Chapitre 5

Derrière les murs imposants de la maison de Luca, tout semblait sous contrôle. Mais Amélie, dans sa réserve glaciale, savait qu’elle avait un secret bien gardé, un secret que personne, pas même Luca, ne pouvait imaginer. Ce secret, c’était un lien, une connexion silencieuse mais puissante avec un homme influent, une relation qui échappait à la surface de sa vie. Et ce lien, elle le protégeait, non seulement pour sa propre sécurité, mais aussi pour préserver ce qu’il représentait : une protection, une échappatoire dans un monde où elle ne pouvait faire confiance à personne, pas même à l’homme qu’elle épousait.

Les jours passaient, et Luca devenait de plus en plus insistant dans ses tentatives de la pousser à la réaction. Mais ce qu’il ignorait, c’était qu’il jouait une partie d’échecs contre quelqu’un d’un tout autre calibre. Alors qu’il se perdait dans ses propres machinations, Amélie, elle, restait implacable, une statue de glace, toujours polie, toujours prête à jouer son rôle de femme dévouée, tout en cachant ses véritables intentions.

Ce soir-là, la maison était étrangement silencieuse. Luca avait passé la journée à travailler sur des dossiers importants, tandis qu’Amélie s’était retirée dans le salon, comme d’habitude. Il l’observa de loin, ses yeux scrutant chaque mouvement. Elle ne l’intriguait pas uniquement par sa beauté froide, mais par ce qu’il ne pouvait pas comprendre. Elle semblait avoir des zones d’ombre qui échappaient à son contrôle, des zones qui l’effrayaient un peu. Ce sentiment d’incertitude, qu’il ne supportait pas, l’obsédait. C’était dans ces moments de doute qu’il avait l’impression qu’Amélie n’était pas simplement une femme docile, comme il le pensait au départ. Non, elle était bien plus complexe, bien plus dangereuse que ce qu’il imaginait.

Ce soir-là, alors qu’il se dirigeait vers la cuisine pour se servir un verre de vin, il l’aperçut de nouveau, le regard plongé dans son téléphone portable, un téléphone dernier cri qu’il n’avait jamais vu dans ses mains auparavant. Luca fronça les sourcils, un léger malaise le gagnant. Amélie n’était pas du genre à se perdre dans des écrans, à moins que quelque chose de plus grave ne soit en jeu. Il ne l’avait jamais vue aussi absorbée par une conversation privée.

Il se racla la gorge, un bruit volontairement audible, mais elle ne réagit pas. Ses yeux restaient fixés sur l’écran. La curiosité de Luca l’emporta, et sans vraiment y penser, il se dirigea lentement vers elle, un sourire forcé sur les lèvres.

— Tu sembles bien concentrée sur ce message, dit-il d’un ton léger, essayant de paraître décontracté. Est-ce que tu as un rendez-vous important ?

Amélie leva les yeux vers lui, et pour la première fois depuis longtemps, un éclair d’agacement traversa ses yeux. Ce n’était pas une colère évidente, mais plutôt une subtile mise en garde, un message silencieux pour lui signifier qu’il devait respecter sa tranquillité. Elle glissa le téléphone dans sa poche avec une rapidité qui le surprit.

— Non, rien de particulier, répondit-elle calmement, avant de se lever. Il fait froid, tu ne veux pas aller te coucher tôt ce soir ?

Luca ne réagit pas immédiatement. Il la fixa quelques secondes, son esprit tourbillonnant. Ce n’était pas la réponse qu’il attendait. Il s’attendait à une esquive, à une tentative de détourner son attention. Mais elle était calme, presque trop calme. Quelque chose ne tournait pas rond. Il n’avait pas cessé de chercher des failles, des indices, des preuves, mais à chaque fois, Amélie s’échappait, insaisissable.

Un pressentiment étrange envahit Luca. Il ne pouvait s’empêcher de penser que quelque chose échappait à son contrôle, quelque chose qu’il ne parvenait pas à comprendre. Amélie n’était pas simplement une femme effacée et résignée, comme il le croyait. Non, elle avait un secret, un secret qui pourrait bien remettre en question tout ce qu’il pensait savoir.

Plus tard dans la soirée, alors qu’il se trouvait dans son bureau, Luca entendit un son provenant du salon. Un murmure, à peine audible, mais suffisamment distinct pour éveiller sa curiosité. Il se leva rapidement et s’approcha discrètement, son cœur battant plus fort. Le bruit venait de la conversation téléphonique d’Amélie. Elle était seule dans le salon, mais elle parlait à voix basse, presque comme si elle craignait d’être entendue.

— Oui, je suis là, dit-elle d’une voix douce. Nous devons nous rencontrer bientôt, j’ai des informations cruciales à te transmettre. Mais il faut que ça reste entre nous.

Luca s’immobilisa, le souffle court, l’adrénaline s’emparant de lui. Qui pouvait-elle bien appeler à cette heure-ci ? Pourquoi un tel secret ? Qui était ce mystérieux interlocuteur qu’elle semblait écouter si attentivement ? Il s’approcha un peu plus, mais le son de sa respiration trahit sa présence. Amélie se tourna brusquement, ses yeux se posant directement sur lui.

— Luca, tu as besoin de quelque chose ? demanda-t-elle, sa voix calme, mais la froideur de son regard le fit frissonner.

Elle avait tout entendu. Il était trop tard pour se cacher. Il ne pouvait plus faire semblant de ne pas avoir remarqué ce qu’il venait d’entendre. Le silence qui suivit était lourd, presque suffocant. Luca se sentait pris au piège. Ce qu’il avait surpris n’était pas simplement une conversation anodine. Non, cela allait bien au-delà. Quelque chose de plus grand, de plus dangereux se jouait, et il n’en était même pas conscient.

Amélie ne dit rien de plus. Elle s’éloigna lentement, son visage impassible, comme si de rien n’était. Luca la regarda partir, le doute s’insinuant plus profondément dans son esprit. Mais il ne pouvait pas en rester là. Il savait qu’il devait en savoir plus, qu’il devait comprendre. Pourquoi diable Amélie avait-elle gardé ce secret ? Et surtout, avec qui était-elle en train de conspirer ?

Alors que la nuit tombait, Luca se retrouva seul dans son bureau, son esprit tourmenté. Ses yeux se posèrent sur les papiers éparpillés sur son bureau, mais son esprit était ailleurs. La vérité se cachait quelque part, et il n’avait plus le choix : il devait découvrir ce que tout cela signifiait. La femme qu’il pensait connaître n’était pas celle qu’il avait épousée. Il y avait bien plus sous cette surface froide qu’il ne l’aurait imaginé.

Un secret bien gardé, oui, mais pour combien de temps encore ?