Bibliothèque
Français
Chapitres
Paramètres

4

Ma Jumi

La première fois que maman a traversé la porte de la maison en tenant Madly par la main , j’étais la plus heureuse des petites filles, j’avais enfin une sœur avec qui je pourrais partager mes Barbies, une sœur avec qui aller à mes cours de natation, une sœur avec qui je pourrais dormir dans ma grande chambre et surtout une sœur à qui je pourrais partager tous mes petits secrets de petite fille.

Quand elles sont rentrées dans le salon, je me suis précipitée vers elle, toute joyeuse

Moi: bonjour

Elle a eu le réflexe de serrer un peu plus la main de maman et de se cacher derrière son bras comme si elle avait peur de moi.

Maman: tu ne veux pas dire bonjour à Rayé, c’est ta nouvelle sœur

Je l’ai sourit amicalement pour qu’elle soit en confiance et en espérant qu’elle me le rende aussi. Bien que ce ne fut pas le cas, je n’ai pas cessé d’afficher mes dents.

Puis mes yeux de petite fille sont tombés sur sa robe délabrée et déchirée, ce qui me rendit triste sur le moment.

Moi: maman ?

Maman: oui, mon coeur ?

Moi: Madly peut porter une de mes belles robes, regarde comment la sienne est sale et déchirée

Maman(souriant): c’est une très bonne idée

Moi(souriante à mon tour): peut être comme ça, elle acceptera de devenir ma copine

Maman: ne la considère pas comme ta copine Rayé parce que c’est ta sœur

Moi(avec un autre large sourire): d’accord maman.

Ce n’étais pas la première fois que je voyais Madly, en effet elle avait pour habitude de faire la manche dans le quartier pour manger. Puis un jour, en voiture, alors que l’on rentrait dans notre concession, elle était assise à même le sol à côté de notre portail entrain de jouer avec des cailloux. Maman est descendue de voiture, la prise avec elle et nous avons passé deux jours ensemble. Madly, ne parlait pas, ne souriais pas, elle se contentait d’écouter et de manger. Puis maman repartie avec elle, trouver ses parents et un mois plus tard, elle était de retour pour mon plus grand bonheur.

Nous avions 7 ans toutes les deux à l’époque. Mais ce n’était pas la seule chose en commun que j’appréciais avoir avec elle, en effet, Nous avions le même teint, la même taille, la même corpulence et maman se plaisait à nous habiller pareillement, comme des jumelles. C’est d’ailleurs ainsi que je l’appelais : « Ma jumi ».

Ma Jumi était introvertie, timide même après 6 mois passés ensemble, elle avait encore du mal à jouer sans retenue avec moi par exemple ou à me parler spontanément. Par contre, elle faisait beaucoup de bêtises. Elle cassait pas mal d’assiettes et de verres, volait de la nourriture dans le frigo, revenait au salon pour regarder la télé même quand maman nous envoyait au lit.

Un jour, elle fit une énorme gaffe qui mit maman dans tout ses états, en effet Madly aimait s’amuser à jouer les Alicia Keys avec le Piano de maman qui restait au salon quand nous restions toutes les deux à la maison. Puis un jour maman s’était rendue compte qu’une dent de son piano était cassée et sachant que c’est Madly qui aimait jouer avec lui alors elle s’en prit à elle.

Depuis ma chambre les cris de maman m’alarmèrent et je me précipitai dans le salon

Maman(tenant violemment le bras de Madly): C’EST TOI N’EST-CE PAS ?

Madly: sniiifffff

Maman(tirant sur son bras): REPOND QUAND JE TE PARLE, c’est toi qui a cassé le piano ?

Madly: sniiiffff, maman tu me fais……sniiifffff mal !

Maman (violente): REPOND !

Madly(criant de plus belle): AAAAAAaaaaarrrr h

Mon coeur de soeur se serra, j’avais mal de voir ma Jumi se faire gronder ainsi par maman mais aussi peur pour elle car ça ne faisait aucun doute que maman allait finir par la frapper pour sa bêtise.

Moi(en pleure): non maman…..sniiffff, c’est pas Jumi qui l’a cassée….sniffff c’est moi

Maman(étonnée): QUOI ? C’EST TOI QUI A TOUCHE AU PIANO ?

S’il a bien une chose que je ne savais pas faire c’était de mentir, et de toute ma petite enfance je n’avais jamais eu d’occasion de le faire mais là, je venais d’en dire un pour sauver ma soeur et part amour pour elle.

Maman était une femme et mère adorable et nous ne manquions de rien à la maison, mais une fois elle rentrait dans une grosse colère, l’on pouvait très vite le regretter. Alors pour pas que Madly ait a subir ça, j’ai mentis à notre mère pour la première fois de ma vie à cet instant.

Maman(les yeux injectés de sang): RAYÉ ?

Moi(après avoir sursauté et toujours en pleur): oui maman ?

Elle: c’est vraiment toi qui a touché à ce piano ?

Moi: oui maman……sniiiiffff

Elle: et pourquoi ? (elle lâcha le bras de Madly) tu sais bien qu’il est INTERDIT D’Y TOUCHER EN DEHORS DU COURS DE PIANO, (elle saisit mon bras) MAINTENANT IL EST CASSÉ.

Moi: sniiffff désolée ma ….

Clappp

Elle venait de me donner une gifle et j’avais 9 ans or depuis mes 5 ans, elle n’avait pas porté la main sur moi, parce que, jusqu’ici j’avais su éviter qu’elle ne rentre dans une colère comme celle ci. J’avais su être et rester une petite fille modèle qui faisait tout ce que sa maman demandait. Mais dans le fond, je ne regrettais pas mon geste, parce que je venais d’éviter à ma Jumi de prendre cette gifle. Je venais d’éviter à ma tendre soeur, celle que j’ai toujours rêvé d’avoir, ma Jumi que j’aimais tant de subir la colère de notre mère.

Madly était introvertie certes mais très maligne, en tout cas assez pour pourvoir éviter les coups de maman car à partir de ce jour, A chaque fois qu’elle faisait une bêtise dans la maison, elle disait que c’était moi qui l’avais fais. Par exemple : la fois où elle avait essayé un parfum à maman mais qu’il lui avait échappé des mains

Maman: qui a cassé mon parfum ?

Madly: c’est Rayé maman, je l’ai vu dans ta chambre l’utiliser

Maman: viens ici Rayé

La fois où, elle avait laissé des livres de lecture dehors, il avait plus, et ils avaient fini par être trempés

Maman: qui a fais ça ?

Madlly: c’est Rayé maman; Quand j’ai fini de lire, elle m’a demandé de les laisser dehors pour elle mais elle n’a pas rangé après les avoir utilisés.

Mman: Rayé viens ici

La fois où il manquait une part de gâteau pour l’anniversaire de mamie, la fois où elle avait utiliser le téléphone de maman, la fois où elle avait mis du vernis sur le lit, laisser ouvert le frigo, la télé allumée toute une nuit. Bref toutes les bêtises qu’elle faisait dans la maison, je me retrouvais à en payer le prix. Moi qui était une petite fille sage de base, j’étais devenue le vilain petit canard. Du coup, aucune semaine ne passait sans que maman ne me frappe. C’est à partir de ce moment où j’ai commencé à prendre du poids, la nourriture devenait un moyen de réconfort pour moi car c’est également à ce moment où pour me punir, je n’avais plus droit au cours de natation, au cinéma au CCF, au sortie avec elle pour aller au Birdy ou même en mbolo faire les courses et prendre ce que je voulais. C’est à partir de ce moment que pour me punir, lorsque maman voyageait, elle ramenait plus d’articles à Madly qu’à moi. C’est également à partir de ce moment que la petite fille renfermée, réservée, repliée arrivée 3 ans plus tôt dans cette maison commençait à réellement affirmer ses envies, ses choix dans la maison.

J’étais plus tôt contente de la voir s’épanouir, Mais malheureusement la complicité que j’avais toujours désirée avoir avec elle n’est pas allé dans ce sens. Malgré tous mes efforts pour que nos liens de « jumi » ne se limitent pas qu’à prendre des coups de maman pour elle, à porter les mêmes accessoires de cheveux, à porter les mêmes coiffures ou à être dans les mêmes classes.

Elle ne voulait pas jouer au barbie avec moi, faire les mêmes activités que moi, regarder des dessins avec moi, jouer avec moi. Elle ne devenait joviale que quand sa mère était dans les parages.

Nous rapports se sont dégradés, lorsque nous sommes rentrées au collège. Nous avions 11 ans.

Madly: maman pourquoi la pomme de Rayé est plus grosse que la mienne ?

Moi: mais qu’est-ce que tu racontes ?

Madly: ce n’est pas à toi que je m’adresse mais à ma mère

Moi:

Maman: Rayé à raison mon coeur, vos pommes ont la même taille

Madly les prit et les colla l’une à côté de l’autre !

Elle: non, je vois bien que la sienne est légèrement plus grosse que la mienne

Moi: c’est n’importe quoi

Elle: si pour toi ça n’a pas d’importance, alors donne la moi et prends la mienne

Moi: il n’en ai pas question

Madly(à maman): tu vois maman, quand je te dis que sa pomme est plus grosse que la mienne, tu ne veux pas me croire !

Moi: mais où est le rapport ?

Madly: le rapport c’est que si pour toi, nos pommes ont réellement la même dimension, ça ne devrait pas te gêner que je prenne la tienne et que tu prennes la mienne vu que pour toi « elles sont pareilles » sauf si tu me rejoins quand je dis que la tienne est un peu plus grosse alors là il y aura un problème

Moi: et lequel ? je peux savoir ?

Madly: pourquoi tu aurais la pomme la plus grosse ?

Moi:

Madly: pourquoi c’est toi qui y aurait droit sachant (elle me dévisage de la tête au pied) que tu n’as pas besoin de manger autant vu ton poids

Moi(me plaignant et me tournant vers elle): Maman ????????

Maman: les filles vous allez être en retard à l’école !

Madly: maman c’est pas juste que ….

Maman( en prenant ma pomme dans mon Tupperware pour la remettre à Madly et prenant la sienne pour me la donner): voilà, vous avez la même pomme, peut importe qui a quoi !

Madly(souriante): waiiiii

Moi(boudant en mettant mon sac au dos): puffff c’est pas juste

Là encore je n’arrivais pas à garder rancune contre ma Jumi parce qu’il lui arrivait d’être gentil avec moi quand elle avait besoin d’un truc qui m’appartenait, quand elle voulait que je couvre un de ses mensonges. J’étais naïve oui mais une enfant qui avait espoir de recevoir en retour de l’amour et la reconnaissance de son tendre soeur. Une soeur qu’elle avait tant désirée avoir car elle souffrait d’être fille unique, de jouer seule, de rester seule quand sa mère était en voyage et absente.

Mais cette entente mis encore plus de temps à arriver car au collège et au lycée, Madly faisait tout pour que mes amis deviennent les siens ! J’ai cru au début que c’est parce qu’elle voulait faire partir de mon cercle, mais c’était tout simplement pour qu’elle voulait qu’ils la trouvent plus jolie que moi, plus sympathique, plus cool. Puis plus tard je découvris qu’elle demandait à maman de toujours s’arranger, quitte à donner des peaux de vins, pour que nous soyons dans la même classe, là encore je crus que c’était pour être prêt de moi or Madly souhaitait prouver qu’elle était plus intelligente, montrer qu’elle travaillait mieux que moi, et cet démonstration valait aussi pour nos professeurs.

Je pense que j’ai réellement senti qu’elle et moi, nous ne serions jamais de véritable « jumi » dans l’âme car après les résultats du bac que j’avais eu du premier coup et pas elle, qui était admissible; Je jubilais dans les bras de ma mère

Moi: mamaaaaaannnn, je l’ai eu……. Je l’ai eu !

Maman: je suis si fière de toi mon bébé

Madly: snifffff

Maman : ohhh mon coeur, ne pleure pas, tu l’auras, c’est certain, tu n’as pas beaucoup de point à rattraper !

Madly: je pleure….snifff maman pas parce que je suis admissible !

Nous

Madly: sniifffff parce que Rayé va partir et que moi je vais rester !

Nous:

Elle(en me fixant): sniffff, ma soeur, tu vas partir ?

Nous avions fais des démarches pour aller au Canada, et l’une comme l’autre avions reçu des pré-inscriptions d’écoles privées qui devaient être validées par l’obtention de nos diplômes mais aussi à condition que nous les validions du premier coup et avec mentions or Madly en étant admissible venait de les louper.

Maman: chéri, on va régler cette affaire plus tard, pour l’heure pense d’abord à ton bac et

Madly(la coupant): MAIS C’EST PAS JUSTE QU’ELLE AILLE AU CANADA ET QUE MOI JE RESTE ICI!

Moi: mais pourquoi tu remets la faute sur moi ?

madly: parce que c’est pas juste, voilà tout !

Moi: tu connaissais les conditions des écoles au Canada, tu aurais donc du redoubler d’efforts dans tes révisions au lieu d’aller en boite avec tes amis les trois dernières semaines avant le bac

Maman(qui n’en revenait pas): QUOI ? Tu as fais quoi Madly ?

Madly: c’est ça, balances ma doc salle grosse va, tu ne sais faire que ça de toutes les façons, m’envier, envier ma vie ! Parce que tu n’es rien toi !

Moi: franchement tu me désoles Madly, mais vraiment beaucoup! Il faut toujours que tu fasses ta star même quand c’est mon jour ! Je viens d’avoir mon bac, avec mention BIEN, je vais partir étudier au CANADA et je suis là entrain de me chamailler avec toi, parce que madame est admissible et se rend compte qu’elle restera surement au Gabon parce que madame n’a pas voulu faire Campus France aussi, ….

En effet, au vu de la condition que l’école d’Ottawa nous avait imposée et pour justement ne pas se retrouver à étudier au Gabon si jamais elle comme moi ne venions pas à obtenir notre bac du premier coup ou bien d’avoir une mention, l’on devait faire Campus France , pour aller étudier à Paris. Mais madame trop sûr d’elle, n’a pas trouvé utile de faire cette démarche parce qu’elle était certaine d’obtenir le bac du premier coup, avec mention et de partir au Canada ! Contrairement à moi qui l’avais fais, ou cas om je me serais retrouvée dans sa situation actuelle. Du coup j’avais le choix entre étudier en France ou aller au Canada mais mon choix était fait depuis longtemps !

Madly: maman, tu vois comment Rayé est ? Tu vois ? Toujours entrain de se comparer à moi, toujours entrain de me dire ce que j’aurais ou ce que je dois faire ! (à moi) tu te prends pour qui madame, hein ? Tu n’es pas ma mère à ce que je sache.

Ce jour là,

ce jour qui devait être l’un des plus beau de ma vie, je me suis disputée avec « ma jumi », et le jour suivant nous nous sommes battues ! Pour la première fois car elle avait osée me dire : « c’est toi qui aurait du être dans la rue à manger dans les poubelles, c’est toi qui aurait du être adoptée et pas moi, tu es grosse et vilaine, tu ne mérites pas une mère comme maman et une vie comme celle là, tu mérites et reflètes la souffrance, tu vas voir, je vais tout faire pour capoter ton voyage » .

Je l’ai giflée parce que ses paroles m’avaient transpercée le coeur douloureusement, parce que j’avais mal et surtout parce que j’étais à bout, je n’en pouvais plus de recevoir tant de méchanceté de sa part alors que tout ce que je voulais c’était que l’on soit de véritable soeur !

A ce moment je ne savais pas que c’était une énorme erreur de ma part. Car bien évidement, j’aurais du me douter que maman prendrait la part de sa fille ! Madly en a fait tout un scandale, elle a fait semblant de tomber gravement malade, a même été hospitalisée, et a fini par manquer des épreuves de rattrapage donc rater son examen.

Elle remit toute la faute sur moi, ce qui fit que maman m’en a voulu

Maman: Comment et pourquoi Rayé ? Je ne te comprends pas …..

Moi: mais tu ne vois pas qu’elle joue un jeu !

Maman:

Moi: que depuis qu’elle est arrivée dans notre vie, notre maison, tout a changé ?

Maman: non Rayé, c’est toi qui a changé depuis que je l’ai fais entrée dans nos vies, c’est toi.

Moi:

Maman: depuis qu’elle est arrivée, tu as commencé à me mentir, à voler à te comporter très mal, j’ai d’abord cru que tu voulais attirer mon attention parce que tu pensais que je ne t’aimais plus, mais non, tu viens de me prouver le contraire !

Moi: sniiffff maman, en quoi faisait, en quoi ? C’est elle qui me provoque, c’est elle qui m’insulte, c’est encore elle qui te pousse à prendre des décisions contre moi, à me punir …sniffff, comment ça ce fait que tu ne vois pas son jeu

Maman: mais elle aurait quoi a gagné

Moi: TOUT ! Tu n’as pas idée, maman

Elle: comme quoi ? Vas y, dis-moi !

Moi:

Elle: tu vois ? Même toi tu ne trouves rien à redire !

Moi: sniffff

Maman: je t’ai mieux élevé que ça Rayé, mais comme tu veux jouer à la sauvageonne, je vais te montrer que mon niveau est bien plus élevé que le tien. Pour ça, sache que tuu n’iras pas au Canada

Moi: mamaaaaan

Maman: tu iras en France ! Tu iras attendre à la Sorbonne que ta soeur puisse avoir son bac aussi et vous irez toutes les deux à Ottawa

Moi(les yeux écarquillés): maman, je… ne….. je veux bien croire que tu aimes autant Madly que moi ou l’inverse, après tout c’est aussi ta fille, mais s’il te plaît ne sois pas injuste envers moi. Laisse-moi aller au Canada, j’ai travailler pour ça, je me suis donnée à fond, motivée parce que je savais ce que je voulais. Madly reprendra son examen, elle est intelligente, elle l’aura son bac mais ne me punis pas parce que je me suis battue avec elle alors qu’elle disait que je ne mérite pas d’être ta fille

Maman: elle m’a dit qu’elle ne t’a jamais dis un truc pareille

moi: mais évident qu’elle va te sortir ça ! Madly est maligne et vicieuse !

maman(durement): Assez, tu ne me feras pas revenir sur ma décision !

Sauf que les semaines qui ont suivis, maman a perdu sa petite soeur, tantine Sabine, qu’elle a également perdu son poste de ministre délégué à la Santé, donc je ne pouvais plus partir en France, car je n’avais pas de bourse.

Maman: on doit se serrer la ceinture pour le moment mon bébé, regarde il va falloir que le fils de tantine Sabine vienne vivre avec nous et je ne peux tout simplement pas t’envoyer en France pour le moment !

Moi: hummm mais quand ta fille t’a demandé un billet d’avion allé-retour pour le Mexique, tu n’as pas hésité à le lui acheter.

Oui mademoiselle Oyé Madly était à Cancún avec des copines pour se remettre de son échec au bac.

Maman: ce n’est qu’un billet, pour toi il aurait fallait te prendre en charge toute l’année !

Moi: je peux même travailler là-bas maman, ça ne me dérange pas, mais de grâce, je ne veux pas chômer au Gabon !

Maman: tu ne chômeras pas, tu iras à l’AFRAM ou dans n’importe qu’elle école privée ! Attendre une prochaine nomination !

Dur, dur d’accepter ça, surtout que Madly se réjouissait de cette situation.

J’ai déprimé pendant des mois, et le seul moment où j’arrivais à me soulager c’est quand je me goinfrais. Et bien évidemment, plus je mangeais, plus je prenais du poids et plus je grossissais, plus Madly s’arrangeait pour prendre soin d’elle, à faire du sport. Bref à prendre soin d’elle ! Pour encore mieux se moquer de moi. Le plus difficile à cautionner c’était le comportement de maman. Elle restait non seulement impassible au ses agissements de sa fille, mais elle faisait semblait de ne rien voir même quand le comportement de Madly envers moi dépassait les bornes. Or si moi je me mettais à parler, à toucher à sa fille chérie ! C’était sûr que je le regretterais l’instant d’après.

Et oui, 11 ans après son arrivée dans ma vie, maman continuait de me punir, moi et jamais elle.

>>>>>>

Xavier(venant me trouver dans la cuisine): bonjour la grande

Moi: salut, bien dormi ?

Xavier: oui assez, mais j’ai grave faim

Moi(souriant): ça tombe bien, je m’apprêtais à me faire un petit déjeuné !

Xavier: vraiment tu restes la meilleure

Moi: krkrkr, tu dis ça parce que tu as faim

Xavier: La reine (Madly) est où ?

Moi: j’ai entendu maman dire qu’elle allait, je ne sais pas où là ce matin, c’est sur qu’elle à encore collé le wagon

Il se sert un verre de jus d’orange

Xavier: hummmm, pour quelqu’un qui passe le bac dans moins de 4 mois. Au lieu d’être dans les révisions, elle va en vadrouille !

Moi: je vais te dire quoi ?

Xavier: hier, en rentrant des cours, je lui ai proposé de rentrer dans mon groupe de travail au school mais elle ma sortie une de ses phrases là, à l’instant j’ai seulement regretté d’avoir voulu être gentil !

Moi: c’est l’erreur à ne pas commettre avec elle ! ÊTRE GENTIL

Xavier: je l’ai su à mes dépends

Moi: concentre-toi sur ton bac à toi et bosse bien dur. Je prie juste qu’on t’accorde la bourse comme ça, tu seras indépendant de la vielle !

Xavier: c’est tout le mal que je me souhaite, franchement parce qu’ici au Gabon aujourd’hui, tu peux être en haut et demain bien bas. Et je ne veux surtout pas dépendre des sous de la vieille, déjà qu’elle fait bcp depuis la disparition de maman. J’aurais pu me retrouver à Bitam à l’heure actuelle !

Moi: en même temps tu es son homonyme et si elle a pu s’occuper d’une étrangère, c’est pas toi qu’elle aurait laisser partir dans le fin fond du Gabon !

Je le dis avec de la peine, pas parce que je regrettais que ma mère Xaviera OYE, 52 ans ait un grand coeur, au contraire ! J’étais fière d’elle. Mais j’étais juste triste de voir combien des fois elle prenait soin des autres, combien de fois elle compatissait pour eux tandis que moi j’étais oubliée, je n’étais pas entendue, crue et écoutée, j’en souffrais et ça elle ne le voyait pas.

A 18 ans, je pesais 92 kg pour à peine 1m60, à 18 ans j’étudias la comptabilité à l’AFRAM alors qu’à l’heure actuelle je devais être au Canada en licence Développement Audit, à 18 ans, la fille adoptive de ma mère Madly OYE, 1m62, 60 kg me faisait vivre un vrai calvaire au quotidien.

Téléchargez l'application maintenant pour recevoir la récompense
Scannez le code QR pour télécharger l'application Hinovel.