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Chapitre 3

Les Diamants de la famille Nguessi

Chapitre 3 : HAUTE TENSION

**Boris Nguessi**

C’est clair que Boris n’a pas digéré les clauses du testament ; ça se voit comme le nez en plein visage. Lui qui est de nature si calme et tempérée, voire même effacée. Il vient de démontrer une fois de plus qu’il n’a pas le sang des autres, les NGUESSI…

-Boris ? Boris ? L’appelle Brigitte.

Sur ce, elle s’est levée la première pour le suivre. Personne d’autre n’a remué le petit doigt, normal, tout le monde avait l’air plus ou moins satisfait…

-Bon ! Ça lui passera ! A rétorqué le patriarche.

-Papa ! Comment tu peux dire que ça lui passera ? Intervient Georges, le cadet de Nathan. Tu ne vas pas nous dire que tu fais la différence ! Boris est aussi comme mon fils ! Je l’ai pris tout petit ! Voyons ! Il… il porte notre nom !

-Je n’en disconviens pas mon fils. Je n’en disconviens pas. Rétorque le patriarche.

-Mais alors papa ! Où est ton sens de la justice, car je trouve cela bien injuste ! Reprend Georges assez courroucé.

D’un bond il se lève, puis se rassoit nerveusement…

-Bien ! Reprend le patriarche. Quelqu’un d’autre a quelque chose à dire ? Personne ne dit mot sur le champ… il continue…

-Faites les revenir ! Ordonne le patriarche. Georges se lève pour aller les chercher.

Le trio revient quelques minutes plus tard. L’air secoué, Boris semble plutôt tendu, alors que ses parents essayent tant bien que mal de le radoucir. Ce qui n’a pas l’air d’émouvoir Basile…

-Comme tous les esprits se sont calmés, dit-il, vous pouvez donc vaquer chacun à vos multiples occupations ; mais… je dis bien mais… c’est dans le seul et unique but de vous préparer tous à rentrer définitivement au bercail pour ceux qui sont hors du pays. Les fonctions devront être prises dans les plus brefs délais. Alors… vous avez un délai de deux mois !

C’est un remue-ménage qui s’en est suivi. C’est chacun qui voulait donner son

opinion, parce que personne n’était d’accord avec la décision du patriarche…

-Papi ! Mais… c’est quasi impossible ce que tu demandes là ? Deux mois ? Moi je ne peux pas revenir définitivement ici avant deux ans ! Dit Aurora, la fille de Georges et Brigitte.

-Moi non plus ! Rajouta et Perla, l’autre fille de Georges et Brigitte. Nos activités

en France ne nous le permettent pas ! Nous sommes désolées papi.

-Palome et Walter ? Qu’est-ce que vous en pensez ? Demande le patriarche. Je veux avoir tous les avis !

-Euh … je n’ai aucun soucis Papi. Dit Palome. Je dois juste bien m’organiser et

bien faire mes valises !

-Pareil pour moi ! Rajoute Walter. Je suis prêt à prendre service, demain même, s’il le faut. Comme je l’ai toujours dit, l’empire des NGUESSI ne doit pas s’effondrer !

Fiers d’eux, les parents de Walter et Palome, sont d’autant plus contents des responsabilités que vient de leur léguer Basile. Pour eux, cela ne cause aucun problème à ce que leurs enfants rentrent définitivement au pays, pour assurer la pérennité. Ce qui par contre ne semble pas arranger les parents d’Aurora et Perla, qui ont l’air plutôt déçus et très mal en point…

-Bon ! Comme je vois que les choses ici se font de manière à favoriser certains et à léser d’autres, je crois que nous n’avons plus à faire ici ! Aurora, Perla, Boris et Brigitte on s’en va ! Ordonne Georges ! Papa, avec tout le respect que je te dois je ne peux pas…

-Mais tu vas la fermer oui ? Intervient Rita, l’épouse du patriarche et la mère de Nathan et de Georges. C’est quel exemple que tu montres comme ça aux tiens Georges ? Tu te lèves en pleine réunion et tu dis que tu t’en vas alors que ton père se bat pour que notre prospérité à tous ! Tu veux même quoi à la fin ? Tu n’as pas eu ta part ? Tes filles ici ! Personne n’est épargné !

-Maman ! Papa devrait aussi tenir compte de notre ressenti à nous ! Ce n’est pas que la balance doit toujours pencher d’un côté, alors que…

-Fils ! Dis-moi concrètement ce que tu souhaites que je fasse, pour te satisfaire pleinement ? Intervient le patriarche. Vas-y ! Tu peux parler au nom des tiens.

Tu l’as dit, que je ne tiens compte que d’un seul côté de la balance, alors vas-y je t’écoute !

Georges se rassoit nerveusement ; il scrute toute l’assemblée d’un œil ; il jette un dernier regard à Brigitte son épouse ; cette dernière lui fait un signe de la tête, comme pour le motiver…

-Ok ! Merci père ! Tout d’abord je m’excuse d’avoir pris la grosse tête et d’avoir voulu m’en aller comme ça, mais c’est parce que moi et les miens nous avons toujours eu l’impression d’être relégués au second plan. Combien de fois, moi Georges, votre fils, j'ai supplié ! Oui papa je t’ai supplié de me laisser te seconder, alors que Nathan était plutôt concentré dans ses affaires ? Moi j’étais prêt et disponible ! Mais au lieu de ça tu m’as carrément fait comprendre que… que je n’avais pas l’étoffe d’un chef ! J’ai même créé une société d’exploitation de diamants ici à Bertoua. Mais ça tu t’en moques ! Mes filles se battent comme elles peuvent en France. Elles font leurs preuves, mais une fois encore tu ne leur donnes que des miettes ! On dirait que tu veux nous voir sombrer au détriment de mon frère aîné, qui lui, a toujours eu les honneurs ! Jusqu’à sa descendance ! Je n’ai rien contre eux, mais ça commence à bien faire papa ! J’ai aussi un fils aîné papa ! Boris ! Même s’il n’est pas de mon sang, je l’ai adopté comme mon propre fils !

Essoufflé, et très en colère, Georges finit par se taire et se rassoir. Basile, son père qui l’a très bien écouté, esquisse un petit sourire ; préférant battre en retraite, il se lève, mais avant de s’en aller il dit…

-Tout ce que je demande dans cette famille, c’est juste un minimum de compréhension entre vous. Si ton grand frère est heureux, pourquoi tu ne peux pas l’être aussi ? Vous êtes différents tous les deux. Certes j’ai voulu vous façonner de la même façon, mais j’ai fini par comprendre que vous êtes différents. Tu ne seras jamais lui et vice versa. Georges, tu as aussi tes chances et je trouve que cela te convient. Ton frère est heureux pour toi, tu devrais aussi l’être ! Pourquoi jouer les envieux ? Tu ne vois pas que tu t’intoxiques davantage à vouloir jouer les malheureux et les incompris ? Ça ne sert à rien ! Moi j’en ai terminé ! Comme je l’ai dit, c’est l’avenir notre empire qui est en jeu, et tant que nous n’avons pas compris cela, rien ne pourra marcher.

Il tourna les talons et s’en alla, laissant tout le monde dans le plus grand embarras.

Après que les uns et les autres aient digéré les clauses du testament du patriarche, c’est chacun qui vaque à ses occupations. Plus personne n’a eu le courage de remettre le sujet sur le tapis, sauf dans les coulisses. Et même à table quand le dîner a été servi, c’est le calme plat qui n’a fait que régner, aussi longtemps que possible, et jusqu’à ce que Basile se soit retiré dans ses appartements…

-Euh… Nathan et Georges ! Venez avec moi ! Ordonne-t-il à ses deux fils.

Bertine la femme de Nathan qui a assisté à tous les événements est restée la plus silencieuse, et la plus respectueuse. Avant de retourner dans ses appartements, elle a pris la peine de se rapprocher de sa belle-sœur par alliance, Brigitte, la femme de Georges, question de la soutenir en quelque sorte…

-Ma BS ! Comment ? Tu vas déjà te coucher ?

Cette dernière lui a tourné immédiatement le dos et pour s’en aller ; mais Bertine a insisté…

-Ekie ! Ma BS ! On dirait que tu…

-Stp ! Laisse-moi ! Je n’ai plus envie d’ouvrir la bouche ce soir ! J’en ai assez

entendu comme ça ! Lui a-t-elle répondu sur un ton froid et sec.

-Mais…

-Il n’y a pas de mais… Tu sais très bien ce qui se passe ! Vos manigances que vous faites, tout ça pour nous humilier en public ! Mais sache que ça ne se passera pas comme ça ! Ça a assez duré !

Sur ce, elle l'a plantée là avant de s’en aller, sans se retourner.

Plus tard en soirée…

-Je trouve que tu as bien parlé. Dit Rita, qui vient de rejoindre son mari Basile dans la chambre en fin de soirée. Georges est tellement rancunier tu sais ? Mais ne lui en veut pas, c'est sa nature.

-Si je ne le connaissais pas je ne lui aurais jamais donné ce qu’il mérite ! Le

patrimoine immobilier lui convient, à lui et ses enfants.

-Tu étais au courant de la société d’exploitation du diamant qu’il a créée ici ?

Moi je ne savais pas !

-Mon propre fils… rivaliser avec son père !

-Je ne comprends pas Basile ! Tu veux dire que…

- « Les Pépites de l’est » c’était ça le nom de cette fameuse entreprise. Mon œil !

-Nooon ! Ne me dis pas que… que Georges était derrière toute cette machinerie ! C’est lui qui a créé cette… cette société ?

-Oui ! Dans l’unique but de me combattre ! Est-ce qu’un chat peut combattre un

lion ? Non !

-Il a fait faillite ! Seigneur ! George me dépasse ! Tu as eu raison de les réunir tous ici. Ça allait dans tous les sens ! Sans oublier Brigitte et leurs enfants ! De vrais casse-cou ! Des éternels insatisfaits ! Tsuip !

-Je ne suis pas fou Rita ! Ils ont deux mois pour rappliquer ici ! Sinon je les

déshérite tous ! Et je t’assure que je vais assumer jusqu’au bout !

-Heureusement que Boris est là ! Un vrai comédien celui-là !

-Tu as vu ? Il joue les lésés, alors que personne ne sait que c’est lui qui gère presque tout ici à Bertoua, pendant que ses sœurs font les folles en France ! S’il n’était pas là, je ne sais comment j'aurais tenu.

-Oui c’est très décevant ! Brigitte les encourage à se dévergonder. Quel déshonneur pour la famille !

-J’ai dit deux mois Rita ! Et je pèse bien mes mots ! Je n’ai pas de soucis pour Palome et Walter. Ils sont assez consciencieux. Palome vient de terminer sa formation, et Walter, je sais que je peux lui faire confiance. Je vois tout et je sais tout, mais ils ne le savent pas ! Boris n’a pas notre sang, mais il se comporte plus qu’un NGUESSI !

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