Les confessions de Nahima
Partie 7
J’étais complètement scandalisée par ce que venait de me dire Rokia. J’avais limite l’impression d’halluciner.
C’est vrai que j’étais plutôt super-extravertie et très ‘’pien-pien’’ comme le disait souvent ma mère mais de là à voler mes parents jamais je n’aurais pu envisager faire une chose pareille.
Cette nuit fût très difficile pour moi, déjà que j’avais du mal à m’endormir ne cessant pas de penser à ce qu’avais pu me dire Rokia, et chaque fois que j’avais enfin l’occasion de fermer les yeux j’étais rapidement réveiller par ce que je venais de faire un cauchemar dans lequel je voyais B'na m’attraper en plein flagrant d’élit et me déshabiller devant tout le monde dans mon lycée comme elle me l’avait promis la dernière fois où elle avait osé porter la main sur moi, cette femme je la redoutais mais à un point que je ne pouvais pas encore bien définir…
Le lendemain matin, la maison était très agitée, je les entendais tous enthousiaste entrain de préparer les dernières affaires pour le voyage à Aboisso comme d’habitude B’na avait fait trembler toute la maison avant son départ. Néanmoins, ils ne m’avaient pas oublié, Ben-j et elle montaient dans ma chambre avant pour me dire au revoir.
En les entendant arriver je faisais mine d’être encore endormie et recouvrais rapidement ma tête avec ma couette.
B’na : coucou bébé, réveille toi, c’est maman…
J’ouvrais brièvement les yeux sans brancher car j’étais encore censée être très fâchée contre elle pour m’avoir privée de passer le weekend avec eux en famille. Ben-j quant à lui se posait sur mon lit et m’embrassait langoureusement, on sentait d’hors et déjà que j’allais terriblement lui manquer et qu’il ne voulait pas se séparer de sa fille chérie.
B’na : On est sur le point de partir, j’ai laissé 50 milles à Adèle pour toi, tu as compris ? Soit sage Nahi ne va pas faire des bêtises là bas je t’en supplie, tu vas voir que le temps va vite passer et ça va te faire beaucoup de bien cette mini retraite spirituelle.
Adèle c'était ma nounou,je ne disais rien, je la regardais à peine, je me contentais de câliner mon papounet jusqu’à ce qu’elle dise encore une dernière fois :
>…
Je regardais par la fenêtre et je voyais la voiture disparaitre peu à peu.
Un calme soudain régnait dans la maison, j’étais à présent seule, j’avais champ libre pour faire absolument tout ce dont j’avais envie mais je ne sais pas pourquoi mon cœur battait énormément.
Je tournais en rond, j’essayais de sortir un peu de la chambre, je descendais, je remontais les escaliers je tenais difficilement en place. Je faisais des allers-retours, en passant devant la chambre de mes parents sans jamais oser regarder une seule seconde l’imposante porte.
Une, deux, trois fois, à faire les mêmes pas, le même geste avant de songer enfin à l’ouvrir puis à la refermer aussitôt.
Ma conscience me grondait fortement mais à un moment poussé par je ne sais quelle folie je parvenais à m’introduire discrètement dans la chambre et premier réflexe je me jetais d’abord sur le lit faisant mine de renifler les oreillers en réalité j’essayais juste là de remballer ma peur et de me rassurer.
J’observais pendant un instant la dite pièce histoire de savoir vers où j’aurais bien pu me diriger puis la chasse au sous allait commencer, quelques minutes ainsi à fouiller et à chercher dans les moindres recoins ne serait ce qu’un petit billet en vain jusqu’à ce que soudainement je tombe sur une enveloppe kaki pleine, en l’ouvrant discrètement je tombais sur une multitude de billets à couper le souffle.
Je ne sais pas pourquoi, je fermais mes yeux, plongeais délicatement la main à l’intérieur et retirait 5 billets dans la foulée avant de la remettre à sa place et de m’enfuir.
Lorsque j’arrivais dans ma chambre j’étais littéralement essoufflée pourtant de la mienne à la leur la distance était totalement infime. Je refermais la porte à double tours et je constatais les fruits de mon crime, je posais les billets sur le lit, et j’observais 5 billets de banque craquant de 100 euros, j’avais maintenant en ma possession 500 euros tout bien compté en prenant cet argent je ne m’attendais pas à ça je les avais pris sans vraiment regarder.
Je me sentais terriblement mal, je n’arrêtais plus de culpabiliser, de me sentir sale, j’étais dégoutté de moi-même. J’avais dérobé sans scrupule 327 500 CFA à mes parents, pourquoi au juste ? Mais d’où j’avais pu faire ça, comment une telle chose avait-elle pu me prendre la tête. Je fondais en sanglot…
Et, tandis que je pleurais, mon téléphone n’arrêtait pas de sonner, c’était Rokia, je n’étais vraiment pas d’humeur pour décrocher mais elle n’arrêtait pas d’insister jusqu’à me laisser un sms que je me décidais à lire quelque minute plus tard : >…
Apparemment on ne partageait pas les mêmes ressentiments, de son côté elle avait plutôt l’air fière de son coup je trouvais ça pathétique.
Je me déliais de tout ça et partais directement prendre ma douche, ensuite, après avoir terminé mon petit déjeuné je me décidais à l’appeler pour lui dire que finalement je me désistais pour la soirée. Mais, après avoir bien réfléchi je me disais que le lui dire en face aurait été plus judicieux, cela nous aurait permis d’éviter toutes incompréhensions.
Je marchais donc tranquillement en direction de sa maison lorsque je voyais comme ça un énorme 4X4 foncer tout droit sur moi, à la seconde, j’avais cru que ce monstre de bolide allait m’emporter tout droit vers la tombe mais heureusement le conducteur réussissait à freiner net à mon niveau, on aurait dit qu’il avait bien préparé son coup. Et là, il y avait un boucan pas possible, j’apercevais Rokia à l’intérieure qui jubilait musique coupé-décalé en fond sonore.
- Nahima, c’est gâter, péter aujourd’hui, vas y monte ma chérie, c’est à notre disposition pour tout le weekend on va mettre babi sous nos pieds…
Je ne réfléchissais pas je montais directement dans la voiture j’étais bouche bée. Je saluais timidement le chauffeur…
Elle : ‘’Keshia’’ tu as honte ou bien, ne fait pas ta timide là, lui c’est le vieux père Moussa. Mon vieux c’est elle ma sœur là dont je te parlais tout à l’heure, on est ensemble pour le weekend elle c’est moi, moi c’est elle quoi donc pas besoin de ‘’sciencer’’.
Lui : Ok y a pas drap, bonne arrivée ma petite.
- Eh toi là, mais comment tu as réussi à faire tout ça ? où tu as eu l’argent ? questionnais-je
- Laisse ça là, petite j’ai chargé un ''bâton'' sur ma tête, où je suis là, je suis très lourde. Se vantait-elle
- Un bâton ? et ça fait combien ? m’exclamais-je
- Ah ah ah ah ah, j’oubliais que tu n’étais pas du secteur… rapproche ton oreille (un million de franc CFA)
- Quoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii …. Hurlais-je
- Oh ne fait pas cette tête là voyons, tu me regardes comme –ci je viens de commettre un crime.
- Mais bien sûr que tu viens à peine d’en commettre un, et peut être même que c’est pire. Ce qui me révolte le plus c’est que ça n’a pas l’air de te dire grand-chose moi déjà je n’ai même pas pu prendre la moitié de ce que tu as pris et je peux t’avouer que je me sens terriblement mal. Pleurnichais-je
- Ah ouais, et dit moi donc tant qu’on y est ? tu leur as soutiré combien à Ben-j et B’na ?? je suis curieuse de savoir.
- A peine 300 000 milles Franc CFA… disais-je honteusement.
- Mdrrrrrrrr, pdtrrrrrrrrrr, Looooooooool ….
- Mais qu’est ce qui te fait rire dans ça ?? questionnais-je
- Non mais je suis surprise, et moi qui croyais que tu allais réussir à avoir plus que moi, ils sont avares tes parents dit donc, dans votre grosse baraque c’est 300 milles seulement qu’ils ont vu pour cacher. Ahahahaha….
- Non mais ce n’est pas drôle Rokia, quelle genre d’enfant sommes nous comme ça dit moi ? demandais-je
- Orrr toi vraiment hein, on est des enfants normaux comme tout le monde, juste un petit peu pressé de revendiquer notre part du gâteau c’est tout. Nahima c’est rien de mal là, c’est pour nous que nos parents travail non alors qu’on prenne cette argent aujourd’hui ou demain c’est la même chose tôt ou tard tout ceci devra être a nous, alors profitons et ne fait pas cette tête d’enterrement aujourd’hui est un grand jour.
Moi : Ouais peu être mais en attendant je ne peux pas m’empêcher de penser aux conséquences quoi, c’est trop dur…
- Quelles conséquences, calme toi, relaxe, tu vas voir une fois qu’on sera au salon de coiffure et qu’on se fera bichonner comme des ‘’boss’’ tu ne penseras plus pareille. Ecoute et si tu te mettais déjà à imaginer à ce qu’on va montrer à Ludivine et sa bande lorsqu’elles nous verront arriver ce soir, je te pari qu’il y aura beaucoup de dégâts… Eh Chauffeur augmente le volume, s’il te plait, ça c’est mon morceau '' coupé-décalé ça c'est bon, mon ami ma chérie tu es fou elle est folle'' non tuaaaaage quoi hannn je ne suis plus possible…….
On parcourait ainsi donc la ville d’Abidjan dans la folie et la bonne humeur.
On arrivait de l’autre côté du pont dans un centre de soins. C’était no-limite, on pouvait consommer autant qu’on voulait j’avais juste l’impression d’être une reine.
On se mettait dans les conditions puis ensuite on passait au soin, j’étais sur le point de m’allonger sur la table et de laisser les mains de l’esthéticienne se glisser sur ma peau.
On était véritablement dans la cours des grands, dans cet espace on côtoyait des femmes de sportifs, de responsables etc… Cet endroit était tout simplement le repère de ceux qui aiment le bien être et qui prennent soin d’eux pour conserver une image que l’on associe avec l’élégance.
Après ce petit moment de détente et de soin intensif du visage et de la peau on se dirigeait vers le salon de coiffure. On s’installait confortablement dans les fauteuils de cuir et commençait alors le massage du cuir chevelu, onglerie, pédicure et tous les autres tralalas qui vont avec.
En sortant de là bas, je me sentais quasiment revivre…
Rokia : Non élément on est fraîche hein, on va tuer ce soir.
Puis, à 20H00 précise, c’était l’heure du crime, notre majestueux 4X4 se garait net devant chez Malick. Il sortait tranquillement de chez lui, habillé dans un chemisier blanc immaculé, fourré dans un jean bleu nuit et une petite paire de soulier pour finir le tout.
Je le trouvais tout simplement beau et classe. Il s’installait à l’arrière avec moi, quant à Rokia, elle se trouvait à l’avant et était déjà entrain de s’affairer sur ce qui se passait à la soirée en notre absence.
Elle : han c'est déjà mouvementé là bas hein, les akpanis sont au rendez-vous, je sent qu'on va djafouuuule mal...
Après quelques minutes de route, on arrivait enfin devant l’imposante villa du maire, rien que la devanture était déjà impressionnante alors on n’imaginait même pas l’intérieur. Il y avait un par terre de voiture qui était garé à l’avant et tout un protocole se chargeait de trier les entrer.
Lorsque nous garions devant, les yeux curieux se tournaient déjà vers nous, on pouvait reconnaître quelque tête…
Rokia : ma copine on ne sourit pas , on serre bien le visage, ils vont nous respecter ce soir...
C’était notre petit moment de gloire, je ne sais pas je me sentais comme sur un petit nuage d’autant plus que j’arrivais ce soir avec un cavalier et non des moindres un très beau gosse alors c’était en quelque sorte ma petite revanche.
Une fois à l’intérieur, la soirée battait son plein, Rokia s’éclatait comme une folle. Moi je me contentais d’admirer et de rester avec Malick car il était uniquement là pour moi et je voyais bien qu’il ne se sentait pas très à l’aise.
C’était la nuit de tous les essaie, la soirée était démentielle, il y avait du tout, des artistes, des BCBG, des starlettes de lycée à deux balles enfin tout pour bien se marrer quoi. Rokia et moi on avait pratiquement touché à tout, cigarette, alcool, non stop une vraie folie.
Le dj était juste waouuh, je ne tenais plus en place…
- Je crois qu’on est supposé danser là… disais-je à Malick.
- Je n’ai pas très envie de danser avoua t-il …
- Ah mais ça, c’est par ce que tu n’as jamais dansé avec moi. Répliquais-je en lui prenant la main…
Je l’entrainais sur la piste de danse…
- Eh arrête Nahima qu’est ce que tu fais…
- Dès que tu auras essayé tu changeras d’avis crois moi. Lui disais-je
Je m’arrangeais tout juste pour aller vers l’endroit où les lustres projetaient la lumière sur le sol brillant afin que l'on puisse bien nous observer. Je savourais à présent la sensation de cette main chaude enserrant la mienne. Malick ne se débrouillait pas si mal que ça, je dirais même qu’il était plutôt bon danseur…
Je lui chuchotais donc à l’oreille : >…
Il se contentait de me répondre par un jeune sourire. Il était si charmant. Au fil de la danse, je me sentais légère, excitée et mon cœur battait à tout rompre.
Jusque là j’avais encore des doutes sur ce que je ressentais réellement pour Malick mais lorsqu’il me prit dans ses bras tout scrupule déserta en moi. Son corps était si chaud et viril, nous étions plus que jamais proche jusqu’à ce que j’aperçoive Franck venir s’arrêter fièrement devant nous …
Il n’avait aucun scrupule de dire à Malick avec arrogance et présomption : > …
Tellement surpris, ne comprenant rien, Malick le regardait du genre : ‘’ il y a un souci mec ? ‘’
J’étais moi-même dépassé, je ne comprenais absolument rien à ce qui se passait, pourquoi venait-il dire une chose pareille après m’avoir terriblement ridiculisé devant Ludivine qu’est ce qu’il espérait au juste ?
- Tu as compris ou quoi ? rend la moi je te dis, tu as cru que quoi ? tu n’es qu’un pneu secours mon gars, entre toi et moi il n’y a aucune compétition possible les gars comme toi n’ont pas leur place ici, je ne sais même pas ce que tu fais là, rend moi ma meuf et vite… insistait-il
Malick : Oh parle moi sur un autre ton s’il te plait, et si tu es si pressé de la prendre vient la chercher toi-même ou au mieux elle est assez grande pour arriver jusqu’à toi tu ne penses pas.
J’ai toujours cru ne pas aimé Malick et m’être mis avec lui juste par dépit pour essayer d’oublier Franck et ce soir comme par hasard alors que le feu semblait à présent s’enflammer entre lui et moi il fallait que les braises de mon ancien love puisse fumer à nouveau j’avais là une chance inouïe de réparer le passé et je comptais bien la saisir…
- Donne moi juste deux minutes Franck ne bouge surtout pas, je me rafraichis un peu et je te rejoins.
En entendant ça, je le voyais jubiler. Malick le pauvre était terriblement blessé dans son amour propre au point où lui non plus ne bougeait pas j’étais profondément attristée de le faire souffrir ainsi mais je n’avais pas le choix, il s’agissait d’un mal nécessaire.
Franck : je savais que tu m’aimais toujours Nahima.
Moi : C’est peu de le dire Franck…
Tout le monde nous regardait à présent, je revenais vers lui docilement, sans réfléchir, je saisissais une coupe de champagne sur le plateau d’un serveur qui passait et je lançais le contenu sur le visage de l’arrogant Franck.
- Ne t’avise plus jamais à refaire une chose pareille, ce garçon vaut mieux que toi et c’est lui que mon cœur à choisi alors tu ferais mieux de te tenir très loin de moi si tu ne veux plus subir ça. Disais-je
Conscient que les regards étaient braqués sur lui, Franck essuya ses joues d’un geste rageur tandis que le silence laissait à présent place aux murmures excitées.
- Comment as-tu pu m’humilier ainsi … disait-il doucement.
Mais je ne prêtais aucunement attention à sa, je lui tournais ensuite le dos et m’avançais parmi les invités qui s’écartaient à mon passage en me contemplant avec stupeur. Je saisissais la main de Malick, et ensemble nous traversions l’immense salle de réception, nous ne savions pas où nous allions exactement mais c’est avec satisfaction qu’on quittait tout de même la pièce principale………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
