Chapitre 15 : Tu est le père de ce bébé ?
Leila fait semblant d’être calme. Elle baisse ses yeux larmoyants et dit :
— Elle reste avec toi jour et nuit, si elle travaille comme interprète, elle sera encore plus proche de toi, je crains que vous auriez de l’affection pendant la période des contacts.
Puisqu’elle n’arrive pas à cacher sa crainte, elle ne la cachera pas. Elle dit la vérité et essaie de dissiper les soupçons de Jonathan. Tout ça, c’est parce qu’elle a peur de le perdre.
Elle ouvre ses grands yeux pleins de larmes.
— Tu me connais déjà depuis longtemps, et tu sais clairement mon affection pour toi...
Leila essaie de ne pas pleurer.
— J’ai peur de te perdre, donc... j’ai agi à ma guise quand je l’ai vue pour le poste.
Jonathan fronce les sourcils, disant :
— Je t’ai dit que Violette et moi allons divorcer un mois après.
Si Leila ne savait pas que Violette est la fille qu’elle a envoyée dans la chambre de Jonathan, elle aurait pu attendre. De toute façon, elle a déjà attendu tant d’années, attendre un mois de plus lui importe peu. Mais maintenant, elle ne peut plus attendre.
Elle ne peut pas laisser cette fille s’approcher de Jonathan.
Non !
— Violette, c’est pour la table numéro deux, tu leur serviras.
Violette dit « oui ». Elle n’a pas bien dormi hier, en plus elle a travaillé toute la journée en restant debout, elle a mal au ventre inférieur.
Violette tient le plateau, se déplace vers la table numéro deux, et voit Leila, en face d’elle...
Pendant un court instant, elle hésite à avancer, mais c’est son travail, elle ne peut pas l’éviter.
Elle sourit et dit :
— Voici votre plat.
Violette se courbe et sort le plat du plateau.
Quand elle pose l’assiette devant Jonathan, ce dernier attrape le poignet de Violette.
— Qu’est-ce que tu fais ? lui demande Jonathan d’une voix froide et interrogative.
Ses yeux fixent sur ses habits : chemise blanche, veste noire, une jupe qui ne couvre qu’à peine les fesses, les jambes claires et alignées exposées à l’extérieur.
Son regard est resté quelques secondes sur ses jambes, puis il devient plus sérieux.
— Pourquoi cette tenue ? A qui veut-elle se montrer ? En plus, elle est déjà mariée, qu’est-ce qu’elle fait ici en portant ces vêtements ? pense-t-il.
Violette garde toujours le sourire aux lèvres.
— Je travaille.
La colère émerge entre les sourcils froncés de Jonathan. Hier, elle lui a demandé de l’argent pour le document traduit, et aujourd’hui elle fait ce genre de travail, la famille Lemaître est-elle vraiment perdue à ce point ?
— Lâche-moi, s’il te plaît.
Violette trouve qu’il n’y a rien de mal, puisqu’elle gagne de l’argent par ses propres moyens.
Leila tient la main de Jonathan et dit :
— Jonathan, beaucoup de gens sont en train de nous regarder. S’il y a un problème, sortons et parlons dehors.
Personne n’est au courant du mariage de Jonathan et Violette, Leila ne veut pas que Jonathan révèle ce secret.
Jonathan fixe ses yeux sur Violette pendant un long moment, et réussit enfin à contrôler son tempérament, il la lâche en disant :
— Je ne veux pas que tu travailles ici.
Violette trouve qu’elle a de plus en plus mal au ventre, ses sueurs transpirent du front. Elle veut expliquer, mais son énergie est épuisée. Elle prend le plateau et s’en va sans rien dire.
Après avoir déposé le plateau, elle entre aux toilettes, elle a peur de cette sensation. Heureusement, il n’y a pas de trace de sang.
Elle sort de la loge et se met près du lavabo pour se laver les mains. Puis, elle baisse sa tête et touche son ventre, murmurant :
— Sois sage, mon bébé.
Violette a besoin de gagner de l’argent pour mieux s’occuper de sa mère et du bébé.
Leila entend ses paroles quand elle entre, elle fixe ses yeux sur le ventre de Violette et son visage devient blanc.
Violette l’a vue et lui explique :
— Ce n’est pas le bébé de Jonathan, ne t’inquiète pas.
A ces mots, Violette se remet en forme, passe devant elle, et sort des toilettes.
— Ton bébé, il a deux mois ? demande Leila en se retournant.
Violette s’arrête et tourne sa tête.
— Comment tu sais ?
— J’ai... j’ai deviné par la forme de ton ventre.
— Elle est enceinte ? Jonathan est le père de ce bébé ? Voilà, je n’aurais pas dû laisser cette femme en vie ! pense-t-elle.
A ce moment-là, Leila veut tuer Violette, pour que cette dernière disparaisse du monde de Jonathan.
Dès que Violette est sortie des toilettes, Jonathan attrape son poignet et ils sortent du restaurant.
Violette ne se sent pas bien, de base. Et après avoir été tirée par Jonathan, elle sent encore plus la douleur de son ventre qui s’est normalement atténuée.
— Lâche-moi.
Elle a envie de le gronder, mais elle manque de force et d’énergie.
Jonathan la tire jusqu’au bord de la rue, puis la lâche et lui dit avec un ton sévère et intimidant :
— Tu peux me dire que tu n’as pas d’argent, tu n’as pas besoin de faire semblant d’être pauvre devant moi !
Il ne croit pas que la famille Lemaître est perdue à ce point. Il y a deux jours, Gautier a amené sa femme et sa fille au magasin de luxe pour consommer, mais aujourd’hui elle travaille en tant que serveuse au restaurant ?
Violette s’appuie contre le panneau publicitaire, sinon elle va tomber. Elle essaie de rester calme.
— Nous sommes époux, mais nous savons que c’est juste un échange, chacun prend ses besoins, tu ne dois pas être fâché contre ce que je fais.
— Puisque tu es ma femme, tu me fais honte en faisant ce genre de travail !
Jonathan ne comprend pas cette femme, ces actes sont troublants.
Violette pince les lèvres et supporte la douleur silencieusement.
Lorsqu’elle va tomber, Serge court rapidement vers elle en disant :
— Violette, je suis venu ici pour te chercher, je ne pensais pas que j’allais te... Tu ne te sens pas bien ?
En tant que psychologue, Serge sait faire des observations subtiles sur la posture des personnes. Bien que Violette ait fait de son mieux pour cacher son malaise, il l’a quand même remarqué.
Après leur séparation, il est allé chez Jeannine et a obtenu toutes les informations sur Violette, y compris comment elle est devenue enceinte.
Il ne sait pas ce qu’il ressent précisément, mais en tout cas il ne sent pas bien.
Pourquoi ne l’a-t-elle pas cherché, alors qu’elle était en difficulté ?
Il voulait la retrouver, mais il ne connaissait pas son adresse, c’est pourquoi il est venu au lieu où ils se sont rencontrés et il a eu de la chance.
Violette ne peut pas s’en soucier maintenant, car sa douleur au ventre la fait stresser. Elle attrape le bras de Serge en disant :
— Accompagne-moi à l’hôpital, s’il te plaît.
Serge jette un coup d’œil sur le ventre de Violette et il se courbe pour la porter dans ses bras. Tout à coup, une force tombe sur son épaule et il tourne la tête. Il ne voit que le visage assombri de Jonathan.
— C’est ma femme.
Le ton n’est ni lourd ni léger, mais avec dissuasion !
C’est comme un avertissement pour informer que sa femme ne peut pas être touchée par d’autres hommes que lui.
Serge rit avec moquerie.
— Ah oui ? Vous êtes époux ?
Il n’attend pas la réaction de Jonathan et il continue :
— C’est juste un échange, tu n’épouseras jamais une femme enceinte d’un bébé d’autrui.
Jonathan plisse les yeux et une sensation de danger se précipite, il demande d’un air sombre :
— Tu est le père de ce bébé ?
