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15

-Le centre ferme à quelle heure ?

-19h.

-Ca me laisse à peine une vingtaine de minutes pour agir. Son bureau est fermé à clé, je suppose ?

-Oui. Mais je me dnde si l'hôtesse d'accueil ne dispose pas d'un double. Derrière son bureau, j'ai rrqué un petit placard métallique dans lequel des dizaines de trousseaux sont rassemblés.

-Il faudrait la distraire pour chiper les clés. Ensuite, je m'introduirai dans son bureau. Où veux-tu que je fouille ?

-En priorité, le placard qui regorge de dossiers. Je veux trouver celui de ma mère. Ensuite, tout ce qui te paraitra intéressant. Son agenda, son ordinateur, sa boite mail...

-Doucement Em', je n'aurai pas le temps de tout examiner en vingt minutes.

-Concentre-toi sur le dossier de ma mère, c'est le plus important.

-D'accord. Décris-moi l'agencement du centre. Je ne m'en souviens pas vraiment.

Je me lance dans un monologue rythmé, ne négligeant aucun détail. acquiesce régulièrement, rebondit et complète mes descriptions avec une facilité qui nous surprend tous les deux. Il se rappelle finalement plutôt bien Natur'alliance. Nous passons tout le trajet du retour à échafauder un plan d'attaque. Une dernière chose me turlupine pourtant.

-Copri doit sûrement garder les documents compromettants dans un endroit sûr. Peut-être dans un coffre-fort ou dans un tiroir verrouillé. J'ai peur que tu ne trouves rien.

-C'est un risque Em'. Malin comme il est, il ne nous facilitera pas la tâche. Mais je ne compte pas baisser les bras au premier obstacle. Le jour où on agira, c'est qu'on se sentira prêts à cent pour cent. Il faut aussi que je dnde aux copains de Sam de me filer un coup de main pour les caméras de sécurité.

-Mince, je n'avais pas pensé à ce détail.

-Sacré détail pourtant ! Je suis sûr que des dizaines de caméras doivent surveiller le centre à toute heure.

-Tu crois que ses copains pourront les désactiver le temps qu'on agisse ?

-J'espère. Ou alors ils connaitront quelqu'un qui saura le faire. On va se débrouiller.

-Je... je n'aime pas trop l'idée que tout le monde soit au courant de nos petites magouilles.

-Je sais poupée mais il faut aussi savoir dnder de l'aide quand on en a besoin. Sam est comme mon frère et je sais que si je lui en parle, il ne s'adressera qu'aux personnes en qui il a entièrement confiance. Il ne prendrait jamais le risque de nous mettre en danger.

Je lui coule un regard blasé pour lui rappeler la connerie qu'ils ont faite ensemble il n'y a pas si longtemps.

-C'est différent là. Ne t'inquiète pas, il saura nous aider.

-Ok.

Je dépose un tendre baiser sur sa barbe.

-Hors de question que je te laisse seule au milieu de cette histoire. On partage tout désormais.

Un autre baiser rejoint le précédent avant qu'une pluie de tendresse ne s'abatte sur lui. se tortille en râlant gentiment mais son sourire brille dans la pénombre. Il semble soulagé maintenant qu'il a décidé de m'aider. Animé par une motivation inattendue, il profite des longues heures que nous passons dans la voiture pour passer en revue tous les points importants que nous devrons affronter.

-Je crois que je vais m'entrainer à crocheter des serrures, comme au bon vieux temps !

-Comment ça ? rié-je, apaisée par son amusement.

-Quand on était gamins, mes parents fermaient les portes de la maison à clé. Et quand je te rejoignais le soir, ils ne le savaient pas toujours. Ils n'aimaient pas que je veille un peu tard. Alors j'ai appris à crocheter la serrure avec deux tiges de fer. J'étais d'ailleurs plutôt doué, fanfaronne-t-il fièrement.

-Et ça marchait ?

-A chaque fois ! Ma méthode est infaillible sur les serrures bon marché. Bon, il ne faut pas que ce soit un machin sécurisé ou monté sur un entrebâilleur de porte, mais je vais bosser ma technique et sois certaine que la foutue serrure de ce charlatan ne pourra pas me résister. Récapitulons notre plan d'action. Tu veux bien noter tout ça dans un de tes carnets, Em' ?

Je m'arme de mon fidèle compagnon à pages blanches et griffonne tout ce qu'il me dicte. Lorsque je relève la tête, je réalise que nous venons de nous garer devant la maison de . Dehors, il fait nuit, il fait froid et il neige encore un peu. Seuls quelques flocons se perdent dans l'immensité de la pénombre. Je me recroqueville instinctivement au fond de mon siège, pas encore prête à quitter la chaleur de la voiture. coupe le moteur, éteint les phares et se tourne vers moi.

-On va entrer dans ce satané bureau et trouver des preuves pour le faire tomber. Ensuite, on reprendra le cours de nos vies et on ne se laissera plus embêter par toutes ces histoires.

Je me penche pour l'embrasser mais il ne me laisse pas l'occasion de câliner doucement ses belles lèvres. Ses mains se plaquent dans ma nuque, me ramènent à lui. Il me serre fort tout contre lui, m'embrasse passionnément. Et je comprends tous les mots qu'il ne prononce pas. Je les entends siffler dans l'air, essayer de s'infiltrer entre nous mais nos corps ne font qu'un. Il a peur pour moi, encore plus pour nous. Et il est prêt à faire de mon combat notre combat.

Son ardeur s'estompe peu à peu. Tel un pantin désarticulé, je ne réponds plus vraiment de rien. Tandis qu'il me laisse le temps de redescendre sur terre, décroche ma ceinture et attrape ma main. Il me fait sortir de la voiture, glisse son bras autour de mes épaules pour nous guider jusqu'à la porte d'entrée. Alors qu'il insère la clé dans la serrure, il lance, d'une voix calme qui n'appelle aucune contestation :

-J'irai chercher tes affaires din.

Etonnée, je reste plantée sur le seuil pendant qu'il se défait déjà de son manteau dans l'entrée de sa maison.

-Quelles affaires ?

-Bah tes affaires ! Toutes tes affaires.

-Pour quoi faire ?

entend la méfiance poindre dans ma voix. Il se retourne, un pli barrant déjà son front.

-Pour que tu reviennes t'installer ici, évidemment.

Je reste sans voix. Dans ma tête, cela ne me parait pas aussi évident.

-Parce que tu n'aurais jamais dû partir. Parce que je n'aurais pas dû te laisser partir. Parce que j'ai été un tel con qu'un beau matin, j'ai réalisé qu'il n'y avait plus aucune trace de toi ici. Et que la douleur que j'ai ressentie à cet instant était si violente que je ne veux plus jamais la revivre.

Ses mains encadrent désormais mon visage, son souffle parsème mes lèvres de caresses invisibles et je frissonne. Pas de peur, ça non. Mais d'un mélange de je-ne-sais-quoi et de je-ne-sais-plus. Parce que j'avais de grands principes avant ce discours, je savais ce que je voulais et je m'étais promis de m'y tenir. Mais là... tout s'emmêle.

-Em', réponds-moi s'il te plait, murmure-t-il les yeux fermés.

Je balaie de mes cils sa tête légèrement baissée et ses épaules crispée, l'inquiétude qui strie son visage et les petites ridules qui ornent le coin de ses paupières, sa bouche ensevelie sous sa barbe brune et ses petits grains de beauté que je connais par cœur. Il ne me cache rien de ses peurs. Il est beau. Il est si beau ainsi dévoilé. Mais je l'aime trop pour me laisser tomber une fois de plus et le lui reprocher plus tard. Je glisse alors mes doigts sur ses joues duveteuses.

- je... Quand tu m'as tourné le dos, j'ai réalisé que je n'avais pas vraiment de foyer. Je veux dire, depuis que je suis revenue je me suis laissé vivre. Je n'avais pas le courage d'emménager dans la maison de mes parents alors je suis venue vivre chez toi. Puis j'ai squatté chez Jamie. Je passais mes journées à ne rien faire. Je ne veux plus être cette fille qui erre sans but. Je veux me construire mon propre nid et être fière de moi en regardant ce que j'ai accompli. Je ne veux pas abandonner mon projet. Mais je ne veux pas t'abandonner non plus. regarde-moi.

Ses iris blessés s'ancrent aux miens.

-Je t'aime plus que tu ne peux l'imaginer mais j'ai besoin de vivre par moi-même. Laisse-moi réaménager ma maison, laisse-moi créer ce lieu d'accueil, laisse-moi être indépendante. Je le fais pour moi, pas contre toi.

baisse un instant les yeux, libérant un soupir qui fait trembler mes inquiétudes. Il ne me laisse pas le temps de lire à nouveau son regard qu'il me presse contre son corps, m'enveloppant de ses bras, de ses baisers, de sa chaleur. De son amour.

-D'accord mais je ne veux pas qu'on s'éloigne. J'ai trop besoin de toi, surtout après les horribles sines qu'on vient de passer.

-Je ne te fuis pas je veux juste prendre ma vie en mains. Mais soyons honnêtes, on sait tous les deux que je vais passer tout mon temps ici. Je te parie même que c'est toi qui vas me foutre dehors tellement tu en auras marre de me voir au réveil !

-Aucune chance ! grommèle-t-il en fourrant son nez dans mon cou.

Frissonnants, nous nous séparons après une longue étreinte pour réveiller la maison. se charge de monter tous les chauffages et de se mettre aux fourneaux pendant que je passe chez moi récupérer mon téléphone. Je me fige quand je lis l'amas de notifications qui encombre mon écran. Au milieu des quelques messages de Nico et d'Enzo, les mots foudroyants de Jamie attirent mon attention. Je compose immédiatement son numéro.

-Putain de merde t'as intérêt à avoir une bonne excuse parce que je ne vais pas te laisser t'en tirer comme ça ! tempête-t-elle sans me laisser le temps de parler. Non mais tu te fous de ma gueule ? Tu disparais sans me donner la moindre nouvelle alors que la dernière fois que je t'ai vue tu trainais cette misérable tronche de dépressive ! Où étais-tu ? Pourquoi ne m'as-tu pas rappelée ? Comme une conne, j'ai attendu ton appel toute la journée ! Tu étais censée nous retrouver hier soir chez moi, comme tous les soirs ! Putain, je...

-Calme-toi Jamie ! Je suis déso-

-Me calmer ? Tu veux que je me calme ? hurle-t-elle en atteignant de nouvelles octaves. Merde c'est dégueulasse de...

- est passé hier, il s'est excusé, il m'a emmenée loin d'ici sur un coup de tête et dans la précipitation, j'oublié mon téléphone à la maison. Je suis désolée Jamie, je sais que tu t'es beaucoup inquiétée pour moi et que je t'en ai fait baver ces derniers jours mais je te promets que ce n'était pas intentionnel.

Mon amie cesse enfin de s'exciter au bout du fil. Je ne le lui dirai pas, mais cette trêve est plutôt agréable.

-Vous vous êtes réconciliés ?

-Oui. Il... il est venu me voir, il m'a dit toutes ces choses et... enfin, je...

Bafouille. Ouais, je bafouille comme une gamine.

-Oh putain ricane-t-elle dans mon oreille. Il a intérêt à t'avoir fait grimper aux rideaux un paquet de fois pour se faire pardonner !

Je pouffe à mon tour, soulagée qu'elle ne m'en veuille plus.

-Il a pris sa mission très cœur, confirmé-je, rougissante.

-Bon, tant mieux. Mais ne me refais pas un coup pareil. Avec Sophia, on était mortes d'inquiétude.

-Avec Sophia ? Tiens, tiens, tiens...

-Non, je... on, enfin tu sais... et puis...

-J'espère qu'elle t'a fait grimper aux rideaux un paquet de fois pour te changer les idées !

-Bien sûr que non ! Je..., soupire mon amie sans parvenir à trouver ses mots.

Mon sourire se rétracte lentement à mesure que je décèle le dilemme qui la tiraille.

-Que se passe-t-il entre vous Jamie ? Tu es passée à autre chose ?

-J'aurais bien aimé, je te le jure . Putain, quand cette fille me regarde, je ne comprends plus rien à rien. Elle courcircuite tous mes neurones ! Mais... je ne veux pas l'avoir comme ça, à moitié, en cachette. Je n'ai jamais fait ça moi aussi, je veux dire aimer une fille et me préoccuper du regard des autres. Pourtant, pour elle, ce serait différent. Tout peut être différent si elle accepte de se laisser aller.

-Ne le prend pas mal mais est-ce que tu es sûre que Sophia a les mêmes envies que toi ?

Je l'entends rire, malheureusement pas d'un rire joyeux.

-Elle m'a embrassée. Hier soir, quand on t'attendait chez moi. On a fini par me parler et elle m'a embrassée. J'aurais préféré qu'elle ne le fasse pas. Ca m'a fait tellement mal de passer de la chaleur de ses lèvres à la froideur de ses paroles. Parce qu'apparemment, madame ne peut pas se passer de moi mais elle veut que je reste son secret, elle ne sait pas encore quoi faire de ce qu'elle ressent pour moi.

Ouille. Ça, c'est franchement dégueulasse.

-Et que lui as-tu répondu ?

-Qu'il en est hors de question et qu'elle me fait du mal en osant dire des trucs pareils. Elle s'est excusée, elle m'a dit que j'avais raison mais elle est perdue. Elle est tellement perdue ! Et moi, je ne sais plus quoi faire.

-Tant qu'elle ne prendra pas une vraie décision, tu ne pourras malheureusement rien faire.

Jamie baille bruyamment, prétextant avoir sommeil pour mieux se débarrasser de moi. Mais je suis fière de ma copine. Ce soir, elle s'est ouverte, elle a su se confier. En rentrant chez je me promets d'être là pour elle et de tout faire pour la soutenir.

Les deux sines suivantes passent à la vitesse de l'éclair. Mes visites à Natur'alliance et mes rendez-vous avec les entrepreneurs se fondent dans un brouillard. Je ne parviens pas à me concentrer sur autre chose que l'intervention de . Après avoir observé les habitudes de l'hôtesse d'accueil et les horaires du Dr Copri, nous définissons un plan d'action.

Son intrusion est prévue ce soir.

Dans exactement deux heures et douze minutes.

L'appréhension me ronge les veines. Je tourne en rond chez moi alors qu'un nœud logé dans mon ventre m'empêche presque de respirer correctement. Après avoir harcelé et Sam de messages et les avoir gonflés avec mes questions au salon de tatouage, ils ont fini par me mettre dehors parce qu'apparemment, j'étais intenable. N'importe quoi ! Je suis seulement stressée. Et inquiète. Et angoissée. Et si se faisait choper ? Et s'il lui arrivait quelque chose ? Et si le Dr Copri s'en prenait à lui ? Et si...

Ok, je suis intenable, je l'avoue.

Les cloches de l'église tintent six fois. Une minute plus tard, j'ouvre la porte d'entrée de chez sans frapper. Mon homme m'attend tranquillement, avachi dans le canapé, un petit sourire greffé aux lèvres.

-On y va ?

-Viens par-là, murmure-t-il en se relevant.

Je me glisse entre ses bras, enfouis mon visage dans son cou.

-Tout va bien se passer mon amour.

Sa voix tremble légèrement mais il semble bien moins secoué que moi.

-J'ai peur qu'il t'arrive quelque chose, marmonné-je d'une toute petite voix.

-Il ne va rien m'arriver. Si je vois que ça ne se passe pas comme prévu, je fais demi-tour.

-Je t'aime.

Ses paupières se ferment doucement à mesure que son sourire rayonne.

Nos deux téléphones portables vibrent au même moment. C'est le signal qu'on attendait pour se mettre en route. Sam nous confirme que son pote (Jonathan, ou bien Soan, à moins que ce ne soit Greg ?) a bien trifouillé les caméras et que nous pouvons passer à l'action. Si j'ai bien tout compris, au lieu de désactiver le système et d'attirer l'attention de la sécurité, il s'est introduit dans les enregistrements vidéo pour faire défiler les images de la veille à la même heure. Il n'y aura donc aucune trace de notre passage éclair.

se présente à l'accueil à 18h35 pétantes, peu après le départ du Dr Copri. L'hôtesse d'accueil habituellement aussi agréable qu'une porte de prison le dévore aussitôt du regard. J'interromps leur discussion pour réclamer un formulaire bidon et comme je l'avais prévu, elle me rembarre en m'indiquant brièvement un placard dans son dos sans m'accorder la moindre attention. Tandis que mon compagnon joue de son charme et l'attire vers les prospectus disposés sur les guéridons à notre gauche, je me faufile rapidement derrière la banque d'accueil. Les clés du bureau de Copri m'attendent bien sagement dans le placard métallique. Le tour est joué en moins d'une minute. Le cœur battant, je me dirige vers l'espace vente. Ici, il y a toujours du monde, notre petit manège passera inaperçu.

me rejoint immédiatement. Je fais semblant de m'intéresser à un sachet de tisanes relaxantes quand je sens sa main frôler la mienne, la clé quitter ma paume. Le temps que je repose le sachet, mon homme a déjà disparu. Je traine encore quelques minutes puis je quitte le centre. Installée au volant de sa voiture, je mets le moteur en marche et roule une centaine de mètres avant de me garer sur le bas-côté. Puis j'attends. J'attends. J'attends. J'ai l'impression que le temps s'est figé ou que le monde s'est arrêté de tourner. Au prix d'une attente interminable, s'avance, le visage fermé enseveli sous un bonnet et une énorme écharpe. Je démarre en trombe sans plus tarder.

-Alors ? T'as réussi ? T'as trouvé un truc ?

-Ouais, j'ai réussi. J'ai... avec la clé, je suis entré facilement. J'ai vite compris que je ne trouverais rien d'intéressant sur son bureau. Je me suis concentré sur le grand placard qui longe le mur. Il était lui aussi fermé mais heureusement, la serrure n'a pas résisté plus de quelques secondes.

Je bois ses paroles le cœur au bord des lèvres.

-J'ai trouvé le dossier de ta mère.

ouvre son manteau pour en sortir une chemise cartonnée grise où mon nom de famille est écrit en lettres capitales. N'y tenant plus, j'immobilise la voiture sur le bord de la route pour lui arracher le dossier des mains.

-...

Mon cœur s'arrête de battre. Mes doigts se crispent sur des feuilles blanches noircies que je ne lis pas. Sous mes yeux, des photos de moi et de mon frère. Je ne comprends rien. Je me vois adolescente, à l'ombre d'un olivier, le regard perdu dans le vide. Des photos, des dizaines de photos. Je reconnais le visage juvénile de mon frère qui s'éclate avec son groupe de musique. Encore et encore des photos, toujours un peu floues et de mauvaise qualité. Mon regard triste et mon corps un peu trop maigre d'ado. Le sourire de mon frère qui passe son bras autour du mien. Moi accoudée à un bar, les yeux dans le vide, l'alcool dans les veines.

Des photos volées qui ont été prises en Italie à notre insu.

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