chapitre 9

Lorsqu'il finit de se remémorer de ce moment où cette fille a souffert toute seule, la rage de la sermonner telle une petite fille grimpa dans tout son corps. Il lança avec rage le verre d'eau qu'il tenait dans le mur mais le bruit sourd de ce pauvre verre lorsqu'il buta le mur n'arrangeait rien à son état d'esprit.

Le lendemain lorsque Manuella arriva chez elle afin de ramener Capucine avec elle puisqu'elle ne travaillait pas, elle vit la mine déconfite de son amie et dotée du défaut de toute les femmes c'est-à-dire la curiosité, elle insista pour en savoir plus.

- Jowel est là, lui dit Isabelle d'une traite.

- mais c'est une bonne nouvelle ça, c'est une occasion pour toi de retrouver ta bonne mine ma chère amie, qu'est-ce qui peut bien te rendre aussi triste? Ne me dis pas que cet homme Cro-Magnon  t'a contacté.

Elle avait certes raconté son histoire dans toute son intégralité à Manuella lorsqu'elle l'avait rencontré dans la Sud puisque c'était elle qui l'avait reçu mais l'entendre parler ainsi du père de son enfant lui faisait énormément mal. Il avait certes mal agis avec elle, elle avait beau vouloir haïr cet homme mais n'y arrivait pas. Le seul fait d'entendre quelqu'un dire du mal de lui la mettait en mal.

Manuella constata très vite le Silence d'Isabelle et comprit la raison. Ce n'était pas elle qui vivait cette situation mais  ne comprenait pas pourquoi à chaque fois qu'on disait du mal de cet homme elle avait mal.

- Isabelle, je sais que peu importe ce qui se passe, tu auras toujours cet homme dans la peau mais disons nous les vérités, c'est un Cro-Magnon. Maintenant que t'a-t-il dit pour que ton maître protecteur se matte en colère ?

- bon tu es déjà au courant du jour où je suis allée pour le travail dans son entreprise. Rien ne s'était passé comme prévu et le père Maurice est retourné pour essayer de le supplier de me reprendre et ce dernier a rédiger un mot me demandant de revenir à l'entreprise. Je ne peux pas le nier, lorsque je vois juste son nom gravé quelque part, j'ai l'impression de devenir folle alors après ma petite scène grisante, Jowel est arrivé puisqu'il était là. Il a pété les plombs après avoir lu la lettre et s'en est allé, il n'a pas du tout supporter le fait que je sois en contact avec Emsig, pas vraiment en contact... Enfin que je puisse fréquenter de nouveau l'entreprise de Emsig.

Manuella comprit le comportement de sa meilleure amie mais elle ne pouvait pas nier le fait que Isabelle était une grande fille et qui pouvait prendre ses propres décision. Se remémorant de la cause de sa venue dans le Sud il y a trois ans, elle ne put garder son point de vu pour elle et se lança.

- Isabelle j'avoue comprendre l'attitude sur-protecteur de Jowel mais n'oublie pas que c'est à cause de ce côté sur-protecteur de sa part que tu t'es retrouvée dans le Sud presque seule. Je ne te demande pas de ceder au caprice de Emsig mais ne laisse plus cet homme guider ta vie à sa guise. Il t'aime comme sa sœur mais son amour surdimensionné pourrait causer ta perte ou votre perte à tous les deux. Isabelle, cet homme a fait pour toi ce qu'un simple inconnu n'aurait jamais fait mais n'oublie pas qu'il a d'autres responsabilités et que tu n'es pas sa seule priorité.

- tu as parfaitement raison mais comment l'amener à comprendre ? Il est si têtu Manu.

Têtu était même trop gentil pour définir le degré d'entêtement de cet homme mais ce n'était pourtant pas pour dire qu'il était non maîtrisable. Les mêmes causes auraient pu produire les mêmes effets si elle ne réagissait pas.

- au début j'ai vu le fait de travailler pour Emsig comme un mal mais aujourd'hui j'avoue que non. Ça te permettrait d'écourter ton affrontement avec lui car tu ne peux pas le nier, ce jour finira par arriver. Isabelle tu vas peut-être croire que je suis parano mais le père Maurice connait les fidèles de son église ayant des entreprises qui recrutent mais pourquoi a-t-il choisi celle d'Emsig? Il est lui-même conscient que vous finirez par vous affronter un jour Isabelle, raison pour laquelle il t'envoie là-bas.

Cette fille était d'une imagination débordante, jamais ça n'aurait été les intentions du père Maurice car il était conscient qu'elle avait besoin de ce boulot mais pas de passer toutes ses journées à fréquenter son ex. Elle approuvait ses dires selon lesquels elle était vraiment parano.

- maintenant que me proposes-tu de faire?

- c'est simple. Va t'expliquer avec Jowel, fais-lui savoir que c'est ta décision, ton envie...enfin, c'est une contrainte mais bon... De travailler dans cette boîte qui te permettra de vivre. Isabelle sa petite amie l'attend à l'autre bout du monde. Je ne veux pas que les mêmes histoires ode répètent.

Prenant le conseil de son amie en considération, elle alla préparer sa fille afin qu'elle parte avec Manuella. Une fois parties, elle alla se préparer vite fait et sortit de chez elle.

L'hôtel où séjournait Jowel n'était qu'à quelques mètres de sa maison alors elle décida de marcher un peu afin de profiter des bienfaits de la nature. Lorsqu'elle arriva à l'accueil, comme toutes les femmes travaillant à l'accueil, elle darda sur elle un regard méprisant lorsqu'elle lui avait donné le nom de celui qu'elle cherchait. C'était normal car Jowel était devenu une référence, un magnat des affaires à l'international.

- mademoiselle ? Rappelait Isabelle à l'intention de la réceptionniste.

Elle joua la soude à l'oreille et ne daigna point céder. Tous ses plans tombèrent à l'eau car elle avait prévu de faire une visite surprise à Jowel. Elle prit son téléphone de son sac et l'appela. Lorsqu'elle finit de lui expliquer la situation, il lui demanda de passer le mobile à la réceptionniste, ce qu'elle fit sans tarder.

Voyant le visage de cette dernière se crisper, elle comprit qu'elle ne recevait que des menaces de la part de Jowel et malgré le fait qu'elle n'aimait pas lorsque les gens usaient et en abusait de leur pouvoir pour faire peur aux autres mais là, cette femme l'avait bien mérité.

- alors maintenant ? Demanda Isabelle en arquant un sourcil sans masquer son sourire moqueur.

- il vous attend, répondit-elle entre les dents.

Sans plus attendre, elle alla prendre l'ascenseur malgré le fait que cette caisse était une phobie pour elle, ça lui faisait froid au dos de sentir suspendu dans l'air mais elle n'avait pas le choix car étant un amoureux de l'admiration du paysage  à la hauteur, Jowel avait pris sa chambre au dernier étage.

Pendant qu'il l'attendait après son appel, il espérait qu'elle soit là pour une reddition au sujet de son retour dans la boîte de son ex. La savoir auprès de cet homme qui n'avait jamais su reconnaître sa valeur le mettait hors de lui. Et lui-même qui était son meilleur ami, il n'avait jamais compris pourquoi il avait cru en toutes ces images qui n'étaient que le fruit d'un bon trucage.

Depuis qu'il avait su au sujet de la grossesse d'Isabelle, il voulait la protéger car Emsig était un homme gentil et tout mais quand la cruauté était de passage chez lui, il ne contrôlait plus rien et il avait bien peur qu'il puisse récupérer sa filleule si jamais il était au courant de son existence. Il n'avait jamais mentionné ce justificatif lorsqu'il s'expliquait avec Isabelle par peur que son désir de disparaitre à nouveau cause sa perte.

Pendant un temps, il avait voulu adopter la petite, c'était une idée folle mais il n'avait pas réfléchi en faisant cette proposition mais ça mettait en péril sa relation avec Isadora, son honneur et celui de Isabelle en péril car cela certifiérait l'accusation faite trois ans plus tôt.

Enfin arrivée au dernier étage, elle étouffait déjà dans cette caisse. Elle sortit très rapidement et n'eut aucun mal à trouver la chambre de son ami.