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Je suis l'offrande de ma belle famille

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Lukando
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Résumé

Je suis l’offrande de ma belle-famille Yasha, jeune femme naïve et sans ressources, épouse Kaelan, héritier d’une dynastie richissime et réputée irréprochable. La famille de Kaelan – son père et ses trois frères – détient un secret ancestral : chaque nouvelle épouse est considérée comme l’Offrande, une femme destinée à rassasier les désirs de tous les mâles de la lignée. Lorsqu’elle franchit la porte du domaine, Yasha ignore que son corps est leur rituel d’initiation et d’adoration, et que le plaisir qu’ils savent offrir est leur arme la plus redoutable. Tiraillée entre honte, fascination et une attirance dévorante, elle devra choisir : fuir, au risque de tout perdre, ou se laisser consumer par la sensualité des hanches de ces hommes qu’elle ne devrait pas désirer.

les contraires s'attirentrelation douteuseBDSMSexevrai amourmatureromantiqueindépendant

Chapitre 1

- La Porte du Destin-

‎Lorsque je suis descendue de la voiture, mes talons se sont enfoncés dans le gravier blanc. Le manoir se dressait devant moi, majestueux, presque intimidant. Quatre étages de pierre grise, des colonnes taillées, un perron si large qu’il aurait pu contenir toute ma famille. Le chauffeur a ouvert le coffre, et j’ai serré contre moi mon sac en cuir, ce seul vestige d’une vie qui m’échappait.

‎On m’avait répété que j’étais chanceuse. Chanceuse d’épouser Kaelan Arvanis, héritier d’une fortune inépuisable, propriétaire de vignobles et d’hôtels. Chanceuse de n’avoir plus à compter les pièces que je cachais dans la doublure de mon manteau.

‎Mais en cet instant, devant cette porte immense, je n’éprouvais rien qui ressemblait à la chance.

‎Une domestique en uniforme noir est venue à ma rencontre, le regard baissé. Elle s’est inclinée légèrement :

‎— Bienvenue, madame Arvanis. Monsieur vous attend dans le salon principal.

‎Madame Arvanis. Je n’étais mariée que depuis quelques heures. La cérémonie civile, expédiée en un matin glacé. Kaelan avait signé le registre avec un détachement presque élégant. Puis il avait murmuré que la vraie union aurait lieu ce soir.

‎Un frisson m’a parcourue.

‎Je l’ai suivie à l’intérieur.

‎Le vestibule était immense. Partout, des portraits d’hommes aux traits sévères : la lignée Arvanis. Des pères, des fils, des époux. Le parquet brillait comme un miroir. Une odeur de cire chaude et de fleurs capiteuses emplissait l’air, sucrée au point de donner le vertige.

‎Je me suis demandé si toutes les femmes qui avaient franchi cette porte s’étaient senties aussi petites que moi.

‎La domestique m’a conduite jusqu’à un salon aux murs tapissés de velours rouge. Là, Kaelan m’attendait, debout près de la cheminée. La lumière du feu sculptait son profil : mâchoire dure, regard d’acier. Il portait un costume sombre qui semblait absorber chaque lueur.

‎— Tu es enfin arrivée, Yasha.

‎Sa voix avait cette gravité qui me faisait baisser les yeux.

‎Il s’est approché. Ses doigts ont effleuré ma joue, puis mon cou. J’ai senti la chaleur de sa paume. Son pouce a caressé la ligne de ma clavicule, si lentement que j’ai dû retenir un soupir.

‎— Ce soir, tu deviendras une Arvanis à part entière, a-t-il dit, la voix plus grave.

‎— Je… je suis déjà ton épouse, ai-je murmuré, confuse.

‎— Ce mariage n’est qu’une formalité. La vraie union se scelle autrement.

‎Son regard m’a transpercée.

‎— Tu apprendras.

‎Il a effleuré mes lèvres. Son baiser n’avait rien d’un prélude tendre. C’était une promesse, presque une menace.

‎Quand il s’est éloigné, je tremblais.

‎— Je vais te conduire à ta chambre. Il est temps que tu comprennes ce qu’être l’Offrande signifie.

‎L’Offrande.

‎Le mot a résonné en moi, comme un écho funeste.

‎Je n’ai pas eu la force de demander.

‎---

‎Nous avons monté l’escalier central. Les marches craquaient sous mes pas. À chaque palier, d’immenses portes closes. Kaelan a posé sa main sur la mienne, la serrant avec une douceur inattendue.

‎— N’aie pas peur, a-t-il soufflé. Tu comprendras bientôt que c’est un honneur.

‎Je n’ai rien répondu.

‎Nous avons atteint le dernier étage. Là, une porte plus haute que les autres, gravée de symboles que je ne connaissais pas. Il a sorti une clef d’argent, l’a enfoncée dans la serrure.

‎Quand la porte s’est ouverte, un parfum de résine et de cendre m’a saisie.

‎La chambre était vaste, éclairée de dizaines de bougies. Des draperies pourpres tombaient du plafond. Au centre, un lit si grand qu’il semblait irréel. Des coussins noirs, un satin que la flamme faisait briller.

‎Je me suis figée.

‎Kaelan s’est tourné vers moi.

‎— Ce soir, je serai le premier.

‎Le premier.

‎Un frisson glacé m’a parcouru l’échine.

‎Ses mains sont venues se poser sur mes hanches. Il a rapproché son corps, et je n’ai pas eu la force de reculer. Ses lèvres ont cherché ma gorge, mon épaule. Je sentais déjà l’étreinte brûlante de sa taille contre la mienne.

‎— Yasha… Souviens-toi que tu es à nous. À tous ceux dont le sang coule dans mes veines.

‎Ses mots m’ont figée.

‎— Qu’est-ce que… qu’est-ce que cela signifie ?

‎Son regard s’est adouci, mais ses mains sont restées fermes.

‎— Quand l’Offrande est donnée, elle ne se refuse plus. Jamais.

‎Son souffle s’est mêlé au mien, chaud, étourdissant.

‎— Ce soir, je prends ce qui m’appartient. Demain… mes frères viendront.

‎Je me suis crue prise d’un vertige.

‎— Non…

‎Mais mes protestations se sont évanouies quand sa bouche s’est emparée de la mienne. Son baiser était une morsure. Ses hanches ont poussé les miennes contre le montant du lit. Ses mains ont glissé le long de mes cuisses.

‎— Tu apprendras à désirer cette offrande plus que tout, Yasha.

‎Ma robe a glissé de mes épaules. L’air frais a fait dresser ma peau. Ses paumes brûlantes se sont posées sur mes seins, les caressant avec une lenteur qui a fait céder quelque chose en moi.

‎La honte. La peur. Et, plus terrible encore, une lueur de désir que je refusais de nommer.

‎Il m’a allongée sur le satin, et je n’ai plus trouvé la force de lutter.

‎Ses hanches ont trouvé les miennes, comme une clef qu’on tourne dans une serrure scellée depuis des siècles.

‎‎Quand le premier cri m’a échappé, je savais qu’il n’y avait plus de retour possible.

‎Qu’importe combien je résisterais, qu’importe combien je supplierais.

‎J’étais devenue leur Offrande.

‎Et cette nuit-là, j’ai découvert que le plaisir pouvait être une arme plus cruelle que la douleur.