Bibliothèque
Français
Chapitres
Paramètres

3

Chap 4

- J’ai l’impression que vous avez dévalisé les magasins, dit Farid en arrivant à notre hauteur. Il fit d’abord la bise à Rafa avant de revenir vers moi et de me déposer un baiser chaste sur la joue.

- Eh oui, c’est le péché mignon des filles, le shopping, répondit Rafa. Bon je ne vais pas vous retenir longtemps vous avez certainement beaucoup de choses à faire. continua-t-elle en me faisant un clin d’œil.

- Non mais je ne te chasse pas Raphaëlle, se défendit Farid

- Non ce n’est pas grave, je dois y aller parce que ma mère m’attends on doit aller saluer une tante en convalescence. Au téléphone non Maxi, bonne soirée Farid et à la prochaine.

Sans dire un mot Farid m’a pris par la taille et on a cheminé vers Mahima. Ce n’est que lorsque nous sommes entrés à l’intérieur que je lui ai demandé :

- Que veux-tu manger ce soir ?

- Rien de spécial, ta présence me suffit.

- Mais tu m’as-tu dit que tu voulais quelque chose de chaud, lui demandai-je surprise.

- Certainement… il venait de me le murmurer à l’oreille alors que je poussais le charriot. Le contact de ses lèvres et le souffle chaud de sa bouche m’ont fait l’effet d’une onde de choc.

Jusqu’à présent Farid et moi on n’était pas encore allé plus loin que le baiser et les caresses plutôt chastes. Je me disais que compte tenu de sa religion il pouvait comprendre qu’on aille si lentement mais je ne pouvais m’empêcher de me demander combien d’hommes auraient pu attendre aussi longtemps. Notre relation était devenue régulière depuis cinq mois et il ne m’avait jamais forcé à rien attendant certainement que je fasse le premier pas.

Qui ? Une peureuse comme moi !!!

On fit les courses. Lui me donnant son avis sur tout. C’est un homme qui avait appris à vivre seul depuis dix ans aujourd’hui. Il était venu s’installé à Soa puis à Yaoundé quand il est entré à L’ENAM. Alors il savait tenir une maison et même il faisait souvent la cuisine. Cette image contrastait avec celle que renvoie habituellement les nordistes qui passent pour être des machos et despotes avec les femmes. Farid était tendre, rieur et surtout moqueur. C’est vrai que très souvent il était sérieux mais il savait passer du ton sérieux au ton rieur.

Les courses achevées nous sommes sortis du magasin, il tenait les courses en main, moi j’en avais une partie. Lorsque nous avons pris la direction de son appartement au quartier omnisport, je me suis rendu compte que je n’avais rien pris comme habits de rechange. Je lui fit la remarque.

- C’est pas grave tu trouveras quelques chose à mettre dans mes effets.

On a discuté. Il a voulu m’aider à la cuisine mais j’ai refusé. Il n’a pas insisté. Je le soupçonnais de n’en avoir pas vraiment envie. Il est allé s’installer devant un match du championnat français. J’ai achevé la cuisine une heure plus tard .J’avais fait quelques de chose de simple : un émincé de viande avec du riz parfumé et des frites de pommes. Je lui ai préparé une entrée à base d’avocat. Comme dessert, on avait une salade de fruits à base d’ananas, de papaye et de pomme de France. Après avoir mis les assiettes et les couverts sur la table je suis allée me doucher dans la salle de bain attenant à sa chambre. Il était toujours scotché à son match.

JE suis restée sous la douche une dizaine de minute. La sensation de l’eau sur mon coprs était tellement plaisante que c’est à contrecœur que je suis sortie de la salle de bain. C’est à ce moment que Farid a fait irruption dans la chambre en m’appelant. Il avait l’air inquiet.

- Maxine ? Ah t’es là. Je ne t’ai pas vu à la cuisine et…

Le reste de la phrase est restée en travers de sa gorge. J’étais toute nue et je ne savais pas quoi faire avec la serviette que j’avais en main.

Mon cerveau me commandait de fuir vers la salle de bain mais mes pieds ne voulaient pas bougés. Vous avez dit « tétanisée ?! ». Le genre-ci on fait comment ? Et puis à quoi aurait-il servi de s’enfuir ? Le gar avait déjà tout vu.

Comme hypnotisé, Farid s’est avancé vers moi le regard en feu. Tout à coup plus rien n’existait. J’étais subjugué par son regard si intense. Il a pris la serviette entre les mains. Et alors que je m’attendais à ce qu’il la jette au sol ou sur le lit… Bref qu’il me prenne dans ses bras, il a commencé a essuyé mon corps avec cette serviette. D’abord les épaules, le visage, le dos, la poitrine. Quand il s’est baissé pour essuyer mes cuisses, j’ai arrêté ma respiration. Ses gestes étaient doux, lents, très lents... Son regard plongé dans le mien. Je ne sais combien de minutes cela a duré. Quand il s’est relevé, j’ai fermé les yeux attendant son baiser. Je l’ai entendu dire :

- Xixi, rhabille-toi (il murmurait presque). Tu trouveras un t-shirt dans l’armoire de gauche. Je vais aussi prendre une douche je reviens. Il me déposa un baiser sur le front.

Farid pris soin de bien nouer la serviette sur ma poitrine avant de rentrer dans la douche. Je suis restée pantoise jusqu’au moment où j’ai entendu le robinet couler. A quoi joue-t-il me suis-je demandé ? Il dit qu’il veut qu’on progresse dans notre relation et quand l’occasion se présente il ne la saisit pas ? J’étais étourdie et perplexe, je me sentais en feu. Mais quel feu ? Je me suis dirigée vers sa penderie et j’ai pris un t-shirt au hasard. J’ai cherché un short que j’ai porté en dessous. Ensuite, je suis retournée à la cuisine pour finir de dresser la table.

-Hum ça sent bon Xixi, je vais me régaler. Farid venait d’entrer dans le salon il avait revêtu un t-shirt léger et une culotte qui laissait voir ses jambes. Je m’amusais souvent à le taquiner sur ses jambes en le qualifiant de petits-pieds.

- J’espère que ça va te plaire. Tu prends du pain ou des biscottes pour ton entrée ?

J’avais décidé de ne rien laisser transparaître de ma déception, et lui semblait avoir déjà oublié cet épisode.

- Du pain ça va aller.

On a mangé en discutant de tout et de rien. Lui me questionnant sur ce que je voulais faire après ma Maîtrise. Je lui répondais que j’allais peut-être faire le prochain concours de la magistrature. Il m’a encouragé en me promettant de me chercher les anciennes épreuves corrigées dudit concours. On a fini de manger dans la bonne humeur. Il ma taquinait au sujet de mes cheveux qui après la douche d’étaient dressés sur mon crâne. J’ai fait la vaisselle, lui avait repris sa place devant la télévision cette fois-ci il regardait une série policière. Je suis venue m’installer sur le canapé en face de lui et j’ai pris une profonde inspiration. Je voulais qu’on discute plus sérieusement.

- Farid, il faut qu’on parle.

- Il y a un problème ? Il me regardait maintenant l’air inquiet.

- C’est à propos de ma mère. Elle ne veut rien entendre à propos de nous et tu sais que je ne veux pas la décevoir. C’est quasiment ma seule famille et elle a tellement trimé pour moi que je ne veux pas être une source de soucis pour elle. Elle m’a encore fait un sermon hier. Elle m’a demandé qu’elles étaient tes intentions. Je lui ai dit que c’était trop tôt pour qu’on en parle.

- Mais je ne demande qu’à la rassurer. Je ne suis pas un adolescent en quête d’amourette Maxine. Je suis sérieux dans ce que je veux construire avec toi. Je ne sais pas encore où ça nous mènera mais ce que je sais c’est que je ne prends pas notre histoire à la légère crois-moi.

Farid s’était levé pour fermer la porte et tirer les rideaux. Ensuite, il est venu s’assoir près de moi.

- Je veux rencontrer ta mère pour lui faire part de mes intentions.

- Elle n’est pas prête pour cela.

- Mais c’est contradictoire Maxine. (Farid revenait toujours à mon prénom quand on discutait sérieusement.) Elle me juge sans me connaître et ne me donne pas la possibilité de lui prouver qu’elle a tort de se méfier de moi.

- Vous les gars du Nord vous avez pour habitude de vous amuser avec les filles du Sud et de rentrer chercher vos sœurs quand vous voulez vous marier.

Je reprenais là l’un des arguments favoris de ma mère. Qui n’avait d’ailleurs pas tort tellement les exemples étaient nombreux.

- Ah bon ? Tu en sais autant sur nous, avait-il répliqué moqueur. Plus sérieusement, mon cœur, je n’ai jamais fait une telle déclaration à une fille mais je crois que ce que je ressens pour toi est très fort. Oui Xixi je crois que je t’aime.

- Ne me manipule pas Farid…

- Tu crois que je te manipule ? Si je te manipulais je t’aurais fait l’amour là tout à l’heure dans la chambre. J’ai très bien vu que tu en avais autant envie que moi. Mais je ne l’ai pas fait parce que je veux que tu sois vraiment prête et sûre de toi. Je ne veux pas passer pour celui qui veut juste jouer avec toi. Je ne sais pas qu’elles sont tes expériences passées mais Xixi, je ne veux pas seulement être un homme dans ta vie je veux être l’homme de ta vie.

En écoutant Farid, je me suis rappelé que je ne lui avais jamais dit qu’il était le premier pour tout. Je n’avais pas eu de petit ami avant lui quelques flirts mais je ne m’étais jamais engagé dans une relation avant lui. Je ne voulais pas lui montrer à quel point j’étais novice et je le laissais croire qu’il y avait eu d’autres avant lui.

- Je ne te demande pas de me dire que tu m’aimes aussi. Je ne veux pas te bousculer. Prends ton temps pour savoir ce que tu ressens pour moi. Moi je sais déjà ce que je ressens pour toi. Je crois que c’est parce que toi même tu ne sais pas où t’en es que tu n’arrives pas à trouver les mots pour convaincre ta mère.

Là il n’avait pas tort et je me sentis coupable.

- Farid… Je sais que je te donne l’impression de ne pas faire beaucoup d’effort pour nous deux. Mais crois-moi, je sais que ce que je ressens pour toi est particulier. Ce que je fais avec toi, je ne l’ai jamais fait avec quiconque d’autre. Aller chez quelqu’un, lui faire la cuisine, je n’ai jamais découché et pourtant je suis chez toi à présent. Et puis Farid… t’es le premier…

- Le premier ?

- Oui Farid, t’es le premier homme avec qui je sors.

Farid a subitement relâché ma main qu’il tenait jusque-là comme si elle l’avait brûlé.

- Le premier ? Mais Maxine, j’ai toujours cru que… Oh mon Dieu, et moi qui te mets la pression. Pourquoi m’as-tu laissé croire le contraire ?

- Je ne sais pas. A 22 ans ça peut paraître bizarre.

- Bien sûr que non c’est plutôt rare. Contrairement à ce que tu peux croire les filles chez nous ne se marient pas toujours vierges.

Farid était retourné s’assoir sur l’autre canapé. Et me regardait fixement. Je me sentis mal. Pourquoi me fuyait-il ?

- Farid ne me rejette pas s’il te plaît.

- Je ne te rejette pas. Maintenant je comprends les réticences de ta mère.

- Elle est persuadé qu’on a déjà couché ensemble. Farid ne me regarde pas comme ça !

Il a détourné son regard de moi pour se concentrer sur sa série. J’étais dépitée. Je suis allée me rafraîchir à la douche. Quand je suis entrée dans la chambre, Farid retirait une paire de drap dans son armoire.

- Tu peux dormir ici, moi je vais dans la chambre d’amis. Si tu as besoin de quelque chose fait comme chez toi. Bonne nuit Xixi.

- Mais je ne me couche pas encore Farid. Je vais te tenir compagnie. Ou bien ma vue t’horripile à ce point !

- Ne dis pas des bêtises. Allez viens. Farid me pris par la taille et je pouvais sentir son parfum. Il ne sentait pas fort. Il était doux et me faisait penser à la mer.

On s’est installé dans le canapé. Il m’a pris dans ses bras. Nous étions couchés lui derrière moi et son bras gauche autour de ma taille, le droit sous ma tête. Je n’ai pas regardé la télé pendant 10 minutes et je me suis endormie.

Plus tard, j’ai été réveillée par Farid. Il me portait jusque dans la chambre. J’ai ouvert les yeux et je l’ai vu au-dessus de moi. Instinctivement je l’ai enlacé au cou en l’attirant vers moi. La maison était calme.

- Tu as pu me porter jusqu’ici Farid ?

On était dans sa chambre, moi sur le lit.

- Merci de me prendre pour une poule mouillée Xixi.

- Hum… Tu es mon chevalier servant…

Nos visages se sont rapprochés puis il m’a embrassé. D’abord doucement et de façon pudique. J’en voulais plus. Alors je me suis relevée et j’ai collé ma poitrine contre lui. Répondant à mon signe il m’a à son tour enlacé. Je le sentais se retenir, presque frustré. Le baiser est devenu fougueux, les barrières semblaient tomber. C’était la première fois qu’on s’embrassait aussi sensuellement. C’était tendre, on y mettait toute notre énergie. Nos langues et nos salives s’entremêlaient. En même temps Farid me caressait les cheveux, le dos, les cuisses. Je sentais qu’il n’osait pas aller plus loin. Moi je n’osais pas le toucher. Mes sentiments étaient partagés : le désir inconnu, la peur, la timidité…

- Mon Dieu comme j’ai envie de toi, me murmura Farid.

Je ne dis rien. Je ne voulais pas briser la magie. Puis, il s’est détaché de moi.

- Xixi, je ne peux pas faire ça.

- Pourquoi, je le veux, je t’assure. Moi aussi j’en envie de toi ; enfin je crois.

- Tu vois c’est justement ça. Tu ne sais pas si ce que tu ressens c’est de la curiosité ou du désir.

- Farid ! Je ne suis pas une enfant !

- Peut-être mais t’es mon bb à moi et je ne veux pas te heurter, me dit-il en me prenant dans ses bras.

- Tu ne disais pas la même chose il y a quelques jours encore

Je l’ai repoussé.

- Je ne savais pas que tu étais encore vierge. Ecoute Xixi, je veux que ce moment soit magique et que tu ne regrettes rien. Nous avons tout le temps pour ça crois-moi.

En disant cela Farid m’avais forcé à me recoucher et a tiré les draps sur moi.

- Bonne nuit mon cœur.

A nouveau il me déposa un baiser chaste au front. Je le regardai sortir et refermer la porte. Je commençais vraiment à avoir mare de cette chasteté. Je regrettais maintenant de lui avoir avoué ma virginité. J’étais triste mais le sommeil m’emporta.

- Xixi, ton téléphone sonne. Réveille-toi.

Farid se tenait au-dessus de moi l’œil moqueur.

- Prends le téléphone c’est ta mère.

- Mince, il est quelle heure ?

- 8h 30. Aller prend le !

- Allô Ma’a.

- Où es-tu ? Je suis rentrée depuis 6h et la bonne dame n’as pas dormi à la maison ! Tu as 5 minutes pour être ici.

Sorry, sorry encore pour la mauvaise publication. Anyway, likez et partagez au max!

Téléchargez l'application maintenant pour recevoir la récompense
Scannez le code QR pour télécharger l'application Hinovel.