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L'ombre du passé

_Partie 8_

- Ooohhh mais attrapez-la ; mama eeeh bo kanga yeeee (attrapez-la)

La voix de la sage-femme qui hurle après moi me semble lointaine. Je continue ma course folle à travers toute la maternité.

- Oohh mais aza mutakala (mais elle est nue)

«Et alors» ai-je envie de hurler à l’homme que je viens de dépasser.

Les gens posent vraiment parfois des questions à la con hein. Imaginent-ils seulement le quart de ce que je ressens. Tchiup !

Lui tout ce qui l’interresse c’est ma nudité. Un pervers comme ça. Donc mon gros ventre là ne lui dit rien ? Je suis seulement sur le dégré de sa perversité.

Je continue de courir pendant que les gens poussent des cris d’effroi à mon passage. Pardon, je ne les calcule même pas. Tout ce que je veux moi, c’est m’en aller d’ici.

Je cours jusqu’à la petite salle qui sert de salle d’attente où je vois Caleb qui est assis sur les chaises, la tête entre les mains.

- Moi : Caleeebbb

- Lui, relevant la tête : Aïda ?

Je peux lire l’étonnement dans ses yeux. Je me jette dans ses bras et le supplie de me ramener.

- Lui : calmes toi Aïda, que se passe-t-il ?

Je n’ai même pas le temps de m’expliquer que je sens qu’on m’arrache de ses bras.

- Moi : Laissez-moi oohhh, laissez-moi. Je ne veux plus accoucher oooh, je veux rentrer chez moi, mama ooohhh viens me chercher

- Ah tais-toi, me dit une sage femme, quand tu écartais les jambes pour faire rentrer l’enfant, ta maman était là ? Tchrrr

Je continuais de me débattre entre les mains des deux types qui me tenaient un par les bras et l’autre par les jambes. Malgré mes plaintes, aucun des deux ne m’accorde la moindre attention et ils me ramènent plutôt dans la salle d’accouchement où je me trouvais un peu plus tôt.

Une fois qu’on me dépose sur le lit (sous les multiples tchiup des infirmières et des sages-femmes), un des hommes attrape mes bras, tandis que l’autre attrape mes jambes et me les écarte de force.

- Moi : Na boyi eeehhhh na boyi na nga (je refuse, je refuse à moi)

Il n’y a que les insultes qui accueillent mes jérémiades. Et mon périple est loin d’être fini. Je passe des cris aux hurlements quand je vois un troisième homme s’approcher de moi et prendre sur mon buste. Juste à la naissance de mon ventre.

- Moi : mama eeehhh ba ndoki, ba lingi ba bomela ngai muana eeehh (des sorciers, ils veulent tuer mon enfant)

- Une sage-femme : Aaaaah ! tais-toi, tu ne veux pas pousser donc on va t’obliger, dépêches toi de pousser là-bas si tu veux que je te frappe ici

J’ai envie de faire «Oh » mais j’ai trop mal pour protester. Je suis donc ses conseils et me mets à pousser à chaque contraction. J’ai mal mais je dois penser à mon enfant. Je me dois d’être forte pour lui.

Mais quand j’y pense là ; je me demande pourquoi l’accouchement ne peut pas se passer aussi bien que la conception ? Pourquoi ça commence par être doux pour qu’à la fin ce soit aussi moins drôle et douloureux comme ça ?

- Ouiiiiiinnnnn ouiiiiiiiinnnnnnn

J’halete, mais entendre mon enfant braîller comme ça, me reconforte juste et me réjouit. Je me dis que toute cette douleur en valait vraiment la peine.

Je regarde les infirmières qui l’essuient un tout petit peu avant de me le mettre dans les bras. Il est tout mignon et tout rose et un peu gluant, lol.

Mais je le regarde et je sens mon cœur se gonfler simplement d’amour. Ça ne fait que quelques minutes qu’il est là, mais j’en suis déjà amoureuse.

Je m’en serai enormement voulu si à cause de ma folie de tout à l’heure je l’avais perdu. Il est encore si petit mais je sais déjà que mon bonheur c’est lui. Je sais déjà que je serai capable de tout pour le proteger de tout ce qui pourrait menacer sa vie.

Moi qui etais seule, me voilà avec une famille. Je ne suis plus seule. Desormais j’ai une raison de vivre et c’est grâce au merveilleux petit être que je tiens dans mes bras.

- Une infirmière : Tchiup yango ozo lela nini yango boye (qu’as-tu à pleurer comme ça) ? esi abotami (il est déjà né)

Je regarde l’infirmière qui parle et je la regarde méchamment. Tchrr c’est quel casse-feeling comme ça ?

Avec son vilain visage noir ; plein de boutons comme si elle faisait la concurrence avec une calculatrice scientifique (plein de boutons) et son corps dur là on dirait coureuse de jeux olympiques.

J’ai même envie de la frapper fort. Tchiup !

Une autre infirmière est venue prendre mon fils de mes bras et m’a dit qu’elle allait le nettoyer. J’ai fait un petit bisou à mon bébé puis je l’ai donné à l’infirmière.

Je me recouchais sur le lit et esperais me reposer mais la sage-femme me dit :

- Oh ! faut pas dormir hein, on doit d’abord te recoudre

Là toutes mes idées noires sur les accouchements me sont revenus d’un coup. Vraiment c’est obligé de toujours avoir mal comme ça ? Hum, en tout cas !

Une fois que les sages-femmes et les infirmières ont fini de me torturer, je fus enfin conduite dans une chambre afin de me reposer.

La chambre est assez spacieuse et contient de ce fait deux lits. Sur l’autre lit, il y a une femme qu’on perfuse avec une vieille dame qui semble jouer les garde-malades.

Je demande à l’infirmière qui m’installe où est mon enfant et elle me repond qu’on me l’apporte. Je la remercie puis retourne dans ma tête où je revois encore mon petit bébé. Avec sa jolie petite bouche, ses petits doigts qui se refermaient autour des miens.

Un sourire se dessine sur mon visage. Je ferme les yeux et je fais une petite prière pour remercier le Seigneur pour la venue au monde de mon fils.

- Le voilà

J’ouvre les yeux et je vois l’infirmière qui s’avance vers moi avec mon petit homme dans les bras. Il porte une petite combinaison de couleur verte que j’ai acheté avec mes petits sous. Mon cœur se serre un peu à cette pensée car je n’ai pas acheté grand-chose pour lui. J’ai des couches pour à peine 1 semaine (pas des pampers, des couches classiques en linge). Des vieux vêtements que j’ai acheté à Gambela (marché de Kinshasa où on trouve facilement des choses de seconde main et presqu’usées).

L’infirmière vint me le mettre dans les bras et me demanda de le nourrir. Elle m’a montré comment faire et est restée avec moi tout le temps qu’a duré cette 1e connexion entre mon enfant et moi.

Les premières douleurs de la tété passées, le moment que je partageais avec mon enfant à cet instant était juste le plus beau moment que j’avais jamais eu à vivre de toute ma vie.

Je pensais à mes parents, à mes frères, à mes ami(e)s, à mon village. Une larme se mit à descendre le long de ma joue. J’aurais tellement souhaité partager ce moment avec eux. Dieu seul sait à quel point ils me manquent.

Toc toc toc

L’infirmière alla ouvrir et Caleb entra à sa suite. Il me regarda tendrement avec son joli sourire que j’aimais tant et que je lui rendais.

Il s’approcha de nous et s’assit sur le rebord du lit et continuait de nous regarder. Il semblait si ému et j’etais sûre que ce n’était pas qu’une impression de ma part.

- Lui : Felicitation

- Moi : Merci

- Lui : Il est vraiment mignon ton petit gars

-moi : merci

- Lui : Comment s’appelle-t-il ?

Je me suis mise à reflechir un instant et j’ai regardé Caleb en souriant

- Moi : Winner, je vais l’appeler Winner

- Lui : C’est joli

L’infirmière nous dit qu’il était tard et que de ce fait Caleb devait s’en aller. Il me felicita à nouveau pour l’enfant et promit de venir me voir encore demain.

Quelques jours plus tard

- Moi : Docteur soyez indulgent je vous en prie

- Lui : Ce n’est pas l’armée du salut ici, donc il n’y a aucune indulgence, vous devez payer un point c’est tout

Je baisse la tête et me la prend entre les mains. J’ai même envie de pleurer comme une petite fille ici mais il faut que je sois forte ; pour moi-même mais surtout pour mon fils

Voilà 2 semaines et demi que mon fils et moi sommes dans cet hôpital où nous sommes retenus contre notre gré. Pourquoi cela ? Tout simplement à cause du manque d’argent.

Je n’ai plus un rond et personne vers qui me tourner. Caleb essaie tant bien que mal de m’aider mais la somme que je dois payer est trop élevée pour des gens comme nous.

J’entends le bruit de la chaise gresiller. J’ai toujours la tête entre les mains mais je devine aisement que le docteur s’est levé de sa chaise. Mais je reste dans la même position car je suis trop lasse. Je suis fatiguée et je ne sais absolument pas où donner de la tête.

- Le docteur : Mais je vais vous faire une faveur

Je lève la tête vers le docteur qui me regarde avec un sourire malicieux. Il contourne le bureau et passe derrière moi.

J’ai à peine le temps de tourner la tête que des mains se posent de part et d’autre de mes epaules.

Dites moi si je me trompe mais ce n’est pas un peu bizarre ce qu’il fait là ?

- Lui : Votre dette peut être effacée si vous consentez à faire un petit quelque chose pour moi

Pendant qu’il le dit, ses mains descendent de mes épaules vers mes seins qu’il presse lentement.

Je me lève et le regarde horrifiée par ce qu’il vient de faire. Il se dirige vers la porte et tourne la clé qui se trouvait dans la serrure.

- Moi : J’ai peur de ne pas vous comprendre docteur

-Lui : C’est simple ma petite

Il se met à défaire sa ceinture puis son bouton et enfin il descend sa braguette. J’etais juste speechless devant le spectacle que j’avais sous les yeux.

Sans se gêner, le Mr sort son engin qui s’éveille petit à petit sous l’effet des frottements qu’il lui procure avec sa main. O_O !!!!!!!!

- Lui : Suce-moi et tu pourras quitter cet hôpital dès que tu franchiras le seuil de ma porte

Mamaaaaa !!!! j’ai envie de me donner des gifles pour être sûre que je ne rêve. Donc le gars est vraiment serieux dans son delire quoi ?

Il fait quelques pas dans ma direction et prends ma main qu’il dirige vers son bidule et fait faire à ma main des mouvements lents dessus. J’ai juste envie de gerber mais je dois être forte.

-Lui : C’est bien mon enfant, maintenant prends le dans ta bouche et suce-moi bien cette jolie friandise

Jolie friandise ? On dirait que lui et moi ne voyons pas la même chose ou bien ? Son petit truc noir, vilain avec les veines on dirait racines d’un arbre, c’est ça qu’il appelle joli friandise ?

Je fais mine de m’agenouiller et le Mr ferme déjà ses yeux. Juste à ce moment là, je serre son truc comme si j’etouffais un animal vivant

- Lui : AAAAAAAAHHHHHH MAIS TU ES FOLLEEEE

J’appuie encore plus fort et le docteur crie encore de plus belle.

- Lui : Mais arrêtes ma parole, tu es folle ?

- Moi : Non mais vous vous êtes sûrement fou, un criminel, un tueur ambulant.

- Lui :…

- Moi : Mais vous n’avez pas honte ? Les gens viennent chercher la guerison dans votre hôpital et vous, vous vous transformez en vrai Kuluna

Je presse encore plus fort et le Mr crie à nouveau plus fort. Les veines ressortent enormement de sa tige de balai là et il vire même un peu au rouge

- Lui : Pardon ma fille, pardon

-Moi, pressant de nouveau : Ma fille ? Moi je suis ta fille ?

- Lui : Aiiie tu as pratiquement le même age que ma fille

- Moi : Ta fille a quel age ?

- Lui : 23 ans

- Moi : Et moi j’en ai 21, donc tu es un pédophile ?

- Lui : Non non

- Moi : Tu as quel age ?

- Lui : 54 ans

- Moi : Et tu n’as même pas honte ? Yo papa mubimba boye ? Ozo yoka ata soni te ? (Toi un vieux papa comme ça, tu n’as même pas honte)

BOUM BOUM BOUM

- Ouvrez ! docteur, vous allez bien ?

- Lui : SAUVEZ-MOOOOOIIIIIII

PAAAAAFFFFFFF

Je lui donne une grande baffe de ma main libre.

- Moi : Qu’on te sauve ? Un criminel comme toi ? Mais t’as de la chance que je n’aie pas un couteau sous la main hein parce que j’allais seulement decouper ton Likata (mot très vulgaire en lingala à ne jamais dire en public, en français penis) ici comme si c’était du salami, bolole (je sais pas comment traduire, si quelqu’un peut m’aider)

Donc si ta femme n’arrive pas à faire son boulot comme il faut que tu viennes tremper ton faux kiki chez n’importe qui ? Hein ?

- Lui, pleurant : pardon, nako sala lisusu te (je ne ferai plus)

- Moi : Oko sala lisusu te hein ? (tu ne feras plus hein), bien sûr que tu ne feras plus après ce que je vais te faire

BOUM BOUM BOUM

- Ouvrez cette porte, Docteur Tsanga, vous allez bien ?

- Lui : AU SE….

PAAAAAFFFFFFF

Je le gifle fort à nouveau et il tombe à la renverse sur le sol. Il se touche ses bijoux de famille que j’ai relâché entre temps en se roulant par terre dans tous les sens.

Je lèves la jambe et je pietine ses bijoux avec une si grande force que dix cafards mourraient immediatement s’ils se trouvaient sous mes pieds en ce moment là.

- Lui, hurlant : AAAAAAHHHHHH

Je piétine encore deux ou trois fois de plus puis je crache sur lui avec rage.

- Moi : Imbécile, tu penses que parce que je suis dans le besoin que tu vas tout te permettre ? Zoba, quelle difference y a-t-il entre toi et les rebelles dans la fôret hein ? Toi t’es juste un tueur deguisé, sale chien, o’lapa (que ça te serve de leçon)

Je le pietine à nouveau avec force avant de prendre la direction de la porte et d’ouvrir.

Je tente de sortir mais deux hommes me retiennent pendant qu’un homme et deux autres femmes se precipitent vers le docteur.

- Moi : Mais laissez-moi, laissez-moi

- Docteur 2 au Docteur pedophile : Vous allez bien Docteur Tsanga ?

- Lui : Mama eeehhh abomi nga abomi nga ndoki oyo eehhh (elle m’a tué cette sorcière)

Moi, me debattant toujours : Non mais j’aurais dû, vieux pervers

- Docteur 2 : Appelez la police, elle a agressé le Docteur Tsanga

- Moi : QUOIIII ? O_O

Vous voyez les choses ? Vous voyez ? non mais je rêve ou quoi ? Pardon dites moi que c’est une blague.

On a failli me violer ici par l’autre vieux pervers là et eux ils veut m’arrequoi ?

Pardon venez les attrapez avant je n’ecrase d’autres bijoux ici, par pitié

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