Chapitre 2 — L’homme nu derrière l’objectif
Le matin se leva lentement sur Suryavana, enveloppant l’île d’un voile doré, presque irréel. Le chant des oiseaux tropicaux résonnait au loin, rythmant les vagues calmes. Élisa ouvrit les yeux dans les draps froissés, son corps encore marqué par les frissons de la nuit.
Kaylan.
Sa voix. Ses yeux. Ce souffle qu’il avait laissé sur sa peau sans jamais la toucher.
Elle se leva nue, la peau moite, frissonnante malgré la chaleur. Elle se glissa sous la douche extérieure. L’eau ruissela sur elle comme une caresse. Les images de la veille l’assaillaient, la bretelle glissant le long de son épaule, son regard de prédateur dompté…
Elle le désirait. Follement.
Mais elle était venue ici pour travailler.
Ou du moins, c’est ce qu’elle essayait encore de croire.
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À 10h précises, elle se rendit à l’atelier photo aménagé dans une verrière donnant sur la mer. Tout avait été installé selon ses indications : fond neutre en lin beige, jeux de miroirs, lumière naturelle filtrée par des rideaux fins.
Kaylan était déjà là.
Il portait un peignoir noir, ouvert sur un torse nu. Il buvait du thé. Silencieux. Impénétrable. Mais son regard… la déshabillait à chaque seconde.
— Prête ? demanda-t-il, sans détourner les yeux.
Elle hocha la tête. Mais en réalité, elle ne l’était pas. Elle sentait une chaleur lui monter des reins, un mélange de trac, d’excitation, et d’envie brute.
Il posa sa tasse. Fit tomber le peignoir.
Et resta nu.
Élisa inspira.
Son corps était une sculpture vivante. Rien d’ostentatoire, rien d’exagéré. Juste… masculin. Sauvage. Un équilibre parfait entre force et élégance. Elle nota chaque détail avec l’œil professionnel qu’elle s’efforçait de garder : la tension de ses muscles, la ligne de ses hanches, la nervure de son cou.
Mais entre ses cuisses… le désir aussi était bien réel.
Et il ne le cachait pas.
Pas vraiment.
— Tu n’as pas froid ? demanda-t-elle, pour briser le silence.
— C’est toi qui m’échauffes, murmura-t-il, le regard planté dans le sien.
Elle faillit lâcher son appareil.
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Elle se mit à tourner autour de lui, réglant ses angles, jouant avec la lumière, faisant semblant de garder le contrôle.
Click.
Click.
Click.
Chaque cliché la rapprochait un peu plus de cette tension impossible à ignorer. Elle sentait le parfum de sa peau, ce mélange de bois, de mer et de mâle. Elle entendait son souffle, plus lent, plus profond. Il ne bougeait pas. Il se laissait capturer. Offrir. Offrir tout, sauf son cœur.
Elle s’approcha. Très près. Pour ajuster la lumière sur sa joue.
Sa main frôla accidentellement son flanc nu.
Un frisson traversa Kaylan.
Et elle aussi.
— Tu trembles, dit-il.
— Ce n’est pas la lumière qui me trouble, répondit-elle.
Click.
Elle le photographia à cet instant précis.
Un moment suspendu. Chargé. Érotique.
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Puis il bougea. Lentement. Un pas vers elle.
Son sexe n’était plus au repos.
Il était dur. Entièrement.
Il ne disait rien. Il la regardait. Attendant.
Elle aurait pu reculer. S’éloigner.
Mais elle resta là.
Son appareil photo entre eux.
Elle le leva une dernière fois.
Click.
Puis le posa.
Et elle tendit la main. Lentement. Tremblante.
Ses doigts touchèrent son torse. Remontèrent vers sa clavicule. Puis glissèrent sur sa gorge, son menton.
Il ne bougea pas.
Elle leva les yeux.
Et soudain, il l’attrapa par la taille et la plaqua doucement contre le mur de bois derrière elle.
Ses lèvres frôlèrent les siennes.
— Tu veux jouer à capturer ? murmura-t-il. Alors viens te perdre.
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Le baiser fut brutal, ardent, irrésistible.
Leurs langues se cherchèrent, se trouvèrent, se dévorèrent. Ses mains à lui exploraient son dos, ses hanches, ses fesses. Elle s’agrippa à ses épaules, se hissant contre lui, sentant son sexe dur contre son ventre.
Il souleva sa robe en lin, la déchira presque. Il ne restait qu’une fine culotte noire, déjà trempée.
Il la fit asseoir sur une table basse, la pencha légèrement en arrière, et se glissa entre ses cuisses ouvertes.
Le soleil inondait la pièce.
Et elle, elle brûlait.
Il la dévora des yeux. Lentement, il fit glisser sa culotte. Puis il se pencha. Sa langue effleura l’intérieur de sa cuisse. Un gémissement s’échappa de ses lèvres.
— Kaylan…
Il prit son temps. Il explora chaque centimètre. Chaque frémissement. Il jouait avec elle comme avec une œuvre d’art vivante. Sa bouche, chaude, experte, descendit lentement jusqu’à sa fleur déjà gonflée de désir.
Et quand sa langue entra en elle, Élisa bascula dans un autre monde.
Un monde de feu et de plaisir cru.
Elle cria son prénom en se cambrant, l’orgasme la traversant comme une vague immense.
Mais il n’avait pas fini.
Il la porta, la colla contre le mur, la pénétra d’un seul coup, fort, brut, entier.
Et elle l’accueillit sans résister. Ses jambes autour de sa taille. Ses ongles dans son dos. Ses seins contre son torse.
Ils se prenaient. Sans retenue. Sans mots.
Juste des corps. Et du feu.
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Quand ce fut terminé, il resta en elle, haletant.
Elle caressa sa nuque, encore étourdie.
— Et maintenant ? demanda-t-elle, le souffle court.
Il la regarda longuement.
— Maintenant… tu vas vouloir plus.
Il avait raison.
Elle était déjà perdue.
