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Chap 5
Tchak !!! Elle raccrocha. Mince ça a cuit ! Je sais que je vais commencer comment ?
- Alors elle est rentrée ? Demanda Farid inquiet.
- Oui. Farid je suis morte c’est chaud.
J’ai cherché mes affaires dans la penderie. Me suis habillé en vitesse.
- Ca va aller. Je te raccompagne et je vais tout prendre sur moi.
- Quoi ?! tu veux ma mort ? Pardon laisse je vais gérer.
- Pas question, je viens avec toi.
Nous sommes arrivés à la maison assez rapidement. C’était dimanche matin et les routes n’étaient pas embouteillées. A l’entrée de la maison Farid m’a prise par les épaules.
- Laisse-moi parler d’accord ?
Je fis oui de la tête la gorge nouée.
Maman était à la cuisine. Il y avait entassé à l’entrée les provisions qu’elle avait ramenées du village. Farid les transporta jusqu’à la cuisine.
- Bonjour Madame, lui dit-il.
Ma mère ne répondit même pas, elle avait le dos tourné. Comme Farid restait sur le seuil de la porte. Elle se retourna et lui lança un regard noir. Là, je vis l’étonnement dans le regard de Farid. Eh oui ma mère faisait toujours ces effets à mes amis et connaissances. « C’est ta mère ?! » me demandaient-ils toujours, interloqués de sa jeunesse.
- Maxine !
- Oui Ma’a
- Va me chercher le liquide-vaisselle à la boutique. Vas voir dans mon porte-monnaie sur la commode à la chambre.
Sasskoica ? Quelqu’un attends qu’elle gronde ; et elle m’envoie lui acheter le liquide-vaisselle ?! Hum la mère ci attend quoi pour en finir ? Tu moi seulement non ?!. En passant devant Farid qui s’était assis sur un fauteuil au salon je lui fis un signe de la main.
- C’est ta mère, me demanda-t-il avec les yeux ronds ?
Je fis oui de la tête. J’avais déjà raconté à Farid mon enfance et il savait que ma mère m’avait eu à 13 ans ; mais il semblait encore plus surpris. Je suis allée à la boutique la tête ailleurs. Je ne savais pas ce que ma mère avait mijoté comme plan mais je sentais que ça n’allait pas être de la crème !!!
J’ai dû parcourir tout le quartier à la recherche du fameux liquide vaisselle. On n’avait pas l’habitude de l’acheter au quartier mais en grande surface. Mais je finis par le trouver chez le Sénégalais du centre-commercial. Il voulait déjà m’entraîner dans les divers quand je suis repartie illico. Il ne fallait pas non plus que j’en rajoute en arrivant tard après la gaffe que j’avais déjà faite en passant la nuit chez Farid. Ma mère n’était pas du genre à se livrer à des éclats de voix. Mais je savais que sa furie quand elle venait elle ne prévenait pas.
A ma grande surprise, j’ai trouvé un verre de jus naturel que ma mère affectionnait et faisait elle-même servi à Farid. Elle-même était assise sur le fauteuil en face de Farid. Donc la ga m’avait éloignée exprès !
- Pose ça et viens t’assoir, me dit-elle.
Je me sus assise à bonne distance des deux sur le canapé. Ma mère dans ses accès de colère avait l’habitude quand j’étais enfant de me balancer tout ce que passait sur sa main. Et le souvenir était encore vivace…
- Je vous écoute, maintenant elle s’adressait à Farid.
- Heu… Madame…
- Pour toi ce sera Maman !
Le regard de Farid était genre hein mère !!! Maman ?! Elle avait à peine sept ans de plus que lui vu qu’il avait 28 ans. Mais il se reprit très vite. J’imagine qu’il s’est dit qu’après tout c’est sa probable future belle-mère : donc vaut mieux s’exécuter.
- D’accord Maman…
Ma mère semblait se délecter de l’embarras de Farid. C’était tout elle, quoi . Elle aimait embarrasser les gens.
- En fait, je tiens d’abord à m’excuser. C’est de ma faute si Xi… enfin je veux dire si Maxine a découché. Je ne me sentais pas bien et elle s’est proposé de venir me faire à manger. On n’a pas vu le temps passer et comme je ne pouvais pas prendre le volant…
- Et il n’y avait pas de taxi… ?
Ma mère venait de lâcher cela d’un ton sec que j’ai vu Farid pâlir. Le mensonge-là n’avait pas couru assez vite.
- Comment tu t’appelles déjà ?
Yaaaaaaaah la mère-ci ! Elle connait très bien le nom de Farid : vraie amnésie sur commande. Farid lui dit son complet comme devant un contrôle de police :
- Farid Moustapha Garba, Maman.
- Bien ! Maxine c’est ma seule fille et je n’en aurai plus d’autres sauf miracle du Seigneur. Je l’ai eu très tôt mais elle a toujours été au centre de tous mes sacrifices. C’est une fille studieuse et qui ne traîne pas dehors, elle n’a jamais découché. Je n’accepterai pas que le premier-venu vienne bouleverser son existence puis après s’en aller comme un bandit.
Là je compris que ma mère parlait de sa propre expérience avec les hommes. J’en eu les larmes aux yeux. Ah comme j’aime ma mère !!! Elle m’avait fait bavé et continuais encore mais je savais que c’était pas amour et je l’aimais encore plus.
- Depuis un certain temps, elle me parle de toi. Je n’ai rien voulu savoir et je ne veux toujours rien savoir parce que vous les nordistes on vous connait. Vous traitez les femmes du sud comme des putes et pensez que seules vos sœurs doivent être épousées. Je ne tolèrerai pas que tu joues avec ma fille. Je te préviens. Je ne veux même pas connaitre tes intentions. Ce n’est pas ce que j’avais souhaité pour elle. Si jamais je vois une seule larme sur son visage à cause de toi sois sûr que le jour-là tu l’auras mauvaise !
Ma mère ne parlait plus, elle aboyait presque en faisant de grands gestes. Comme une femme aussi menue pouvait-elle faire autant de bruit ? Farid était dépité mais par respect continuait d’écouter ma mère avec attention et par moment hochait la tête. Moi j’avais peur, peur que les deux êtres qui comptaient le plus pour moi ne s’entendent pas. Après avoir bu une gorgée de son jus, ma mère reprit d’une voix plus calme.
- J’ai fait des erreurs. La vie n’a pas été facile. Maxine est une femme à présent. Elle a brillamment fait ses études et c’est tout ce qu’un parent demande à son enfant. Je ne peux pas l’empêcher de te voir car je sais aujourd’hui que tu es particulier pour elle. Elle ne m’a jamais parlé d’un garçon mais avec toi elle a pris le risque de me voir en colère. Tout ce que je te demande c’est de la respecter. Mais je ne veux plus qu’elle découche à nouveau. Et saches que je te tiendrai désormais responsable pour tout ce qui va lui arriver là dehors.
Elle rebu de son jus comme un orateur devant une chaire. Après avoir reposé son verre, elle fixa Farid l’air d’attendre un signe de lui. Celui-çi passa la langue sur les lèvres avant de risquer :
- C’est entendu maman. Sachez que je suis…, répliqua Farid
- Je ne veux rien savoir. J’en ai terminé, coupa ma mère avec un signe de la main.
Elle se leva et repartit à la cuisine sans un mot ni un regard pour moi. Farid me jeta un regard interrogateur. Nous sommes resté silencieux quelques minutes puis il m’a fait signe en se levant qu’il allait partir. Je me levai pour l’accompagner.
- Maman je vais…
- Tu pars où ? On ne ressort pas de chez moi sans manger quelque chose. Et puis je suis sûre que telle que vous êtes précipités ici vous n’avez pas pris de petit déjeuner ! (Elle avait dit ça d’un ton ironique.) Maxine met la table.
Minceuu !!! La mama-ci allait me faire tout voir. Farid était aussi surpris que moi mais se rassit aussi vite qu’il s’était levé. Pendant que je mettais la table, j’ai jeté un regard à Farid. Le gars était dépassé, l’air de se demander dans quel film on était. Je lui souris et lui aussi me rendis mon sourire.
- Viens chercher, me lança ma mère depuis la cuisine.
Elle avait fait des omelettes et une salade à base de carottes et courgettes. Je disposai tout sur la table. La salle à manger avait quatre chaises et je prévoyais que Farid s’asseye en face de moi. Ma mère avait sa place attitrée et moi aussi. J’ai tout disposé, je suis repartie à la cuisine. Farid me suivait du regard. Je dîs à ma mère que j’avais terminé. Elle sortit de la cuisine et s’adressa à Farid.
- Mon fils va manger. Ne vous inquiétez pas moi je ne vais pas déranger votre tête-à-tête amoureux. Je vais me coucher je suis très fatiguée.
En disant ses mots, elle est rentrée dans sa chambre et nous a laissé pantois au salon.
Je wandayais plus grave encore sur ma mère. Elle nous menait vraiment par le bout du nez. Je regardai Farid. Il hésitait.
- Viens t’assoir, lui dis-je.
- Je ne comprends vraiment plus rien !
- Moi aussi, lui dis-je avec un sourire.
Nous avons mangé en silence. Sans grand appétit je l’avoue. Ensuite Farid a voulu partir. Il m’a demandé s’il pouvait dire au revoir à maman. Je suis allée dans sa chambre. Pour quelqu’un qui voulait dormir ? Elle était bien éveillée et faisait le rangement !!!
- Ma’a Farid part déjà.
- Ah, j’arrive !
J’ai fini de débarrasser la table et j’ai fait la vaisselle. Il n’y avait toujours aucune trace de ma mère au salon. Je suis retourné m’assoir au salon. Cette fois-ci plus près de Farid et je luis ai pris la main.
- C’est quoi ton programme aujourd’hui ? lui-demandai-je.
Comme si elle avait entendu ma question, c’est à ce moment que ma mère fit irruption au salon.
Je ne vous sens pas trop là!!! Un autre chapitre à partager et aimer au max. Biz Biz!!!
