L'ombre du passé
Partie 2 _
Hum! J’etais si fatiguée mais je ne pouvais m’arrêter. Je finissais de passer la serpillère avant d’aller dans la petite pièce qui servait de cuisine et verifier que le plat que je cuisinais n’avait pas cramé.
Il était déjà cuit, donc j’arrêtai le réchaud avant de poser la marmite sur une petite table en bois qui se trouvait pas loin. Je preparai rapidement le fufu, puis allais dehors avec toute la vaisselle sale que je me mis à nettoyer.
Un quart d’heure plus tard, j’avais fini et j’allai dans la chambre prendre les vêtements sales de Samba afin de les nettoyer.
Je commencai par vider les poches de ses jeans dans lesquels je trouvai quelques billets ça et là que je mis de côté afin de les lui remettre a son retour. J’etais entrain de plonger ses T-shirt quand l’un d’eux attira mon attention.
Il y avait une grosse tâche rouge remontant tout le long du col. Ça m’intriguait beaucoup. Ça semblait être du sang. Mais le sang de qui? Telle était la question.
Samba ne faisait QUE voler, pour quelle raison du sang se retrouverait sur un de ses T-shirt? Je refusais de penser au pire.
Je m’empressai de continuer ma lessive et j’étalai le linge sur le séchoir. Quand j’avisai l’heure, il est déjà 14 heures 20. Je retournai au salon et me jetai littéralement sur la pauvre chose déchiré à certains endroits qui nous servait de canapé.
Je m’apprêtais à allumer la télé quand notre chère SNEL (Societé Nationale d’Electricité) decidait de couper le courant. Je donnai un coup de poing rageur dans les coussins avant de pousser un soupir et fermer les yeux. Le sommeil me surprit ainsi.
Ce sont des tapes que je ressentis sur mes fesses qui me sortirent de mon assoupissement. J’ouvris difficilement les yeux pour tomber sur Deborah.
- Moi : Tu ne sais pas qu’il faut frapper avant d’entrer chez les gens tchrr
- Deborah : Ah!! quittes là-bas, toi-même tu laisses ta porte grande ouverte et tu exposes tes fesses là pour que tout le monde vienne tambouriner dessus non! Tchiup
Sans même attendre un mot de ma part, elle prit place à côté de moi, ce qui m’obligea à me relever. Elle se saisissait de la télécommande et allumai la télé. Je constatai alors que le courant etait bel et bien revenu.
Deborah est la seule amie que j’ai dans tout le quartier. Disons même dans toute la ville de Kinshasa. Elle est un peu fofolle mais je l’adore ainsi.
C’est une jolie fille de teint clair avec un très beau tour de poitrine et des belles fesses qui harmonisaient le tout. Elle avait une année de plus que moi et était orpheline de père.
- Deborah: Ton gars rentre quand?
- Moi : Le soir comme d’habitude
- Deborah : Après son boulot devoleur là tu veux dire
- Moi :…
- Deborah : Hum et puis tu l’as même laissé t’enceinter. Non mais toi t’es vraiment trop bête quoi
Vous l’avez compris, Deborah n’était pas vraiment fan de Samba. Elle n’arrêtait pas de dire que je meritais mieux. Mais moi je suis une adepte de l’adage selon lequel «Un “tiens” vaut mieux que deux “tu l’auras” ». Je me contentai donc du peu que j’avais car qui m’assurait que ce qu’il y avait dehors serait réellement mieux pour moi?
- Moi : Deborah on en a déjà parlé, je suis bien comme ça
- Deborah : Mama, un criminel comme ça, tout ce qu’il va t’apporter c’est des problèmes
Je savais bien qu’avec le genre de vie que menait Samba, on n’était pas à l’abri des ennuis. Même dans le quartier, parfois je rencontrais des regards dedaigneux. Sûrement que Samba avait dû commettre des forfaits chez ces gens, mais personne n’osait vraiment venir me chahuter car ils avaient peur des represailles.
En effet, la bande avec laquelle Samba se baladait n’avait pas bonne presse dans le quartier, mais il m’avait assuré que lui ne se contentait que des vols, il ne tuait jamais personne.
Croyez-moi, si Samba était un meurtrier, jamais je ne me serai mise avec lui et jamais je ne serai restée avec lui si je l’avais appris après. Je suis orpheline aujourd’hui parce que des gens ont ôté la vie à mes parents pour des choses éphémères de ce monde. Alors, partager ma vie avec une personne de cette trempe, NIET.
On regardait un film qui fut interrompu par un flash special du Ministre de la Justice.
Il y a quelques jours, aux informations, il était dit que l’un de ses fils avait été assassiné par des hommes armés non identifiés. Le Ministre passait donc une annonce promettant une grosse somme d’argent à tout celui qui pourrait lui rapporter des informations sur les personnes qui avaient tué son fils.
Voyez vous? Je hais les meurtriers. Ils ne savent que causer desolation et malheur partout où ils passent.
TOC... TOC... TOC...
- Moi : Entrez
Trois hommes firent leur entrée dans mon salon. Deux etaient en tenue militaire et un en tenue civile. Je pris peur à leur vue.
- Moi : Bonjour messieurs, puis-je vous aider?
- Homme 1 : Bonjour madame, je suis l’agent Masumbuko de la brigade criminelle, nous cherchons un denommé Samba Musau. Vit-il ici?
- Moi balbutiante : Euh… Euh
Dites moi, que je reponde quoi là? Qu’est-ce-que Samba a bien pu faire pour avoir carrement la brigade criminelle à ses trousses?
