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CHAPITRE 06

Il ne s’est rien passé. Rien du tout.

Il ne m’a pas scrutée des pieds à la tête, le corps tendu, l’air félin et prêt à sauter sur sa proie.

Sous son regard doré et brûlant, je n’ai pas du tout eu l’impression que ma température corporelle augmentait vitesse grand V. Ma peau n’a pas frissonné de désir, j’avais simplement froid.

Mais bien sûr et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d’alu... murmure ma conscience.

Alors pourquoi ai-je l’impression que mon cœur va sortir de ma cage thoracique tellement il bat fort ?! Est-ce dû à l’énervement ? Pourquoi me suis-je sentie comme une biche face à un lion ? Sous son regard perçant, j’ai eu l’impression d’être sexy et belle à un point inimaginable, provoquant en moi des sensations étranges. J’en ai presque eu le souffle coupé. Tellement coupé que je suis restée figée ! Une fois de plus, je me la suis joué cruche ! Super...

Cruche 2 : le retour...

Certaine cette fois, d’être seule dans l’appartement je me traîne dans ma chambre. D’un geste furieux, j’enlève ma serviette et l’envoie valser sur mon lit. Ce type ne manque pas de culot ! De quel droit débarque-t-il chez moi, sans prévenir et se permet-il de me reluquer ?! Je suis révoltée par son comportement. Et peut-être aussi un peu par le mien.

Sérieusement ? Je me suis pavanée en faisant un Booty Shake des plus ratés, et devant mon patron ! Voilà où j’en suis.

Et pour en rajouter une couche, je suis certaine que la professionnelle que je suis a perdu un paquet de points dans son estime. Cela change radicalement la façon dont il va me voir. Ma cote en sexytude, qui n’était sans doute pas très haute à la base, vient de baisser en flèche. Sur une échelle de un à dix, je crois que je suis carrément tombée de l’échelle. Ce qui, au vu de mon problème à garder mes distances avec lui, m’arrange. Plus il me trouve nulle et stupide, plus cela l’éloigne de moi. Quant à ma crédibilité, je vous laisse deviner. Il est clair que ça va être difficile d’oser le regarder dans les yeux quand je vais le recroiser. Qui a dit que le ridicule ne tue pas ?

Le pire c’est que j’ai beau savoir que cet homme n’est pas fait pour moi, que nous devons nous en tenir à une relation strictement professionnelle, je n’ai pas réussi à détourner le regard de ce canon. C’est comme quand on se met au régime, on bosse dur pour ne pas craquer et là, d’un coup, vous vous retrouvez avec un satané cookie fait maison sous le nez, tous les jours !

Soyez sincères. Vous craquez ou pas ?

Voilà, vous comprenez mieux, Williams c’est mon cookie double chocolat.

Ses yeux qui me transpercent, me font un effet de dingue. Pourquoi ai-je l’impression qu’il me voit réellement ? Comme si j’étais la seule sur Terre ? Et quand il prononce mon prénom... c’est juste le plus beau mot du monde entre ses lèvres. Et cela ne fait qu’un jour que je le connais. Je suis dans la merde ! Définitivement.

Rrrrrraaaaaaaaaaaahhhhh !!!!!!!! J’en ai marre ! Sors-le-toi de la tête et de suite ma grande autrement on ne va pas s’en sortir ! me houspille ma conscience.

Plus facile à dire qu’à faire.

Il n’y a qu’une seule solution possible. Rencontrer un autre homme. Pas forcément une grande histoire d’amour, mais je pense que sortir et me vider la tête ne pourrait être que bénéfique. Après tout, à New York personne ne me connaît et il serait temps de vivre pleinement ma vie de jeune femme. Sarah a raison, il faut oser.

Mon pantalon de yoga enfilé, je m’effondre sur le canapé, attrape la télécommande et allume la télé. Pretty Little Liars va bientôt commencer, tout juste le temps de faire réchauffer mon repas et de cesser de penser à Williams. Heureusement, Caleb et Ezra sont là pour me distraire. Vivement la fin de cette saison, je n’en peux plus, je meurs d’envie de savoir qui est A. Les producteurs jouent avec mes nerfs depuis trop longtemps ! Tout en me plongeant dans l’épisode de ce soir, Sarah me textote. Nous suivons ces séries chacune chez soi, mais c’est comme si nous étions ensemble.

[Mona me fait froid dans le dos je ne la sens pas du tout ! Elle joue un double jeu]

[Pareil ! Elle a une attitude très déconcertante, un peu hautaine et malsaine. Il y a quelque chose en elle qui ne me plaît pas. De toute manière elle cache un truc c’est sûr.]

[Pour moi l’explication la plus logique c’est que c’est elle l’associée de A.]

[Pas sûr... elle me semble trop folle et instable pour ça.]

[Raison de plus !]

[On verra bien... je m’endors on se voit demain matin. Xoxo.]

Et sur ce dernier SMS, je m’allonge dans le canapé bien moelleux et me couvre du plaid. Je me réveille dans la nuit, je bave carrément sur le coussin ! La télévision a été éteinte, certainement par Mat. Il est temps de se mettre au lit, je suis éreintée, sûrement le trop plein d’émotion. Sous ma couette, au chaud, je me rendors avec, pour dernière image, deux étincelles dorées dans un ciel noir.

***

Le soleil perce par la fenêtre, je m’étire comme un chat tout en poussant des petits couinements. En me levant, je suis déterminée à oublier l’épisode d’hier soir et à passer à autre chose. Pleine d’une énergie débordante, il est temps pour moi d’aller de l’avant et de me lancer dans la grande aventure de New York by Night. Faire de nouvelles connaissances et m’aérer l’esprit serait une bonne solution pour mettre un terme à mon béguin d’écolière. Car au final, il ne s’agit sûrement que de ça ! Une simple amourette totalement fantaisiste et illusoire. Rien de constructif ne peut sortir de cette histoire. Alors aux grands maux les grands remèdes !

Habillée d’une blouse blanche, légère, col en V que j’ai habilement coincée à l’intérieur de mon jean skinny taille haute, je me sens à l’aise tout en étant plus femme. A cela, j’ajoute une paire de chaussures compensées noires avec un joli ruban à nouer autour de ma cheville. Il fait beau en cette fin du mois de septembre, alors je profite encore un peu des températures clémentes.

Et voilà, le tour est joué. Pour ne pas déranger Mat, nous allons au travail séparément depuis plus d’une semaine. Il fait sa vie et moi la mienne, ce qui me va parfaitement bien. J’attrape mon sac besace en similicuir noir et me glisse hors de l’appartement.

A mesure que je marche dans les rues de la ville, j’observe les maisons et les gens qui m’entourent. Je suis heureuse d’être ici, je me sens plus libre, plus indépendante et j’ai l’impression de ne pas avoir de limites. Parvenue à ma station, je m’engouffre parmi la foule déjà très dense ce matin et valide ma MetroCard. Direction le Uptown, Grand Central Station. C’est donc les écouteurs dans les oreilles branchés à mon portable et à ma playlist, que je prends place dans le wagon.

Une demi-heure plus tard, je pénètre dans la tour d’ivoire prête à attaquer cette journée. La voix de Arianna Grande chantonne Thank u, next, titre totalement adapté et raccord à mon mental actuel. Donc oui je dis merci à toutes ces épreuves que j’ai traversées car je n’ai pas perdu, j’en ai tiré des leçons. Souriant à cette pensée, j’attends patiemment l’ascenseur quand Sarah débarque juste à mes côtés. J’enlève un de mes écouteurs tout en écoutant Sarah me parler.

— Salut, ça va ? demande-t-elle en rangeant son portable dans la poche de son sac. Je lève les yeux vers elle, qui me sourit en attendant ma réponse.

Comment fait-elle ? Sans aucun effort, naturellement cette fille est resplendissante. Et je ne sais pas ce qui est le pire. Son potentiel de canon ou le fait qu’elle l’ignore totalement ? Elle est à tomber avec ses cheveux roux flamboyants qui font ressortir ses yeux verts pétillants. Je refoule la pointe de jalousie qui monte en moi. Mon frère est aveugle c’est pas possible !

— Super bien, merci et toi ? dis-je tandis que notre petit duo devient rapidement tout un groupe de personnes pressées d’accéder aux étages. Le ‘ding’ de l’ascenseur se fait enfin entendre et les portes s’ouvrent. Nous nous poussons un peu sur le côté, pour permettre aux personnes qui le souhaitent de sortir de la cabine.

— Comme une fille qui est à seulement quelques heures du week-end de repos tant mérité, répond-elle en jetant un coup d’œil derrière nous.

Elle semble surprise quelques secondes, avant de se reprendre et de reporter son attention sur moi.

Nous pénétrons à l’intérieur de l’ascenseur tant bien que mal, il y a tout de même beaucoup de personnes. Je me demande si cet ascenseur peut contenir autant d’individus. Je secoue la tête et avance tout en jetant un œil à mon portable. Je range le téléphone dans mon sac sans trop prêter attention autour de moi. Quand je me retourne et fais face aux portes coulissantes de la cabine, je réalise que nous sommes serrés comme des sardines. Bon sang ! On est compressé les uns sur les autres, c’est de la folie. Heureusement, Sarah est juste à côté ce qui me permet de continuer notre discussion.

— As-tu quelque chose de prévu ce soir ? dis-je doucement mais d’une voix pleine d’espoir.

— Je suis libre comme l’air, tu proposes quoi ? répond-elle en haussant un sourcil, intriguée.

— Super, j’ai besoin de sortir, de voir du monde et de lâcher prise... il est temps de profiter un peu de ma vie non ?

— Oooh mais j’attendais que tu me le demandes ! Je ne voulais pas te bousculer. Je suis partante et je connais un super rooftop pas loin de Madison Square. C’est une expérience à vivre quand tu es ici. Boire un verre avec vue sur les hauteurs de Manhattan. Le plus cool ça serait d’y être pour admirer le coucher du soleil. Ça te branche ?

— Bien sûr, ça serait vraiment fantastique, dis-je excitée par cette proposition.

— Ok, je m’occupe de la réservation et toi tu as juste à être élégante et prête à lâcher prise !

— Tout à fait, c’est l’état d’esprit de la soirée, ne plus gaspiller son énergie à vouloir tout contrôler et cesser de subir la pression.

— Oui c’est bien connu, la pression vaut mieux la boire que la subir, réplique-t-elle en rigolant.

Cette remarque m’arrache un sourire, Sarah a le don pour dire tout ce qui lui passe par la tête. Cette fille n’a pas l’option filtre ce qui peut être fantastique et rafraîchissant. Uniquement avec moi par contre, dès que mon frère est dans les parages, mon amie devient muette. Et pour peu qu’il s’adresse à elle, c’est l’hécatombe, elle perd tous ses moyens et la pauvre, à chaque fois je suis triste pour elle. C’est un moment horrible pour elle et aussi pour moi, un peu comme si j’assistais à un crash sans pouvoir rien faire. Le sentiment d’impuissance nous prend à la gorge à toutes les deux. Une catastrophe !

Ma bonne humeur retombe tel un soufflé au fromage quand je suis poussée un peu plus vers l’arrière sous la pression des nouveaux rentrants. Cette cabine est trop petite ! Heureusement que je ne suis pas claustro ! Je recule encore mais je suis stoppée quand mon dos rencontre une surface dure, chaude et qui sent divinement bon. Triple buse ! La vie aurait-elle quelque chose contre moi ? J’ai un karma des plus pourris !

A son contact, des frissons me traversent et des picotements se font ressentir dans ma nuque. Son parfum embaume l’espace, je suis hésitante, partagée entre la raison qui me dit de fuir et mon corps qui veut rester collé serré. Je prends une profonde inspiration mais reste figée, immobile avec mon cœur qui bat fort. Trop fort.

Dans un élan de curiosité et un regain de dynamisme, je tourne la tête au ralenti. Erreur. Grossière erreur.

Mon nez frôle le contour de sa mâchoire et je suis remplie de son odeur musquée. C’est lui. Ethan Williams. Soudainement, j’ai l’impression d’étouffer dans ce minuscule espace.

Ma température corporelle grimpe en flèche et j’ai du mal à ne pas bouger. Mon sang bouillonne alors que ma conscience, elle, sautille d’excitation. Williams fait tout l’inverse de ce que j’attends. Il plonge son nez dans mes cheveux et je sens son souffle chaud contre ma chair. Mon cœur s’emballe à nouveau, il est mis à rude épreuve. Ma respiration s’accélère, trahissant mon excitation.

Chaque petit bout de ma peau a une conscience aiguë de son corps. Déconcertée par son attitude, j’essaie de me concentrer et de maîtriser mes pensées qui prennent des directions un peu trop osées à mon goût. Sarah, elle, ne bouge pas mais le petit sourire qui se dessine sur ses lèvres ne trompe personne. Elle est satisfaite d’elle ou de moi, peu importe, mon amie me pousse à aller dans la mauvaise direction. Certainement car à ma place, elle n’hésiterait pas une seconde !

— Ne bouge pas Camille, m’ordonne-t-il d’une voix suave en me maintenant en place, ses deux mains posées sur mes hanches, sa bouche contre mon oreille et son souffle chaud sur ma peau.

— C’est un avertissement ? réponds-je doucement.

— Non, plutôt un conseil, si tu veux que je garde mon calme.

A ses mots, je tourne le visage vers lui et plante mes yeux dans les siens, nos visages sont tout proches l’un de l’autre, nos souffles courts. La tension palpable. Une douce chaleur envahit mon corps et s’intensifie de seconde en seconde. Je coupe le contact visuel en détournant les yeux, trop perturbée par cette vague d’émotions qui me submerge.

— De toute façon, je ne peux pas faire un geste. Je suis coincée, murmuré-je en regardant autour de nous.

— C’est une torture... lâche-t-il en laissant tomber sa tête en arrière.

— D’être coincée avec moi ? Super, je ne sais pas comment je dois le prendre, dis-je un brin vexée.

— Tu ne comprends pas.

— Apparemment pas… réponds-je dans un souffle.

C’est le trajet en ascenseur le plus long et gênant de ma vie ! Il s’arrête quand au quinzième ?!

Il me serre contre lui et quand mes fesses rencontrent une proéminence bien dure, je saisis mieux en quoi cet instant est un supplice. La partie rationnelle de mon cerveau cesse de fonctionner à cet instant-là. Il fait chaud, très chaud. Je ferme les yeux pour me couper du reste du monde mais cela est pire et ne fait qu’amplifier cette sensation qui naît au creux de mes reins. Cette putain d’alchimie et de tension sexuelle réapparaît et ne nous lâche pas. Les joues en feu, je jette un regard à mon amie mais Sarah est trop prise par son portable pour réagir, personne ne nous regarde.

Reprends-toi Camille ! me crie ma conscience.

— Je... Ce n’est... ce n’est pas professionnel, bégayé-je.

— Effectivement, réplique-t-il, j’entends son sourire dans sa voix.

Quelques personnes sortent au neuvième et cela me permet de m’éloigner de lui. Alléluia ! Je fais volte-face et plante mes yeux dans les siens.

— J’aimerais... non, je veux que nous nous en tenions à une relation strictement professionnelle, dis-je en repensant à ma détermination de ce matin.

Son regard d’habitude si lumineux se fait plus pâle, un peu éteint. Mais il me faut mettre des limites, car il est clair que ce qu’il me fait ressentir est trop puissant. Je suis trop fragile actuellement pour gérer quelqu’un comme lui et tout ce qu’il fait naître en moi. Je ne serais qu’une parmi tant d’autres, le papillon qui se brûle les ailes. Le mot danger clignote en rouge dans ma tête dès que je le croise.

— Bien, vous avez sans doute raison Mademoiselle Imbaud, répond-il.

Le froid qui s’abat entre nous n’a pas l’effet escompté. Au lieu d’être ravie et soulagée de cette distance, je suis déçue et frustrée. Nous sommes passés du pôle sud au pôle nord en l’espace de quelques secondes, tout ça grâce à moi ou à cause de moi plutôt. Et mince, je ne sais plus où j’en suis avec lui !

Mes yeux se posent sur le compteur de l’ascenseur et au fur et à mesure des chiffres qui grimpent, je respire plus librement. La cabine s’allège et Williams ne peut plus me garder prisonnière de sa toute-puissance. A contre cœur, je m’éloigne davantage, tout en essayant désespérément de comprendre ce qu’il vient de se passer. Alors que lui semble assuré, inébranlable, impassible avec son air sévère. Moi je suis déconcertée et égarée. Maintenant à seulement quelques pas de lui, je n’ose plus le regarder dans les yeux. Je ne peux pas oublier le fait que je l’attire, que ce que je ressens n’est pas que dans un sens. Lui aussi en a envie. Ma peau me picote encore du contact avec sa peau, mon corps en réclamait davantage, j’en en voulais plus. Mais ce n’est pas sage.

Cet homme me perturbe comme aucun autre. Tout chez lui m’attire comme un aimant. C’est puissant, irrésistible et ensorcelant. C’est la première fois que je suis autant captivée par un homme et il faut que ce soit mon patron et le meilleur ami de mon grand frère. Il faut que je prenne du recul vis-à-vis de lui. Heureusement Sarah est mon échappatoire !

— Pas un mot ! lui dis-je alors qu’elle me fait son sourire plein de malice.

— Je vais faire comme si je n’avais rien vu !

— Voilà, merci.

— J’espère que tu seras toujours autant motivée à sortir après notre journée de travail, car je viens de tout réserver, dit-elle en me montrant son portable et en affichant un sourire satisfait, incapable de retenir sa joie. Sarah est heureuse de passer la soirée avec moi et rien que cette idée me fait du bien et me redonne le sourire.

— Déjà ? m’étonné-je en la fixant un peu incrédule.

— C’est la magie d’internet ma chérie. Rendez-vous à 19h devant le Gansevoort Hotel. Ils ont un bar et rooftop lounge, tenue élégante exigée. Tu vas bien ? demande-t-elle en me toisant intriguée.

— Oui, oui... ne t’inquiète pas, dis-je en me ressaisissant et en m’obligeant à sourire.

— Allez en avant Mademoiselle Imbaud, les contrats, vices de procédures et autres termes bien ennuyeux nous attendent, dit-elle en me prenant la main pour m’entraîner vers la sortie.

Nous sommes enfin arrivées à notre étage, ce trajet m’a semblé durer une éternité. Dans mon dos, je sens le regard de Williams posé sur moi, ma nuque me picote toujours un peu quand c’est lui. Mais je ne me retourne pas, je reste forte malgré l’envie irrépressible qui me torture. Je dois me protéger, il est hors de question que je compromette mon futur professionnel pour un plan cul comme le dirait Sarah. Cela n’en vaut pas la peine. Nous nous dirigeons vers le bureau et je fais de mon mieux pour paraître normale. Ce soir, je me change les idées. H–10.

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