La vengeance du milliardaire

Le jet privé d’Alexandre Durand se posa en douceur sur la piste de l’aéroport. À travers le hublot, il aperçut la ville qu’il avait laissée derrière lui des années auparavant. Les toits de verre, les immeubles imposants, et les rues qui semblaient s’étirer à l’infini, tout lui était familier et pourtant étranger. Ce lieu, autrefois son terrain de jeu, était désormais une mémoire douloureuse qu’il n’avait jamais voulu affronter.

Alexandre avait tout quitté après la trahison de Jacques Leclerc, son ancien associé. Ensemble, ils avaient bâti un empire. Mais Jacques avait été plus que rusé. Il avait manipulé et trahi Alexandre dans un seul but : prendre le contrôle total de l’entreprise, mais aussi, et surtout, de Claire. Claire, la femme qu’il aimait plus que tout et qu’il avait perdue à cause de cette trahison.

Des années s’étaient écoulées, mais la douleur était toujours vive. Après avoir patiemment construit un empire encore plus grand, Alexandre savait que le moment était venu de revenir et de faire face à son passé. Il était riche, puissant, et plus que déterminé. La vengeance ne serait plus un simple désir. Elle deviendrait une réalité.

L’aéroport était calme, une lumière douce se diffusait à travers les grandes fenêtres, mais dans l’esprit d’Alexandre, tout semblait devenu sombre. À peine le pied posé sur le sol, un léger frisson parcourut son corps. Ce n’était pas la peur. Non, ce frisson était celui de la revanche. Il avait planifié chaque détail de cette arrivée. Il ne reviendrait pas pour se souvenir de ce qu’il avait perdu, mais pour détruire ce que Jacques et Claire avaient construit.

La voiture l’attendait, prête à l’emmener directement au centre-ville. Le chauffeur, un homme discret qu’Alexandre avait fait embaucher, ne posa aucune question. Il savait à quoi s’attendre.

Dans la voiture, Alexandre fixa les rues qu’il avait arpentées autrefois aux côtés de Claire. Les souvenirs étaient encore intacts. La sensation du vent dans ses cheveux, le parfum de Claire qui flottait autour d’eux lorsqu’ils se promenaient main dans la main. Tout cela semblait si loin, et pourtant si proche. Il tourna la tête, regardant le paysage défiler à grande vitesse.

“Je suis de retour”, murmura-t-il, presque pour lui-même.

Le retour d’Alexandre ne passait pas inaperçu. Il était l’un des hommes les plus influents au monde, un milliardaire au passé tumultueux, et ses ambitions étaient bien connues. Mais sa véritable mission n’était pas celle des affaires. Il n’avait pas oublié ce qu’il était venu chercher : Jacques Leclerc.

Quand la voiture s’arrêta devant l’immeuble où il avait autrefois vécu, Alexandre resta un instant immobile. Il se souvenait des longues soirées passées ici, des rires et des moments de complicité avec Claire. Puis, il se rappela de la trahison, du dernier regard de Jacques, et de Claire qui, sans un mot, l’avait laissé partir.

La porte d’entrée s’ouvrit lentement. Alexandre n’avait pas encore tout oublié.

Il marcha d’un pas ferme vers la porte, les souvenirs de son ancienne vie l’envahissant à chaque étape. Les lumières de la ville brillaient, mais rien ne parvenait à effacer l’obscurité qui s’était installée dans son cœur. La porte s’ouvrit devant lui avec un léger grincement, comme si elle savait qu’elle allait accueillir un homme différent de celui qui en était parti.

Le hall d’entrée, élégant et moderne, était toujours aussi impressionnant. Il n’y avait rien qui avait changé depuis son départ. Les murs étaient ornés de tableaux modernes et les sols en marbre reflétaient la lumière tamisée des lustres. Mais la tranquillité de l’endroit n’apaisait pas Alexandre. Au contraire, elle ne faisait que raviver les cendres de ses souvenirs.

Il prit l’ascenseur. Chaque étage qu’il franchissait le rapprochait de la confrontation. Arrivé au sommet, il s’arrêta devant la porte de son ancien appartement. Il pouvait presque entendre la voix de Claire, sa douce voix, le son de ses pas dans l’appartement, l’écho de leur vie commune.

Mais maintenant, tout cela n’était plus qu’une illusion.

Sans un bruit, il tourna la clé dans la serrure. La porte s’ouvrit lentement. À l’intérieur, tout était resté inchangé, comme si le temps s’était arrêté. Le mobilier, les objets, les souvenirs — tout était là, figé dans l’instant où il avait disparu.

Il s’avança, caressant du bout des doigts le dossier du canapé où il s’était assis tant de fois avec Claire. Chaque recoin, chaque objet avait été témoin de leur histoire. Mais aujourd’hui, cet endroit n’était plus qu’une scène de sa vengeance.

Alexandre s’assit sur le canapé, fermant les yeux un instant. Il ne pouvait pas se laisser submerger par les émotions, pas encore. Il devait garder son calme, être stratégique. Le temps de l’émotion serait pour plus tard, quand il aurait eu ce qu’il voulait.

Il avait déjà prévu chaque mouvement. Jacques, son ancien partenaire et désormais ennemi juré, était vulnérable. Son empire était loin d’être aussi solide qu’il le prétendait. Alexandre savait où frapper, comment manipuler les fils du destin pour le faire tomber.

Mais il y avait aussi Claire. L’idée de la voir à nouveau le perturbait. Il n’avait jamais cessé de l’aimer. Mais elle avait fait son choix, elle était devenue l’épouse de Jacques, un choix qu’elle n’avait pas fait par amour, mais par survie. Alexandre le savait. Elle n’était qu’une autre pièce dans le jeu complexe de la vengeance.

Son téléphone vibra, le sortant de ses pensées. Il prit l’appareil et lut le message : “Il est à la soirée ce soir. Il t’attend.”

C’était le moment. Alexandre se leva. La soirée de gala de ce soir serait son premier coup. L’occasion idéale pour observer Jacques de près et commencer à mettre son plan en marche.

Il en était sûr : la vengeance était à portée de main.