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Chapitre 5

Chapitre 5 : Tu seras ma servante !

LE POINT DE VUE D'allysa

Lorsque le jet a touché le sol, un léger frisson m’a parcouru. Pas de peur cette fois, mais une sorte d’appréhension mêlée à un sentiment étrange de bien-être. Paolo, toujours aussi calme et sûr de lui, a pris ma main et l’a gardée dans la sienne alors que nous descendions les marches. C’était un geste simple, mais il avait quelque chose de rassurant.

En mettant le pied sur le tarmac, je levai les yeux vers lui, cherchant une explication. Paolo se tourna vers moi, un léger sourire au coin des lèvres.

— Je vais t’héberger chez moi, dit-il, comme si c’était une évidence.

Je le fixai, les yeux écarquillés, incapable de comprendre si j’avais bien entendu.

— Chez toi ? répétai-je, hésitante. Avec ta… famille ?

Il hocha la tête, son regard se faisant un peu plus sérieux.

— Oui, je suis marié, mais je n’ai pas d’enfants. Et je veux que tu restes près de moi.

Ces mots, simples mais lourds de sens, résonnèrent dans ma tête. Marié. Il était marié. Une partie de moi avait deviné qu’un homme comme lui ne pouvait pas être totalement libre, mais l’entendre dire de façon aussi détachée m’a laissé un goût amer.

— Marié ? soufflai-je, presque pour moi-même. Je m’en doutais… Je me souviens d’avoir entendu un homme dans la cave dire que tu avais une femme.

Il haussa les épaules, comme si cette information n’avait pas la moindre importance.

— Oui, je suis marié, répéta-t-il, mais ce n’est pas ce que tu crois. Ma femme et moi vivons ensemble, mais nos vies sont séparées. Et toi, tu seras là, à mes côtés.

Je fronçai les sourcils, confuse.

— Mais comment comptes-tu expliquer à ta femme qu’une adolescente débarque soudainement chez vous ?

Paolo laissa échapper un léger rire, comme s’il avait déjà tout prévu.

— C’est simple. Je dirai que tu es une servante. Une employée que j’ai engagée pour aider à la maison. Ça ne lui posera pas de problème. Et de cette façon, toi et moi, nous pourrons passer du temps ensemble quand bon nous semblera.

Je restai silencieuse, essayant de digérer ses paroles. Être une « servante » dans la maison d’un homme marié, c’était bien loin de la vie que j’avais imaginée pour moi. Mais en même temps, que pouvais-je refuser ? Ce n’était pas comme si j’avais beaucoup de choix.

Je relevai les yeux vers lui, observant son expression calme mais déterminée. Il semblait croire en ce plan, et une petite partie de moi ne pouvait s’empêcher de penser que c’était peut-être la seule solution pour m’en sortir.

— Ton plan n’est pas si mal, dis-je finalement, après une longue pause.

Il me sourit, satisfait de ma réponse, et je me surpris à sourire aussi. Peut-être que tout cela n’était pas aussi fou que ça en avait l’air.

— Bien, alors c’est réglé, dit-il en pressant légèrement ma main. Tu vas venir chez moi, et je vais m’assurer que tu ne manques plus jamais de rien.

Son ton était rassurant, presque protecteur, et malgré mes doutes, une étrange chaleur s’empara de moi. Peut-être que cette vie, aussi incertaine soit-elle, allait m’apporter un semblant de stabilité. Je décidai d’arrêter de penser et de me laisser porter. Après tout, n’avais-je pas survécu à bien pire ?

Après avoir quitté l’aéroport, nous étions montés dans une limousine noire, luxueuse, qui m’impressionnait à chaque détour. Les sièges en cuir, l’odeur de neuf, et même la douceur du trajet m’avaient plongée dans un silence intrigué. Je fixais Paolo, assis à côté de moi, sa stature imposante et son regard calme semblant dominer l’espace.

Alors que nous traversions d’imposants immeubles illuminés par la nuit, je n’avais pas pu m’empêcher de poser la question qui me brûlait les lèvres depuis notre rencontre.

— Paolo, dis-moi… quel est ton travail ? Comment fais-tu pour avoir un jet privé, cette limousine, et tout ce luxe ?

Il tourna son regard vers moi, et un sourire énigmatique étira ses lèvres. Pendant un instant, j’avais cru qu’il allait esquiver, mais il répondit avec une franchise déconcertante :

— Je suis mafieux, Allyssa. Toute ma richesse vient du monde de la mafia.

Mes yeux s’écarquillèrent sous le choc de sa réponse directe. Je m’attendais à tout, sauf à ça. Un frisson me parcourut, mélange de peur et d’étonnement.

— Un mafieux ? répétai-je, la voix tremblante. Tu veux dire… un vrai mafieux ?

Il hocha simplement la tête, un éclat amusé dans les yeux.

— Oui, un vrai mafieux. Le genre qui dirige un empire, qui contrôle des réseaux, et qui s’assure que ses affaires tournent toujours.

Je ne savais pas quoi dire. Son ton était calme, presque comme s’il me racontait une anecdote banale, mais le poids de ses paroles m’écrasait. Un mafieux. J’étais dans une limousine avec un homme qui dirigeait probablement un monde dangereux et sans pitié.

— Et tu me dis ça comme ça ? demandai-je, incrédule. Tu n’as pas peur que je…

Il me coupa doucement, son sourire s’élargissant légèrement.

— Que tu fasses quoi ? Que tu me dénonces ?

Je baissai les yeux, incapable de répondre. Bien sûr, l’idée ne m’avait jamais traversé l’esprit, mais maintenant qu’il le disait, je réalisais que je savais des choses que je n’aurais peut-être pas dû savoir.

— Tu n’as pas besoin d’avoir peur, Allyssa, continua-t-il d’une voix rassurante. Si je te dis ça, c’est parce que je veux que tu saches dans quel monde tu entres. Je ne veux pas de mensonges entre nous.

Ses mots résonnèrent en moi. Il était honnête, étrangement honnête, et cela me surprenait. Je relevai les yeux vers lui, tentant de cacher le mélange d’émotions qui bouillonnait en moi.

— Et maintenant que tu sais, qu’est-ce que tu ressens ? demanda-t-il en me fixant intensément.

Je pris une profonde inspiration. Je n’étais pas sûre de pouvoir répondre à cette question. Une partie de moi avait peur, mais une autre était fascinée. Ce monde, son monde, semblait tellement éloigné du mien, tellement hors de ma portée. Et pourtant, il m’y invitait.

— Je ne sais pas… répondis-je honnêtement. C’est effrayant, mais… je suis curieuse.

Il rit doucement, un rire grave et chaleureux.

— La curiosité, c’est bien, murmura-t-il. Mais souviens-toi, Allyssa, dans mon monde, la curiosité peut être dangereuse.

Je déglutis difficilement, réalisant que ma vie venait de prendre un tournant que je n’aurais jamais pu prévoir. Tandis que la limousine s’arrêtait devant une gigantesque demeure, je me sentais à la fois terrifiée et étrangement excitée.

La maison était immense, presque irréelle. Les murs en pierre blanche brillaient sous les lumières tamisées, et de larges fenêtres laissaient entrevoir un intérieur somptueux. Paolo sortit de la voiture, m’offrant sa main pour m’aider à descendre.

— Bienvenue chez moi, dit-il simplement.

Et à cet instant, je compris que ma vie ne serait plus jamais la même.

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