#Episode6️⃣
Allongée sur le lit de mon hôtel, j'hésite entre
appeler Byant ou Rogers.
Heureusement qu'elle m'a remit 50 mille,
sinon j'allais finir dans les rues.
J'ai trouvé sans trop d'effort cet hôtel situé en
plein milieu de nul part, de base qualité, il ne
vaut en rien la maison de mon ex amie...
Sur un coup de tête,
Je lance le numéro de Bryant, mon cœur
bat tellement fort que je peine à attraper
le téléphone.
Un bip, puis j'entends la messagerie vocale.
« Indisponible actuellement, je vous
rappelerai ultérieurement ! »
Je lui laisse néanmoins un message disant
que je souhaite le voir aujourd'hui si possible
à l'hôtel le refuge.
Et je lui envoie par message l'itinéraire.
Qu'est-ce que je vais faire si cet argent fini
et qu'il n'appelle pas?
Mes inquiétudes du premier jour se sont
révélées réelles. Bryant n'a pas appelé et je
tombe toujours sur sa messagerie vocale.
Six jours que je suis la, et l'argent est fini. Ils
me mettront à la porte sûrement aujourd'hui.
Je n'ai nul par où aller. J'opte donc pour la
dernière solution.
ROGERS.
De toute façon, qu'est ce qu'il peut me faire a
part me faire l'amour !
- Allô ?
- Oui allô.
- C'est qui ?
- Didi..
- Ah Didi, tu m'as appelé ! Comment ça va ?
- Mal.
- Pourquoi ?
- Aïcha m'a foutu à la porte.
- Je vois. T'as nul part où aller ?
- Non.
- Envoie-moi ta localisation, je passe
te chercher.
- Merci Rogers.
- T'inquiètes.
Je lui envois la localisation très rapidement,
j'espère qu'il ne va pas changer d'avis.
Il m'envoie OK dès la réception de mon
message et il arrive dans une heure du temps.
Dans un short et avec les cheveux plaqués,
il a essayé d'être sexy, je crois. Le résultat
est plutôt très raté.
Dès qu'il entre, je lui fais un grand sourire et
je cours l'embrasser.
- Tu m'as manqué. C'est un vrai taudis ici.
- Oui, heureusement que tu es venu.
- Hum oui.
- Je dois partir dans une heure. Mes affaires
sont déjà arrangées.
- Une heure, c'est assez pour baiser, tu
ne crois pas?
- Si.
- Alors viens par là.
Je le regarde avec tellement de dégoût.. Mais
est ce que j'ai le choix?
(...)
Chez Rogers était classe, un duplex planté
en pleins cœurs de la ville d'Accra.
Il avait des boys et des gardes de corps
partout dans la maison, une vaste caméra et
une piscine à l'intérieur.
Mais, En dépit de tout ça, il vivait seul, sans enfant,
sans femme. Et ça ne le dérangeait pas.
Il sortait beaucoup et devant moi, il ramenait des filles.
Souvent deux, parfois trois, ils faisaient
ça au salon, sans être gêné ni par moi,
ni par les gardes.
Honnêtement, je m'en foutais. Je cherchais
juste un moyen d'avoir de l'argent et
de partir d'ici.
J'ai pensé plusieurs fois à le lui en dérober..
Mais il y a des gardes et des caméras partout.
Alors c'est difficile d'avoir accès.
Je peux lui prendre au moins deux millions, il
ne le saura même pas. Mais pour ça, il fallait
un plan bien établi et infaillible.
Ces idées en tête et la rage au ventre, je suis
resté chez Rogers environ un mois.
La cinquième semaine, un mardi, Rogers est
rentré à la maison avec des valises et des
affaires de voyage.
Nos conversations étant très limitées, je ne lui
ai rien demandé. Je le regardais juste faire.
- Didi ?
- Oui.
- Je voyage.
- Où est-ce que tu vas?
-En France.
- Et moi alors ?
- Tu viens avec moi.
-Quoi ?
Moi en France ! "Chez les blancs" !
Quel bonheur !
- Je t'accompagne en tant que call-girl !
- Oui. Et ne t'inquiètes pas pour les papiers
tout est déjà réglé. Dans ses valises, tu
trouveras des vêtements adaptés et des
chaussures assorti. On part ce soir.
- Ce soir !
- Oui, le vol de 19 h. Tu as intérêt à être prête.
- Ok.
- Mais pour l'instant, déshabille toi et
masturbes toi. Je veux te regarder le faire.
- Sans problème...
Peut-être qu'au retour de ce voyage, j'aurais
une somme conséquente...
Je n'étais jamais monté dans l'avion avant.
Je n'étais même, j'allais aller à l'aéroport
avant Rogers, alors même si je le haïssais, je
trouve que cela est gentil de m'envoyer avec
lui dans des voyages.
Peut-être que quelques parts, je compte
à ses yeux...
Depuis approximativement 20 min que
nous sommes dans les airs, j'admire le ciel
par la fenêtre et cela a un effet apaisant
sur ma personne.
- Didi ?
- Oui.
- Ça te plaît ?
- Oui, merci de m'avoir envoyé ici.
- Non, c'est normal. Mais tu dois me passer
ton téléphone.
- Pourquoi ?
- Le réseau ghanéen ne fonctionne pas, je t'en
achèterai un autre en descendant.
Je le lui remis sans discuter, car il a sans
doute raison.
Arrivé là-bas, j'aurais un autre numéro et
un autre téléphone.
Ce voyage commence bien !
Je me relaxe et j'essaie de dormir.
Il me prend le bras et me caresse.
Vu de l'extérieur, vous auriez sûrement
cru que nous sommes un couple comme
tout les autres...
Après 4 h de vol, nous atterrissons sur
le sol français.
Un homme très grand et baraqué nous attend
dans un coin de l'aéroport.
Je suis Rogers qui est maintenant la seule
personne que je connais ici.
Pêché sur des talons à l'allure d'une
bimbo, j'attire certains regards tout le
long de la route.
Nous montons dans la même voiture que
l'homme et nous arrivons dans un grand
bâtiment situé en retrait.
Entouré de broussaille et de grand
arbre..C'est pas comme ça que j'avais imaginé
ma première fois en France...
La boue est partout, et l'endroit est
assez effrayant.
Rogers a le visage fermé et impassible.
Il a l'air de bien connaître le coin.
Entouré toujours de ces deux hommes, je
rentre à l'intérieur et je vois une grande
piste de danse, des chaises de bars et de
très grand miroirs.
Nous progressons vers une autre pièce du
bâtiment, l'homme ouvre la porte et Rogers
lui confit ses affaires.
Ils discutent ensemble un instant et
j'ai l'impression qu'ils sont en train de
conclure une affaire.
L'homme se rapproche et me demande
de faire rentrer mes valises dans la pièce.
J'accepte et je soulève mes affaires.
Mais, À peine eus-je pénétrer dans la pièce que
la porte se referme. Comme de manière
automatique.
J'essaie de l'ouvrir sans succès, j'appelle
Rogers qui ne semble pas m'entendre.
Je commence à trembler et à transpirer, la
pièce est noire et sombre.
Je me mets à crier :
- Rogers! Rogers! Rogers !
Toujours sans réponse.
Tout à coup, j'entends à l'arrière :
- Il ne te répondra pas.
Je sursaute et je me serre au mur.
La lumière jaillir dans la pièce et je peux voir
arrêter face a moi, une fille de 22 ans environ,
mince tatouée et avec des piercings.
-Bonsoir.
- Qui es-tu? Qu'est-ce que tu me veux? Où
sommes-nous ?
- Du calme. Je m'appelle Anita. Et nous
sommes au PMN. C'est-à-dire prostituée du
marché noir. Qu'est-ce que je te veux ? Moi
rien. Mais eux, il faudra leur demander si
l'occasion se présente.
- Quoi ? Je.. Je..
- Tu.. Tu ? Ahah. Tu es nouvelle, tu
vas t'habituer.
A suivre...
