Chapitre 2
Le matin était tranquille. Dans le ciel, le soleil se levait lentement à l’horizon. Les premiers rayons dorés perçaient la brume légère qui enveloppait la nature, illuminant les feuilles encore humides de rosée. Les oiseaux, attirés par cette douce lumière, chantaient harmonieusement, créant une mélodie qui résonne dans l’air frais du matin.
Les fleurs s’ouvraient timidement, dévoilant leurs couleurs vives, tandis que les arbres, majestueux et fiers, se dressaient comme des gardiens de ce tableau vivant. La lumière du soleil jouait à travers les branches, projetant des ombres dansantes sur le sol. Et là, on pouvait sentir l’énergie de la nature qui s’éveillait lentement, comme si chaque élément prenait une grande respiration pour commencer la journée.
Au loin, un ruisseau murmure doucement, son eau scintillant sous les rayons du soleil. C’est un moment de sérénité pure où tout semblait possible.
Ce matin-là, les rues s’animaient d’une énergie palpable. Les klaxons des voitures se mêlaient aux voix des passants, créant une symphonie urbaine vibrante. Les trottoirs étaient envahis par des flots ininterrompus de personnes, chacune avec son propre rythme, son propre but.
Exaucée, roulant calmement à son rythme, était en pleine circulation. Après avoir longuement roulé, là voilà enfin, en train de bifurquer à sa droite et en continuant sur la voie sablonneuse. Elle roula jusqu’à arriver devant une cafétéria où elle gara sa moto et se dirigea à l’intérieur.
– Bonjour mon cher, dit-elle, puis-je avoir une boîte de lait vide avec vous ?
– Bien sûr !
– Merci ! Je veux que vous me serviez une tasse de thé là-dedans. Ensuite, je veux un plat de spaghetti et deux omelettes.
– D’accord, dans un instant !
Le jeune serveur, très rapidement, s’empara d’une boîte de lait et commença le service.
Pendant ce temps, Exaucée composait un numéro. En quelques secondes, son interlocutrice décrocha.
– Oui, allô Clarisse ? Je passerai chez toi dès que je quitterai Jo ; merci, à tout à l’heure.
Elle raccrocha l’appel. Se mettant à fouiller le téléphone, le jeune serveur lui tendit un sachet.
– Tout est déjà prêt ! ajouta-t-il.
– Oh, merci ! Ça fait combien ?
– Mille huit cents !
La jeune fille ouvrit son sac à main et en sortit son portefeuille. Elle tendit un billet à son interlocuteur qui lui tendit à la suite un reliquat.
– Merci et passez une excellente journée ! dit-elle en se dirigeant vers la sortie.
Elle redémarra sa moto et prit une direction.
Elle roula pendant plusieurs minutes et enfin, la voilà arrivée dans une von. N’étant pas encore arrivée à la destination, elle continua encore à rouler jusqu’à arriver enfin devant un grand portail. Elle ralentit, descendit et gara la moto avant d’aller ouvrir le portail. Elle revint ensuite et traîna la moto dans la cour. Saluant quelques personnes de la cour, elle marcha jusqu’à arriver devant une porte. Elle toqua et sans attendre qu’on lui répondît, elle poussa la porte et pénétra dans la chambre.
Elle s’approcha de Josaphat qui lisait dans un livre et lui dit bonjour.
– Comment a été ta nuit ? a-t-elle ajouté.
– Ça va !
– Cool ! Allez, as-tu déjà mangé quelque chose ce matin ?
– Non !
– D’accord ! Je t’ai apporté du thé et du spaghetti ! Allez, mange vite ! Et tiens ce billet de dix mille francs pour tes éventuels besoins. Je suis déjà en retard, il faut que je rejoigne rapidement Clarisse. Je vais t’écrire dès que je serai au cours.
– Merci, Ex.
Exaucée se retira en arrière et se dirigea vers la sortie.
***
Le soleil de l’après-midi disparaissait peu à peu du ciel, laissant apparaître celui de seize heures.
Maman Ginette, revenue de la ville, faisait la cuisine. Elle roulait la pâte de maïs sur le feu quand sa fille a fait irruption.
– Bon travail, maman.
– Merci, ma chérie ! C’est déjà le retour ?
– Oui, maman !
– As-tu enfin pris ton cahier chez ta copine ?
– Oui, maman !
– D’accord ! Puisque tu es revenue des cours, tu vas servir les plats…
– Ma…man, je suis fatiguée !
– C’est normal ! Dans ce cas, va prendre une douche en attendant que la pâte soit prête. Sinon, la sauce l’est déjà.
– D’accord, à tout à l’heure.
Exaucée abandonna sa mère et se dirigea vers sa chambre. Au bout de quelques minutes, elle se déshabilla et se dirigea vers la salle de bain.
Cinq minutes ; dix et enfin quinze, là voilà revenue de la douche avec une serviette nouée à la taille. Elle traversa sa chambre et se dirigea vers le salon où l’attendait sa mère, autour de la table à manger.
– Hum ? Que la sauce sent bonne ! s’exclama-t-elle, toute heureuse.
– Merci ma chérie, c’est pour toi je l’ai fait !
– Wouah ! Je vais trop en manger alors !
– Oui, tu peux même vider la casserole, je vais en préparer une autre.
Mère et fille explosèrent de rire.
En effet, Exaucée et sa mère partagent un lien unique, tissé d’amour et de complicité. Chaque matin, avant le départ d’Exaucée au cours, elle et sa mère se retrouvent à la cuisine et font le café qui parfume l’air. En réalité, Exaucée aime observer sa mère qui sourit en préparant le petit-déjeuner, avec ses gestes empreints de tendresse. Fille et mère ont l’habitude d’échanger des blagues légères, leurs rires résonnant dans la maison comme une douce mélodie.
Leurs après-midis sont souvent consacrés à des promenades au parc. Main dans la main, elles explorent les sentiers, discutant de tout et de rien. Exaucée adore écouter les histoires de sa mère sur son enfance, des souvenirs colorés qui semblent prendre vie à chaque mot. En retour, elle partage ses propres rêves et aspirations, sachant que sa mère sera toujours là pour l’encourager.
Dans les moments difficiles, leur complicité brille encore plus fort. Lorsque Exaucée se sent triste ou perdue, sa mère est là pour lui offrir une épaule sur laquelle pleurer ou un sage conseil pour la guider. Elles savent qu’elles peuvent compter l’une sur l’autre, peu importe les obstacles.
Leur relation, dans un cadre général, est une danse délicate entre respect et affection, où chaque geste témoigne de leur amour inconditionnel. Exaucée et sa mère sont non seulement liées par le sang mais aussi par une amitié profonde qui les rend plus fortes ensemble. C’est un véritable trésor qu’elles chérissent chaque jour.
– Sois la bienvenue, ma chérie !
– Merci maman, répondit la jeune fille en s’asseyant.
La mère, comme une bonne épouse, se leva et saisit la louche. Elle servi la pâte dans un plat et la sauce dans un autre plat. La sauce dégageait une agréable odeur. Une odeur aussi agréable qu’un parfum.
– Cette sauce, j’imagine combien elle me fera vider cette glacière.
La mère, pouffant un rire, murmura : « Tu es comparable à un fou qui, par surprise, a vu l’océan et a dit : toutes les eaux qui sont passées m’ont échappé. Certes, toutes les autres eaux restantes, je les boirai ».
– Ha ? s’écria Exaucée. Son ventre est si grand que ça ?
La quarantaine, d’un coup, pouffa de rire !
– C’est exactement la même question que je me pose quand tu dis que tu vas vider cette grosse glacière.
– Ha ha ha ! Tu m’as eue par ton piège.
Avant le repas, mère et fille se taquinaient. C’est surtout leur habitude. Elles sont tellement collées qu’elles aiment beaucoup de taquiner. Le lien qui existait entre Exaucée et sa mère était à part entière.
Enfin, après s’être longuement taquinées, les voilà enfin en train de manger.
« La bouche qui mange ne parle pas », dit-on ! Certes, chez Exaucée et sa mère, c’est le contraire. Puisque c’est surtout aux heures du dîner que les deux femmes exposent les sujets les plus sérieux.
– Maman, sais-tu que je n’ai pas mangé hier nuit ?
– J’ai fait le constat ce matin lorsque je chauffais les miettes !
La mère mit une pause et avala d’abord la gorgée.
– Pourquoi n’avais-tu pas mangé ? continua-t-elle.
Exaucée, à son tour, avala le produit chimique qu’elle venait de réaliser après avoir mastiqué le mélange qu’elle a mis dans la bouche.
– En fait, commença-t-elle, tu m’as donné de l’insomnie hier nuit.
La mère, très surprise, prit une pause et regarda étrangement sa fille.
– En quoi je t’ai donné de l’insomnie ? demanda-t-elle, désolée.
– N’est-ce pas toi qui m’as dit hier que je devrais laisser tomber Jo, cet homme pour qui mon cœur bât ?
– Bien sûr, que c’est ce que j’ai dit !
– Et pourquoi, maman ?
– Parce que les animaux marchent espèces par espèces.
– Je ne comprends pas !
– C’est pour te dire que les pauvres font chemin ensemble et les riches font également le leur ensemble. Tu es la fille d’une grande dame ! Sortir avec un pauvre apportera non seulement du déshonneur à notre famille mais aussi, humiliera ta personnalité et ma personnalité.
Exaucée, fixant silencieusement sa mère, lui dit tout bas : « Maman, ne dis pas qu’un jour, tu m’obligeras à quitter ce jeune homme que j’aime de tout mon cœur ».
– Si ! Parce que tu ne peux pas faire chemin avec un pauvre.
Exaucée baissa la tête et la releva.
– Maman, puis-je te poser une question s’il te plaît ?
– Bien sûr ! Pose-moi de question !
– Merci ! As-tu aimé mon défunt père comme on aime véritablement ?
– Bien sûr ! C’est par amour que je l’ai accepté dans ma vie !
– D’accord ! Mais dis-moi, ta maman qui est ma grand-mère t’a-t-elle interdit de l’épouser ?
– Ce n’est pas parce que ta grand-mère ne m’a pas empêché à l’épouser que je vais te laisser épouser un pauvre !
– Tu n’as pas encore répondu à ma question ! Est-ce que ma grand-mère t’a empêché à aller jusqu’au bout avec mon père ?
– Non !
– Et pourquoi veux-tu m’empêcher à épouser l’homme de mes rêves ?
– Ne dis pas ça ! Ce jeune homme dont tu m’as parlé n’est pas l’homme de tes rêves…
– Si, que c’est lui ! Et crois-moi, je suis prête à tout pour lui.
– Arrête de dire de bêtises, s’écria la mère, rouge.
– Je ne dis pas de bêtises, maman ! C’est Josaphat que j’aime, un point c’est tout !
Exaucée se leva et se dirigea vers les escaliers. Prestement, elle se mit à les gravir.
La mère, très en colère, regarda sa fille s’éloigner d’elle.
– Oh, ce pauvre Josaphat a miné ma fille et partout où ma fille passe, elle ne cesse d’appeler son prénom.
La jeune femme poussa un soupir de désolation.
