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L’ENFER A UN VISAGE

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Stephane Mbiandji
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9.0
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Résumé

Bonjour ou bonsoir, c'est selon l'heure à laquelle vous mne lisez. Je m'appelle Edith Brou et j'ai 32 ans. J'ai jugé bon de commencer par une photo pour que vous sachiez qui vous parle. Je suis une femme ordinaire avec un passé extraordinaire. Et par le biais de cette histoire , à travers les écrits, je me permets si vous le souhaitez, de VoUs raconter mon histoire. Je vois déjà certains se demander : « Qu'est-ce qu'une Ex prostituée peut bien nous apporter? ». Pour vous répondre, je dirais tout. Tout ce que je peux en tout cas. Car il n'y a pas meilleur conseiller que celui qui a fait toutes les erreurs de la vie. Sans me vanter négativement, je crois avoir fait la plupart des mauvais choix... Pour reprendre mon histoire ou témoignage, c'est à votre guise; je m'appelle Edith et je suis née à Accra en 1988. J'ai grandi dans le quartier de Teshie, jusqu'à mon adolescence, qui n'a pas été vraiment gai. Je n'ai pas réellement connu ma mère. Et mon père avait épousé une autre femme. Une belle-mère assez méchante. Malgré que j'étais chez mon père, j'étais livré à moi-même. Je n'avais droit qu'à une nourriture par Jour, tandis que mes demi-frères en avait en abondance, j'étais mal nourri et battu. J'avais essayé d'en parler à mon père à l'époque, mais contre toute attente, je fus encore frappée. Mon père ne me croyait pas quand je disais que ma belle-mère était méchante et qu'elle me privait de nourriture. Il ne me croyait pas quand je lui disais que je n'avais pas d'argent de poche pour l'école. Il ne croyait en rien de ce que je disais. J'étais seule et très souvent, je pleurais. Je pleurais pour maman, je pleurais pour ma situation. Pourquoi moi ? Pourquoi je ne suis pas ailleurs ? Avec d'autres parents ? Mon père qui pour moi était un modèle, c'est transformé en un bourreau que je détestais de jour en jour. Intelligente à l'école, je vu mes résultats baissés de plus en plus dû à l'atmosphère lourde à la maison. Je n'étais pas assez concentré, et j'avais tout le temps faim. En classe de 3e, donc en classe d'examen, Jai voulu commencer un métier avec mon diplôme. Mais avec mes résultats déjà mauvais, c'est sans surprise, que j'échoua lamentablement au bepc. Je crus mourir. J'ai tellement pleuré ce jour-là. Surtout lorsque ma belle-mère, pour me «Consoler» m'a dit: « Tu vois Edith ? Tu es inutile comme ta mère. Tes frères eux ont réussi leurs exame: d'admission aux collèges. Et toi? Tu seras encore dans ma maison à ne rien faire et à tendre la main pour tout ! Quel échec ! : Je m'en souviens comme si c'était hier. Mes frères se moquaient, et mon père après avoir entendu la nouvelle de mon échec, ne m'adressais plus la parole. Imaginez? J'étais seule. Seule. Seule. ____________________________________________ Ça va vous paraître bête, mais j'écris cette histoire depuis l'asile psychiatre. Avec l'aide de Joshua qui vient me voir régulièrement, j'ai essayé d'expliquer pèle mêle ce dont je me rappelle. J'aurais pu le dire au début, mais je ne voulais pas vous effrayer. Une prostituée, à plus forte raison internée... Est ce que mon histoire aurait eu le même intérêt ? Je ne suis pas folle néanmoins, je tiens a le préciser. Je suis ici depuis peut-être 5 ou 6 ans, je ne sais plus. En réalité, Je m'en fous un peu. Et, J'ai passé 3 ans sans prononcer un seul mot. Pourquoi ? Certains disent que j'étais dans un état de choc émotionnel, d'autres que j'ai perdu la boule. Mais moi, je crois que je n'avais seulement rien à dire. Bryant, mon fiancé, est mort. Mes filles, ont disparu. Sont-elles vivantes ? Je ne sais pas. Anais, sa mère, s'est sacrifiée pour moi, je n'ai pas su la protéger. Je suis vide. J'ai perdu mon bonheur. J'ai perdu ma vie. Et j'ai perdu ma foi. Quel Dieu accepterait-il ça ? - Edith ? - Hum ? - Tu es une femme forte. Ne sois pas en colère contre Dieu. Crois-tu au paradis et à l'enfer ? - Le paradis, je n'en sais rien. Mais l'enfer, lui oui. Il a un visage, et ce visage s'appelle Aicha, ce visage, c'est Rogers, ce visage, c'est X. - J'ai parlé à ton médecin. Tu sortiras très bientôt. Et je vais t'aider à retrouver tes filles. - Toi? - Oui. - Pour de vrai Joshua ? - Pour de vrai Edith.

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#Episode1️⃣

À la suite de tout ça, j'ai entrepris de ventre de l'orange devant la porte pour essayer de m'en sortir.

Car mon père, qui ne me parle plus, a décidé

de ne plus me mettre à l'école.

J'étais donc déscolarisé.

Je regardais mes amies aller au lycée et

j'avais 1impression de mourir, couverte de

honte, je me cachais et je ne sortais que le

soir pour mes oranges.

C'est au cours de mes ventes que j'ai

rencontré Aicha.

Elle avait l'habitude de m'acheter des oranges et d'autres fruits au moins deux fois par semaine.

A force, nous nous sommes lié une

certaine amitié.

Aicha était quelqu'un de joviale et tout le temps bien mise. Elle avait le dernier téléphone à la mode et était toujours très bien tressée.

Vue que maintenant nous étions proche, elle

venait acheter des articles et restais quelque

temps avec moi.

Et C'est au cours de nos échanges, qu'elle m'a

demandé pourquoi j'étais ici.

- Mais Edith, tu es une très jolie fille. Pourquoi

tu vends des oranges ?

-C'est compliqué.

- Oh, si c'est personnel, laisse tombé.

- Non, ne t'inquiète pas. Je peux t'expliquer.

Je me mis à tout lui expliquer.

Depuis la mort de ma mère jusqu'à

aujourd'hui.

-C'est incroyable ce genre d'histoire.

Comment des parents peuvent ainsi

traiter leurs propres enfants ? Je suis

scandalisé et outré.

- Que dire ? C'est ma vie qui est là.

- Tu n'as pas une sœur chez qui tu peux

aller ? Ou une tante ?

- Non, ma belle-mère a raconté à tout le

monde que je suis une sorcière. Donc voilà.

- Hum c'est compliqué. Mais tu peux venir

vivre avec moi?

- Avec toi !

- Oui. De toute façon, ton père ne s'intéresse

plus à toi. Sans vouloir te choquer.

- Hum oui.. Mais.

- Je te laisse y réfléchir. Mais sache que ce

n'est pas un problème pour moi. Je vis seul.

-Merci Aicha.

- Tu me diras merci quand tu seras là.

Bonne nuit !

Je la regardais s'éloigner et je me demandais

si je devrais quitter la maison familiale.

De toute façon, qu'est-ce qui me retenait ?

Malgré sa proposition, je n'étais pas sûr,

j'avais donc décidé de m'accorder trois

jours de réflexion.

Il était environ 21 h quand l'un de mes amis

de classe est venu m'acheter des fruits, nous

sommes restés là à parler et il me taquinait

pour me redonner un peu de sourire.

Nous sommes restés ensemble jusqu'à 23 h et

je suis rentrée à la maison.

À peine ai-je franchi la porte d'entrée, je fus

violemment giflé.

Toutes mes oranges étaient à terre.

Je ne comprenais rien.

Face à moi, mon père était avec une ceinture.

Il se mit à me battre copieusement.

- Espèce de bordelle ! Fille de bas niveau ! Ta

mère avait donc raison sur tout !

- Papa, arrête qu'est ce que j'ai fait!

- Tu vends des oranges comme ça ? Ta mère a

entendu ta voix avec des hommes !

- Quels hommes? C'était juste mon ami. Un

ami de classe gui..

- Tais toi menteuse !

Les coups pleuvaient, je me protégeais le

visage, il tapait les pieds, le ventre.

- Aujourd'hui, tu vas dormir dehors !

Tu réfléchiras à deux fois avant de

recommencer.

- Papa stp..

- Dehors !

Je sortis timidement de la maison, rouée de

coups, je respirais difficilement.

J'étais devant la porte, depuis environ trente

minutes, seule. Où aller ? Je ne connais

pas chez Aicha.

Je dois juste attendre, et espérer qu'elle

passe ici demain.

- Hey Edith ? Tu fais quoi encore ici? Tu m'as

dit que tu rentrais!

- Je..Je...

- Mais tu pleures ? Tes vêtements sont

déchirés, qu'est ce qu'il y a eu !?

- Mon père.. Je.

- Tais toi. C'est bon. Viens avec moi.

Je me lève difficilement, alors il m'aide.

- Josua merci.

- Merci de quoi ? Allons y, laisse ça.

Il arrêta un taxi et nous sommes

allés chez lui.

Il m'a donné un habit de rechange et de

la nourriture.

Il a soigné mes plaies avec de l'eau chaude et

a appliqué du beurre de karité.

Je suis toujours sous l'émotion, mais je suis

néanmoins plus calme.

- Alors, Edith ça va?

- Oui, un peu. Merci beaucoup. Merci

pour tout.

- De rien. Mais explique moi, qu'est ce qui se

passe réellement ?

Je pris une profonde respiration et je

Commençai mon récit.

- Alors Josua, mon pére...

J'ai été longue ce soir-là, j'ai parlé,

énormément parlé.

Je voulais me libérer, j'en avais gros

sur le Cœur.

Josua m'a écouté, sans dire mots.

Il était attentionné et se contentait de

me regarder.

Quand j'eus fini, il me serra fort contre lui.

- Je suis désolé Edith. Pardon pour lui. Pardon

pour ta mère. Pardon pour la vie. Tu peux

rester ici le temps que tu voudras. Tu es mon

amie et aussi ma sœur. Ça ne me dérange

pas de t'héberger.

- Merci Josua, mais je ne veux pas déranger.

J'irais chez une amie.

- Laquelle ? Tu sais, je te conseillerais

d'attendre quelques jours et de repartir à

la maison familiale.

- Non. Plus jamais j'irais là-bas. Pas après

toutes ces humiliations.

- Mais, tu..

- Non, laisse tombé Josua. Je suis fatiguée.

Où est-ce que je peux avoir un drap ? Je

me mettrais au sol.

- Non. Prends le lit, je dormirais dans

le canapé.

- Mais, tu..

- Laisse tombé Edith. Dit-il en riant.

Je me mis à rire aussi.

Couchée, je pensais à tout.

Á ma vie, à ce que i'allais devenir.

Mais pour linstant, je suis heureuse.

C'est rare de trouver un garçon aussi

gentil de nos jours.

J'ai fait deux jours chez Josua.

Ila été très gentil avec moi et j'ai été bien

nourri, il m'a même acheté des vêtements.

Le deuxième jour, alors qu'il faisait le soir,

je lui ai proposé de m'accompagner là où

je vendais, dans l'espoir de tomber sur

mon amie Aicha.

Nous sommes donc allés et nous avons attendu.

Et grâce a Dieu, aux alentours de 21 h

Aicha est arrivée.

- Coucou, salut Edith, tu n'as pas vendu

aujourd'hui ?

- Non..

- Pourguoi?

- C'est long à expliquer.. Ta proposition, de

venir chez toi tiens toujours ?

- Oui bien sûr.

- J'accepte.

- Sérieusement ?? Je suis trop heureuse ! Je vis

seule, c'est trop ennuyeux. Tu viens quand?

- Ce soir.. Si tu le veux.

- Ok, où sont tes bagages ?

- Je n'en ai pas vraiment. Mais j'ai deux ou

trois trucs chez mon ami. On peut passer

les récupérer.

- Bien sûr. C'est où ça ? J'étais tellement

heureuse que j'ai oublié de saluer ton

ami. Bonsoir !

- Bonsoir. Je m'appelle Josua.

- Aicha. Enchantée.

- Moi de même! On y va ?

Comme la première fois, nous arrêtons un

taxi, direction chez Josua.

Arrivé chez lui, il nous offre de la bière.

Nous discutons un moment et vu l'heure

avancée, moi et Aicha décidons de rentrer

chez "nous".

Aicha m'attend sur la terrasse et j'entre dans

la chambre pour faire de l'ordre dans mes

quelques affaires.

Josua me suit et m'aide également, ensuite, il

me remet un peu d'argent.

- Edith. Voilà 50 mille. C'est pour toi.

- Eh Josua, mais c'est trop, tu as assez

fait. Garde stp.

- Non. C'est pour toi. Tu vas te débrouiller

avec. Je te sais intelligente donc tu vas t'en

sortir. Tiens aussi du parfum et ces mèches.

Rends toi belle.

- Comment te dire merci?

- En faisant attention à toi petite sæur.

- Merci beaucoup.

- Allons-y, ton amie doit s'impatienter dehors.

- Oui, tu as raison.

Nous sortons de la chambre et Josua nous

accompagne jusqu'au bord de la route pour

emprunter un taxi.

- Tu passes me voir quand tu veux.

- Bien sûr.

- Aicha, veilles sur elle.

- Tu peUX compter sur moi! Dit-elle en riant.

- Au-revoir Jo. Merci encore.

- Au-revoir Edith. Bonne nuit.

Il ferme la porte, et le taxi démarre.

- Edith ! Une nouvelle vie t'attend.

- Mercià toi aussi Aicha.

Elle me serre la main.

Je lui souris.

Oui, une nouvelle vie m'attend...

A suivre...