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Chapitre 3

---L'Etreinte du Fauve--

‎La nuit tomba plus vite que je ne l’aurais cru.

‎Je restai assise sur le bord du lit, la respiration courte, le cœur battant si fort que j’en avais mal à la poitrine. Les murs semblaient se refermer sur moi. Le satin de la robe que je portais collait à ma peau. Je ne savais plus si j’étais encore vivante ou si j’étais déjà une autre.

‎Chaque tic-tac de l’horloge me rapprochait de l’inévitable.

‎Quand je l’entendis, je sus que ce n’était pas Kaelan. Les pas étaient plus lourds, plus assurés. Le battant de la porte s’ouvrit sans ménagement.

‎Marek entra.

‎Il referma derrière lui, sans un mot. Ses yeux, plus sombres que la nuit, se posèrent sur moi avec une lenteur cruelle. Il ne me regardait pas comme un homme regarde une femme. Non. Il me jaugeait comme une proie.

‎— Relève-toi, dit-il d’une voix profonde.

‎J’avalai ma salive.

‎— S’il vous plaît… je ne veux pas…

‎Un sourire étira ses lèvres. Il fit quelques pas, et je dus lever la tête pour soutenir son regard. La flamme des chandelles dansait sur ses épaules massives. Il se pencha un peu.

‎— Je n’ai pas demandé ce que tu voulais.

‎Sa main se tendit. Ses doigts se refermèrent sur mon bras. Il me força à me lever. Mon corps paraissait minuscule contre le sien. Je crus qu’il allait me jeter sur le lit. Mais il resta immobile, son visage à quelques centimètres du mien.

‎— Regarde-moi, Yasha.

‎Je détournai les yeux, honteuse.

‎Sa main monta, saisit ma mâchoire, la serra juste assez fort pour me contraindre.

‎— Regarde-moi, répéta-t-il, plus bas.

‎Je rencontrai enfin son regard. Un frisson glacé me traversa. Ses pupilles étaient dilatées, profondes comme un puits.

‎Il défit le premier bouton de sa chemise. Puis le deuxième. Sans jamais rompre le contact de ses yeux.

‎— Tu es belle, murmura-t-il. Belle comme une offrande qu’on ne partage pas.

‎Ses mots me frappèrent plus violemment que ses mains.

‎Il se débarrassa de sa chemise, révélant un torse puissant, strié de cicatrices anciennes. Je restai figée, hypnotisée malgré moi par la largeur de ses épaules, la force qu’il dégageait.

‎Marek posa une main sur mon ventre.

‎— Je ne suis pas Kaelan. Je ne joue pas à l’époux aimant. Tu comprendras que c’est mieux ainsi.

‎Sa paume descendit lentement jusqu’à la naissance de mes cuisses. Mon corps tressaillit, trahi par un frisson honteux.

‎— Tu as peur de moi ? demanda-t-il.

‎Je ne répondis pas.

‎Son autre main se referma sur ma nuque. Il me rapprocha brutalement. Sa bouche se posa sur la mienne. Son baiser fut une morsure. Ses dents éraflèrent ma lèvre, assez fort pour que je gémisse.

‎— Tu dois comprendre une chose, Yasha… Quand je prends, je prends tout.

‎Ses mots résonnèrent dans ma poitrine.

‎Je voulus le repousser. Mes paumes frappèrent son torse, sans force. Il se redressa, un éclat amusé dans le regard.

‎— Essaie encore, susurra-t-il. Montre-moi si tu peux me faire reculer.

‎Je frappai plus fort, prise d’une rage impuissante. Marek attrapa mes poignets, les bloqua au-dessus de ma tête, me plaquant contre le mur.

‎La soie de ma robe crissa sous son poids. Mon souffle se brisa.

‎— Tu vois ? Tu ne peux pas, souffla-t-il contre ma joue.

‎Sa bouche dévora ma gorge, mes clavicules. Son corps entier pesait sur le mien. Un vertige me saisit. Mon cœur battait trop vite.

‎— S’il vous plaît… je…

‎— Non. Tu vas apprendre à m’accepter. Et à aimer ça.

‎Ses mains lâchèrent mes poignets, mais avant que je puisse bouger, elles saisirent le tissu de ma robe. Il la fit glisser d’un geste brutal. Le satin tomba à mes pieds.

‎Je me retrouvai nue, prise de panique.

‎Je portai mes bras contre ma poitrine. Il écarta mes mains avec une lenteur perverse.

‎— Ne cache rien. Tu es l’Offrande. Tu es faite pour être vue.

‎Il effleura mon sein du bout des doigts. Ma peau se couvrit de chair de poule.

‎— Regarde comme ton corps sait déjà qui je suis.

‎Je fermai les paupières, honteuse de sentir mon ventre se contracter sous sa paume.

‎— Non… non…

‎Il se pencha. Sa langue effleura mon téton, qui se durcit aussitôt. J’échappai un cri étranglé.

‎Son souffle brûlant suivit le sillage de sa bouche.

‎— Tu es plus honnête que tu ne le crois, Yasha.

‎Il se redressa enfin. Il déboutonna son pantalon. Mon regard se posa, malgré moi, sur la virilité qu’il libéra. Mon ventre se serra.

‎— Tourne-toi. Les mains contre le mur.

‎— Non… je ne peux pas…

‎Ses doigts se refermèrent sur mes hanches.

‎— Maintenant.

‎La puissance de sa voix me foudroya. Mes jambes cédèrent presque. Tremblante, je me retournai. Mes paumes se plaquèrent contre la froideur de la pierre.

‎Il se pencha, pressant sa poitrine contre mon dos. Ses hanches se lovèrent contre mes fesses. J’étouffai un gémissement.

‎— Tu es prête, murmura-t-il à mon oreille.

‎— Pitié…

‎Mais je sentis qu’il ne reculerait pas.

‎Quand il entra en moi, un cri me déchira. Ses mains me maintinrent fermement. Il ne bougea pas d’abord. Il me laissa sentir chaque centimètre de son corps s’enfoncer dans le mien.

‎— Dis-moi que tu me sens, souffla-t-il.

‎Je hochai la tête, incapable de former un mot.

‎— Dis-le.

‎— Oui… je vous sens…

‎Sa main glissa entre mes cuisses. Il effleura ce point douloureux de désir. Mon corps s’arqua malgré moi.

‎— Parfait, dit-il d’une voix rauque. Maintenant, je vais te montrer pourquoi on m’appelle le Fauve.

‎Il se mit en mouvement. Chaque coup de reins était plus profond, plus implacable. Mon corps frappait le mur, mon souffle se brisait en sanglots et en plaintes.

‎Je ne savais plus si je le haïssais ou si je le voulais plus que l’air.

‎Ses hanches cognaient les miennes dans un rythme sauvage. Il me possédait comme un homme qui n’a jamais appris la tendresse.

‎— Tu aimes ça…

‎— Non… non…

‎Mais mon corps criait le contraire.

‎Quand sa main se referma sur ma gorge, je perdis la notion du temps. Je sombrai dans une marée brûlante, où la honte et le plaisir se confondaient.

‎Quand je crus que j’allais mourir de honte, un spasme violent m’arracha un cri. Mon corps se tendit. Je me sentis exploser autour de lui, prise d’un orgasme brutal qui effaça tout le reste.

‎Il grogna contre ma nuque. Son corps se tendit, se déversa en moi.

‎Quand il se retira enfin, je glissai à genoux.

‎Il resta debout derrière moi, respirant fort.

‎— Tu vois ? Tu ne peux pas lutter.

‎Ses doigts effleurèrent ma nuque.

‎— Tu es l’Offrande. Et tu l’es déjà plus que tu ne le penses.

‎Il se pencha, m’embrassa la tempe, puis quitta la pièce sans un mot de plus.

‎Je restai là, nue, souillée, tremblante.

‎Et dans ce silence, je compris la chose la plus effrayante : une part de moi le désirait encore.

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