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#Chapitre 6

Clarisse n’avait rien dit à Malik. Pas une question, pas un reproche. Elle continuait à jouer son rôle, celui d’une épouse irréprochable. Mais en elle, quelque chose avait craqué. Le message anonyme n’était pas juste une alerte — c’était une permission silencieuse. Une permission d’oser ce qu’elle s’était toujours interdit.

Et ce soir-là, elle osa.

Josué n’était pas un inconnu. Il avait toujours été là. Discret. Poli. Loyal. Trop loyal. Mais ce soir-là, quand elle l’appela, sa voix tremblait d’une audace nouvelle.

— Tu peux passer ? lui demanda-t-elle.

Un silence. Puis un "j’arrive" court, presque sec.

Clarisse avait rangé la maison, parfumé l’air du salon, mis une robe en soie noire qui glissait sur sa peau comme une promesse. Elle ne savait pas ce qu’elle attendait vraiment… mais elle avait besoin de se sentir désirée. Pas regardée comme une gestionnaire de foyer.

Quand Josué arriva, elle l’accueillit avec un sourire tendre. Il la fixa longuement, sans dire un mot. Il avait compris. Il savait pourquoi elle l’avait fait venir.

— T’es sûre de toi ? murmura-t-il.

Elle s’approcha, posa une main sur son torse.

— J’ai jamais été aussi sûre.

Il l’embrassa.

Pas avec violence.

Avec retenue. Avec ce respect mêlé de désir, ce feu qu’on retient trop longtemps. Ils glissèrent lentement dans la chambre, comme s’ils n’avaient pas le droit mais plus la force de résister.

Les baisers devinrent plus profonds. Plus pressants. Clarisse retira sa robe sans un mot. Dessous, elle ne portait rien. Josué l’observa, fasciné. Sa peau brune luisait sous la lumière tamisée.

Il l’allongea délicatement sur le lit, embrassant chaque parcelle de son corps comme s’il redessinait ses cicatrices invisibles. Clarisse gémissait, pas fort, mais vrai.

Quand il entra en elle, elle poussa un cri étouffé. Il y eut ce silence sacré, ce moment suspendu où les corps s’apprivoisent. Les mouvements étaient lents, presque cérémonieux au début. Puis plus rapides. Plus sauvages. Elle l’enlaçait fort, mordait son épaule. Il la tenait par les hanches, la faisait basculer, la prenait à nouveau, cette fois à genoux, ses mains glissant dans son dos, ses lèvres contre sa nuque.

Un, deux, trois orgasmes. Elle haletait, les draps froissés sous elle. Il continua, jusqu’à l’épuisement. Jusqu’à ce qu’ils n’aient plus que leur souffle en commun.

Ils restèrent là, nus, collés. En silence.

Puis Clarisse murmura :

— Je veux que ce soit notre secret.

Josué ferma les yeux.

— Mais pour combien de temps…?

— Aucune idée pour le moment..... mais dormons.

Le lendemain matin, Clarisse se leva la première. Elle ne réveilla pas Josué. Elle s’habilla lentement, en silence, puis prépara du café. Le jour perçait doucement à travers les rideaux. La ville reprenait son souffle. Elle, aussi.

Josué descendit la rejoindre. Il s’assit en face d’elle. Ils ne se dirent pas grand-chose. Il y avait ce malaise, ce mélange de plaisir et de poids sur la poitrine. Une douce douleur.

— On a tout gâché ? demanda-t-il.

Elle haussa les épaules.

— On a juste... déplacé les ruines.

Chez Malik, l’atmosphère était différente. Il se leva, trouva le lit vide. Clarisse n’était pas rentrée. Il vérifia son téléphone. Aucun message. Aucun appel. Une boule d’angoisse naquit dans son ventre. Pas de colère. De la peur. Comme s’il sentait que quelque chose venait de lui échapper. Pour de bon.

Il l’appela. Messagerie.

Il se rappela alors les mots de Josué, quelques jours plus tôt :

"Tu crois que tu contrôles tout, mais un jour, quelqu’un te surprendra."

Et si ce jour… c’était maintenant ?

Plus tard dans la journée, Malik passa devant le café habituel. Il s’arrêta net. Par la vitre, il vit Clarisse. Elle était assise… en face de Josué. Et ils riaient.

Pas un rire forcé. Un vrai.

Le cœur de Malik se serra. Il n’entra pas. Il recula. Il trembla.

Puis il reçut un message. D’un numéro inconnu.

"Tu n’es pas le seul à savoir mentir. Et tu n’es plus le seul à être désiré."

Il releva les yeux. Clarisse venait de tourner la tête. Le regarda. Droite. Glaciale.

Et Josué… Josué posa alors la main sur la sienne.

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