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Chapitre 4 : L'évasion

Selena

La porte se referma derrière Viktor et ses hommes avec un bruit lourd et définitif. Le son résonna dans l’appartement, marquant la fin de la confrontation et le début d’une nouvelle phase de ma fuite. Un silence lourd s’installa dans la pièce, une paix illusoire qui contrastait avec la tension palpable qui m’habitait. Je me laissai tomber sur le canapé, les bras tendus sur les accoudoirs, mon regard fixé sur le plafond. Les yeux dans le vide, je laissai mon esprit s’emballer, analysant chaque détail de ce face-à-face, chaque geste, chaque mot échangé. Viktor m’avait laissée avec une impression qui ne me quittait plus, comme une marque indélébile. Il avait laissé son empreinte, bien au-delà de la porte brisée. Sa présence, son regard… tout en lui semblait imprégner l’air, alourdissant l’atmosphère, et m’envahissant d’une sensation de vulnérabilité. Ce n’était pas simplement une question d’argent, ce n’était pas un simple règlement de compte. Il ne voulait pas me tuer, non. Ce qu’il voulait, c’était bien plus destructeur. Il voulait me soumettre, m'humilier, me briser mentalement, me faire plier sous son pouvoir, comme une marionnette, jusqu’à ce que je sois prête à tout céder, à tout lui donner.

Je serrai les poings, mes ongles s’enfonçant dans la paume de mes mains. Non, il ne m’aurait pas. Je ne lui offrirais pas cette satisfaction. Mais je savais que je ne pouvais pas rester là indéfiniment. Viktor n’était pas du genre à se contenter d’une victoire partielle. Il n’avait pas l’intention de me laisser m’échapper. Il avait déjà envoyé ses hommes pour me retrouver, et il reviendrait, encore plus déterminé, plus implacable. La situation devenait de plus en plus périlleuse. Si je voulais rester en vie, je devais bouger. Et vite.

Je me redressai brusquement, chassant la lourde fatigue qui m'envahissait, et me dirigeai vers une armoire dans un coin de la pièce. Je l’ouvris sans un bruit, tirant la valise usée qui y était cachée. Mon regard s'attarda un instant sur les quelques affaires que je pris, me permettant à peine de faire une pause. Chaque geste devait être précis. Il ne me restait que peu de temps.

Un bruit de moteur fit vibrer les fenêtres de l’appartement. Des pneus crissèrent sur l’asphalte humide. Mon cœur se serra dans ma poitrine. Des voitures. Viktor n’avait pas tardé à envoyer ses hommes. Ils devaient avoir commencé à encercler le quartier, recherchant la moindre trace de moi. Peut-être m’avaient-ils déjà repérée. Je ne pouvais pas me permettre de faire une erreur maintenant.

Je me figeai, tendant l’oreille. Aucun bruit à l’intérieur, mais dehors, le grondement des moteurs m’assurait que la traque avait commencé. Il fallait que je me dépêche. Sans perdre de temps, je jetai un coup d’œil furtif par la fenêtre. Là, à l’angle de la rue, une voiture attendait. Un véhicule que j'avais préparé à l'avance, discrètement garé dans l'ombre, sans aucun signe distinctif, pour ne pas attirer l'attention. La discrétion serait la clé de ma survie. Si je me faisais repérer, il n’y aurait plus de fuite possible.

Je pris une grande inspiration, vérifiant une dernière fois que personne ne me surveillait. Le calme de la rue était trompeur. À cet instant, la moindre erreur pouvait être fatale. Je fonçai vers la porte et descendis les escaliers deux à deux, sans faire de bruit. Mes mouvements étaient rapides mais mesurés, mes pensées se concentrant sur l’objectif : échapper à Viktor et à ses hommes, le plus loin possible. La pluie qui battait contre les fenêtres et le sol m’aidait. La nuit et l’orage étaient mes alliés, me permettant de me fondre dans l’obscurité.

Une fois dehors, je traversai la rue en me hissant dans une ruelle sombre. Mon cœur battait à tout rompre, mais je savais qu’il ne fallait pas céder à la panique. Rester calme, garder une tête froide, c’était la seule façon d’y arriver. Je me dirigeai vers la voiture en silence, ouvrant la portière sans bruit. À l’intérieur, je démarrai immédiatement, ne laissant pas le temps à la peur de m’envahir.

Je n'avais qu'un seul objectif : m’éloigner le plus possible, changer de place, brouiller les pistes. La direction était déjà toute tracée dans mon esprit : un entrepôt désaffecté en périphérie de la ville, un endroit à l'écart de tout, loin des regards indiscrets. L’endroit idéal pour me cacher un moment, loin de Viktor et de ses hommes. Je n'avais pas de garanties, bien sûr, mais c'était mon seul choix.

Je roulais à vive allure, glissant sur l’asphalte détrempé, mes mains serrées sur le volant. L’esprit en alerte, je réfléchissais à la suite des événements. La route défilait sous mes yeux, mais je savais que la poursuite ne s’arrêterait pas là. Viktor ou ses hommes, ils étaient partout. La traque pourrait être lancée à n’importe quel moment, et je n’étais pas assez naïve pour penser qu’une voiture et un changement de direction suffiraient à me mettre hors de portée. Je devais tout prévoir, tout anticiper.

L’entrepôt n'était plus qu’à quelques kilomètres. Je le connaissais bien. Ce n'était plus qu’une carcasse vide, envahie par la poussière et le silence, mais c’était exactement ce dont j'avais besoin : un lieu délaissé, discret. Les voitures ne s'y aventuraient plus, les gens ne s'y arrêtaient jamais. C’était l’endroit idéal pour me fondre dans l’ombre, même si je savais que je ne pouvais pas y rester éternellement.

Lorsque j'arrivai à l’entrepôt, je me garai à l’arrière, là où il n’y avait aucune visibilité. J’éteignis le moteur, les yeux fixés sur l’obscurité devant moi. Le silence qui régna après le vrombissement du moteur me parut presque angoissant. Le bruit de la pluie martelant le toit de la voiture était le seul son que je pouvais entendre, mais il n’apaisait pas mon esprit. Il ne faisait que renforcer cette sensation que le temps m’échappait.

Je pris un instant pour souffler, me concentrant sur l’instant présent. Mais une vague de soulagement ne tarda pas à s’effacer, car je savais que ce calme n’était qu’illusoire. Viktor allait me retrouver. C’était une question de temps. L’adrénaline dans mes veines me le criait.

Je sortis de la voiture et m’élançai vers l’entrée arrière de l’entrepôt, vérifiant chaque coin et chaque ombre autour de moi. Une fois à l’intérieur, je allumai une lampe de poche, illuminant les vieux murs poussiéreux. L’endroit était désert, délabré, mais c'était mon sanctuaire, aussi précaire soit-il. Une fois installée dans un coin sombre, je vérifiai mon sac et l'argent que j'avais pris à Viktor. Cet argent était important, certes, mais ce n’était pas ce qui me préoccupait le plus à cet instant.

Ce qui me rongeait, ce qui me hantait, c'était la certitude que Viktor ne me laisserait pas tranquille. Je l’avais vu dans ses yeux : il ne s'arrêterait pas tant que je ne serai pas sous sa domination. Je savais qu’il reviendrait, plus déterminé que jamais. Mais cette fois, il ne m’avait pas encore attrapée. Et cela me donnait un peu de répit.

Je me passai une main sur le visage, fatiguée, le corps tendu, mais la détermination toujours là. Cette victoire n'était que temporaire. Viktor ne lâcherait pas. Il reviendrait. Mais cette fois, je serai prête. Un bruit de voiture fit soudainement vibrer le silence de l’entrepôt. Mon cœur fit un bond. Je me figeai, écoutant attentivement, mes sens en alerte.

Des bruits de pas, des murmures. Viktor ou ses hommes, ils étaient déjà là. Il n’allait pas falloir longtemps avant qu’ils ne me trouvent. Je n'avais pas beaucoup de temps. Instinctivement, je me mis sur mes pieds, me préparant à tout. Je devais me cacher, et surtout, bouger. Rapidement.

Mon cœur battait la chamade, mais je ne pouvais pas céder à la panique. Je me tournai vers la porte, prête à affronter ce qui allait suivre. La confrontation était inévitable, je le savais. Mais cette fois, je me battrai jusqu'au bout.

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