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Lorsque nous nous engageons sur l'autoroute elle se redresse correctement sur sa chaise et à son tour c'est à elle de me déstabiliser. Une femme à la fois envoûtante mais qui ne cesse de me tourmentée depuis la première fois que mes yeux se sont poser sur elle, parfois je maudit le jour où je l'ai rencontré ma vie serait sûrement plus simple et mes nuits moins agitée.
- Elle : On est bientôt arriver, dit-elle d'un ton lasse.
Le trajet commence à me fatiguer moi aussi.
- Non, y'a encore un peu de route.
- Tu es venue seule ? dis-je hésitant.
- Elle : Oui.
- T'as famille est resté en Syrie ?
- Elle : Qu'est-ce qui te fait croire que je suis syrienne ?
- Je ne sais pas, une intuition.
- Elle : Je suis irakienne et…chrétienne.
Je me doutais bien qu'elle était chrétienne, elle a un accent assez prononcé celui des villageois principalement dans les régions reculées où vivent les chrétiens mais elle ne porte aucun signe religieux sur elle.
- Donc tes parents sont restés en Irak ?
- Nimah : Ils sont tous mort.
Je relève la tête et pose mon regard sur elle, la tête contre la vitre comme toujours elle ignore mes tentatives, je pense ne jamais avoir rencontré une personne parlant de la mort avec aucune expression sur le visage ou même dans la voix, nous n'avons pas tous les mêmes réactions face à la pertes d'être chères, mais elle le dit avec un détachement si déconcertant que j'ai presque l'impression que la mort fait partie de son quotidien. Heureusement, je finis par me garer devant le portail je coupe le moteur détache la ceinture et fait signe à Nimah de me suivre, d'un pas nonchalant elle traverse les quelques mètres la séparant de moi puis s'installe à mes côtés lorsque la porte s'ouvre.
[…]
- Nimah : C'est ici.
Je m'arrête devant le centre et coupe le moteur attendant sûrement qu'elle se décide enfin à me dire quelque chose, mais elle garde le silence pendant quelques secondes avant de s'excuser.
- Pourquoi tu t'excuses ?
- Elle : Je t'ai fais perdre ton temps à toi et à ta grand-mère.
- C'est pour ça que tu commences demain.
- Elle : Vraiment ?
- Oui, tient je t'ai noter l'itinéraire pour te rendre jusqu'à là-bas c'est assez loin alors si tu veux être à l'heure lève toi assez tôt.
- Elle : Merci beaucoup.
Elle détache sa ceinture et s'apprête à sortir de la voiture lorsque je la tiens par le bras.
- Je pense que tu pourrais me donner
Ton vrai prénom.
L'une des rares fois où nos regards ne se sont pas détacher l'un de l'autre a été ce soir là, puis finalement elle est partie sans répondre à ma question encore une fois je suis rentrer sans avoir aucune réponse à mes questions mais j'ai bien avancer, les régions ou vivent les chrétiens ne sont pas nombreux en Irak, je vais devoir lister tous les endroits que j'ai fréquenté durant mes missions et essayer de découvrir où nous avons bien pu nous rencontrer puis alors que j'étais concentré dans mon travaille je sens mon téléphone vibrer dans ma poche je le sors de celle-ci et un numéro non enregistré s'affiche. Suivi d'un message avec pour seule inscription.
Ce soir là il était vingt deux heures lorsque Jinan à quitter la maison familiale, enfilant discrètement ses chaussures, elle déposa un baiser sur la joue de sa sœur jumelle Warda et remis correctement la couverture sur le corps de sa petite sœur Dariâ avant de s'élancer dans les montagnes froides du village, à la sortie de celle-ci, Malik son copain l'attendait, comme toujours elle saisit un cailloux et le balança dans le lac située près d'elle, le bruit de la pierre frappant contre l'eau éveil Malik qui la rejoint juste derrière le cabanon où ils ont l'habitudes de se voir tous les soirs à la même heure.
- Lui : Tu as pris du temps.
- Je suis désolé, j'ai dû tenir compagnie à ma grand-mère après la messe, et ma petite sœur ne dormait pas encore.
- Lui : Ce n'est rien, j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer.
Il saisit sa main qu'il embrasse tendrement.
- Lui : J'ai réunis l'argent nécessaire pour le mariage et j'ai parler de toi à mon père. Dans quelques mois tu seras ma femme.
[…]
Les bras s'accrochant fortement au drap, le visage déformer par la peur, Jinan se lève en sursaut et fit tomber le verre d'eau se trouvant à sa droite, celui-ci éclate contre le sol éparpillant les morceaux de verre un peu partout une flaque d'eau c'était former sous ses pied, Jinan observa son reflet à travers celle-ci, elle passa ses mains sur son visage et tenta de remettre ses cheveux en ordre, quelques minutes plus tard, Michel la responsable du centre entre dans sa chambre et lui donne la route à suivre pour se rendre à son nouveau travaille. D'un pas lent, elle se dirige vers la salle de bain, manquant de pousser un cris d'horreur en voyant son visage marquer par la fatigue et la peur.
Depuis quelques temps les cauchemars sont revenus, principalement depuis le jour ou elle à croisé cette homme, Zaïr à réveiller en elle la curiosité et toutes ses peurs qu'elle à tentée de refoulée depuis qu'elle à quitté l'Irak, depuis qu'elle à vu son père et ses oncles brûlées et vifs et sa mère vendue comme une vulgaire marchandise, 357 dinar Irakien, c'est le prix auquel la femme qui l'a mise au monde à été vendue, depuis le jour ou Jinan à su qu'un être humain avait un prix, elle à compris qu'elle ne pourrait plus jamais compter sur personne, personne mise à part elle-même. Au final elle a pu s'en sortir, elle a fuit son pays, fuit l'intolérance et la guerre elle en a des séquelles mentales et physiques mais elle est prête à recommencer une nouvelle vie.
- Abdullah : Les occidentaux dénigre notre religion, ils laisse nos femmes, nos enfants se faire tuer sans même bouger le petit doigt, ils nous traitent comme des chiens et ne reconnaissent même pas nos texte, pour eux l'Islam est un tissus de mensonge, le rôle de chacun des musulmans et de leur montrer qu'un jour le monde nous appartiendra, ils font la guerre à nos peuples, ils les tuent les voles, les laisse mourir de faim pendant qu'il s'enrichissent, regarde nos frères palestiniens qui meurent de faim, les musulmans de Birmanie qui se font massacrer et qu'est-ce qu'ils font ? Rien du tout, nous devons tuer chaque personne qui contestera notre idéologie, nous devons tuer tous ses mécréants un par un.
- Qu'est-ce que je peux faire ?
- Abdullah : Joint toi à nous mon frère, nous allons rendre l'Islam plus forte et honorer la parole de dieu en tuant tout ses kouffar.
Il me souri puis me prend dans ses bras j'avais l'impression d'être oppressé, Abdullah me dégoûtait au plus au point si j'aurais pu, je l'aurais tuer depuis très longtemps, mais pour le bien de ma mission et pour celui de tous ses innocents vivant là-bas, je devais faire en sorte de ne pas laisser mes sentiments empiéter sur mon jugement, un jour il tombera et peut-être même qu'il tomberont tous.
