Chapitre 16 : J’ai vérifié
C’est lui que Violette a embrassé ce jour-là.
Si ce n’est pas lui, qui d’autre pourrait être le père du bébé de Violette ?
Le cœur de Serge se serre violemment. Si elle l’avait trouvé le jour de l’accident, elle ne serait pas dans un tel mauvais état maintenant.
Voyant la réaction de Serge, Jonathan pense qu’il l’admet en silence. Jonathan ricane et dit :
— Elle est encore très jeune...
— Qu’est-ce que tu en sais ?
Serge parle avec un ton lourd et les yeux un peu rouges, sachant ce que Jonathan implique, rien de plus que Violette ne se comporte pas comme une femme sage.
Tomber enceinte à cet âge veut dire qu’elle mène une vie dissolue !
Mais est-ce qu’il connaît ce qu’elle a vécu ?
Serge regard de haut en bas Jonathan. Celui-ci porte un costume notoirement cher qui vaut probablement l’équivalent d’une année de salaire pour une personne ordinaire.
— Un aristocrate comme toi a-t-il connu des difficultés ? Sais-tu ce qu’on ressent quand on n’a rien à manger ? Connaisses-tu l’impuissance quand on ne peut pas s’en sortir ? Tu ne sais pas ! Tu ne sais pas comment elle a survécu jusqu’à maintenant...
Violette attrape Serge et lui fait un signe en secouant la tête. Elle n’a pas besoin de pitié. Cela lui suffit d’essayer de survivre et de s’occuper de sa mère et du bébé dans son ventre.
— Emmène-moi à l’hôpital.
Elle ne peut plus se tenir debout.
— Ouais.
Serge se penche et la ramasse.
Violette regarde Jonathan qui est un peu abasourdi par les paroles de Serge.
— Désolée, je ne peux pas m’arrêter de travailler. Mais ne t’inquiète pas. Je ne laisserai jamais personne savoir notre relation et je ne tarirai pas ta réputation, dit-elle.
Jonathan fronce ses sourcils et ses yeux s’illuminent. Puis il jette un regard sur le visage de cette femme...
Les autres ne connaissent pas l’état de Violette. Mais Serge qui la tient sait qu’elle est en train de trembler. Serge la porte jusqu’à la voiture et la réconforte :
— N’aie pas peur. Tout ira bien.
Serge monte vite dans la voiture et l’emmène à l’hôpital.
En fixant la voiture qui s’éloigne, Jonathan se souvient des mots de Serge. Quel est le secret de Violette ?
En effet, ses actions sont tout à fait bizarres.
Afin de comprendre ce qui se passe, il sort son téléphone portable et appelle Paul.
— Va enquêter sur Violette.
— Enquêter sur quoi ?
— Sur tout.
Après avoir fini de parler, Jonathan raccroche l’appel.
— Jonathan.
Leila sort en courant du restaurant et prend son bras, disant :
— Tu m’en veux toujours de ne pas laisser Violette entrer dans la société ? Je sais que j’ai tort, mais je t’aime tellement...
— Non, allez, on rentre.
Sa voix et son expression restent impassibles.
Ses émotions sont cachées de manière à ce que personne ne puisse les découvrir.
Leila se sent mal à l’aise.
A qui vient-il de parler au téléphone ?
Dans l’hôpital.
Violette est emmenée dans la salle d’opération.
Serge l’attend dehors. L’attente est toujours torturante. Il regarde de temps en temps dans la salle d’opération.
Une heure plus tard, la porte de la salle d’opération s’ouvre et un lit roulant est poussé dehors où Violette s’allonge. Serge s’empresse de se diriger vers elle.
— Comment va-t-elle ? demande Serge.
Le médecin enlève son masque et répond :
— Il y a des signes de fausse couche provoqués par le stress. Elle va bien maintenant. Mais il faut qu’elle se repose. Sinon elle pourra ne pas avoir autant de chance la prochaine fois.
— Je vois.
Serge pousse le lit roulant dans la chambre.
Regardant Serge, Violette dit du fond du cœur :
— Merci encore pour ton aide aujourd’hui.
Il est toujours là quand elle a besoin de lui.
— C’est bien que tu ailles bien.
Serge sourit doucement comme d’habitude.
— C’est toi qui as payé les frais pour moi, n’est-ce pas ? Mais je n’ai pas assez d’argent pour te rendre maintenant, désolée, dit Violette avec ses lèvres sèches.
— Ne parlons pas de ça maintenant. Tu as besoin de te reposer.
Serge n’aime pas ce qu’elle dit. Il ne veut pas qu’elle soit trop polie avec lui.
Ils entrent dans la salle. Violette le regarde et dit :
— Tu peux appeler ma mère, s’il te plaît ?
Elle ne veut pas causer trop de problèmes à Serge.
Serge pense que Jeannine lui manque. Quand les gens sont vulnérables, ils veulent toujours que leurs proches soient là.
Il prend son téléphone portable et appelle Jeannine, et il lui dit que Violette est dans l’hôpital et qu’elle lui demande de venir.
Lorsque Jeannine entend ça, elle panique et dit :
— Qu’est-ce qu’elle a ?
— Rien. Il faut seulement qu’elle se repose. Elle veut te voir.
En entendant ça, Jeannine pousse un léger soupir de soulagement.
Elle va à l’hôpital aussi vite qu’elle peut.
Quand Jeannine arrive, Violette laisse Serge partir.
— Oui, on t’a causé des problèmes, s’excuse Jeannine.
— Pas de soucis. Je vais d’abord rentrer aujourd’hui et je reviendrai te voir demain, dit Serge en la regardant, repose-toi bien.
— D’accord.
Dès que Serge part, Jeannine s’assoit au bord du lit et la couvre avec la couverture.
— Tu veux manger quelque chose ?
Violette secoue la tête. Elle est un peu pâle.
Jeannine est inquiète pour sa fille.
— Tu aurais pu avoir un bon avenir. Mais tu as arrêté tes études pour moi. Maintenant...
En pensant au bébé dans son ventre, Jeannine a le cœur qui s’étouffe de douleur.
— Tu dis que tu l’as eu au Pays A, alors cet enfant...
Jeannine s’inquiète que le père de ce bébé soit un local de Pays A.
— Maman, ce qui compte c’est qu’il est mon enfant et ton petit-fils.
Violette ne veut pas se souvenir de ce qui s’est passé cette nuit-là, parce que ce qui a eu lieu là-bas n’est pas un bon souvenir pour elle.
— Au Pays A ?
Jonathan vient voir Violette à l’hôpital. Il est sur le point de frapper à la porte. Mais quand il entend Jeannine parler à l’intérieur et décide de ne pas les déranger.
— Eh bien, quoi qu’il arrive, c’est mon petit-fils.
Jeannine pense que tant que sa fille se sent heureuse, elle est prête à l’accompagner et à prendre soin d’elle.
Peut-être aussi que c’est un signe du destin pour elle et l’enfant.
Après tout, ce bébé arrive seulement après une nuit.
Jeannine caresse son front et ne peut s’empêcher de se sentir attristée.
— Ma fille, tu as souffert en agrandissant avec moi.
— Elle n’a pas avorté ? pense Jonathan.
Il a de plus en plus l’impression qu’elle est mystérieuse.
Ce jour-là, à l’hôpital, elle est clairement entrée dans la salle d’opération.
Alors qu’elles sont en train de parler, il ne veut pas entrer et les déranger. Il fait demi-tour et part.
Lorsqu’il est à la sortie de l’hôpital, son téléphone portable sonne. Il le sort. Le téléphone affiche le nom de Paul.
Il décroche l’appel.
— J’ai vérifié ce que vous m’aviez demandé d’enquêter.
