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chapitre 3

Chapitre 3 :

Les jours passèrent, teintés d’une mélancolie insupportable. Diane se réfugiait dans sa routine, mais tout semblait dénué de sens. Elle s’était éloignée de la meute, se perdant dans le travail et la solitude. Le monde extérieur continuait de tourner, mais pour elle, le temps s’était arrêté depuis ce jour où elle avait découvert que le héros avait choisi sa luna.

Les rires et les célébrations qui résonnaient autour d’elle ne faisaient que renforcer son chagrin. Elle se tenait à l’écart des rassemblements, la tête pleine de souvenirs des moments qu’ils avaient partagés, mais aussi de la douleur qu’elle ressentait maintenant qu’elle savait qu’il ne lui appartenait plus. Chaque fois qu’elle croisait des membres de la meute, elle se forçait à sourire, mais c’était une façade fragile, prête à s’effondrer au moindre souffle.

C’était un après-midi lumineux, mais la lumière n’atteignait pas son cœur. Assise sur un banc dans le jardin de sa mère adoptive, elle observait les enfants jouer, leurs rires résonnant comme un écho lointain de sa propre enfance. Elle s’était souvent demandé si elle serait un jour heureuse, si elle trouverait l’amour, mais maintenant, tout cela lui semblait irréel.

Soudain, elle aperçut le héros au loin, entouré de la luna et de quelques membres de la meute. Son cœur s’emballa, mais elle détourna rapidement le regard. Pourquoi continuait-elle à se faire du mal en le regardant ? Elle savait que sa présence ne ferait qu’aggraver sa peine. Mais quelque chose l’attira, un besoin de comprendre, de voir de ses propres yeux ce qui se passait.

Elle se leva et se dirigea vers le groupe, chaque pas pesant comme une pierre. En s’approchant, elle sentit son cœur se serrer. Ils semblaient si heureux ensemble, sa luna souriant à pleines dents, tandis que lui affichait un sourire confiant. Elle s’arrêta, à quelques pas seulement, incapable de se résoudre à les interrompre.

« Nous avons des nouvelles à annoncer, » dit le héros d’une voix forte, attirant l’attention de tous. Diane retint son souffle, son cœur battant à tout rompre.

La luna, vêtue d’une robe blanche éclatante, se tourna vers lui, les yeux pétillants d’excitation. « Tu es prêt ? »

Il hocha la tête avec assurance. « Oui. Mes amis, je suis heureux de vous annoncer que je vais épouser ma luna. »

Le bruit des acclamations résonna autour d’eux, comme un coup de tonnerre dans son cœur. Diane se sentit vaciller, le monde autour d’elle se brouillant. Les larmes lui montèrent aux yeux, mais elle se força à ne rien montrer. Elle avait toujours su que ce jour arriverait, mais l’entendre de sa bouche était une vérité insupportable.

Elle recula lentement, le cœur lourd. Chaque mot prononcé par le héros résonnait dans son esprit comme une condamnation. Il était perdu pour elle, définitivement. La réalité était cruelle, et elle se retrouva à nouveau piégée dans cette spirale de douleur qu’elle avait tenté de fuir.

Les jours suivants, elle s’enferma davantage. Sa mère adoptive remarqua son changement, mais Diane ne pouvait pas lui parler. Que pouvait-elle dire ? Les mots restaient coincés dans sa gorge, un cri muet qui ne demandait qu’à sortir. Elle se perdait dans ses pensées, dans ses souvenirs, hantée par chaque instant passé avec lui.

Elle se leva un matin, se sentant encore plus fatiguée que d’habitude. La lumière du soleil perçait à travers les rideaux, mais elle ne trouva aucun réconfort dans cette chaleur. Se traînant jusqu’à la salle de bain, elle se regarda dans le miroir, scrutant son reflet. Elle était fatiguée, le visage pâle, les yeux cernés.

Soudain, un malaise l’envahit, une nausée soudaine qui la fit chanceler. Elle s’appuya contre le lavabo, se forçant à respirer profondément. « C’est juste le stress, » se murmura-t-elle. « Tu dois te reprendre, Diane. »

Mais les jours passèrent, et la fatigue ne disparaissait pas. La nausée s’intensifiait, et elle commença à ressentir d’étranges élancements dans son ventre. Paniquée, elle consulta sa mère, prétextant simplement un mal-être général. Sa mère, inquiète, lui conseilla d’aller voir la guérisseuse du village.

Diane se rendit à l’abri de la guérisseuse, son cœur battant à tout rompre. Elle entra dans la petite maison en bois, l’odeur d’herbes sèches l’enveloppant comme une couverture. La guérisseuse, une femme âgée aux yeux perçants, l’accueillit avec un sourire chaleureux.

« Qu’est-ce qui t’amène ici, ma chère ? » demanda-t-elle, son regard observateur scrutant le visage de Diane.

Diane hésita, puis finit par avouer : « Je me sens souvent malade, et je suis… fatiguée. » Elle baissa les yeux, sentant la honte l’envahir. « Je ne sais pas ce qui ne va pas. »

La guérisseuse hocha la tête, l’air compréhensif. « Viens, asseyez-vous. Je vais faire quelques examens. »

Diane s’installa, le cœur battant la chamade. La guérisseuse commença à poser des questions, prenant des notes et préparant des décoctions. Puis elle posa une main sur son ventre, fermant les yeux.

Après quelques instants qui semblèrent une éternité, la guérisseuse rouvrit les yeux. « Diane, il y a quelque chose que je dois te dire. »

Un frisson parcourut l’échine de Diane. « Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-elle, l’angoisse nouant son ventre.

« Tu es enceinte, » répondit la guérisseuse, son ton sérieux. « Je le sens. Tu attends un enfant. »

Les mots résonnèrent dans l’esprit de Diane, la laissant sans voix. Un mélange d’incrédulité et de peur s’empara d’elle. Elle secoua la tête, comme pour chasser cette nouvelle terrible. « Non, ça ne peut pas être vrai. Ce n’est pas possible. »

« Je ne me trompe jamais, Diane, » assura la guérisseuse, son regard compatissant. « Prends le temps d’assimiler cela. Je vais te donner des tisanes pour t’aider, mais tu dois être prudente. »

Diane sortit de la maison en bois, l’esprit en ébullition. Elle erra dans le village, incapable de se concentrer sur quoi que ce soit d’autre que cette nouvelle. Un enfant. Était-ce vraiment possible ? Elle se sentit soudain prise d’un mélange de terreur et de joie. L’idée de devenir mère l’effrayait autant qu’elle l’excitait. Mais la réalité de sa situation s’imposa à elle. Cet enfant serait le fruit d’un amour inachevé, un enfant qui grandirait sans connaître son père.

Elle s’assit sur un banc dans le parc, la tête entre les mains, essayant de trouver du sens à tout cela. La douleur dans sa poitrine se mêlait à une étincelle d’espoir. Peut-être que cet enfant serait une nouvelle chance pour elle, une façon de se reconstruire après cette perte. Mais la pensée de devoir affronter le héros, de lui dire qu’elle était enceinte, lui causait un malaise profond.

Les jours suivants furent marqués par une lutte intérieure. Elle se sentait perdue, tiraillée entre le désir de lui dire la vérité et la peur de le blesser. La lune montait dans le ciel, et chaque pleine lune la rappelait à la promesse d’un amour partagé, désormais devenu une réalité douloureuse.

Elle évita de croiser le héros, se cachant derrière des excuses et des obligations. Mais l’absence de sa présence ne faisait qu’accentuer son chagrin. Elle s’isolait de plus en plus, se concentrant sur son travail, sur la préparation de l’arrivée de l’enfant.

Une nuit, alors qu’elle était allongée dans son lit, elle se mit à rêver de lui. Dans son rêve, il la tenait dans ses bras, son sourire éclatant illuminant la pièce. Ils riaient ensemble, et pour un instant fugace, tout semblait parfait. Mais au moment où elle s’approchait de lui, il se détournait, laissant place à l’image de sa luna, riant et dansant à ses côtés.

Diane se réveilla en sursaut, les larmes aux yeux. C’était une douleur insupportable, un tiraillement entre le passé et le présent, entre ce qu’elle désirait et ce qu’elle savait être la réalité. Elle savait qu’elle devait parler au héros, qu’elle devait lui dire ce qu’elle avait découvert, mais la peur de sa réaction la paralysait.

Chaque jour était un combat, une lutte pour accepter ce qui était en train de se passer. Alors qu’elle se regardait dans le miroir, elle se rendait compte qu’elle était bien plus forte qu’elle ne l’avait jamais cru. Elle portait en elle une vie, un symbole d’un amour perdu, mais également un espoir pour l’avenir

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