Chapitre 13 : Papa manque Dianthe

Vivian voit la vitrine d’une voiture de qualité remonter soudain et cacher à moitié le beau visage de l’homme, ensuite la voiture se dirige rapidement vers la circulation.

C’est juste un clin d’œil, mais aussi à cause du reflet de soleil sur la vitrine, elle n’arrive donc pas à le reconnaître.

Céline sort en tenant Dianthe par la main, à la vue de Vivian qui se plante au bord de la route, elle tape sur son épaule :

— Qu’est ce qui se passe ? C’est quelqu’un que tu connais ?

— C’est peut-être une vielle connaissance, mais je ne l’ai pas vu clairement.

Vivian ne peut pas être sûre.

De toute façon, il était tué il y a 6 ans, par l’incendie furieux. Comment pourrait-il réapparaître ici ?

Mais si c’est bien lui, reviendra-t-il à la Cité H ? Se reverront-ils de nouveau ?

Le regard de Vivian poursuit toujours la voiture qui s’éloigne. Ses yeux mouillés, elle se sent bouleversée.

— Peut-être tu te trompes ?

Céline pense que c’est possible.

— Oui, peut-être.

Vivian hoche la tête, en contenant ses larmes, mais elle s’en doute encore.

— C’est parce que tu es surchargée de travail, il faut que tu te reposes. Allons-y, rentrons à la maison.

Céline ressentit la fatigue de Vivian à travers ses yeux.

Vivian hoche la tête et tient la petite main de Dianthe.

A cause d’un mauvais sommeil de la nuit dernière, elle ne se sent pas en forme. Vivian décide à rentrer à la maison pour rattraper un peu de sommeil.

— Bon, une femme qui n’a pas d’homme pour la gâter devient ainsi une femme solide.

Encore une fois, Dianthe sort une phrase d’accroche.

Hélas, Vivian ne sait pas quoi dire.

Céline les conduit chez elles, laisse Vivian se reposer et accompagne Dianthe pour dessiner.

Après que Vivian a passé un bon sommeil de deux heures, Céline rentre à la maison. Elle est locale de la Cité Y et il lui faut rentrer tous les week-ends pour dîner avec ses parents.

— Tu dessines quoi avec Céline ?

Vivian vient s’agenouiller à côté de Dianthe.

— Elle nous demande de dessiner « La Famille Heureuse », Dianthe lève la tête, montre joyeusement son dessin à Vivian, Maman, tu vois, c’est toi, moi et papa.

Le ciel bleu foncé est décoré des étoiles brillantes. Il y a une femme aux cheveux longs avec une robe rouge, à côté d’elle est une petite fille portant une robe de princesse blanche, elles se tiennent debout sur une herbe fleurie, contemplent le ciel, et indiquent l’étoile la plus grande et brillante.

Mais où est le père ?

— Voici papa.

En ressentant la confusion de Vivian, Dianthe indique l’étoile la plus visible.

Vivian ne sait pas quoi dire.

— N’as-tu pas me dit qu’après nous avoir quittées, papa est transformé en étoile pour nous protéger ? Il doit être celle-ci.

Un sentiment de petite fierté apparaît sur son visage.

— Dianthe, papa te manque ? Vivian regarde les yeux clairs de sa fille.

— Non.

Dianthe secoue la tête en souriant, cachant avec sagesse dans son cœur le désir d’avoir un père.

Vivian connaît bien ce que sa fille pense. Bien que toute sage, elle n’a que cinq ans. En voyant d’autres enfants monter sur les épaules de leurs pères, protégés par eux, surtout la scène de toute la famille lors des activités des parents-enfants… ses yeux clairs s’éteindraient quand même.

Embrassant la fille dans ses bras, Vivian se sent un peu triste.

Si elle n’avait pas comploté contre Théophile pour Honoré, sa fille ne serait pas emmenée dans ce monde pour toutes ces souffrances.

Elle est responsable de tout ça, et n’arrive jamais à rembourser ce qu’elle lui doit dans toute sa vie.

Voyant que les yeux de maman sont mouillés, Dianthe pense que papa manque lui aussi fortement.

— Maman, j’ai faim. Me prépare de bonnes cuisines, d’accord ?

Dianthe change le sujet de conversation, car elle ne veut pas rendre sa maman triste.

— D’accord.

Vivian fait une bise sur la joue douce de sa fille.

Elle prépare une blanquette de veau, des couscous et des salades de fruit. Avec sa fille, sa vie se passe simple et confortable, qui se répète au jour le jour.

Après un demi-mois de travail chargé, c’est finalement l’inauguration de la cérémonie de signature du projet théâtral du Groupe Dinosun dont le responsable rendra visite à l’entreprise aujourd’hui.

Comme Joseph le directeur de création reste encore à l’hôpital, en tant que créatrice principale, Vivian doit être présente tout au long de l’activité. Mais elle ne s’attend pas à ce que le responsable venu ne soit pas Dominique, mais Théophile.

Il la hante vraiment partout !

Alors que sa venue en personne fait un grand honneur au Groupe Squidex, cette gentillesse imprévue fait son patron M. David rire comme une baleine.

Les présidents des deux parties signent solennellement un contrat et annoncent leur coopération lors de la conférence de presse, qui fait immédiatement la une des médias.

La soirée sert d’un banquet de réception pour Théophile. Tout le monde, surtout les femmes, s’efforce d’être sélectionné.

Bien que Vivian s’inquiète d’être désignée, elle est la première nommée par M. David pour l’accompagner.

A six heures du soir, on a déjà préparé deux tables dans la salle des affaires de l’Hôtel International d’Ansoft.

Théophile est le dernier à arriver, un vice-président et son assistant Lucien l’accompagnent.

Après son arrivée, tout le monde se tiennent debout respectueusement.

Il est calme et posé, ressemblant à un vainqueur avec une autorité naturelle qui fait tout le monde se prosterner devant lui.

Les lumières de coloris chauds dans la salle tombent sur son beau visage, il observe indifféremment les gens d’un regard profond… y compris Vivian.

Au contact de ce regard sévère, son cœur n’empêche pas de battre vivement pour un instant.

— M. Laval, asseyez-vous.

M. David tire lui-même la chaise de son côté pour Théophile.

Théophile avance, mais s’arrête à la place du côté de Vivian, il tient le dossier :

— Je préfère la place près de la fenêtre, vous me permettez de m’asseoir ici ?

— Bien sûr que oui, prenez celle que vous préférez.

M. David montre un sourire feint.

Alors que le cadre supérieur qui s’assoit dos à la fenêtre se lève pour lui céder la place.

Après que Lucien a remplacé la chaise, Théophile s’assoit avec élégance, M. David change également la place pour l’accompagner.

Pendant le bouquet, tous les invités respectent la priorité de Théophile, ils viennent prendre un toast avec lui tour à tour.

Cependant, tout le monde n’a pas le droit de boire avec lui, la plupart parmi eux boivent avec le vice-président et Lucien.

— Tu es déçue que ce ne soit pas Dominique qui vient ?

Théophile a vu clairement son air stupéfait et déçu lors de leur rencontre aujourd’hui.

Elle ne veut pas le voir jusqu’à ce point ? Elle sait très bien comment frustrer la dignité et la confiance d’un homme.

— Vous plaisantez.

C’est sûr que Vivian n’ose pas montrer sa surprise.

— Dominique a d’autres affaires plus importantes à s’occuper, désormais c’est moi qui suis chargé de ce projet.

Ça doit être une explication.

Mais Vivian ne peut dire rien sur cela :

— Je suis ravie de pouvoir travailler avec vous, M. Laval.

Les longs doigts de Théophile tiennent le verre de vin rouge qu’il vient de boire et le frottent légèrement, un sourire apparaît au coin de ses yeux :

— Mme Loisy, montrez votre sincérité.

A travers les expériences de ces dernières années, Vivian devient plus flexible. Elle prend donc le vin et verse un demi-verre à Théophile, ensuite porte le verre devant lui :

— M. Laval, à votre santé.

Les deux verres tintent. En remarquant que Vivian a fini son verre, Théophile boit ensuite doucement son vin avec satisfaction.

A peine pose la verre, Vivian voit un mouchoir passer devant elle.

— Je vous remercie, M. Laval.

Elle lève légèrement ses yeux pour voir Théophile, à la vue de son beau visage si près, elle se rend compte que plus Dianthe grandit, plus elle se ressemble à lui.

Maintenant il est à la Cité Y, qu’est-ce qui se passera s’il voit Dianthe ?

Il vaut mieux de garder ce secret, ou de rendre à Dianthe l’amour paternel qu’elle désire toujours ?