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02

- Non Léonard. Tu ne peux pas faire ça !!

- Et que veux tu que je fasse Mireille ? Hein ? dis moi ?

- Il faudrait que tu lui demandes de chercher un appartement ou une chambre, un studio, je ne sais pas. Qu’il cherche où il va vivre mais pas chez nous.

- Je ne peux pas mettre mon grand frère dehors. Sachant qu’il n’a pas où aller pour le moment alors que j’ai une aussi grande maison.

- Une grande maison pour ta famille, c’est à dire ta femme et ton enfant.

- Tu n’es presque jamais là dans cette maison. Pareil comme moi. Tu veux que cette maison demeure vide à vie ?

- Je travaille et à part ça je ne sais pas si je suis hors de cette maison.

- Mais tu passes plus de temps au travail.

- Léonard, parle à ton frère et demande lui de trouver un local dans les plus brefs délais. Sinon c’est moi qui vais le faire.

- Tu n’oserais pas manquer de respect à mon frère je pense.

- Crois moi que j’en serai capable s’il le faut.

J’écoutais mes parents se disputer depuis déjà quelques mois en ce qui concernait mon oncle Mathis.

Maman ne voulait pas de sa présence et papa lui il ne voulait pas que son frère se retrouve sans abris.

À la question de savoir pour quelle raison, elle ne voulait pas de lui, elle n’en avait pas de plus convaincantes. Et papa s’appuyait dessus pour maintenir sa position.

Alors que je les écoutais avant d’aller leur souhaiter bonne nuit, j’avais préféré faire demi tour et ne pas les déranger car cette discussion était alors loin d’être terminée.

En marchant dans les couloirs, un bruit à l’extérieur sur le balcon attira mon attention… je ne saurai vous parler de la fumée qui s’évaporait dans l’air.

Il n’y avait qu’une seule personne responsable de tout celà, c’était tonton Mathis.

- Tonton.

- Eh Morgan, tu ne dors pas encore ? Qu’est ce que tu fais là?

Ça faisait plusieurs mois déjà que tonton Mathis vivait dans notre maison… J’apprenais à connaître l’homme soucieux, pensif , alcoolique et tabagique qu’il était.

Mais surtout solitaire…

Il ne parlait pas vraiment beaucoup, il préférait s’isoler sur dans un coin avec sa bouteille et son paquet de cigarettes.

De loin, lorsque tu l’observais tu voyais un homme qui avait de sérieux problèmes et qui regrettait forcément certaines choses.

Parfois je le laissais tout seul mais parfois aussi j’allais le retrouver et il pouvait par là me parler d’une de ses histoire à l’étranger, comme ce soir ci.

- Non pas encore. Je voulais souhaiter bonne nuit à maman et papa avant

- Et tu ne l’as pas fait ? J’ai pourtant l’impression qu’ils sont encore éveillés.

- Oui mais apparemment ils travaillent et je ne voulais pas déranger.

- Ok.

Je ne pouvais pas tout de même dire à mon oncle que ma mère souhaitait son départ… Ce n’était pas à moi de faire ce travail.

- Ahhhh…

Il s’adossa sur le fauteuil…

- Ton père avait compris trop de choses à l’époque. Aujourd’hui regarde sa situation. Si je l’avais écouté une seule minute.

- Mais pourquoi tu étais restée en Europe ?

- Je n’avais aucun intérêt à revenir ! Papa vivait et il nous donnait de l’argent. Je ne souffrais pas… Je savais que j’allais avoir une vie de luxe, une vie que je méritais.

- Je comprends.

- Du coup, lorsque Léonard , ton père me dit qu’il revient au Cameroun et me parle de son projet , je lui souhaite juste une bonne chance sans l’écouter. Papa est tombé gravement malade après ça et les choses ont commencé à changer puisqu’il fallait à tout prix prendre soin de lui.

Lorsque je parlais des choses qu’il regrettait , cette partie était l’une des plus importante…

Il continua…

- Je n’avais pas d’argent pour venir le voir au Cameroun et ton père était encore un embryon dans les affaires… Quelques mois après, papa décède et c’est comme celà que je sa mort a été une seconde chance pour moi.

- Seconde chance ? Mais pourquoi sa mort a été une seconde chance ?

- Parce que papa avait laissé un testament où il nous léguait à chacun de nous une de ses sociétés qui représentait une fortune. Alors , j’aurai pu rebondir car ces entreprises rapportaient de l’argent mais j’ai refais la même erreur.

- Tu es au moins venu au deuil de grand-père.

Il tira un coup de cigarette puis il écrasa le reste dans le couvercle qui lui servait de cendrier et il me repondit…

- Non. Malheureusement

- Et pourquoi?

- Je voulais me refaire et je n’avais point besoin de dépenser un seul radis. Et je me suis dis ‘’ bah il est mort, c’est fini. Ma présence ne saurait le ressusciter… Léonard saura gérer. ‘’. C’est comme ça que je me convaincs et je dis à Léonard que j’ai eu un empêchement au boulot. Je n’ai pas d’argent pour descendre au Cameroun.

Moins d’une minute, il ouvrit encore son paquet, tira une cigarette et l’enflamma avant de continuer.

- Bien évidemment ton pere m’a sermonné. Il m’a fait un cours de morale et il m’a dit ‘’ je sais que tu n’as pas d’argent mais on peut s’arranger et je t’envoie de quoi voyager ‘’. Tu sais ce que j’ai dit à ton père ce jour ?

- Non.

- Je lui ai dit que c’est la toute dernière fois qu’il essaye de m’acheter lorsque je lui dit que j’ai un empêchement. Je lui ai demandé si je lui ai dit que j’avais un soucis d’argent, c’est juste que j’étais occupé et je ne pouvais venir…. hahaha. Pourtant ton père avait raison.

- Et qu’est ce que tu as fait des parts que ton père t’a laissées ?

- Je les ai vendues.

- Quoi ?

- Oui. Sachant que je n’allais plus être au Cameroun et que je ne souhaitais même pas y mettre pieds, j’ai demandé à Léonard de vendre la mienne. Biensur il a été hésitant mais je lui ai rappelé que c’était ma part et qu’il n’avait qu’à faire de la sienne ce qu’il voulait, je n’allais jamais intervenir… Il s’est calmé et il m’a aidé à vendre. Une fois en possession de l’argent , j’ai repris cette vie de débauche et c’est ainsi que j’ai perdu ma seconde chance… Car lorsque l’argent est fini, tous ces enfants de riches, de personnalités avec qui je marchais m’ont lâché et j’ai dû être obligé de rappeler mon frère qui a son tour avait su profiter des avantages et était sur la pente de la richesse… Il m’a boudé durant des années mais lorsqu’il a appris que réellement ça ne donnait pas… Me voici chez aujourd’hui chez vous.

Tu ressentais de la peine, de la tristesse et aussi des regrets… Voir un homme qui avait autant perdu, ça faisait mal, même si c’était de sa faute…

- Morgan, que fais tu là?

Je n’avais pas entendu maman arriver mais sa voix me l’avait fait comprendre. Je me retourne et elle se tient devant la porte du balcon en pyjama.

- Rien maman, je parlais avec Tonton Mathis.

- Il ne faisait rien de mal Mireille…

Elle me regardait et le regardait en même temps, puis elle me dit.

- Morgan va dans ta chambre et laisse nous !!

Je me suis levé et j’ai tout simple obéit en les laissant seul à seul…

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