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Chap 6
- Bien Farid, c’est le départ ?
- Oui maman
- Bon, tu rentres donc bien et à la prochaine.
Ma mère parlait à Farid cette fois comme à un vieux camarade. Elle lui tendit la main et le raccompagna jusqu’au seuil de la porte.
- Maxine en revenant va voir si Ma Rose est chez elle, me dit-elle avant de refermer la porte derrière nous.
- Ta mère est un vrai numéro hein ;
- N’est-ce-pas ? Elle est comme toi. Elle aime titiller. Mais je crois qu’elle t’aime bien.
- Ah bon ? On n’a été dans la même pièce tout à l’heure ou bien ? En tout cas, elle est très jeune pour être ta mère et jolie aussi.
HEIN ?!
- Hum Farid ne regarde pas ma mère avec ces yeux-là, je te préviens !
- Ahahahah tu es jalouse ma parole ? Juste que je comprends d’où tu tiens ce beau visage et ce corps qui m’a tant troublé hier (Il m’avait dit ça l’air de rien en débloquant automatiquement sa voiture). Monte je veux qu’on discute un peu !
- Quel trouble ? Tu m’as repoussée hier comme si j’avais la peste, lui demandai-je quand je me suis assise près de lui dans la voiture.
- Xixi, j’ai envie de toi comme tu ne peux pas imaginer (Son regard était très noir et ses yeux étaient à nouveaux étincelants). Mais je dois me maîtriser et respecter ton corps. Si jusqu’à présent tu es vierge c’est parce que c’est important pour toi. Et comme ta mère l’a dit je n’ai pas le droit de bouleverser ta vie.
- Mais Farid tu l’as déjà fait. Et il faudrait que ça arrive un jour ou l’autre.
- Je sais mon cœur. Crois-moi depuis hier je bouillonne encore plus mais j’aimerai que cela se passe dans un cadre spécial. Je sais que t’es libre maintenant comme l’air avec la fac. Ça te dirait qu’on voyage ensemble vendredi prochain pour le weekend ?
- Pour où ?
J’étais tellement contente qu’il me propose ça !
- Je ne sais pas. Quelle destination te plairait ?
- Mora ! Ainsi je vais rencontrer ta famille, dis-je avec un sourire taquin.
- Ahahah ! Si ta mère savait que c’est toi qui me mets la pression. Le voyage pour Mora lui seul nous prendrait tout le weekend, tu le sais bien.
- D’acc ! Sérieusement ? Si on allait à LImbé alors ? Là je te verrai te débrouiller en anglais avec tes « r » que tu mets partout là. Ihihih !!!
- Tu mérites une bonne fessée toi-là.
- Que tu peux ?
Je continuais à le taquiner et je voyais qu’il s’était considérablement détendu.
- Ne me teste pas. N’oublie pas je suis un Nordiste et chez nous les femmes ne se la ramènent pas trop.
- Ouh j’ai peur ! Si tu voulais une nordiste tu ne serais pas là à vouloir plaire à ma mère hein.
- Ah bon c’est comme ça que tu prends ça ?
Tout à coup je me rendis compte que peut-être j’étais allée trop loin. Farid avait retrouvé sa mine serrée et me regardait intensément.
- Sais-tu à quel point tu réveilles en moi des sentiments contradictoires Xixi ? Rentre à la maison maintenant. Sinon je suis sûr que ta mère va s’énerver et venir me demander de vomir ses omelettes.
Nous partîmes tous les deux d’un grand rire. Farid me dît qu’il avait réunion de promotion dans l’aprem et comme cela finissait tard il n’était pas sûr qu’on se revoie de la journée. Je sortis et il démarra sa voiture. Avec Farid, il ne fallait pas compter sur les bisous en public même sur la joue. On se fît au revoir de la main.
La semaine s’est écoulée à vitesse petit « v ». Je comptais les heures dans l’attente du weekend avec Farid. Je ne l’avais pas encore dis à ma mère ne sachant pas si je devais l’informer ou lui demander la permission. Farid et moi on ne s’est pas beaucoup vu. Il travaillait tard. On a déjeuné ensemble le mercredi dans un restaurant en ville. Il voulait me remettre les épreuves corrigées pour le concours. On n’a pas vraiment eu le temps parce qu’on l’appelé 30 minutes après au bureau. Il repartit en me disant :
- Ne reste pas longtemps ici. Je ne veux pas qu’un profiteur vienne apostropher ma fiancée pour lui raconter des bêtises. Je vais régler la note. Tu m’appelles quand tu rentres ?
- Farid, je ne suis pas un bb. Mais si tu y tiens je t’appelle. Va bosser en paix. Il n’y a personne qui viendra m’importuner.
- En tout cas j’ai laissé mes radars ici. A toute !!!
J’aimais bien qu’il joue au jaloux. Je me sentais désirée et désirable. Il faut dire que de toute ma vie d’adolescente je n’avais pas eu beaucoup de dragueurs. Ça ne me dérangeait pas. Mais devenue femme parfois cela me faisait douter. Et puis Farid est arrivé et je ne me suis plus interrogé sur l’attraction que je pouvais exercer sur les hommes.
Dans le taxi, j’ai reçu un appel international. C’était Laurent, l’ex-mari de ma mère. Il m’appelait de temps en temps. Malgré les circonstances de sa séparation avec ma mère ils avaient gardé de bon rapport en général et il continuait de m’appeler « princesse ». J’étais restée sa fille et lui mon petit papa. Il avait, après la séparation puis le divorce, acheté la maison de la cité-verte à mon nom et avait supplié ma mère de s’installer avec moi. Il avait également ouvert un compte d’épargne scolaire à la SGBC pour mes études et quand j’avais eu on baccalauréat il m’avait proposé d’aller en France poursuivre mes études universitaires. Mais j’avais refusé. J’étais très attachée à ma mère et je sais que même si elle n’avait pas donné son avis cela l’aurait beaucoup peinée que je parte.
- Bonjour ma princesse. Comment vas-tu ?
- Ca va Papa. Et vous là-bas ?
Laurent était reparti finalement en Espagne déçu par la jeune fille qui l’avait séparé d’avec ma mère. L’enfant s’était révélé ne pas être le sien. C’était un coup monté par une de ses cousines qui était la copine de la fille en question. Mais dépité, il avait essayé de reconquérir ma mère sans succès. Devant son refus il a préféré rentré en Espagne en vendant l’hôtel. Là-bas il avait finalement rencontré une espagnole avait qui il avait eu un fils : Manuel. Avec sa femme, Conchita, les rapports étaient bons et rien de plus. Mais Manuel était adorable. On discutait parfois via skype. Je me débrouillais pas mal avec mon petit niveau en espagnol là ! Il avait 5 ans.
- Ca va tout baigne. Et toi, ta mère m’a dit que tu as fini avec ta maîtrise.
- Non Papa j’attends encore les résultats.
- Mais te connaissant tu vas l’avoir d’un coup. Sinon quoi de neuf ?
A l’intonation de sa voix, je compris que ma mère lui avait parlé de Farid et de tout le reste. Je restai silencieuse. Je ne voulais surtout pas en parler dans le taxi avec les gens qui ont les oreilles accrochées aux histoires des gens-là ! Laurent continua :
- Ta mère m’as dit que tu as rencontré quelqu’un ?
Ouf ! le taxi venait de me laisser à destination.
- Oui. Il s’appelle Farid.
- Tu l’aimes ?
- Papa ? Tu es pire que maman. On se connait à peine.
- Mais ces choses-là, on le sens dès le départ.
- Papa je ne sais si c’est de l’amour. Il me traite bien, il est gentil et surtout il est très responsable. J’aime sa compagnie. Et…
- Et….
- Je veux tout le temps être avec lui.
- Hum, je crois que ma petite fille est amoureuse.
- Tu crois… ?
- Oui. Pourquoi ta mère ne semble pas emballée par cette histoire.
- Demande-lui !!!
J’étais exaspérée. Je n’aimais pas parlé de mes histoires. Je suis allée directement dans ma chambre. Maman n’était pas encore rentrée. Il était 13h 30.
- Vous me cachez des choses vous deux-là. En tout cas, je serai au Cameroun dans six semaines certainement. Tu me le présenteras ?
- Il n’y a pas de problème. Tu viens seul ?
- Oui, tu voulais voir le petit ?
- Oui.
- Une autre fois peut-être. Je viens pour deux semaines peut être plus. Il y a certains dossiers de papa que je dois régler. Ne le dis pas à ta mère ce sera une surprise. Ok ?
- Pas de soucis. J’ai hâte que tu viennes.
- Moi aussi ma princesse. Porte-toi bien. Je t’embrasse.
- Bye Papa !!!
Après avoir raccroché. Je me suis dépêchée d’aller faire la cuisine. Je devais parler de ce voyage à ma mère. Pour espérer qu’elle m’écoute au moins jusqu’au bout il fallait que je sois irréprochable à la maison. C’était mon maillon faible. Autant j’étais studieuse et appliquée à la maison autant je rechignais aux tâches ménagères. J’ai fini la cuisine puis le rangement. J’ai trempé ses vêtements sales qui étaient dans son panier. J’en ai profité pour trempé les miens aussi. J’allais faire la lessive en soirée. Notre maison était clôturée. Il n’y avait donc pas de risque qu’on vole nos habits dans la nuit. Je me suis installée devant la télé. J’ai appelé Rafa. Elle était avec Guillaume.
- Minceuuu !!! c’est toujours le ya mo là jusqu’à tu oublies les amis.
- Mof ! quitte là. Quel ya mo ?
Elle pensait que Farid et moi on avait franchi le cap.
- Comment ça. Tu veux me dire que la nuit passée là est passée comme ça ?
- Oui, on n’a rien fait. Je lui ai dit pour ma virginité et visiblement ça l’a refroidi. On a prévu d’aller en weekend vendredi.
- A kribi ? Comme cela on va ensemble.
- Non. Nous, on va à Limbé. J’ai esquivé Kribi parce que je ne voulais pas qu’on se mêle à monsieur tout le monde ahahahahah !
- Regardez-moi celle-là ! Un jour quand tu vas me voir à la télé avec le Prince William tu vas raconter partout que tu me connais.
- Ahahaha !!! Mama il faut accrocher ton sac om tu peux le reprendre hein. Le prince William ? Allez les lions ahahaha. Je vais te « crahir »
- « Crahi » lui-même il sait non. Il est même là à côté et il entend très bien.
- Ah Will est là ? Passe le moi d’abord avec tes commentaires patapata.
- Allo Maxi ? Y a la forme ? Ta sœur va que sauf me tuer.
- Ah laisse-la Will. Elle fait son bepbep. Tente de lui dire que c’est fini. Elle va pleurer toutes les larmes de son corps.
- N’est-c-pas ? On dit quoi ? Paraît qu’avec le Farid ça n’avance plus, ça court !!!
- N’écoute pas l’autre folle-là. Nous on va mollo. Si ma mère ne m’étripe pas on va en weekend. Rafa est à côté ? Met le haut-parleur je vous raconte.
Je leur racontai la rencontre entre ma mère et Farid. L’appel de Laurent. Et enfin ils me donnèrent des tuyaux pour le weekend en amoureux : Rafa me demandant de prendre l’initiative, Will me conseillant de laisser faire les choses d’elles seules. Hum les conseils oh !!! On a encore discuté de tout et de rien. Je n’ai pas le crédit de Jack Bauer hein ! J’ai juste profité de la promo qui te multiplie le crédit par 10.
A 17h J’ai sorti les bassines de vêtements et j’ai commencé la lessive. Ma mère n’était pas encore rentrée. Mais elle ne tarderait pas. J’ai commencé par ses vêtements puis les miens. Au bout d’une heure pendant que je séchais les derniers vêtements, elle est rentrée.
- Bonsoir. Tu es rentrée depuis ? Me demanda-t-elle en s’affalant sur l’escalier.
Vous ne partagez pas beaucoup mais je suite quand même. Bon mais j'attends quand même un minimum de réaction de votre part: beaucoup de partage et de "j'aime"...
