chapitre 4

Chapitre 4

Les jours qui suivirent sa révélation furent marqués par un tourbillon d’émotions pour Diane. Chaque instant semblait chargé d’un poids insupportable, et la réalité de sa situation devenait de plus en plus difficile à ignorer. L’idée de devenir mère, alors qu’elle était perdue dans une mer de chagrin, la paralysait. Elle ne pouvait plus rester dans la meute, au milieu des souvenirs et de la douleur. Elle savait qu’il était temps de partir.

Un matin, alors que la brume se levait lentement sur le village, Diane se leva avec une détermination nouvelle. Elle se regarda dans le miroir, scrutant son reflet marqué par les larmes et l’angoisse. Elle devait agir. La meute était devenue une cage, et elle avait besoin de liberté, de distance pour guérir. Mais elle ne pouvait pas simplement disparaître ; il lui fallait un moyen de se protéger, de dissimuler son odeur pour échapper à ceux qui pourraient la traquer.

Elle se dirigea vers la maison de la guérisseuse, le cœur battant. La guérisseuse était une femme sage, respectée dans la communauté, connue pour ses connaissances des herbes et des secrets ancestraux. En entrant, Diane fut accueillie par l’odeur réconfortante de plantes séchées, un parfum qui lui rappelait les jours passés à l’apprendre à concocter des remèdes. Mais aujourd’hui, elle avait une autre demande.

« Bonjour, Diane, » dit la guérisseuse en levant les yeux de son travail. « Qu’est-ce qui t’amène ici ? »

Diane prit une profonde inspiration, rassemblant son courage. « Je dois partir, et je ne peux pas être retrouvée. Je… je veux que tu m’aides à cacher mon odeur. »

La guérisseuse fronce les sourcils, son regard se faisant plus sérieux. « Cacher ton odeur ? C’est une demande lourde de conséquences. Pourquoi veux-tu fuir ? »

Diane hésita, luttant pour trouver les mots justes. « Je ne peux pas rester ici. Je porte un enfant, et cela me fait peur. Je ne peux pas l’élever ici, pas dans cette meute, pas dans cette douleur. »

La guérisseuse la scruta intensément, et Diane ressentit son jugement perçant. « Fuir ne résoudra pas tes problèmes, Diane. Il y a des choses que tu dois affronter. »

« Je sais, » répondit-elle, la voix tremblante. « Mais je ne peux pas affronter cela ici. Je ne peux pas voir le héros, ni sa luna. Chaque jour est un rappel de ce que je n’ai pas. Je veux juste… je veux juste être libre pour élever mon enfant sans cette douleur. »

La guérisseuse soupira, un mélange de compassion et de tristesse dans ses yeux. « Très bien, je peux t’aider. Mais tu dois être prudente. Une fois que ton odeur sera masquée, il sera difficile de revenir. »

Diane hocha la tête, déterminée. « Je comprends. »

La guérisseuse se leva, se dirigeant vers une étagère pleine de potions et d’herbes. Elle commença à mélanger des ingrédients, ses gestes précis et sûrs. Diane observa, son cœur battant la chamade, consciente que ce moment marquait un tournant décisif dans sa vie.

Après quelques minutes, la guérisseuse se retourna, tenant une petite fiole contenant un liquide épais et sombre. « Voici un mélange qui t’aidera à cacher ton odeur. Mais n’oublie pas que cela ne te protégera pas des dangers du monde extérieur. Tu devras être vigilante. »

Diane prit la fiole avec gratitude, la serrant contre son cœur. « Merci, » murmura-t-elle, une vague de soulagement l’envahissant.

« Avant de partir, je veux que tu promesses de veiller sur toi-même, » continua la guérisseuse. « Élever un enfant est une responsabilité énorme. Tu n’es pas seule dans cette épreuve, même si tu choisis de t’éloigner. »

Les mots résonnèrent profondément en elle. Diane savait qu’elle avait une famille, une meute, mais la douleur de la séparation la rongeait. Elle devait se convaincre qu’il était temps de commencer un nouveau chapitre, loin de tout ce qui lui rappelait son ancien bonheur.

En sortant de la maison, le soleil commençait à se lever, illuminant le ciel d’une lumière dorée. Elle se dirigea vers la forêt, se frayant un chemin à travers les arbres. Chaque pas la rapprochait de sa décision, mais aussi de l’incertitude. Elle s’arrêta un instant, se retournant pour regarder le village une dernière fois. Les souvenirs affluèrent, les rires des enfants, les voix des membres de la meute, les moments passés avec le héros.

Mais elle ne pouvait plus rester. Elle ferma les yeux et inspira profondément, emportant avec elle tout ce qu’elle avait appris et aimé. Elle devait penser à l’avenir, à son enfant qui grandissait en elle. Le sentiment de liberté commença à l’envahir, mêlé à la peur de l’inconnu.

Au fur et à mesure qu’elle s’enfonçait dans la forêt, le bruit des rires s’éloigna, remplacé par le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles. Elle se laissa porter par la nature, cherchant refuge et sérénité. Après un moment, elle trouva une clairière paisible, où elle s’assit pour se reposer.

Dans cette clairière, elle se permit de rêver. Elle imaginait une vie loin de la meute, un endroit où elle pourrait élever son enfant sans la douleur du passé. Mais elle savait que cela nécessiterait des sacrifices, des choix difficiles. Et alors que la réalité de sa grossesse la frappait de plein fouet, elle se sentit à la fois excitée et terrifiée. Elle devait être forte pour ce petit être qui grandissait en elle.

Au fil des jours, elle se préparait pour son départ. Elle commença à rassembler quelques affaires essentielles, des vêtements, des herbes médicinales, tout ce qui pourrait l’aider dans sa nouvelle vie. Elle passa ses soirées à réfléchir à son avenir, à imaginer le visage de son enfant. Serait-ce un garçon ou une fille ? Ressemblerait-il au héros ou à elle ? La pensée la réchauffait, et chaque jour, l’idée de devenir mère devenait plus belle, plus enivrante.

La nuit précédant son départ, Diane ressentit un mélange d’excitation et de tristesse. Elle se coucha en repensant aux bons moments qu’elle avait partagés avec la meute. Leurs rituels, leurs rires, leur amour, tout cela lui manquait déjà. Mais elle savait que pour avancer, il lui fallait couper le lien qui la retenait à ce passé.

Au lever du jour, elle se leva avec détermination. Elle prit un dernier moment pour apprécier la beauté du paysage, le chant des oiseaux, l’odeur de la terre humide. Tout cela lui rappela à quel point la vie était précieuse, et qu’elle devait la vivre pleinement.

Diane se dirigea vers la clairière, vers l’endroit où elle avait demandé à la guérisseuse de l’aider. Elle appliqua le mélange sur sa peau, sentant la fraîcheur du liquide l’envahir. Elle ferma les yeux, se concentrant sur ses pensées, sur l’avenir qu’elle désirait. La guérisseuse avait raison : elle devait être prudente.

Une fois le mélange appliqué, elle se sentit différente, presque légère. Elle espérait que cela fonctionnerait, qu’elle pourrait échapper à la meute et à tout ce qui lui rappelait sa douleur. Elle prit une profonde inspiration et se mit en route, déterminée à quitter cette vie derrière elle.

Le chemin semblait plus long que jamais, mais chaque pas la rapprochait de sa nouvelle existence. En marchant, elle se remémora tous les moments passés, se promettant de les chérir, mais sans jamais y retourner. Elle laissa derrière elle son passé, son chagrin, et tout ce qui l’avait retenue.

À mesure qu’elle avançait, elle commença à ressentir une étrange paix intérieure. Peut-être que ce choix était le bon. Peut-être qu’élever son enfant dans un nouvel environnement serait exactement ce dont elle avait besoin. Elle rêvait d’un endroit calme, loin des conflits et des souvenirs douloureux.

Après plusieurs jours de marche, elle atteignit une vallée isolée, baignée de lumière. La beauté du paysage lui coupa le souffle. Elle décida que c’était ici qu’elle s’établirait, loin de la meute, loin du héros. Elle avait trouvé son refuge, un endroit où elle pourrait construire une nouvelle vie.

En regardant l’horizon, elle se sentit prête à affronter l’avenir, à devenir la mère qu’elle avait toujours voulu être. Loin des larmes et des regrets, elle avait maintenant un but : offrir à son enfant un foyer rempli d’amour et de chaleur. C’était le début d’une nouvelle aventure, une chance de réécrire son histoire.