, nous avons un accord. Ce n’est que le début, Alexandre. Mais sache que ce genre de jeu, ça se joue jusqu’au bout.”