
Résumé
Dans ce récit poignant, Exaucée, la protagoniste, se retrouve piégée dans un tourbillon d'émotions et de trahisons. Mariée à Josaphat, elle est comblée par la naissance d'Isabelle, sa fille adorée. Cependant, au fur et à mesure qu'Isabelle grandit, elle devient la préférée de son père. Une relation secrète et troublante se développe entre Josaphat et Isabelle, plongeant Exaucée dans l'ignorance de cette liaison incestueuse. Les tensions familiales s'intensifient alors qu'Isabelle, manipulatrice et déterminée, commence à causer des souffrances incommensurables à sa mère. Josaphat maltraite Exaucée, dont le cœur est brisé par la trahison de son mari et le comportement de sa fille. Malgré les avertissements de sa propre mère avant le mariage, Exaucée se retrouve démunie face à cette situation tragique. La situation atteint un point critique lorsque les actions d'Isabelle conduisent à la paralysie d'Exaucée et de sa grand-mère. Désespérée de vivre pleinement son amour pour son père, Isabelle ne recule devant rien pour obtenir ce qu'elle veut. Le récit explore les thèmes de la rivalité maternelle, des sacrifices et des conséquences dévastatrices des choix familiaux. Ce drame familial met en lumière les dynamiques complexes entre amour, pouvoir et trahison, laissant le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page.
Chapitre 1
Ring ! Ring ! Ring !
Josaphat jette un clin d’œil sur son téléphone et décroche aussitôt l’appel.
– Oui, ma chérie Exaucée ? répond-il.
– Je suis désolée, je ne pourrai plus venir à ce rendez-vous ?
– Mais pourquoi ?
– Je te l’expliquerai plus tard.
– Mais…si…si…si tu ne viens pas, je dormirai affamé !
– Non, ne t’inquiète pas, je vais gérer ça !
Josaphat n’avait pas dit un mot lorsque tout à coup, on lui a raccroché au nez.
Sa correspondante, après qu’elle a raccroché aussitôt l’appel, a immédiatement composé un autre numéro.
Elle patientait, le temps que son interlocutrice décroche. Malheureusement, cette dernière n’a pas décroché. Certes, elle n’a pas manqué d’essayer une deuxième fois. L’appel, de nouveau, a sonné plusieurs fois sans que personne n’ait décroché.
Exaucée, impatiente, n’a pas hésité d’essayer une troisième fois.
Enfin, une voix lui a répondu « allô ? » au bout du fil.
– Oui, allô Clarisse ? Où es-tu actuellement ?
– Je suis désolée de n’avoir pas vite vu ton appel…
– Ne t’inquiète pas ! Alors réponds-moi, où es-tu présentement ?
– Je suis à la maison.
– Ça marche ! Passe me voir rapidement à la maison. Je dois te charger une commission que tu iras rendre à Josaphat de ma part.
– Je suis désolée, ma chérie ! Il me plaît bien de venir mais malheureusement, mon père m’a confié un service. Et tu sais très bien combien ce monsieur se fâche !
– Oh, mon Dieu ! Comment je vais faire ?
La jeune fille Exaucée lève les yeux vers la montre murale de sa chambre et voit vingt-et-une heures.
Elle raccroche l’appel et se met debout sur ses deux pieds.
Marchant dans la chambre, elle faisait le tour avec un grand pincement sur le cœur.
Dans son cerveau, elle faisait d’innombrables calculs. Elle essayait de voir ce qu’elle pouvait faire d’autre. Malheureusement, la seule et unique personne qu’elle pouvait appeler à son secours était occupée.
Désolée, elle compose de nouveau un numéro. Le correspondant n’a pas duré longtemps à décrocher.
– S’il te plaît Josaphat, je ne sais que faire. J’ai appelé Clarisse pour qu’elle vienne te chercher le repas mais malheureusement, elle n’est pas libre.
– D’accord ! Ne t’inquiète pas, je vais gérer…
– Avec quoi vas-tu gérer cette nuit ? As-tu d’argent ?
– Je n’en ai pas, mais ne t’inquiète pas, le jour n’est pas trop loin de la nuit.
Exaucée, au bout du fil s’affolait, regardant le plafond, à la recherche d’une solution.
– Dis-moi, Jo, n’as-tu l’argent de personne qui soit avec toi ?
– Non !
– Oh, mon Dieu ! Un instant, je vais retourner voir ma mère.
La jeune fille raccroche l’appel et se dirige vers la chambre de sa mère. Ouvrant la porte, elle ne la trouve pas dedans. Elle se dirige vers le salon et cette fois, elle la trouve en train de suivre la télévision. Elle s’approche d’elle, de plus près.
– Maman, s’il te plaît, permets-moi d’aller voir rapidement ma copine Clarisse. Je dois lui parler avant demain matin.
– J’ai dit que tu n’iras nulle part avant demain matin…
– Ma…man !
– Tu la fermes ! As-tu regardé l’heure qu’il fait ?
– Ma…man !
– Tais-toi ! Et d’ailleurs, as-tu déjà révisé tes leçons de la veille ?
– Je ne l’ai pas encore fait ! Et c’est surtout la raison pour laquelle je te demande de me laisser aller voir Clarisse…
– Et pourquoi ?
– Parce que j’ai oublié mon cahier d’épistémologie dans son sac.
– Et comment tu as fait ?
– Ça m’a échappé, maman !
– Dans ce cas, allons, je t’emmène en voiture !
– Non, maman, je veux y aller à moto.
– Dans ce cas, je te remorque !
– Ma…man ! Laisse-moi aller toute seule !
– Pas question ! Si tu tu ne veux pas que je t’accompagne, alors là, tu n’iras nulle part !
– Ne fais pas ça, maman !
– Si, que c’est ce que je dois faire ! Tu es ma seule compagne dans cette maison. Mon cœur n’accepte pas que je te laisse sortir à cette heure.
– Mais il n’est pas encore vingt-deux heures !
– C’est vrai ! Mais il faut reconnaître que la circulation, à cette heure, est déjà assez dense et est presque impraticable.
Exaucée, voyant la septicité de sa mère, se lève toute désolée et se dirige vers les escaliers. Arrivée dans sa chambre, elle compose le numéro de Josaphat.
– Allô, Jo ? J’ai fait tout ce qu’il faut pour échapper à ma mère mais malheureusement, elle n’a pas cédé. Je ne sais plus que faire.
– Ma chérie, ne t’inquiète pas, je vais m’arranger pour ce soir.
– D’accord ! N’oublie jamais que je t’aime.
– Merci ! Je t’aime aussi !
Exaucée raccroche l’appel et s’adosse au mur.
En effet, Exaucée est une jeune fille issue d’une famille aristocratique ; c’est-à-dire, une famille aisée. Elle est enfant unique à son père et à sa mère. Exactement quelques mois après sa naissance, elle est devenue orpheline de père. Sous l’amour maternel, Exaucée a grandi. Sa mère l’aime tellement qu’elle est prête à tout pour elle. Sa mère, comme toutes les bonnes mères, n’aime pas voir sa fille malheureuse.
Ginette, la mère d’Exaucée, grande dame à la retraite, ne manque jamais de moyen pour prendre soin de sa fille. Depuis vingt-trois ans que son mari est décédé, elle n’a jamais pensé au renouvellement du mariage.
Exaucée, tombée aveuglément amoureuse de Josaphat, un jeune étudiant, est prête à tout pour ce dernier. Elle fait tout de son mieux pour le voir heureux. Toutes les fois qu’elle cuisine, elle prend toujours une part qu’elle amène au jeune homme. Josaphat n’est pas habitué à la cuisine, ce qui fait que la jeune fille ne lui fait pas de provisions.
Cette nuit encore, Exaucée avait préparé le repas du soir et avait pris la part de Josaphat pour le lui amener. Elle avait à peine fini de tout ranger quand sa mère est revenue de la ville.
Ce soir, elle a procédé par tous les moyens pour échapper la mère mais malheureusement, sa mère l’a bloquée par tous les moyens.
Exaucée était enfermée dans sa chambre lorsque quelqu’un a commencé par toquer. Elle s’est levée et allée ouvrir.
– Pourquoi as-tu verrouillé la porte ?
– Rien, maman.
– Rien ? Ok, je t’attends pour passer à table.
– Il faut manger sans moi, a répondu la jeune fille élancée au teint clair.
La mère, stupéfiée, fixe sa fille avec un regard rempli d’étonnement.
– Que je fasse quoi ?
– Maman, excuse-moi, je n’ai pas l’appétit. Et autre chose, je ne suis pas sûre de manger cette nuit…
– Et pourquoi ?
– Parce que je ne suis pas d’humeur.
Maman Exaucée, plus surprise, fixe sa fille du regard et secoue la tête.
– Tu as sûrement quelque chose sur le cœur. Allons, tu vas m’en parler.
Maman Exaucée, au lieu de quitter sa fille, entre plutôt dans sa chambre et va s’asseoir sur une chaise installée à côté d’une tablette.
– Viens t’asseoir s’il te plaît ! ordonne-t-elle.
La jeune étudiante, sans un mot, va s’asseoir sur la chaise voisine.
– Je t’écoute maintenant !
Exaucée pousse un soupir et baisse la tête.
– Maman, appelle-t-elle, je sais que ça va te paraître bizarre mais il faut que je te dise la vérité !
– J’aime quand tu me dis la vérité, ma chérie ! dit la mère.
Exaucée, suite à cette parole réconfortante, lève le regard vers sa mère et lui dit tout bas : « Je suis amoureuse d’un jeune homme ».
– C’est très bien de tomber amoureuse de quelqu’un ! s’exclame la mère. Mais la seule chose la plus importante, c’est de tomber amoureuse de la bonne personne. Est-ce que la personne de qui tu es amoureuse est une bonne personne ?
– Oui, maman, Josaphat est une bonne personne !
– C’est génial ! Et que fait-il dans la vie ?
– Il est étudiant !
– Étudiant ? Non, je ne suis pas d’accord ! Étudiant ? Bientôt tu vas finir tes études universitaires et grâce à mes connaissances, tu auras un bon emplacement dans le domaine professionnel. Pour cela, il te faut une personne de qualité ; une personne qui a déjà un métier. Et pas n’importe quel métier ! Un métier de valeur.
À ces paroles, Exaucée était silencieuse. Elle ne disait rien.
– Ou dis, ce Josaphat dont tu parles a déjà presque fini tout comme toi ?
– Non, maman, il est dans sa première année…
– Mon Dieu ! Comment tu peux faire ça ? Comment tu peux oser tomber amoureuse d’un individu qui ne te sied pas ? Tu n’as pas encore choisi l’homme que je veux pour toi.
– Maman, c’est Josaphat que j’aime.
– Tu ne peux pas l’aimer !
– Maman, permets-moi d’aller jusqu’au bout avec lui si tu veux vraiment me voir heureuse.
– Je ne peux pas permettre cela. Tu dois abandonner ce gars.
Ceci dit, la mère se lève et se dirige vers la porte, laissant derrière elle, sa fille.
Exaucée baisse la tête et laisse tomber une larme.
– Je savais que cela allait arriver un jour, a dit doucement Exaucée en essuyant la larme avec le revers de sa main droite.
