
Résumé
PROLOGUE : LES CENDRES DU LUXE Ils avaient tout pour être heureux. L’argent. L’apparence. Les promesses. Le confort d’une vie bien rangée dans les beaux quartiers de Cotonou. Mais sous les draps soyeux et derrière les murs bien peints se cachait un poison. Invisible. Lent. Et mortel. Un homme charmant… que toutes les femmes convoitaient. Une épouse parfaite… que tout le monde enviait. Une maîtresse mystérieuse… que personne n’avait vue venir. Un ami fidèle… jusqu’au jour où il trahit. Et un mensonge… qui allait tout faire exploser. Le Diamant Noir… C’était elle. Cette femme qui brillait dans l’ombre, belle, dangereuse, insaisissable. Celle qu’on croit fragile mais qui tisse sa vengeance en silence. Celle qu’il n’aurait jamais dû séduire. Celle qui allait révéler la vérité, à sa manière. Et quand la vérité éclate… elle n’épargne personne. Pas même ceux qui croyaient contrôler le jeu. Ce roman est une histoire de masques, de baisers volés, de corps qui brûlent, de secrets qu’on paie cher. Très cher. Ici, l’amour se transforme en piège, et la trahison en art de vivre. Bienvenue dans LE DIAMANT NOIR. Prépare-toi. Ce que tu vas lire n’est pas une romance ordinaire. C’est une guerre. Et chaque chapitre est une balle tirée en silence.
#Chapitre 1
Le soleil déclinait lentement sur la ville de Cotonou, laissant une lueur orangée glisser le long des façades poussiéreuses. Le bruit des klaxons, les cris des vendeurs ambulants, les rires d’enfants courant dans les ruelles... la vie semblait ordinaire. En surface.
Mais dans cette ville, comme partout ailleurs, certains cœurs battaient au rythme de secrets bien enfouis.
Accoudé à sa voiture noire flambant neuve, Malik fixait la rue devant lui. Son regard suivait distraitement les passants. Il jouait avec son alliance, la faisait tourner doucement autour de son annulaire. Puis, comme chaque soir, il la retira d’un geste rapide et discret, avant de la glisser dans la petite poche intérieure de sa veste.
Un rituel.
Depuis quelques mois, il retirait cette bague chaque fois qu’il sortait seul. Il n’était pas malheureux avec Clarisse, non. Mais il n’était pas heureux non plus. Il survivait. Leur mariage, en apparence solide, n'était plus qu’un contrat silencieux, maintenu par les convenances et la routine.
Clarisse, elle, ne posait pas de questions. Peut-être parce qu'elle savait. Ou peut-être parce qu’elle s’en fichait.
— Malik ! Toujours le même manège, hein ? lança une voix derrière lui.
Il se retourna. Josué, son meilleur ami depuis l’université, traversait la rue en sa direction, un sourire fatigué accroché au visage. Malik lui serra la main avec chaleur.
— J’suis pas là pour recevoir des leçons, mon frère, répondit Malik avec un petit rire. Toi-même, comment va Nolwenn ?
Josué haussa les épaules. Il avait cessé de se battre depuis un moment.
— Elle va comme elle veut. Moi, je paie, elle dépense. Elle fait sa vie, et moi, je fais semblant d’y croire.
Ils marchèrent ensemble jusqu’à une terrasse de café, au coin d’un immeuble aux volets usés. Le serveur les reconnut immédiatement et leur apporta deux cafés sans même demander. C’était leur repaire. Le lieu de toutes leurs confessions muettes.
— Franchement, Malik, tu devrais faire attention. Un jour, tu vas tomber sur plus malin que toi, dit Josué en sirotant.
— Tu veux que je meure vieux et fidèle à une femme qui me regarde à peine ? Non merci. Je vis un peu. Juste un peu.
Josué ne répondit pas. Lui-même se sentait vidé. Il avait cru en Nolwenn, en leur histoire. Mais très vite, il s’était rendu compte qu’elle n’était là que pour ce qu’il pouvait lui offrir. Elle ne l’aimait pas. Elle n’avait jamais essayé. Et pourtant, il restait. Peut-être par faiblesse. Peut-être par espoir.
Pendant que Josué se perdait dans ses pensées, Malik, lui, avait déjà repéré une silhouette singulière au fond de la terrasse. Une jeune femme, seule, plongée dans un livre. Tresses longues, teint caramel, posture élégante sans être hautaine. Une beauté calme.
— Je reviens, dit Malik en se levant.
— Encore une ! soupira Josué, sans grande surprise.
Malik traversa la terrasse avec l’assurance d’un homme qui avait ses habitudes. Il s’arrêta devant la jeune femme et attendit qu’elle lève les yeux.
— Je suis curieux… Quel livre peut rendre une femme aussi absorbée qu’elle en oublie le monde autour d’elle ?
Elle releva les yeux. Son regard était droit, sans sourire.
— Celui qui me protège des conversations inutiles, répondit-elle sèchement.
Il sourit. Une réaction comme celle-là, il adorait. Les défis le stimulaient plus que les compliments.
— Je m’appelle Malik, dit-il simplement, tendant la main.
Elle le regarda longuement, avant de refermer doucement son livre.
— Neya.
Un silence.
— Tu comptes m’inviter à m’asseoir ou je continue à te déranger debout ?
Elle soupira, puis désigna la chaise en face d’elle.
— Une seule question : t’es marié ?
Malik sourit, sans ciller.
— J’ai été marié. C’est fini. Il ne reste plus rien. Ni sentiments, ni engagement.
Mensonge. Un de plus. Il était devenu maître dans cet art.
Neya hocha la tête. Elle ne sembla pas convaincue, mais ne repoussa pas non plus sa présence.
Ils discutèrent. Longtemps. De tout, de rien. Malik parla peu de lui, beaucoup d’elle. Il savait écouter. Il savait poser les bonnes questions. Et Neya parlait comme si elle avait enfin trouvé quelqu’un qui voulait entendre.
Mais elle ne lâchait pas tout.
Quelque chose en elle résistait.
À la fin de leur échange, Malik proposa un second rendez-vous.
— Même endroit, demain. 18h.
Elle hésita. Puis accepta d’un hochement discret.
Le lendemain, 18h
Elle était là. Fidèle au rendez-vous. Et encore plus belle que la veille.
Malik arriva en avance. Pas par pressement, mais parce qu’elle occupait ses pensées plus qu’il ne voulait l’admettre. Il avait vu des femmes, beaucoup. Mais Neya avait quelque chose d’énigmatique. Elle n’était pas seulement belle. Elle était posée, observatrice, lucide.
— Tu reviens souvent ici ? demanda-t-il une fois assis.
— Assez pour voir que tu n’es pas un inconnu dans le coin.
Elle buvait lentement, sans détourner les yeux. Elle le testait.
— Tu me fais penser à quelqu’un qui joue un rôle, dit-elle. T’es charmant, c’est vrai. Mais y’a un vide dans tes mots. Comme si tu disais ce qu’il fallait dire, pas ce que tu penses vraiment.
Malik resta silencieux.
Elle poursuivit :
— Je t’ai observé hier. Ton doigt… il porte encore la trace d’une bague. Et ce n’est pas le genre de marque qu’on perd en deux jours.
Il sourit. Tentant de garder son calme.
— Tu es perspicace.
— Je suis prudente. C’est différent.
Il tenta de détourner la conversation. Détendre l’atmosphère. Elle rit à ses blagues, mais ses yeux restaient froids.
Pendant ce temps…
Josué rentrait chez lui. Il trouva Nolwenn allongée sur le canapé, les ongles fraîchement faits, la télévision à fond.
— T’as pris les courses ? lui lança-t-elle, sans un regard.
— Bonsoir à toi aussi, Nolwenn…
— Arrête ton cinéma. T’es rentré tard. J’ai faim.
Il soupira. Elle était toujours comme ça. Froide, exigeante. Jamais un merci. Jamais une caresse.
Il pensa à Malik. À sa liberté. À ses mensonges.
Et il se demanda s’il n’était pas en train de perdre sa vie pour une femme qui ne l’aimait pas.
Retour à la terrasse
Quand Neya se leva pour partir, elle posa une main brève sur le bras de Malik.
— Je ne suis pas naïve, Malik. Je ne crois pas aux contes de fées. Mais je sens qu’il y a quelque chose de vrai, là, sous ton masque. Tu devrais juste arrêter de fuir.
Il ne répondit pas.
Elle lui fit un dernier sourire, puis s’en alla. Et Malik, pour la première fois depuis longtemps, resta assis. En silence. Troublé.
Alors qu’elle s’éloignait, Neya se retourna une dernière fois. Malik avait baissé les yeux, perdu dans un silence inhabituel. Il ne jouait plus. Il ne manipulait plus. Il doutait.
Ce doute, c’était elle qui l’avait planté.
Et ce doute allait tout changer.
Plus tard dans la soirée, alors que Cotonou s’assoupissait doucement sous les lumières jaunes des lampadaires, Malik rentra chez lui. Clarisse était dans le salon, son ordinateur sur les genoux, concentrée sur un fichier Excel. Elle leva à peine les yeux lorsqu’il entra.
— Tu rentres tard, dit-elle d’un ton neutre.
— Réunion qui a traîné, répondit-il sans conviction.
— Hmm. J’ai laissé à manger au frigo.
Il la remercia, mais son regard s’attarda sur elle un moment. Clarisse. Sa femme. Belle, forte, brillante… mais distante. Leur amour, autrefois vivant, avait laissé place à un vide silencieux. Il n’y avait plus de tendresse. Juste des habitudes. Et ça le tuait à petit feu.
Dans leur chambre, il s’assit au bord du lit. Il pensa à Neya. À ses yeux intelligents. À sa voix ferme. Elle ne ressemblait pas aux autres femmes qu’il croisait dans ses escapades nocturnes. Elle posait des questions. Elle cherchait la vérité. Et ça, c’était dangereux.
Très dangereux.
Pendant ce temps, Neya, elle, n’arrivait pas à dormir. Elle tournait dans son lit, la tête pleine de contradictions. Elle avait senti le mensonge, elle l’avait presque touché. Mais quelque chose chez Malik l’intriguait. Il avait des failles. Et parfois, c’est à travers les failles qu’on découvre les âmes.
Elle se leva, prit son ordinateur, et tapa « Malik Cotonou entreprise » dans la barre de recherche. Rien de clair. Pas de réseaux sociaux. Pas de photo. Juste un nom dans un répertoire d’employés d’une entreprise d’import-export.
Un mystère.
Mais Neya n’aimait pas les mystères non résolus.
Elle cliqua sur un autre lien… et son cœur se figea.
Une photo de mariage. Malik. Et Clarisse. Souriants. Complices.
— Tu es marié.... murmura t-elle.
Le masque venait de tomber.
Et c’est la que tout commence.
