chapitre 5
Chapitre 5
Diane se tenait à l’entrée de la ville, son cœur battant la chamade. Elle avait laissé derrière elle la forêt, avec ses souvenirs doux-amers, et s’avançait maintenant vers un avenir incertain. L’odeur des boulangeries qui s’ouvraient et le bruit des marchés animés l’enveloppaient, lui offrant une sensation de renouveau qu’elle n’avait pas ressentie depuis longtemps. Elle inspira profondément, l’odeur du pain frais mêlée à celle des fruits et des fleurs, un mélange qui lui donnait du courage.
À peine arrivée, elle se mit en quête d’un endroit où s’installer. La ville était vaste, avec des ruelles pavées et des maisons colorées, chaque coin semblant promettre une nouvelle aventure. Diane savait qu’elle devait trouver un endroit sûr, un lieu où elle pourrait commencer à construire sa nouvelle vie.
Après quelques heures de marche, elle découvrit un petit appartement au deuxième étage d’un vieil immeuble en pierre. Il n’était pas luxueux, mais la lumière qui filtrait par les fenêtres et la vue sur le parc tout proche la séduisirent immédiatement. Elle se sentit attirée par l’idée de faire de cet espace le sien, de le remplir de souvenirs nouveaux, loin des ombres du passé.
Elle contacta le propriétaire et, après quelques négociations, elle devint locataire. Ce soir-là, alors qu’elle s’assoit sur le sol, entourée de quelques cartons contenant ses affaires, elle laissa échapper un soupir de soulagement. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait chez elle. Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre, regardant le parc en contrebas, imaginant les jours à venir, les rires d’un enfant qui jouerait ici. Son cœur se réchauffait à cette pensée.
Les premières semaines passèrent dans un flamboiement de découvertes. Elle s’aventura dans les marchés, découvrant des fruits et légumes qu’elle n’avait jamais vus auparavant. Elle apprit à connaître les commerçants, à échanger quelques mots avec eux. Chaque interaction la faisait se sentir un peu plus ancrée dans cette nouvelle vie. Le matin, elle prenait son café en lisant, se plongeant dans des livres de médecine et de botanique, rêvant du jour où elle pourrait devenir médecin.
Un matin, alors qu’elle se rendait à la pharmacie où elle avait commencé à travailler, Diane remarqua une petite clinique au coin de la rue. L’enseigne indiquait que Madame Moreau, une médecin reconnue, y exerçait. L’idée de la rencontrer l’intriguait. Elle avait toujours admiré les guérisseurs, ceux qui consacraient leur vie à aider les autres. Elle se sentit tiraillée entre la peur d’approcher une inconnue et l’envie d’en apprendre davantage.
Ce jour-là, à la pharmacie, Diane servit des clients, mais son esprit était occupé par la clinique. Elle imagina une vie où elle pourrait un jour avoir son propre cabinet, où elle pourrait soigner les malades, soulager les souffrances. Pendant sa pause, elle prit une profonde inspiration et décida de se rendre à la clinique.
À l’intérieur, l’atmosphère était calme, presque apaisante. Des affiches sur les murs expliquaient des maladies et des traitements. Elle s’approcha du comptoir et demanda à voir Madame Moreau. La secrétaire, une jeune femme aux cheveux bouclés, l’invita à patienter quelques minutes.
Quand Madame Moreau apparut, elle dégageait une aura de sagesse. Ses cheveux argentés étaient tirés en un chignon, et ses yeux, d’un bleu profond, semblaient percer les secrets de ceux qu’elle croisait. Diane sentit son cœur battre plus fort.
« Bonjour, mademoiselle. Comment puis-je vous aider ? » demanda Madame Moreau d’une voix chaleureuse.
« Bonjour, docteur. Je suis Diane. J’aimerais… enfin, j’aimerais apprendre davantage sur la médecine. Je suis passionnée par les plantes médicinales, et je pense que je pourrais faire quelque chose de bien dans ce domaine, » avoua Diane, un mélange d’excitation et de nervosité.
Madame Moreau l’observa attentivement. « Avez-vous déjà pensé à devenir apprentie dans une clinique ? Cela pourrait être une bonne opportunité pour vous. »
Les mots résonnèrent dans l’esprit de Diane, résonnant comme une promesse. « Je n’y avais pas pensé, mais je serais vraiment intéressée. »
« Alors, pourquoi ne pas venir m’aider ici ? Je cherche une assistante. Vous pourriez apprendre tout en travaillant, » proposa-t-elle avec un sourire.
Diane, ébahie par cette offre inattendue, ne savait pas quoi dire. « Vraiment ? Cela serait incroyable. Je… je ne sais pas par où commencer. »
« Ne vous inquiétez pas. Nous commencerons par les bases. Venez demain matin à neuf heures, et nous nous mettrons au travail, » déclara Madame Moreau, sa voix empreinte de confiance.
Diane rentra chez elle ce soir-là, le cœur léger. La perspective de travailler aux côtés d’une médecin aussi respectée la remplissait d’enthousiasme. Elle se mit à rêver des possibilités qui s’offraient à elle, d’un avenir où elle pourrait réellement aider les autres.
Le lendemain, elle se rendit à la clinique avec un mélange d’excitation et de nervosité. Madame Moreau l’accueillit avec un sourire chaleureux. « Prête à commencer ? » demanda-t-elle.
« Oui, absolument ! » répondit Diane, bien déterminée à tirer le meilleur parti de cette opportunité.
Les premiers jours passèrent à un rythme effréné. Diane apprit à gérer les rendez-vous, à préparer les dossiers des patients, et même à assister à quelques consultations. Chaque interaction avec les patients lui donnait une poussée d’adrénaline, et elle se sentait de plus en plus à l’aise dans ce nouvel environnement. Elle découvrit des histoires poignantes, des luttes quotidiennes, et elle était touchée par la résilience des gens qu’elle rencontrait.
Un jour, alors qu’elle assistait à une consultation avec une patiente âgée, Diane observa attentivement la façon dont Madame Moreau interagissait avec elle. La médecin écoutait attentivement, posant des questions pertinentes, et sa voix apaisante semblait réconforter la patiente. Diane réalisa que la médecine n’était pas seulement une question de traitement, mais aussi d’empathie et de compréhension. Elle voulait devenir comme Madame Moreau, une guérisseuse qui savait écouter.
Après quelques semaines, Diane commença à se sentir plus confiante dans son rôle. Elle posait des questions, s’impliquait davantage dans les discussions médicales, et même si elle était encore novice, elle avait l’impression de trouver sa place. Madame Moreau l’encourageait souvent, et leurs conversations devenaient plus profondes, abordant des sujets allant au-delà de la médecine.
« Vous savez, Diane, » disait souvent Madame Moreau, « la médecine est un voyage. Il y aura des hauts et des bas, mais chaque expérience vous rendra plus forte. »
Un après-midi, alors qu’elles prenaient une pause ensemble, Diane se confia à sa mentor. « J’ai toujours eu peur de ne pas être à la hauteur. J’ai laissé mon passé derrière moi, mais parfois, je doute encore de ma capacité à réussir dans ce domaine. »
Madame Moreau lui sourit. « Ne laissez pas le doute vous freiner. Vous êtes ici pour une raison. Chaque fois que vous aidez quelqu’un, vous faites la différence. Votre passion et votre dévouement sont des atouts précieux. »
Les mots de Madame Moreau résonnaient dans l’esprit de Diane, lui redonnant espoir. Chaque jour était un pas vers l’avant, vers une nouvelle version d’elle-même, une version qu’elle commençait à aimer.
Un soir, après une longue journée à la clinique, Diane rentra chez elle, épuisée mais satisfaite. En se regardant dans le miroir, elle remarqua une lueur dans ses yeux qu’elle n’avait pas vue depuis longtemps. Elle sourit à son reflet, reconnaissant la force qu’elle avait cultivée au fil des semaines.
Diane s’installa confortablement sur son canapé avec un livre de médecine en main, impatiente d’apprendre encore plus. Elle était déterminée à ne pas laisser le passé l’entraver, mais à en faire un tremplin pour avancer. Elle commença à imaginer un futur où elle pourrait non seulement guérir, mais aussi enseigner aux autres tout ce qu’elle avait appris.
Au fil des mois, elle s’investit davantage dans son apprentissage. Les semaines passèrent, et avec elles, la promesse d’un avenir brillant. Elle se lia d’amitié avec d’autres apprentis et commença à se faire un nom dans la clinique. Les patients revenaient pour la voir, certains lui confiant leurs soucis, d’autres cherchant simplement un mot réconfortant. Diane était touchée par la confiance qu’ils lui accordaient.
Un jour, alors qu’elle s’occupait d’un enfant malade, elle réalisa à quel point elle aimait ce qu’elle faisait. Elle se pencha vers le petit garçon, un sourire réconfortant sur les lèvres. « Tu sais, avec un peu de repos et beaucoup d’amour, tu seras bientôt sur pieds. Tu es un petit guerrier. »
Les yeux du garçon s’illuminèrent, et il lui rendit son sourire. Ce moment fut un tournant pour Diane. Elle savait maintenant qu’elle était
Exactement là où elle devait être, dans le monde qu’elle avait choisi, prête à embrasser les défis qui l’attendaient.
Chaque pas qu’elle faisait la rapprochait de son rêve, de cette vie qu’elle avait imaginée pour elle-même et pour son enfant. La ville, avec ses lumières et ses sons, était devenue un symbole de son indépendance retrouvée. Diane savait qu’elle était prête à tout affronter, car elle avait enfin trouvé sa voie.
