FIN DE L'INITIATION

**#TITRE : J'AURAI SON ARGENT**

**#CHAPITRE 02**

**KETHIA OKETSHU**

De retour à l'orphelinat, nous entrâmes par la petite voie de sortie que l'on avait créée pour se faufiler discrètement vers l'extérieur, afin de réaliser nos coups sans que notre grincheux de recteur puisse en être au courant. Une tension palpable flottait dans l'air, comme si chaque ombre pouvait dissimuler un danger imminent.

Lorsque nous arrivâmes dans notre chambre, que nous avions baptisée « le secret », nous nous partagâmes le butin en cinq parts équitables. Juste après, chacun retourna à ses occupations respectives, mais l'excitation de la journée était encore sur nous, comme une promesse d'aventures à venir.

Après cette journée d'initiation, j'étais officiellement intégrée à la bande, pour ma plus grande joie. Pourtant, une petite voix en moi commençait à murmurer des doutes. Je commençais à prendre part à nos opérations, devenant la plus audacieuse de tous, au grand désarroi de Kees, qui commença à me jalouser.

Un jour, lors d'une mission où nous devions arnaquer un jeune couple de riches qui aimait se prélasser au parc tard dans la nuit, nous étions cachés, comme à notre habitude, en train de suivre le plan élaboré par Kees, le chef de la bande. Mais je remarquai une faille dans ce qu'il venait de dire et décidai d'émettre mon point de vue :

« Eh ! Kees, si nous jouons encore une fois la carte des enfants perdus, nous risquons d'être découverts. Je pense que les gens commencent à comprendre ce stratagème. »

Mon intention n'était que de garantir le succès de notre mission et de revenir avec notre jackpot, comme à l'accoutumée. Mais ce jour-là, Kees s'énerva, son regard se durcissant. Il obligea les autres à suivre ses ordres, sous peine de se heurter à lui.

Ne sachant pas si son plan était judicieux, je refusai de me plier :

« Désolée, Kees, mais je ne sens pas ce plan, » dis-je, ma voix tremblante, essayant de trouver des mots qui pourraient le raisonner.

« C'est normal que tu ne le sentes pas, car tu n'es qu'une gamine, et en plus, bien stupide, » me rétorqua-t-il d'un ton glacial, avant de tracer son chemin, suivi des autres. Je préférai ne pas répondre, mais je ressentais un frisson d'inquiétude. Que se passerait-il si tout tournait mal ?

Ils se dirigèrent alors vers le couple, jouant le rôle des enfants perdus qui demandaient de l'aide pour retrouver leur chemin. Mon cœur battait la chamade alors que je les observais, une peur sourde s'insinuant en moi. Quand soudain, un groupe d'agents de l'ordre surgit de nulle part, comme des fantômes sortis de l'ombre, et les saisit.

Ils n'eurent même pas le temps de tenter de s'enfuir ; c'était peine perdue d'avance, les gendarmes les encerclant en nombre. Mon souffle se bloqua dans ma gorge. Comment avaient-ils pu être si imprudents ?

De ma position, je suivis leur arrestation comme une spectatrice, incapable de bouger ou de tenter quoi que ce soit, de peur d'être également prise. La panique me paralysait. Je les observai être conduits vers la voiture des agents de sécurité, sans avoir le courage de lever le petit doigt pour leur venir en aide.

Non seulement la peur m'avait tétanisée, mais cela faisait également partie de notre pacte : « Au cas où l'un de nous se ferait prendre, personne ne viendra à son secours. Tu seras seule face à la réalité que tu as choisie consciemment, et jamais tu n'oseras dénoncer les autres. »

C'était cela, la devise de notre bande, que je voyais s'écrouler sous mes yeux. Après une heure d'angoisse, lorsque je réussis enfin à me reprendre, je décidai de retourner à l'orphelinat et de reprendre mes anciennes habitudes, redevenant l'invisible que j'avais toujours été. Mais dans mon cœur, une tempête faisait rage, et je ne savais pas encore que ma vie venait de prendre un tournant décisif, un tournant qui m'entraînerait vers des choix plus sombres que je n'aurais jamais imaginés.

À SUIVRE.