UN JEU INSOUCIANT
**#J'AURAI SON ARGENT**
**#CHAPITRE 01**
**KETHIA OKETSHU**
Tout a commencé comme un jeu insouciant à l'orphelinat. Nous, des enfants perdus, avions pris l'habitude de duper les passants au coin de la rue, nous faisant passer pour des âmes malfamées, fragiles et vulnérables. Les âmes sensibles étaient touchées par notre comédie, une mise en scène si convaincante qu'elle frôlait la réalité. Nous jouions la carte de la détresse, feignant d'être sérieuses pour éveiller le côté maternel et la corde sensible de toutes nos victimes, savourant chaque instant de cette manipulation.
Je me souviens de cette époque où l’on me surnommait "la petite chatte". Vous vous demandez peut-être pourquoi ce nom, ou d'où je tirais une telle dénomination ? Eh bien ! Ce surnom est né d'un incident marquant, lorsque, après un plan qui avait failli tourner au désastre, j'ai réussi à retourner la situation grâce à mes yeux pétillants, comme des revolvers prêts à tirer.
~10 ANS EN ARRIÈRE~
« Es-tu vraiment sûre que nous allons réussir à arnaquer ce couple ? » questionnai-je, une angoisse sourde me nouant le ventre.
« Petite, regarde le talent que j'ai, » répondit Kees, le plus âgé de notre bande, affichant un sourire confiant qui masquait à peine son arrogance.
Moi, la benjamine, celle que l'on considérait comme la peureuse, j’étais reléguée derrière, chargée de ne pas compromettre notre plan. Ironiquement, c'était celle qu'ils prenaient pour l'élément faible qui allait les tirer du bourbier dans lequel ils s'étaient enfoncés.
« Alors, ce sont vous les petits voyous qui escroquent les pauvres gens ? » intervint un agent de police, son regard perçant nous scrutant, conscient de nos magouilles.
« Non, vieux, ce n'est pas nous, » répondit courageusement Kees, le cœur battant, tentant de défendre notre bande.
« Tu ne m'auras pas cette fois, je vous embarque, jeunes. Euh, Tod, viens prendre ces vauriens. »
« Monsieur l'agent, je vous assure que vous vous trompez ! » s'écria Kees, désespéré, la peur d'être arrêté se lisant sur son visage.
Les autres commençaient déjà à paniquer, une vague de terreur envahissant notre petit groupe. Moi, je regardais la scène de loin, paralysée par l'angoisse, jusqu'à ce qu'une idée audacieuse me traverse l'esprit.
Je scrutai les alentours et aperçus une boîte de peinture noire. Dans un élan de détermination, je couvris mon visage de ce noir, espérant échapper aux regards inquisiteurs. Puis, je pris un petit bâton et imitai la démarche d'une vieille femme, accablée par la vie, tout en avançant vers eux, pleurant à chaudes larmes, le cœur battant de frayeur.
« Kees, tu n'as toujours pas trouvé l'argent pour mon opération ? » dis-je, ma voix tremblante, comme si ma vie en dépendait.
Les agents de police et ma bande semblaient perdus, leurs visages trahissant l'incompréhension. À cet instant, je savais que mon déguisement fonctionnait, mais l'adrénaline me faisait trembler.
« Kees, j'ai froid et j'ai faim, » ajoutai-je, redoublant mes pleurs, espérant que l'empathie les submergerait.
Tandis que l'agent de police était distrait, discutant avec son collègue, je fis un clin d'œil à Kees pour qu'il joue le jeu. Par chance, il comprit immédiatement, et l'instant de tension était palpable. C'est ainsi que, dans un crescendo d'émotions, nous parvînmes à duper les agents et ce couple de riches, leur dérobant tout ce qu'ils avaient sur eux ce jour-là.
Ce jour-là, je fus officiellement initiée à la bande de pickpockets de l'orphelinat Christ Roi, recevant le titre de "la chatte". Et j’en étais fière, terriblement fière, mais une part de moi savait que cette fierté pourrait me mener à ma perte.
À SUIVRE...
