chapitre 4
Chapitre 4
L’événement avait été orchestré à la perfection, chaque détail soigneusement calibré pour impressionner et intimider. Le mariage de Sienna et Dominic n’était pas une célébration, mais une démonstration de pouvoir. Les invités, triés sur le volet, ne venaient pas pour bénir leur union, mais pour observer une alliance qui allait bouleverser les équilibres de clans et d’affaires.
Le voile couvrait à peine son visage, mais Sienna aurait préféré qu’il soit opaque, une barrière entre elle et ces regards avides. Lorsqu’elle se tenait près de Dominic, sa silhouette imposante absorbait toute l’attention. Il n’y avait aucune tendresse dans ses gestes, pas même une tentative de masquer l’arrangement qu’ils scellaient.
Leurs mains se touchèrent brièvement pour l’échange des anneaux, mais ce contact fut glacé. Elle sentit à travers ses doigts une puissance brutale, contenue, mais palpable. Dominic n’avait pas besoin de mots pour dominer une pièce ; sa présence était écrasante, et même ceux qui se trouvaient à plusieurs mètres semblaient retenir leur souffle.
Après les vœux échangés, un murmure traversa l’assemblée lorsque Dominic posa une main ferme sur le bas du dos de Sienna pour l’amener au centre. Ce geste aurait pu passer pour protecteur, mais il sonnait comme un avertissement silencieux : elle lui appartenait désormais.
— Souris, souffla-t-il près de son oreille, sa voix basse mais impérieuse.
Elle se raidit, détestant l’ordre, mais esquissa un sourire forcé. Les flashs des appareils photo crépitaient, immortalisant l’instant. À cet instant précis, elle se sentit comme une prisonnière exhibée, un trophée que Dominic montrait au monde.
Quand la cérémonie se termina, un homme tenta de s’approcher de Sienna. Il avait un air sournois et semblait trop sûr de lui. Avant qu’il ne puisse prononcer un mot, Dominic intervint.
— Recule, ordonna-t-il.
Sa voix résonna comme un coup de tonnerre. L’homme s’arrêta net, puis sourit d’un air désinvolte, levant les mains en signe de reddition.
— Juste un compliment à la mariée, Alpha, répondit-il avec une fausse innocence.
Dominic ne répondit pas, mais le regard qu’il lança suffisait à glacer le sang. Le silence qui suivit était lourd, tendu, comme si le moindre mouvement pouvait déclencher une explosion.
— Elle est sous ma protection, ajouta Dominic après un moment. Ceux qui pensent le contraire devraient réfléchir à deux fois.
L’avertissement était clair, pas seulement pour l’homme devant lui, mais pour quiconque dans la pièce. Sienna, malgré son aversion pour son nouveau mari, ressentit un frisson. Dominic venait d’envoyer un message à tous : elle était intouchable, mais au prix de devenir une extension de sa force.
Quand ils se retrouvèrent seuls, Sienna éclata.
— Sous ta protection ? Tu m’as exposée comme si j’étais un objet !
Dominic, assis calmement sur une chaise, la regarda d’un air neutre, presque ennuyé.
— Tu préfères qu’ils te voient comme une faiblesse ? Parce que c’est ce que tu serais sans moi.
Elle serra les poings, une chaleur de colère montant en elle.
— Je n’ai jamais demandé à être ici.
Il se leva, sa stature rendant la pièce plus petite.
— Et pourtant, te voilà. Alors écoute bien, Sienna. Si tu veux survivre, il va falloir que tu apprennes à jouer le rôle.
Elle soutint son regard, refusant de céder, mais son cœur battait furieusement.
— Et toi ? Quel rôle tu joues ? Le mari aimant ou le tyran ?
Un rictus tordit ses lèvres, une ombre passant dans ses yeux.
— Je ne prétends jamais être quelque chose que je ne suis pas. Si tu veux me détester, fais-le. Mais ne me sous-estime pas.
La tension entre eux était presque palpable, un champ de bataille invisible où aucun des deux ne voulait céder. Sienna détourna finalement les yeux, pas par peur, mais par fatigue.
— Alors qu’est-ce que je suis censée faire maintenant ? Rester là, sourire, et attendre que tu dictes chaque aspect de ma vie ?
Il haussa les épaules, son ton presque indifférent.
— Pour l’instant, oui. Mais un conseil, Sienna. Si tu veux quelque chose, prends-le. Ce monde n’a pas de place pour les faibles.
Elle sentit la colère bouillonner à nouveau, mais elle la ravala. Dominic jouait à un jeu qu’elle ne comprenait pas encore entièrement, mais elle savait une chose : elle ne serait pas une marionnette, pas longtemps.
Cette nuit-là, alors qu’elle était seule dans la chambre qu’on lui avait assignée, elle repensa à tout ce qui s’était passé. Elle était enchaînée à un homme qu’elle ne comprenait pas, un homme qui la voyait comme une possession, mais qui, d’une certaine manière tordue, lui offrait une forme de protection.
Elle ne savait pas si elle devait le haïr ou trouver un moyen de survivre à ses côtés. Mais une chose était claire : elle ne le laisserait pas dicter sa vie sans se battre. Elle était peut-être enfermée dans cette cage dorée, mais elle ne comptait pas y rester docile.
