CHAPITRE 3 : Les yeux doux de la femme du voisin
Je suis dans la chambre lorsque la sonnerie a retenti tout à coup. J’ai levé les yeux vers ma montre murale et j’ai vu : 10h00.
C’est LA FEMME DU VOISIN, pas deux.
***
Ring-ring-ring !
Je suis allé ouvrir légèrement la porte pour voir qui était-ce. J’ai vu debout à ma porte, cette jolie jeune fille qui ne cesse de me regarder depuis quelques jours. Rayonnement belle avec son joli sourire, elle m’a dit bonjour avec politesse.
– Bonne arrivée mada…
– Demoiselle s’il vous plaît !
– Oh, toutes mes excuses ! Puisque vous êtes une femme mariée, je vous confonds à une dame.
– Vous avez raison. Puis-je entrer ?
– Avec plaisir, mademoiselle !
Tout doucement, la jeune fille a poussé légèrement le rideau et a pénétré dans mon salon en se déchaussant.
– Oh non, portez vos chaussures s’il vous plaît.
– Que je les portes ?
– Oui, oui, il faut les porter.
– Sinon je n’ai pas envie de salir votre moquette, m’a-t-elle répondu en souriant.
Je lui ai doigté mes divans, le temps de caler la porte.
– Voulez-vous laisser la porte ouverte ? m’a-t-elle demandé.
– Oui, si ça ne vous dérange pas…
– Si, que ça va me déranger. Je n’apprécie pas trop la lumière naturelle dans la chambre. N’avez-vous pas de veilleuse ?
– Si !
Là, c’est bon ! Vu que c’est la télévision que nous voulons suivre, vous pouvez rabattre la porte s’il vous plaît.
J’ai haussé les épaules et ai ajouté : « D’accord, c’est comme vous voulez ! »
J’ai rabattu la porte selon le désir de ma visiteuse. Et puisque nous sommes en Afrique et il faut toujours un bon accueil, j’ai demandé à compagne ce qu’elle voudrait que je lui serve.
– Une simple eau, ça va !
– De l’eau ? Sinon j’ai quelques jus qui dorment inutilement dans mon réfrigérateur. Au nombre de ceux-ci, il y a le jus d’ananas, le jus de gingembre et celui de citron.
– D’accord, servez-moi alors le jus de gingembre.
– Ok ! Prenez la télécommande sur la table et captez la chaîne en attendant que je vous apporte le jus.
– Merci !
La jeune femme au teint flamboyant a pris la télécommande et pendant que moi je sortais la bouteille du jus, elle captait la chaîne.
– Bonne assise et bienvenue dans ma petite case.
– Petite case vous dîtes ? Sincèrement, j’aime trop votre chambre. Elle est bien belle et bien équipée. En plus des meubles, elle sent une bonne odeur.
– Merci beaucoup ! Le jus est là.
– Merci !
La jeune femme a pris la bouteille du jus et avec un petit gobelet, elle en a servi une petite quantité.
– N’allez-vous pas augmenter ?
– Oh non, ça va ; merci !
Je me suis couché dans le divan long, le temps de cogner la paix à mon étrangère afin qu’elle se concentre sur sa série qui passait déjà sur l’écran.
Manipulant mon téléphone, j’ai ignoré sa présence. Oui, jusque-là, je la prenais pour celle qui voulait suivre simplement une série sur mon écran téléviseur parce que la chaîne captée chez moi déconne chez elle.
Je manipulais mon téléphone lorsque j’ai entendu : « Excusez-moi, tonton, puis-je vous parler s’il vous plaît ? »
Je me suis légèrement redressé et sans fixer ma compagne, j’ai répondu : « Je vous écoute ! »
– Vous m’écoutez et vous ne me regardez pas ?
J’ai poussé un petit sourire et ai répondu : « Comme ce sont les oreilles qui écoutent ».
– C’est vrai, a renchéri ma compagne avec un sourire sublimissime.
– Maintenant que je vous regarde, vous pouvez me parler ? ai-je demandé.
Une fois encore, la jeune femme a souri et puisqu’elle avait quelque chose sur le cœur à libérer, elle a raclé la gorge et…
– Excusez-moi, la jeune fille qui vient très souvent ici en tenue scolaire, c’est votre sœur ?
Tout doucement, j’ai changé de position afin de bien fixer la femme du voisin.
– Vous parlez de Marisol ?
– Je ne sais pas comment elle s’appelle.
– N’est-ce pas celle qui vient de temps en temps ici ?
– Si, elle est la seule qui vient ici très souvent.
– Oui, c’est Marisol. Elle est ma petite amie et non ma petite sœur.
– C’est bien ! Il faut bien prendre soin d’elle parce que je vois qu’elle vous aime bien. Il faut donc aussi l’aimer afin que votre amour soit réciproque l’un envers l’autre.
– Merci ma chère tata.
– Si ça ne vous dérange pas, vous pouvez m’appeler Hermine.
– Si, que ça va me déranger bien sûr ! Comment vais-je oser appeler votre prénom ? Nous ne sommes pas au pays des Blancs ici où un enfant de six mois appelle le nom de son père et de sa mère avant de leur parler.
– Vraiment ? Sinon, j’aime trop mon prénom et j’aime qu’on me le prononce à tout moment.
– Vraiment ? Si vous en êtes sérieuse, alors, appelez-moi Michaël.
– Wouah ! Quel joli prénom ! J’espère que ça ne vous dérangerait pas de m’entendre vous appeler Mica ?
– Oh, non ! J’aime beaucoup ce diminutif.
– Merci, tonton Mica ! Mais je voudrais profiter de l’occasion pour vous demander une doléance !
– D’accord, allez-y s’il vous plaît !
– Je voudrais que désormais, vous me tutoyiez.
– Que je vous tutoie ?
– Oui ! J’aime la singularité que la pluralité.
