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chapitre 3

Pendant qu'on parlait encore, une voiture gara et klaxonna pour moi.

Ava : oulala... Je sens que je vais rentrer étant pleine aux as. Demain matin, tu auras ton argent will. Tu n'as pas à te fâcher contre moi à cause de tes échecs.

J'avais sauté dans la voiture de cet inconnu comme je le faisais presque tous les jours de ma vie. Je savais qu'il allait me payer le prix que je méritais. Tout le monde ne s'offrait pas le luxe d'une voiture climatisée. Pendant qu'on conduisait, il me demandait mes tarifs.

-tu es bien chérie, tu es exactement ce que je veux. Tu te vends à combien ?

Sa question m'avait choquée mais je n'avais pas le droit de le montrer. Il avait raison, je n'étais qu'une marchandise. Je me vendais à tout le monde.

Ava : ton prix, c'est mon prix. Sauf qu'en fonction de ce prix, je mets des limites au plaisir. Si tu veux le paquet, paye le prix du paquet.

- pour l'argent, ne t'en fais pas. Tout ce que je te demande c'est d'obéir. L'obéissance m'excite au plus haut point. Soit soumise et tout va bien se passer. Tu vas rentrer plus riche que tu ne l'as jamais été.

Je savais déjà que la proposition allait être des plus indécentes mais il allait payer le prix qu'il faut. Dans son costume sombre, il n'avait pas l'air de chômer. Il avait mis la musique à fond. On chantait et dansait comme si on fut de vieux copains. Il avait trouvé mon point faible, la nourriture. J'avais ravagé les frites de plantains et le poulet braisé en un laps de temps.

Devant un stand de braise, il s'était arrêté pour en racheter. Il m'avait laissé dans la voiture. Tout brillait, tout était luxueux et certainement coûteux. Sauf qu'il n'était pas encore l'heure de soutirer. Eh oui ! Lorsque je n'étais pas satisfaite de ma paye, j'avais le choix entre vider les poches du client pendant son sommeil ou emporter tous ses vêtements.

Pendant qu'il conduisait, je mangeais en le nourrissant. Je pensais qu'on allait dans un hôtel comme d'habitude. Mais ce ne fut pas le cas. Nous étions allés jusqu'à une résidence bien éloignée de la ville. J'avais une petite boule au cœur mais je ne voyais que l'argent à gagner. J'étais entrée dans ce portail en barre de fer sans hésiter.

Nous avions traversé un petit jardin bras dessus bras dessous avant d'arriver dans la maison. À ma grande surprise, il y avait deux autres filles de la rue, à genoux et enchaînées par le cou, donnant un plaisir oral à deux hommes nus devant elle, recevant toutes les dix secondes un coup de fouet sur le dos. Elles semblaient exténuées, fatiguées, épuisées. Elles avaient tellement pleuré que les larmes avaient séché. Elles n'arrivaient même plus à hurler aux coups. Mon compagnon me sourit.

-comme tu as bien mangé et bien bu, tu vas pouvoir bien travailler comme tes collègues. J'espère que tu sais faire ce que tu es en train de voir. La fortune que je vais te payer, tu dois la mériter.

Mon cœur battait à mille à l'heure. Ce que je voyais était affreux. J'ouvris mon porte-monnaie pour y sortir mon arme. Mais cet homme l'avait déjà prise.

-c'est ça que tu cherches ? Ici, on n'aime pas les armes.

Il vida mon chargeur avant de jeter l'arme par terre. J'engageai une course vers l'extérieur. Il ne prit même pas la peine de me poursuivre. Il savait que je n'irai nulle part. Il n'y avait aucune issue. J'avais commencé à grimper sur les barres de fer mais je tombais à chaque fois. J'hurlais au secours mais personne ne m’entendait.

Il me trouva à l'extérieur avec une chaîne pour chien. Tout nu, il avança vers moi.

-je ne te comprends pas, c'est ton travail de donner du plaisir. Pourquoi est-ce que tu veux fuir ? Ça ne te tente pas de goûter à mon fouet ?

Tous les sombres souvenir de mon enfance revenaient lorsqu'il parlait de fouet. Je connaissais la douleur de la bastonnade. Lorsque j'essayais de défendre ma mère, je recevais ses coups à sa place. Mon père nous battait sans état d'âme. Il voulait punir ma mère pour son vagabondage.

Je regardais autour de moi, cherchant une issue, une solution. Il semblait n'y en avoir aucune. Pendant qu'il avançait, je reculais jusqu'à ce que le portail soit ma limite. À bout de patience, il m'avait attrapé par les cheveux avant de me donner un coup sur le nez avec son front. Je saignais, j'avais mal. Un cri de détresse était sorti de mon ventre. Le revers de mon boulot ressemblait à ça. C'était cependant la première fois pour moi de tomber sur une bande de psychopathes.

Il sortit son fouet après m'avoir mis les chaînes au coup. Il me déchira l'arrière de la robe et le dessous. Il me mit à quatre pattes avant de se tenir droit devant moi, son membre debout et dur contre ma bouche.

Ava : je suis prête à te donner tout le plaisir du monde mais ne me fais pas de mal. Ne me frappe pas. Je vais faire tout ce que tu veux. Je suis une professionnelle. S'il te plaît, ne me...

J'avais reçu un premier coup en plein milieu du dos. La douleur était vive, intense. On aurait dit qu'il frappait sur le dos d'un bœuf pour le faire avancer. Lorsque j'avais ouvert ma bouche pour hurler, il en avait profité pour enfouir son engin dans ma bouche. C'était œil pour œil et dent pour dent.

J'avais aiguisé mes dents avant de les enfouir violemment sur son pénis. Il hurlait en repoussant ma tête mais je mordais encore et encore jusqu'à ce que le bout fut coupé. Il me propulsa sur les grilles de la barrière en hurlant de douleur, dégoulinant de sang entre les jambes. Je crachai le bout de son sexe par terre.

Ava : espèce de porc, on va voir avec quoi tu vas continuer ta sale besogne. Pervers de ton état.

Tous ses acolytes sortirent de la maison, les armes pointées sur moi. Ils poussèrent les deux autres filles vers moi. Mon compagnon désormais au demi sexe hurla en se réfugiant dans la maison.

-TUEZ-LES TOUTES...

C'était ma fin. Je pensai à ma mère, à mon père. J'étais en train de finir comme eux. Je passai en revue ma vie. Je n'avais rien accompli. À mon jeune âge, j'allais mourir sans rien laisser. L'une des filles à côté de moi pria en larme.

- Oh bon Dieu ! Épargne-moi et je changerai de vie. Je deviendrai une meilleure personne. Plus jamais je ne vivrai cette vie.

L'autre répondait ''Amen''. Pendant qu'elles priaient, j'eus l'impression que la malle arrière de la voiture dans laquelle j'étais venue voulait s'ouvrir. Mon regard resta figé sur la voiture. Au bout de quelques secondes, elle s'ouvrit et je remarquai la tête d'Abosso sous les lumières. Il sortit de la malle, Il sourit largement en me montrant toute sa dentition. Placé debout, presque nu et tout sale, il me lança un bisou dans l'air.

Abosso : oui bébé c'est moi. Il ne faut pas trop me regarder comme ça. Tu vas faire mon cœur va battre fort jusqu'à ils vont entendre et remarquer ma présence. Orrr, ne me fait pas rougir. Je suis un homme timide.

Les deux hommes se retournèrent Abosso était à nouveau en position de combat. Il semblait complètement ridicule. Les deux hommes se mirent à rire.

-mais le fou ci est entré ici comment ? Regarde sa position. Il pense qu'il peut faire quoi ?

L'autre lança :

-on finit d'abord avec lui.

Abosso : bon les filles, si vous voulez que je vous sorte d'ici vivante, criez en chœur, ''BEBE ABOSSO''.

Sans hésiter, nous criâmes ''BEBE ABOSSO''.

Abosso : le goût d'être héro... Ça peut faire...

Il n'eut le temps de terminer sa phrase que les deux hommes tirèrent simultanément sur sa poitrine et sur sa tête. Des hurlements sortirent de nos bouches. Nous étions complètement paniquées. Abosso était tombé, ne bougeant plus. Les deux hommes s'étaient retournées vers nous.

-criez encore ''Abosso, Abosso''... Un fou parle jusqu'à vous écouter ?

Abosso : c'est moi le fou ?

Tous nos regards étaient posés sur Abosso. Il venait de se prendre deux balles sous nos yeux, sur des parties vitales du corps. Il était debout, bien portant, tenant les deux balles en main. Les deux hommes commencèrent à tirer sur lui sans relâche. Abosso attrapait toutes les balles avec ses mains. Lorsque les chargeurs furent vidés, les deux hommes tombèrent sur leurs genoux. L'un supplia :

-S'il te plaît bébé Abosso, épargne-nous.

Abosso : MOUF, tu appelles qui bébé ? On t'a dit que je fréquente au lycée bilingue ? Mettez-vous à genoux et mains sur la tête.

Nos bourreaux n'étaient pas les seuls à avoir peur. Nous étions terrifiées. On venait de tirer une balle sur le cœur et une autre que la tête d'Abosso. Il était toujours debout, criant et hurlant en se moquant de ces hommes, leur reprochant de manière ironique leur choix de vie.

Abosso : n'est-ce pas si je vous fais la même chose que vous avez fait à ces femmes, vous allez dire que je suis méchant nor. Est-ce que c'est bien alors ce que vous faites ?

Nous avions tellement peur qu'à notre tour, nous nous étions mises à genoux. Abosso me regarda et laissa entre mes mains le sort des deux hommes.

Abosso : mon bébé, c'est toi qui va décider de ce qu'on va faire à ces hommes. Je les tue pour qu'ils ne fassent plus jamais de mal à d'autres femmes, ou bien je les laisse en vie pour qu'ils continuent leur travail ?

J'étais mitigée. Je ne pouvais les juger, ma propre vie n'était pas un exemple. Je ne voulais pas avoir du sang sur les mains mais en même temps je voulais qu'on soit débarrassé d'eux. La prison était sans doute la meilleure option.

Ava : on les remet entre les mains des autorités. Nous allons témoigner contre eux.

Abosso : sauf que tu as coupé le zizi de l'autre. Et c'est le fils d'un homme très influent. Toi aussi tu iras en prison. Tes copines risquent aussi la prison. Puisque ce que vous faites est condamné dans ce pays.

Ava : je ne sais pas... Je ne sais plus. Si on les laisse, ils vont continuer à faire du mal. Cependant je ne veux pas qu'ils meurent... Je ne veux pas avoir leur mort sur ma conscience.

Abosso : je vais voir ce que je peux faire pour eux. Ouvrez le portail et partez. On se voit demain au marché comme prévu hein. Voilà qu'on a même déchiré ton habit. Tu vois qu'on doit t'habiller nor.

Il regarda l'un des hommes à genoux et lui hurla dessus.

Abosso : ENLÈVE VITE TA VESTE TU DONNES À MA FEMME, ELLE A FROID.

En une fraction de seconde, il se débarrassa de sa veste et me la lança. Abosso me lança les clés du portail. Je me demandais ce qu'il allait bien pouvoir faire à ces hommes. En même temps, je ne comptais pas le revoir. Il n'était pas un humain comme les autres. Toutes les trois avions peur de lui. Une fois hors du portail, chacune avait tracé son chemin, se promettant de changer de vie.

De retour à la maison, j'avais pris une douche. Ma blessure au nez et la ligne de fouet sur mon dos étaient très bien visible. Ce n'était que les risques du métier. Je n'allais pas arrêter pour si peu. Je comptais plutôt reprendre mes cours de karaté. Je devais être en mesure de me défendre. Au lieu de remercier pour ma vie sauve, j'étais déçu de n'avoir rien gagné ce soir. Loin de la mort qui semblait certaine il y'a une heure, je faisais la grande gueule.

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