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J’étais dans la voiture avec papa, tout heureux mais je sentais une grande différence avec le monsieur que je connaissais.
Celui là qui m’avait accompagné lorsque j’allais en formation n’était pas pareil à celui qui me ramenait à la maison.
Ça se voyait qu’il essayait de sourire, de garder ce tempérament jovial qu’il aimait afficher mais il était mauvais acteur.
- Alors, Morgan comment était la formation ?
- La formation était très difficile papa. Très dure ! Pourtant au début , elle n’était pas si compliquée.
- Humm. De toutes les façons, nous n’en parlerons plus. L’essentiel est qu’elle soit terminée.
- Et toi ? Qu’est ce qui ne va pas ?
- Non tout beigne ! Ça va !!
- Tu es sûr ?
- Mais puisque je te le dit. Je suis en pleine forme.
Cette fois-ci, je n’avais pas voulu casser l’ambiance. Les retrouvailles étaient bien et mieux. Ma famille m’avait manqué et je voulais profiter au maximum.
- Comment se porte Tonton Mathis ?
- Il va bien. Finalement il est resté avec nous à la maison.
- Ah bon ? Je pensais que j’allais trouver qu’il est parti
- Ta mère qui était contre au départ a été celle qui lui a demandé de rester cette fois !!
- Maman ?
- Oui. Elle lui a trouvé un petit boulot dans ses couloirs et elle m’a dit qu’elle préfère qu’il reste près d’elle pour qu’elle puisse le surveiller.
- C’est super ! J’ai hâte de le voir. Et toi comment tu vas papa ? C’est quoi cette voiture ?
- Ah c’est la voiture !!
- Depuis quand tu as de vieilles voitures papa ?
Après un long soupir, il me dira…
- Tu sais Morgan, dans la vie il y’a des hauts et des bas. J’ai fait confiance à des amis qui ont abusé de moi. Mais ne t’inquiète pas mon fils, je suis en train de me relever.
- Abuser dans quel sens ? C’est quoi l’histoire ?
- En fait, ils sont venus acheter acheter des actions dans mon entreprise sauf qu’ils n’ont pas fait qu’acheter. Actuellement nous sommes en justice afin qu’ils laissent mes biens.
- Et ça se passe bien ?
- Oui. D’ici peu on a le dernier procès où la décision sera prononcée mais ne t’inquiète pas, je vais remporter ce procès.
La dernière phrase, il me l’avait dit avec assurance et connaissant mon père et ses relations, ça n’allait pas me surprendre.
Ainsi. nous arrivâmes à la maison et une fois au portail, j’avais reconnu tonton Mathis grâce à la fumée de sa cigarette qu’il laissait s’échapper.
Lorsqu’il m’a vu descendre de la voiture, il a sourit et est descendu en courant pour venir me prendre dans ses bras.
Il ne s’est pas empêché de me soulever en criant.
- Fiston , waouh ! Mais dis donc ! Tu es déjà un homme toi. Regarde toi tout fort.
- Tonton Mathis, comment tu vas ? Tu m’as aussi manqué.
- Je vais très bien fiston. Alors jeune homme fort. Mes félicitations.
- Merci.
Je n’avais pas remarqué que mon père s’était éclipsé et pour dire la vérité, ça ne m’avait rien dit.
J’ai installé mes effets dans ma chambre qui m’avait elle aussi beaucoup manquée… C’était bien de retrouver sa famille après tout ce temps.
Je venais et j’étais en train d’oublier tout ce que j’avais enduré le long de ma formation. Le réconfort de retrouver les miens était un apaisement sans pareil.
Maman n’était pas là, selon mon oncle, elle devait rentrer tard ce jour.
Papa était au téléphone dans la chambre, alors je suis allé rester avec tonton Mathis et on s’est mis à parler…
- Alors tonton, comment vont les affaires et les projets ?
- Le pays est difficile mon garçon. Mais crois moi on se bat. Actuellement je fais un boulot là pour ne pas m’ennuyer.
- Cest quoi comme boulot ?
- C’est un peu long à expliquer mais un jour je te dirai.
- D’accord. Papa me dit qu’il a de sérieux problèmes.
Lorsque j’ai dit ça, mon oncle a réagit comme si ça ne lui disait rien. Il changea même de sujets.
- Est ce que les affectations sont sorties ?
Je n’avais pas compris pourquoi et je n’ai pas insisté, je lui ai répondu…
Quelques minutes plus tard, c’est maman qui rentrait…
Une énorme joie de la revoir, je suis descendu l’accueillir et j’ai sauté dans ses bras… Elle était tellement fier de me voir elle aussi, qu’elle a coulé des larmes.
Après toutes ces émotions, j’ai d’abord remarqué que maman avait déjà une chambre à part… Alors, je lui demande normalement pourquoi elle ne dort plus dans la même chambre que papa…
- Ton père est devenu fou Morgan. Je ne le comprends plus. Il se plain tout le temps.
- Mais comment ça ? Il m’a pourtant dit que tout allait bien.
- Lorsque toi tu vois, tout va bien ?
- Je ne sais juste plus qui croire !
- Ton père est devenu fou sache ça ! Il veut m’interdire de mener ma carrière. C’est ce jour où j’ai décidé de changer de chambre. Ton père peut me tuer.
- Non. Loin de là. Je ne pense pas qu’il pourrait faire une chose pareille.
- Est ce que tu sais qu’il a voulu mettre ton oncle dehors ?
- Et qu’est ce qui s’est passé ?
- J’ai dû intervenir en le menaçant qu’au cas où Mathis sortirait de cette maison, je le suivrai. C’est où il s’est calmé.
- Hummm. Je verrai comment avoir une conversation avec lui.
- Ah. En espérant qu’il te dise la vérité.
Sauf que mon père ne me disait rien lorsque je lui posais des questions… Il restait mystérieux et il me faisait croire que tout allait bien.
Je ne sais pas si il essayait de me protéger ou bien mais ça me mettait mal à l’aise.
Nous sommes à deux jours avant le procès, je me souviens que je suis seul avec mon père à la maison lorsqu’il me dit qu’il arrive.
- Où vas tu ?
- Je reviens. Ne t’inquiète pas.
Maman n’est pas là, ni même tonton Mathis qui m’a dit qu’il allait voir un ami qui revenait de l’Europe.
- D’accord. Je ne vais pas dormir , je vais t’attendre.
- Ça marche.
Mon père a démarré sa voiture, il est sorti et moi, c’était la dernière fois que je voyais mon père vivant…
