espoir - 1
~ Mariage forcée ~
CHAPITRE 3
Auteur : les écrits d'une Mariam.K
New-York ( chez Aliou )
Après leurs échanges timides où Djalika avait cru entrevoir une lumière d’espoir, les jours suivants furent bien différents. Aliou semblait se refermer davantage, son regard devenait froid et ses paroles tranchantes.
Un soir, alors que Djalika avait préparé un repas en espérant partager un moment de complicité, Aliou rentra tard, visiblement de mauvaise humeur.
Aliou (sans même saluer) : Pourquoi tu passes ton temps à faire comme si tout allait bien ? Tu ne vois pas que ça ne change rien ?
Djalika (tentant de garder son calme) : Aliou, j’essaie juste qu’on avance. Je veux qu’on soit heureux.
Aliou (râlant) : Heureux ? Avec toi ? Tu crois que c’est aussi simple ? Tu ne comprends rien à ce que je vis.
Djalika sentit les larmes lui monter aux yeux.
Djalika : Je ne veux pas te blesser. Je veux juste qu’on se donne une chance.
Aliou (haussant le ton) : Une chance ? Tu as déjà eu ta chance ! Arrête de faire semblant !
Il attrapa brusquement la chaise et la poussa violemment vers elle, qui recula, choquée par cette agressivité soudaine.
Djalika (à voix basse) : Aliou... pourquoi tu es comme ça ? Je croyais que ça allait s’arranger...
Aliou détourna le regard, son visage durci par la colère et la frustration.
Aliou : Parce que ce n’est pas aussi simple. Arrête de me harceler avec tes espoirs naïfs.
Djalika (surpris et déterminée) : Je ne dis pas que c’est facile, mais on doit essayer. Sinon, on va se perdre.
Aliou éclata d’un rire amer qui résonna douloureusement dans la pièce.
Aliou : se perdre ? Peut-être que c’est ce qu’il faut. Peut-être que tu ne mérites pas mieux que ce silence que je t’offre.
Djalika recula, le souffle coupé par la violence de ses mots.
Djalika : Aliou... pourquoi tu es comme ça ? Tu me blesses sans raison où dis-moi ce que tu veux vraiment. Si ce n’est pas moi, alors dis-le clairement.
Aliou détourna le regard, incapable de répondre. Le silence qui suivit était plus cruel que n’importe quelle parole.
Djalika (à voix basse) : Je ne te retiendrai pas si tu veux partir... Mais arrête de me détruire comme ça.
Aliou quitta la pièce en claquant la porte, laissant derrière lui une Djalika brisée et seule face à cette tempête qui menaçait de tout emporter.
Après le départ brutal d’Aliou, Djalika resta longtemps assise dans le salon, les larmes coulant silencieusement sur ses joues. Elle sentait son cœur lourd, comme écrasé par un poids qu’elle ne savait pas comment alléger.
Les jours qui suivirent furent une lutte intérieure. Chaque matin, elle se réveillait avec l’espoir fragile que les choses pourraient changer, mais la réalité froide lui rappelait que rien ne s’arrangeait.
Pourtant, Djalika refusait de se laisser submerger. Elle trouva refuge dans ses passions oubliées : la lecture, l’écriture, et les longues promenades dans le quartier. Ces instants volés lui permettaient de respirer un peu, de se reconnecter avec elle-même.
Un après-midi, alors qu’elle écrivait dans son carnet, elle nota :
*"Parfois, aimer c’est aussi savoir se battre pour soi-même. Même quand tout semble perdu."*
Petit à petit, Djalika apprit à écouter sa propre voix, à reconnaître sa valeur au-delà des conflits et des mots blessants. Elle comprit qu’elle devait être forte, non pas seulement pour Aliou, mais surtout pour elle-même.
Malgré la douleur, un espoir tenace brillait encore en elle : celui d’un jour retrouver la paix, qu’elle soit avec Aliou ou en marchant seule sur un nouveau chemin.
Pendant ce temps, dans un restaurant, Aliou était assis autour d’une table avec Abdel.
Abdel : Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu es dans cet état ?
Aliou : N’est-ce pas cette fille que tu m’as ramenée à la maison ? Elle m’agace vraiment, elle m’irrite à chaque fois que je la vois, j’ai juste envie d’exploser.
Abdel : Mais tu m’avais dit que vous aviez parlé et que tu voulais lui donner une chance, non ?
Aliou : Une chance ? Dis-moi, qu’est-ce que je suis censé faire avec ce genre de fille ? Aucune classe, aucune élégance, toujours en train de pleurnicher. Tu sais que j’aime...
Abdel : Tu aimes les filles de caractère, mais dis-moi, as-tu oublié ce que Juliana t’a fait subir ?
Le visage d’Aliou changea à la suite de ces mots, rempli de colère et de frustration. Il se leva prêt à partir quand Abdel lui attrapa le poignet.
Abdel : Je suis désolé, je sais que tu ne veux pas en entendre parler, mais je veux juste te faire comprendre quelque chose. Assieds-toi, s’il te plaît.
Aliou se rassit.
Aliou : Si je suis toujours dans ce genre de situation, c’est ta faute. C’est toi qui m’as présenté cette dévoreuse d’or et maintenant ça, cette chose qui...
Abdel : Oui, je sais. Mais je ne t’ai pas forcé non plus. Je me demande juste pourquoi tu méprises autant cette fille. N’est-elle pas belle ?
Aliou : N’est-ce pas toi qui l’as ramenée chez moi ?
Abdel : Bah elle portait le niqab alors je n’ai pas vu son visage, juste sa belle voix que j’ai entendue. En plus, elle a l’air gentille et très respectueuse. Tu devrais essayer de vous donner une chance et arrêter de faire l’enfant. Elle n’est pas Juliana.
Aliou baissa la tête et mangea son plat sans rien dire.
Abdel : Tu ne dis rien ?
Aliou : Non, c’est bon, j’ai compris. Mangeons, s’il te plaît.
Abdel : Je pensais que tu ne voulais plus manger. J’ai eu peur quand tu t’es levé parce que j’ai cru devoir gérer l’addition tout seul.
Aliou : Connard ! (dit-il en rigolant)
